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Enquêtes de Joseph et Matthew Reavley tome 5 sur 6

Luc Baranger (Traducteur)
EAN : 9782264047274
384 pages
10-18 (19/06/2008)
3.92/5   44 notes
Résumé :
Depuis quatre ans, la Grande Guerre ravage l'Europe. Quatre longues années pendant lesquelles la famille Reavley a payé un lourd tribut à la barbarie. Engagés au front, ou œuvrant à l'arrière dans l'ombre des services secrets, Joseph, Hannah, Judith, et Matthew ont tous la même obsession : retrouver l'insaisissable Pacificateur, machiavélique auteur d'un complot international et commanditaire du meurtre de leurs parents.
Lorsqu'un de ses collaborateurs en All... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Cinquième et dernier tome de la saga Reavley.🤝


Les lignes allemandes n'existent plus. Les troupes anglaises ne cessent de reprendre du terrain et de bouter les Allemands hors de Belgique. En Angleterre, des pourparlers sont en cours afin de déterminer les accords de l'armistice afin de mettre un arrêt total à la guerre.
Du côté des tranchées, Joseph n'a pas le temps de souffler. L'avancée des troupes entraîne une masse de blessés à acheminer vers les hôpitaux de fortune ; mais en plus, vois surgir l'arrivée de prisonniers allemands en masse et dans un état pitoyable. Alors, lorsque surgit son frère arrivé tout droit d'Angleterre, lui annonçant qu'un haut gradé allemand passera les lignes pour se constituer prisonnier et démasquer les agissements du Pacificateur, Joseph n'y croit plus. le tout devant être fait dans le plus grand secret.
Mais, comme toujours le destin s'acharne : une femme est sauvagement assassinée au dispensaire médical ce qui a pour conséquence de le fermer le temps de l'enquête, obligeant tout le monde à rester sur place. Joseph et Matthew doivent trouver rapidement le meurtrier avant que l'armistice soit signé s'ils veulent pouvoir démasquer le Pacificateur. Mais l'enquête prend rapidement une tournure sinistre avec Matthew accusé...


Ce dernier opus de la saga est celui qui réserve le plus de surprise à la famille Reavley. Après de nombreuses années à tenter de barrer la route aux agissements du Pacificateur, Anne Perry semble décider à finir la série de manière assez brutale. Entre le crime dans le dispensaire, l'accusation portée sur Matthew, la révélation faite à Joseph par la femme qu'il aime et qui pourrait mettre en péril leur avenir, la relation entre Mason (agent du Pacificateur) et Judith Reavley.... Bref, vous avez de quoi trouver votre bonheur.


A la mémoire des morts est à mon sens le plus dynamique en terme de narration de la série. Les longueurs inutiles sont peu présentes puisque le récit est abondant en surprises. Cependant, j'avoue être restée un peu sur les rotules avec ce dernier tome qui dévoile l'identité du Pacificateur sans suspens, sans mise en scène grandiloquente après nous l'avoir vendu pendant quatre longs romans.

Certes, le côté historique relatant l'avancée des armées britanniques, la reddition des soldats, les scènes de violences en découlant dans les zones libérées sont captivantes d'horreur. le lecteur qui est déjà plongé dans un récit noir puisqu'il est question de guerre se retrouve encore plus profondément entraîné dans la monstruosité par souci de vengeance. Les faits sont relatés de manière juste, mais parfois vibrante d'émotion.
Malheureusement, c'est l'aspect romancé concernant la famille Reavley qui me laisse perplexe. Nous suivons donc nos Reavley prêts à réceptionner une personnalité allemande passant les lignes sans trop de dégâts, qui se retrouve dans un hôpital où un crime atroce est commis. Par la même occasion, Joseph découvre que Lizzie, la femme dont il est épris y travaille. Puis l'histoire part sur une pseudo enquête qui conduit à l'arrestation de Matthew.... une fuite en ambulance, un retour en Angleterre puis le Pacificateur qui reconnait ses torts. Tout cela, donne l'impression d'avoir un écriteau signalant "Fin, merci d'avoir lu et à une prochaine fois". Bref, trop d'événements, trop de rebondissements par moments incongrus et, par-dessus tout, trop de bons sentiments et un happy-end guimauve. Cela donne un sentiment de sidération puisque le livre centre son propose sur l'horreur de la guerre, les blessures physiques et psychiques des survivants, sur les changements dans la société suite à cela... et vous avez une famille Reavley qui elle, aux antipodes des autres décident de faire l'autruche (je parle notamment de Judith avec Mason).


Globalement, une superbe rétrospective romancée de la Première Guerre mondiale mettant en avant la vie dans les tranchées où l'humidité, l'horreur, les rats y sont les rois. Une saga policière rondement menée permettant au lecteur de s'immerger dans L Histoire au travers d'une famille anglaise sans histoire dont la vie bascule. 🙂
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Dénouement tant attendu des aventures historico-policières des enfants Reavley durant la Première Guerre mondiale, À la mémoire des morts dévoile enfin l'identité du mystérieux assassin de leurs parents. Qui est donc cet homme énigmatique que tout le monde appelle le Pacificateur car il prétend oeuvrer au nom de la paix ?

Un de ses collaborateurs allemands décide de le dénoncer car il est persuadé que le Pacificateur « manigancera une paix qui ne sera qu'une parenthèse entre cette guerre et la prochaine ». Il ne le soutient donc plus et veut l'empêcher d'influer sur les conditions de l'armistice. Nous sommes en novembre 1918 et cet homme, Schenckendorff, se rend à Ypres où les combats font encore rage. Il y rejoint Matthew Reavley, officier des services secrets britanniques, ainsi que Joseph et Judith Reavley, l'aumônier et l'ambulancière du régiment. Ils vont le conduire à Londres pour une entrevue avec le Premier ministre Lloyd George auquel il veut dévoiler l'identité du Pacificateur.

Mais de nombreuses péripéties se dressent sur leur route. Une infirmière est violée et assassinée. Matthew et Schenckendorff se retrouvent tour à tour accusés, obligeant Judith et Joseph à enquêter pour les sortir de ce mauvais pas en trouvant le coupable.

Schenkendorff et Richard Mason, un journaliste pacifiste qui a connu le Pacificateur au moment de la sanglante guerre des Boers et est amoureux de Judith, détiennent la clé de l'énigme. Pourquoi vont-ils choisir de dénoncer leur allié alors qu'ils partageaient ses idéaux de départ ?

Ce dénouement est propice à la réflexion sur les possibles dérives de l'idéologie et la perversion des nobles idéaux. Richard Mason désapprouve les moyens employés : le meurtre et la trahison de son propre pays. Par ailleurs, pour lui, le projet du Pacificateur n'était pas un projet de paix mais un plan liberticide et dominateur où le Royaume-Uni et l'Allemagne s'entendaient pour se partager le monde et récupérer les anciennes colonies dont les États-Unis.

Le Pacificateur se montre néanmoins visionnaire quand il veut « empêcher l'Allemagne d'être l'objet de mesures de rétorsion » car « une récession dans ce pays créerait selon lui un gouffre dans l'économie européenne, susceptible d'engloutir la moitié du monde ». La crise de 1929, la Grande Dépression des années trente, l'avènement d'Hitler au pouvoir et la Seconde Guerre mondiale suivront en effet le traité de Versailles du 28 juin 1919 où l'Allemagne est jugée responsable de la guerre, privée de sa puissance militaire, d'une partie de ses territoires et condamnée à payer de lourdes réparations.

Le Pacificateur est un personnage profondément ambigu, qui perçoit le risque potentiel de laisser se développer l'esprit de revanche chez le peuple allemand, qui ne sera pas pour rien dans l'avènement du national-socialisme et d'Hitler au pouvoir, qui refusait de payer cette dette à cause de la crise. Mais le Pacificateur est aussi parfois aveuglé dans son jugement, comme le constate Richard Mason. le Pacificateur voit « dans la révolution russe la naissance d'un nouvel ordre social qui balaierait la tyrannie et instaurerait une justice universelle » alors que sur le terrain, le journaliste n'a vu qu'un « bain de sang et le recours impitoyable aux mêmes armes éculées de l'oppression, du secret, de la duperie. »

Deux visions du monde s'affrontent dans ce dénouement tragique et poignant où le journaliste Richard Mason risque la peine de mort pour trahison en dénonçant son ancien allié et en avouant sa complicité. Les deux ont pour but d'empêcher une nouvelle guerre, les deux échoueront.

Pour le Pacificateur, la liberté n'a que peu d'importance, il est persuadé d'avoir une vision globale de l'humanité et d'avoir toujours raison tandis que les enfants Reavley, Richard Mason et Schenckendorff défendent la liberté sous toutes ses formes, y compris celle de se tromper : « il vaut la peine de mourir pour défendre le droit d'avoir tort, sinon nos valeurs n'auraient plus de sens ». Ils souhaitent ainsi rendre un ultime et émouvant hommage aux morts, « à leur courage, à leur loyauté, à leur camaraderie » et au libre-arbitre.

Le roman s'achève en un vibrant plaidoyer en faveur de la liberté qui préfigure le traité de Versailles et le discours du président des États-Unis Woodrow Wilson sur le « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes », même si cet idéalisme inspiré de la philosophie des Lumières ne fut que peu appliqué.
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1918 la guerre touche à sa fin même si les combats continue, l, Europe entière et feu et à sang après quatre années de massacres.les femmes remplace les hommes, dans les champs, les usines, l, administration.dans ce monde en pleine mutation,
Matthew reavley des services secrets anglais,
poursuit le pacificateur qui veut continuer sa vision d'un monde sans passion, ni faiblesses. a Londres Matthew reçoit la visite d'un messager qui lui dit que l, homologue en Allemagne du pacificateur souhaite franchir la ligne de front pour venir, démasqué le pacificateur plutôt que de voir un nouveau massacre
menacer l, Europe.
il va se rendre sur le front pour le rencontrer.
un excellent épisode, qui mêle avec subtilité enquête et psychologie.
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Je voulais quitter l'année 2020 en terminant cette série, ce que je fais "à l'arrachée".
Je reconnais que, pour le cinquième et dernier tome de la saga des frères Reavley, le titre est particulièrement bien choisi. Les morts sont là, et bien là, témoins de quatre années d'effroyables boucheries, d'effroyables gâchis.

- Qui est mort ? demanda Mason, fébrile.
- La moitié de l'Europe, répliqua le caporal.

Mason, le valeureux correspondant de guerre, a choisi d'aider Joseph et Matthew Reavley à démasquer le Pacificateur. Et "aider" n'est pas un mot vide de sens. Jamais au cours des cinq tomes qui ont constitué la série, je n'aurai lu autant de fureurs, autant de blessures, autant de violences, autant de colères exacerbées. Même si l'Angleterre gagne la guerre, e qu'elle a perdu est immense, pas seulement en termes de vies humaines, mais aussi en termes de valeur. Pourquoi s'est-on battu ? Quelles valeurs a-t-on défendues ? Quelles valeurs a-t-on su préserver ? Et, aussi, certains sont-ils prêts à accepter l'évolution de la société ? La réponse est dans la question.
Matthew, pour la première fois, se retrouve véritablement au front. Pour la première fois, il voit son frère non plus comme son frère, mais comme le pasteur qui a passé quatre ans dans les tranchées, entre les mutilés, les blessés, les morts. Et, pour la première fois aussi, il devra compter personnellement sur les talents d'enquêteur de son frère - et de sa soeur. Tous les trois paieront abondamment de leur personne alors que beaucoup, autour d'eux, semblent avoir perdu le sens de la mesure. Et si Joseph, Judith, ne peuvent mettre en doute la loyauté, le courage de ceux qu'ils côtoient depuis quatre ans (et qui ont réussi à survivre), force est de constater que le meurtre, atroce, qui a été commis, a bien été commis par un de ceux qui défie la mort quotidiennement.
La quatrième de couverture l'annonce : ils n'en sortiront pas indemnes. Jamais le lecteur n'aurait pu imaginer ce qu'ils traverseraient. Et l'ultime page conclut la saga sans un mot de trop.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec A la Mémoire des Morts?

"Après avoir lu les quatre premiers tomes de la saga Reavley et Anne Perry étant l'un de mes auteurs favoris, j'avais hâte de lire la conclusion de cette histoire."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...


"La guerre touche à sa fin et la famille Reavley espère pouvoir enfin rentrer chez elle et démasquer le Pacificateur. Mais le meurtre atroce d'une infirmière à Ypres va venir remettre en cause tous leurs projets."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous?


"J'ai eu des hauts et des bas avec cette série, essentiellement parce que la guerre n'est pas mon sujet favori pour un livre. Mais déjà, le tome précédent m'avait complètement happé et là encore, j'ai eu du mal à le lâcher avant la fin. L'enquête sur le Pacificateur avance enfin mais reste semée d'embuches et certains personnages se décident enfin à agir. En parallère, Joseph doit également enquêter sur un crime atroce dont les rebondissements nous réservent bien des surprises et le dénouement encore plus! Les pages se tournent toutes seules..."

Et comment cela s'est-il fini?


"La fin est à la hauteur de l'attente qui s'est installée au fil des cinq tomes. C'est toujours la crainte que l'on a lorsque l'on fini une série, que tout ne soit pas résolu, que certaines réponses ne nous satisfassent pas mais heureusement ce n'est absolument pas le cas ici. Cette saga ne surpassera pas pour moi celle des Pitt que j'adore mais je suis ravie de l'avoir lu et Anne Perry nous montre que quel que soit le sujet ou l'époque, elle excelle!"

Lien : http://booksaremywonderland...
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
On n’a qu’une vie à offrir ou à perdre, et voir mourir ceux dont vous avez partagé les rires et les peines vous marque à jamais. La raison n’aide pas à la guérison.
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Barshey Gee se tourna dos au vent pour allumer une Woodbine. D'une pichenette, il expédia l'allumette dans la boue et demanda avec un sourire forcé :
- Alors, pasteur ? Croyez-vous que cette année on sera chez nous pour Noël ?
A quelques kilomètres, dans le soir naissant, l'artillerie ennemie reprenait ses tirs par intermittence. D'ici peu, les pilonnages s'intensifieraient. Les nuits étaient le pire.
- Peut-être, répondit Joseph sans prendre de risques. En octobre 1914, tout le monde pensait que la guerre serait l'affaire de quelques mois. Quatre ans plus tard, la moitié des soldats que connaissait Joseph étaient morts. L'armée allemande battait en retraite. Le régiment du Cambridgeshire avait presque repris ses anciennes positions. Peut-être serait-il à Ypres la nuit prochaine, ce qui justifiait que chaque homme fût consigné.

Autour du pasteur, certains s'impatientaient, d'autres répartissaient le poids de leur fusil et de leur barda sur leurs épaules. Ils étaient en pays de connaissance. Avant l'avancée ennemie, ils avaient vécu dans ces mêmes tranchées. Leurs amis et frères étaient enterrés dans cette glaise des Flandres.
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Il faisait froid dans l'appartement. Il alluma le feu sous la bouilloire et confectionna des sandwichs au fromage accompagnés d'un chutney fait maison, qu'il avait rapporté lors de sa dernière visite à Hannah dans le Cambridgeshire.

Sa soeur aurait souhaité lui en donner davantage et lui offrir toutes sortes de choses dont il savait qu'elle ne pouvait vraiment se défaire. Avec un mari marin, Hannah était seule la plupart du temps. Depuis cet été 1916 où, face à tant de souffrances, elle avait obligé Archie à lui décrire le quotidien d'un capitaine de destroyer dans l'Atlantique Nord, les deux époux s'étaient retrouvés.
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Il avait effectué une partie de ses études en Allemagne, un pays et un peuple qui lui tenait à cœur. Comme tout Anglais, bouleversé par l'aidée même d'affronter les Allemands, il y voyait un acte contre nature. Il savait que les soldats d'en face ressemblaient a s'y méprendre aux hommes de son village. Seul les gouvernements et le cours de l'histoire différenciaient les deux nations.
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Se rappelant sa conversation avec Lizzie, qui avait reconnu avoir peur, l’ambulancière devina un problème personnel dont l’infirmière refusait de parler, tant à Jacobson qu’à ses collègues. Craignait-elle pour la vie de quelqu’un en particulier ? Pour un homme dont elle était éprise, pire, qui l’aurait menacée ? Qu’un individu pût être coupable, ou en avoir l’air, et que quelqu’un d’autre le sache et en porte le fardeau était révoltant. Si c’était le cas, une menace pesait sur Lizzie. Toutes vivaient l’omniprésence de la mort qui ne surprenait ni n’effrayait plus.
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