Cet ouvrage traite de la discipline linguistique, en accordant une place importante à
la linguistique historique et aux différents linguistes. Même si j'ai découvert quelques informations, c'était surtout une révision pour moi, dans la mesure où je suis en L3 de sciences du langage.
L'équilibre entre lois générales et exemples particuliers est bien respecté. Les différentes composantes (niveaux) de
la linguistique sont elles aussi équilibrées, ainsi que les différentes approches. La conclusion au sujet d'une linguistique de faits qui tend à devenir une linguistique de lois sait prendre parti tout en restant assez consensuelle : comme j'ai pu le lire ailleurs, dans des articles sur l'épistémologie, quelques linguistes se focalisent sur la description, là où d'autres ont une approche plus généralisante.
Comme dit dans une autre critique, j'ai l'impression que le contenu n'est pas à jour. Comme relevé, on y parle d'Indochine et d'URSS, mais j'ai aussi vu un nombre de langues dans le monde (entre 2500 et 3 000) ne correspondant pas à ce que m'ont dit mes enseignants (entre 6 000 et 7 000). le terme de "sociolinguistique", qui est assez récent, n'est pas employé au profit de la sociologie du langage (il est employé sur le quatrième de couverture). Ces indices font que, si le livre demeure une bonne entrée en matière, il faut se méfier de son contenu.
Les oppositions fondamentales (synchronie/diachronie) ainsi que les concepts (celui de structure, pour lequel tout dans la langue est opposition) s'y retrouvent bien. Dans la description des différentes sous-disciplines, la phonétique semble exclue, ce qui a fait écho à mon tout premier cours : la phonétique est-elle de
la linguistique ? Elle a toujours connu une place à part. Un aspect que je trouve dommage : l'auteur a pris le parti, dans la bibliographie, de ne citer que des ouvrages et revues francophones. Or, en linguistique comme dans d'autres sciences, l'essentiel de la communication se réalise en anglais. Je peux comprendre qu'on ne cite que des ouvrages francophones par accessibilité, mais cela demeure une restriction.
Je dirais donc que c'est un livre à lire si
la linguistique vous attire. Malheureusement, je ne saurais pas évaluer sa clarté car mon point de vue est biaisé (ayant étudié
la linguistique, je ne saurais me mettre à la place de novices). En revanche, je préfère prévenir que comme tous les Que sais-je que j'ai lus (ah que j'aime les Que sais-je), il est assez dense, du fait des contraintes liées au format court.