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EAN : 9782226133861
320 pages
Albin Michel (21/08/2002)
4/5   16 notes
Résumé :
Au début du XXè siècle, dans un petit village du nord de la France naît un enfant dont la mère est débile mentale : Séraphin.
Au début de la guerre 14/18, la mère de Séraphin meurt et celui-ci est alors envoyé chez un vieux maître verrier qui le recueille par pitié. Séraphin a dix ans et sait à peine parler.
Avec une patience et un courage prodigieux, le vieux verrier enseigne à l'enfant l'art de son métier. A sa mort, Séraphin a déjà produit un chef-... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Séraphin Verre, c'est l'histoire d'un garçon pas comme les autres, ayant des parents pas comme les autres, mais aussi l'histoire d'une famille et d'un milieu rural pauvres, au début du siècle dernier.
Séraphin est un enfant venu au monde par hasard, non scolarisé. On ne lui apprend rien, on ne s'occupe pas de lui et il n'est pas un enfant aimé, apparemment, car cette partie de son enfance jusqu'à ses treize ans est quasiment passée sous silence.
On le retrouve au début de son adolescence dans les yeux d'un vieux maître-verrier chez qui la famille l'envoie comme apprentis, en pleine guerre pour s'en débarrasser.
Le garçon porte un nom prémonitoire, celui de son destin, un destin qui lui sera chanceux.....

Une histoire chargée de mélancolie, très bien construite. Un adolescent emmuré dans le silence que seul perceront la chaleur de l'affection du vieux maître-verrier et d'autres personnages secondaires hors de sa famille, et plus concrètement celle du four de verre. Mais le sel de ce récit est sans aucun doute la prose claire et très imagée de l'auteur, qui sans fioritures vous plonge dans les tréfonds de l'âme humaine qui vibre dans des conditions de vie misérables et difficiles. Une époque et un milieu, où à part le travail, et les plaisirs de base liés aux instincts primaires, il n'y a absolument rien. Amour, Bonheur.....de bien grands mots pour une vie que la guerre arrivé à l'imprévu compliquera encore plus.
Un livre délicat à l'émotion discrète, que je n'aurais probablement jamais découvert sans mon amie babeliote rabanne, que je remercie chaleureusement en passant.
Un livre que je recommande aussi chaudement.


“....il vit dans un monde qui ne m'a jamais donné l'impression d'être plus étroit que le nôtre, au contraire.”
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Ce livre conte l'histoire de Séraphin Verre né quelque part , dans une ferme aux murs couleur de suie et de rouille , semblable à un âtre de cheminée...s'étouffant dans son premier cri, au début du XX ° siècle , au sein d'une famille rurale pauvre.

Doté de parents « différents » des autres, une mère inerte , un peu bizarre : Léonce , un père :Adrien, d'une fois et demie l'âge de sa femme , aux traits fuyants , au corps de lutteur, qui ne parlait pas vraiment et se désintéressait du monde ....

Séraphin est venu au monde sans aucun lien affectif, dans une précarité familiale, psychologique, un réel désert affectif qui serre le coeur à la veille de la grande guerre....

Il vit ou survit sans attention ni amour , sans éducation, entre des parents démunis dans tous les sens du terme ...
C'est dommage qu'il faille arriver aux tiers du livre pour que l'histoire de Séraphin commence vraiment ....

L'arrivée de la grande guerre le propulse comme apprenti chez un vieux maître verrier à la place d'un oncle enrôlé sur des champs de bataille ..

Séraphin rencontrera Ernest , doux et attentif, et Ernest Bumbe qui prendront soin de lui, le chériront et le prendront pour ce qu'il est vraiment ...

Ce « Mioche »qui ne dit rien, comme l’appelle Ernest, approchera le feu et le verre avec un instinct sûr, une approche sensorielle , une hypersensibilité digne recelant des talents certains ...

«  Séraphin, cette allure d'enfant penché sur quelque chose , avait l'air de comprendre le métal, dans son univers si mystérieux, il avait compris les gestes. Il plongea la canne dans le creuset , commença à la faire tourner ...le métal couleur de cerise s'y agrippe , il la sort . Il a cueilli .. ».

Et encore : —« Ernest Bumbe pleurait , la tête dans les mains, sans retenue, devant Séraphin comme devant un ange du ciel. »

Le lecteur assistera à l'épanouissement du garçon lors des derniers chapitres .

C'est un ouvrage poétique et délicat , touchant et intéressant , une tranche du monde paysan à travers le destin d'une famille de fermiers au début du siècle dernier....

Le portrait d'un être à part, un enfant différent, exceptionnel ...

Un ouvrage découvert grâce aux amis de Babelio merci à ceux qui se reconnaîtront. ....
Il exprime la différence avec émotion et respect .
En fait la critique de cet ouvrage n'est pas aisée sinon à en trahir l'esprit ....
Je ne connais pas l'auteur.
Extrait :
«  La guerre reculait comme un grand fauve blessé , en donnant des coups de crocs féroces autour de sa fuite, en raclant la terre et en soulevant des gerbes de poussière et de sang dans sa fureur aveugle .. »
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Un grand merci à Rabanne pour m'avoir fait découvrir ce roman tout en sensibilité. Deuxième incursion chez cet auteur après Cab et Compagnie. Un écrivain qui sait se renouveler et dont la plume mérite d'être plus reconnue. Un roman visuel qui donne l'impression d'être derrière l'oeil d'une caméra sur différentes séquences. Je vais me limiter sur celles de Séraphin qui naît dans un milieu glauque où la mère accouche à la manière d'un animal et qui sera élevé dans la même optique sans parole et peu de gestes. On le retrouve à treize ans chez un verrier qui va lui laisser le temps de s'approcher. Ils vont s'apprivoiser sans jugement ni apriori, tout simplement, tout comme avec le soldat allemand car l'action se situe lors de la première guerre mondiale. Un roman qui fait du bien et qui prône la tolérance et la différence. le tout enveloppé par une écriture ensorceleuse.
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Depuis que Rabanne a parlé de Séraphin Verre, j'ai envie de le rencontrer. Voilà chose faite et c'est un vrai plaisir que de faire sa connaissance. Séraphin est différent, qui ne le serait pas après un début de vie aussi chaotique ? Quoiqu'il en soit, Séraphin est hors norme , exceptionnel et si ses débuts dans la vie ne sont pas des plus simples il va avoir la chance de rencontrer sur son chemin Ernest et Ernest Bumbe qui le prendront sous leurs ailes , le comprendront et l'aimeront pour ce qu'il est.
J'étais impatiente de connaître Séraphin et dès la première page, on accueille ce petit d'homme mais très vite il disparait pour ne réapparaitre vraiment que plus de 100 pages après. Durant tout ce temps, même si j'avais envie de le retrouver, on ne s'ennuie pas, on fait connaissance de sa famille, de leur conditions de vie et de l'arrivée de la guerre. Ce sont des pages fortes, des pages qui nous emportent et nous transportent.
Je ne comprends vraiment pas pourquoi ce livre n'a pas rencontré plus de succès. Si Rabane n'en n'avait pas parlé lors de sa présentation personnelle, je n'aurais sans doute jamais entendu parler de ce roman et cela aurait vraiment été dommage.
Il y a des tas de livres qui ont droit à des têtes de gondole ou encore qui sont lus et critiqués par un très grand nombre alors qu'ils ont pourtant peu d'intérêt et notre petit Séraphin qui lui, est tout sauf insignifiant, reste peu connu, c'est incompréhensible.
Ce livre est touchant, attachant, intéressant et sort de l'ordinaire, si vous rencontrez Séraphin sur votre chemin, n'hésitez pas, adoptez-le, amenez-le chez vous et faites plus ample connaissance avec lui, vous ne le regretterez pas.
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La Grande Guerre a quelque chose de poétique, comme l'âme de Séraphin. Ce garçon qui vit dans son monde, un monde de silence et de regard. La neige tombe, au même rythme que les bombes, mais avant cela, il y avait cet enfant, si particulier que les gens lui attribuèrent facilement le rôle de l'idiot du village. Et pourtant… Séraphin se découvre, se révèle… aux yeux du vieil Ernest.

Au milieu de ses grandes horreurs, la guerre bat son plein, en plus de la campagne. Séraphin, lui, regarde Ernest en train de souffler le verre. Toujours en silence, il observe. Et si souffler le verre allait devenir sa vie, parce que chacun doit avoir sa place dans ce monde-là, même au milieu de la guerre, et ce n'est pas le commandant allemand qui en dira le contraire. Même au milieu de silences incompris.

Séraphin Verre, c'est la découverte d'une poésie du silence, de la neige et de la guerre. Un cocktail détonnant au milieu des bombes. L'écriture de Christian Pernath que je découvre me plonge dans le terroir des campagnes, au milieu du froid, de la neige et des tranchées. Et dans ce panorama où les saisons s'enchaînent et les flocons se déchainent, vers cette lande embrumée, il y a ce Séraphin, mutique et pourtant lumineux. le roman devient lumière lorsque souffle le verre, je souffle un verre de bière, merci...
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Ernest a dû casser le lait pour le sortir du pot. Il l'avait laissé cette nuit sur l'appui de la fenêtre. Il fait très froid. Le vent d'ouest a dû sérieusement virer au nord durant la nuit car c'est un matin limpide, serré de glace, et tout semble dehors plus silencieux et plus immobile que d'ordinaire sous cette terrible morsure du froid. La campagne est complètement recouverte de givre. Un air coupant crisse encore sur les vitres de la cuisine qui pourtant commence à se réchauffer.
Dans la casserole, les morceaux blanchâtres se sont mis aussitôt à fondre en sifflant et en fumant. L'odeur très forte de lait évaporé se mêle à celle du fourneau qui ronfle bien maintenant et , plus ça va, plus les bruits d'Ernest qui prépare le petit déjeuner deviennent ronds et chauds. Il a sorti deux bols, le pain d'avoine et un des pots de miel de Pascal.
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Oh ! non, on ne savait pas. Personne ne savait. Au fond, la guerre, dans ces heures-là, ce n'était pour nous qu'un grand évènement idéal. Un grand événement c'est évident, parce qu'elle concernait vraiment beaucoup de monde et qu'elle n'arrive pas tous les jours ; idéal, parce qu'elle n'allait pas durer et qu'elle avait quand même, comme tous les grands événements, un avant et un après qui secouaient drôlement les habitudes. Et Dieu sait aussi qu'il en faut, à nous, pour secouer nos habitudes. Eh bien, c'était fait. Et ça y allait, maintenant : après la guerre ci, après la guerre ça, on imaginait du nouveau, on faisait des plans, des projets qu'on se chuchotait encore au lit la dernière nuit avant le départ, puis on se répétait juste avant de partir, au moment des embrassades, et même encore après, de loin, sur le chemin et dans les lettres, Du moins dans les premières... Malheureux qu'on était. On ne pouvait as savoir.
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L'automne a beau toucher désormais à sa fin, il refuse exceptionnellement de refroidir, se bornant à faire défiler là-haut à longueur de journée de gros ciels tumultueux, où d'énormes nuages blancs et noirs se précipitent, se bousculent, apparemment trop occupés de leurs fantasias pour pleuvoir. Tandis que, sous ces marées vertigineuses, l'air demeure incroyablement calme et tiède, presque sans un souffle. L'automne finissant est un formidable exode du ciel au-dessus d'une légère odeur de terre morte.
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«  Le silence qui couvrait les jardins potagers était magnifique. Il était à la fois si calme et si radieux que le chant éraillé d’un merle y donnait presque envie de sourire . Le moindre craquement étendait une paix merveilleuse . Une branche venait de se délester d’une petite cargaison de neige dans un poudroiement d’or. »
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...il jeta aussitôt un coup d’oeil inquiet en direction d’Adrien: le gars était déjà plein comme une cantine, il plastronnait les deux pouces sous les aisselles, il rigolait à n’importe quoi.
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Video de Christian Pernath (1) Voir plusAjouter une vidéo

[Christian Pernath : Un matin de juin comme les autres]
Olivier BARROT présente l'ouvrage de l'auteur Christian PERNATH "Un matin de juin comme les autres" assis à une table du café "Le Rostand" à Paris, dans le 4ème arrondissement. Il explique et commente le scénariodu roman;
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