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Citations sur La Reine du Sud (45)

Mais rien ni personne ne reste pour toujours. Nul n'est à l'abri, et tout sentiment de sécurité est dangereux. On se réveille soudain avec l'évidence qu'il est impossible de se soustraire à la vie réelle ; que l'existence est un chemin, que marcher sur ce chemin implique un choix permanent. Ou celui-ci, ou celui-là. Avec qui on vit, qui on aime, qui on tue. Qui vous tue.
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Il avait une tête d'honnête homme; et c'était peut-être, entre autres, ce qui avait motivé la décision de ses supérieurs de l'affecter pendant cinq ans au commandement du groupe Delta quatre, sur la Costa del Sol. D'après mes informations, l'honnêteté du capitaine Castro avait fini, à la longue, par s'avérer gênante, même pour ses propres chefs.
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Si on me bute, bang, lui dit son compagnon, cours, ne restes pas là, à Culiacan, si tu entends le téléphone sonner, fuis loin , le plus loin possible, tu entends ?
Alors, elle fuit, cette petite mexicaine innocente et pauvre. Son compagnon est mort, et lui avait appris à reconnaître La Situation, le moment de grand danger, qu’il faut voir, appréhender, en deviner les signes, surtout s’il a cette odeur de sueur, de mâle en rut, d’alcool et que la drogue en est la vertèbre à double tranchant : vendre, se faire vendre, mourir, tuer.
En très peu de temps, pour sauver sa vie, elle fuit, bien sûr, et elle doit comprendre que la complicité autour du transport de drogue par gros Boeing, Caravelles et DC8, se fait avec la complicité de la police, du Ministère de la défense, et même de la présidence du gouvernement mexicain ; les transports effectués par son compagnon étaient des leurres, mais transports quand même et qui lui ont coûté la vie.

Perez Reverte nous promène depuis le Sinaloa, ouest mexicain, jusqu’aux côtes andalouses, Marbella la mondaine, truffée d’agents et d’argent russe, Gibraltar dont la nationalité anglaise permet tous les trafics, Jerez la noble, dont les portails en pierre rappellent ceux de Cuba, puisque le commerce du sucre avait été son monopole, le Puerto de Santa Maria, avec sa prison modèle, dans laquelle notre héroïne, Tereza Mendoza, est enfermée quelque temps.
Et le Maroc.
Tereza doit être forte dans ce monde d’hommes, elle devient une femme puissante, trafiquante de drogue dans la Méditerranée , avec l’appui de personne au départ puis de presque tous, l’argent étant la solution idéale pour apaiser les possibles interventions ; elle calcule, elle montre son sang froid, elle apprend à se méfier après la mort de son deuxième compagnon , elle ne fait confiance à personne, et on la comprend, les trahisons se bousculant autour d’elle de la part de ses plus proches.
Elle est étrange, cette Tereza, elle sait à qui déléguer les basses besognes, elle parle peu, elle regarde ses interlocuteurs, elle les jauge. Elle les écoute, et sort de tous les pièges (nombreux) qui lui sont opposés, et triomphe de tous les morts qu’elle a côtoyé et les morts qu’elle a dû donner par personne interposée et sans que l’on puisse retrouver son origine.

En prison, elle a fait la connaissance de celle qui changera son destin de pauvre exilée en riche héritière.
Portrait de femme qui a sans doute existé, car Arturo Perez Reverte cite hommes politiques, juges et hauts placés de la police andalouse, tout en inventant les plus corrompus, bien entendu.

Elle va faire fructifier sa chance jusqu’à devenir multimillionnaire.

Voilà, le destin change pour Tereza et on s’en réjouit.

C’est un roman, bien sûr, pas un hymne à la drogue.
Un très bon roman, avec des références à la lecture, qui t’apprend, te fais rêver, te fais vivre d’autres vies et multiplie la tienne par mille, occupe ta tête, la remplit des pensées des autres, et finalement parle de toi.
Le premier roman que lit Tereza, c’est Le Comte de Monte-Cristo, vengeance sur le destin, elle la multimillionnaire qui, petite fille, n’avait qu’une seule paire de chaussures, pour aller an classe.

L’histoire de Tereza est entrecoupée par le reportage de Perez Reverte en vue d’écrire le livre que nous lisons : pour lui non plus, ce n’est pas simple, la corruption n’aime pas tellement être dévoilée, pas plus que les trafiquants ne pensent céder leurs secrets.
Mais on lit, on se régale, on lit sur le fait de lire, avec des passages entiers d’une écriture magnifique, sur la mer, sur les blessures, sur la solitude et sur la volonté de changer son sort.
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Ce qu'on dit engage beaucoup plus que ce qu'on fait ou qu'on tait. La pire invention de l'être humain est la parole.
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Vie intense et souvent brève ; car seuls les plus durs de ces hommes avaient réussi à survivre, à s'établir et à délimiter le territoire des grands cartels de la drogue. Des années où tout était à définir. Où personne n'occupait une place sans pousser les autres, et où l'erreur et l'échec se payaient comptant. Mais le seul paiement accepté était sa propre vie. Ni plus ni moins.
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J'avais toujours cru que les corridos* mexicains de la drogue - les narcocorridos - n'étaient que des chansons et que Le Comte de Monte-Cristo n'était qu'un roman. Je l'ai dit hier à Tereza Mendoza, quand elle a accepté de me recevoir, entourée de gardes du corps et de policiers dans la maison de la Colonie Chapultepec où elle logeait, à Culiacan, Etat du Sinaloa. J'ai évoqué Edmond Dantès en lui demandant si elle avait lu le livre, et elle m'a adressé un regard silencieux, si long que j'ai craint que notre conversation ne s'arrête là. Puis elle s'est tournée vers la pluie qui fouettait les vitres, et je ne sais si c'est une ombre de la lumière grise du dehors ou un sourire pensif qui a dessiné sur ses lèvres un trait étrange et cruel.
_ Je ne lis pas de livres, a-t-elle dit.
*Les corridos sont des chansons populaires mexicaines dont les couplets relatent événements et faits divers célèbres.
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Son curriculum était classique. Embarquement sur les bateaux de pêche à 14 ans, service militaire dans la marine, puis travail pour les Amos do fume (en galicien "les patrons de la fumée" : les caïds du trafic de cigarettes) qui opéraient dans les rias galiciennes...
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Consommations gratuites pour le commissaire de police adjoint et les inspecteurs en civil. Un établissement exemplaire, papiers administratifs en règle. Peu de problèmes.
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Incipit

Le téléphone sonna et elle sut qu'ils allaient la tuer. Elle le sut avec une telle certitude qu'elle demeura immobile, le rasoir levé, les cheveux collés au visage, dans la vapeur de l'eau chaude qui ruisselait sur les carreaux de faïence. Bip-bip. Très calme, retenant son souffle, comme si l'immobilité ou le silence pouvaient changer quelque chose au cours d'événements déjà accomplis.
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Le téléphone sonna et elle sut qu'ils aillaient la tuer
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