Coupé des autres, coupé de soi

Je découvre le travail de Gwénaëlle Persiaux avec ce livre. Dans ma "PAL" m'attend également son autre livre "Guérir des blessures d'attachement".

J'ai d'abord été attirée par le titre du livre, "coupé des autres, coupé de soi". Cela a fait vibrer quelque chose en moi, sensation de le (com)prendre "pour moi".

Dans un premier temps, l'autrice décrit ce qu'elle appelle le détachement émotionnel, ce que c'est, ses diverses origines (le vide, le trop, le chaos) et étaie le tout de cas concrets vus dans son cabinet.

Dans une deuxième partie, Mme Persiaux s'attache à expliquer le phénomène de distanciation, et celui de dissociation.

Puis sont évoquées les émotions, leurs importances, et leur refoulement néfaste dans notre société actuelle.
J'ai particulièrement apprécié le passage sur la colère, et celui sur la honte (ainsi que "la honte de la honte"), qui m'ont beaucoup interpellées dans ma manière de vivre mes colères (souvent refoulées) au quotidien, et j'y ai glané des conseils parentaux pour aider nos enfants à exprimer leurs colères (et non pas les envoyer dans leur chambre pour se calmer sans les avoir d'abord écoutés...). le fait également que le refoulement des émotions sur le long terme peut amener au déclenchement de "mal-à-dit" physiques me parle beaucoup.

Ensuite, la solitude dans une société de plus en plus "virtuellement" connectée est évoquée. C'est une bonne piqure de rappel, nous sommes faits pour vivre ensemble, partager ensemble, et non vivre nos émotions séparément.

J'ai (beaucoup) moins compris le conseil de l'autrice de revenir à la permaculture, et même d'évoquer les écovillages pour nous reconnecter à la terre. Je veux bien entendre que nous vivons de manière "hors sol" par rapport aux précédentes générations, néanmoins, me proposer la permaculture et les écovillages comme solution ici ne m'a pas franchement convaincue.
De même, une parenthèse sur le développement personnel, que je met en doute, tant il me semble que les auteurs de développement personnel surfent plus sur la vague que sur la véritable recherche de bien être des gens... Je vois que l'autrice met en avant sur son compte instagram la respiration holotropique, comprenant des "rituels chamaniques". Ceci n'est pas du tout pour moi, et j'ai même une certaine (et grande) méfiance sur ce genre de pratiques (ce n'est que mon avis, pas taper! :)). Heureusement pour moi, Gwenaelle Persiaux n'évoque pas ces thèmes dans son livre.

La lecture du livre m'a questionnée sur le chemin de la spiritualité que nous pouvons parfois prendre pour "éviter" de nous confronter à nos problèmes. Elle qualifie les stages de spiritualité comme "nid de personnes évitantes". A réflechir !

Finalement, que propose Mme Persiaux pour sortir de ce détachement émotionnel?
Se reconnecter à soi et à ses émotions.

Page 113:
"Loin de nous lamenter d'avoir vécu ceci ou cela, il s'agit de prendre la mesure des dommages issus du passé pour les transformer en force de changement et d'évolutions, vers un présent et un avenir plus en lien avec nos émotions et le monde extérieur".

Ralentir dans notre vie, requestionner le sens que nous lui donnons, gratter le passer, écouter sa petite voix et savoir la contrer lorsqu'elle nous susurre des croyances dysfonctionnelles.
Egalement, j'apprécie que la psychologue nous conseille de nous donner de la compassion, soutenir et être bienveillant envers notre enfant intérieur.

Et surtout (pour moi), redécouvrir ses émotions! Les verbaliser. Les "décrypter". Surfer avec, et ne plus me laisser noyer par elles.

Evitants, il nous faut nous reconnecter à notre corps. Apaiser la synergie "émotions - rationalité". Développons notre présence, réapprenons à nous émerveiller. Je comprends enfin pourquoi j'ai tant de mal à prendre une décision dans les moments remplis d'émotions. Ce livre m'aide beaucoup.

Je rejoins également l'autrice sur la gageure de la parentalité pour les personnes évitantes. Je n'ai jamais autant appris qu'en devenant maman. Mes enfants me font me remettre en question comme jamais, c'est très précieux.

Je trouve essentielle cette lecture pour les personnes se reconnaissant dans ce comportement évitant. J'ai tiré plusieurs leçons, notamment pour ne pas reproduire ce que j'ai pu vivre sur mes enfants.

Un livre qui a fortement raisonné en moi. J'ai découvert son autrice grâce aux podcast d'Anne Ghesquière. En fait je devrais dire redécouvert car l'autrice y a aussi défendu son premier livre (que j'ai acheté alors mais pas lu). Ce livre est arrivé à un moment important dans mon travail avec ma psychologue. Synchronicité, diraient certains ! Il m'a aidé à avancer, à diminuer ma culpabilité, à travailler sur la honte et éclairer l'origine de ce comportement évitant qui me complique la vie depuis si longtemps.
L'écriture est claire, simple et déculpabilisant.
Les propositions de travail pour améliorer notre vie quotidienne paraissent simples mais ne le sont pas. le chemin sera, certes, long mais non décourageant. Merci à l'autrice.

Un livre de qualité qui évoque l'attachement évitant et ses multiples raisons : du désert affectif à une éducation trop rigide, de la maltraitance verbale, physique aux violences sexuelles. L'auteure, psychologue qui reconnaît à la fin de son livre en avoir été victime détaille avec précision ce problème qui provoque l'isolement social et beaucoup de souffrances. Néanmoins, la troisième partie m'a semblé très ennuyeuse. On ne peut pas dire que de véritables solutions soient apportées bien que le paragraphe sur la parentalité m'a semblé pertinent.

Un livre intéressant, sensible, qui montre la difficulté d'être à soi et à l'autre. Il arrive à un moment de ma vie cependant où je le trouve plus philosophico-théorico-poétique que pratique, dans le sens où j'espérais trouver des réponses concrètes. Elles sont proposées, mais aucune n'est nouvelle ni magique. de ce fait j'ai été touchée par la plume de Gwénaëlle Persiaux, mais je n'ai rien appris de particulièrement nouveau. je suppose que ça dépend du stade où on en est, si la prise de conscience a déjà été faite ou non.