Guérir des blessures d'attachement

Selon que, sur notre berceau, se soit penchée une fée marraine ou une fée carabosse, notre vie ne sera pas la même.
C'est en effet dès la prime enfance que se construisent nos modes relationnels. Modes appelés modèles d'attachement dans le jargon de la thérapie psychique. Au nombre de quatre, trois d'entre eux sont dits "insécures". Il s'agit bien sûr d'une catégorisation généraliste. Au quotidien, nous naviguons souvent d'un type à l'autre. Toutefois, chacun d'entre nous relève d'un modèle dominant: anxieux, évitant, désorganisé ou pour les plus chanceux d'entre nous, sécure.
Lire ce livre à des fins professionnelles ou personnelles est dans tout les cas un enrichissement. Il éclaire notre fonctionnement à l'autre et au monde, et démontre que, quel que soit son type d'attachement, rien n'est figé ni irréversible. La progression fulgurante des neurosciences a démontré que le cerveau a la plasticité nécessaire à toute reconstruction.
Clair, pédagogique, ce livre n'es pas un document de développement personnel, mais le fruit d'une pratique thérapeutique et une synthèse des données scientifiques actualisées. Il a de surcroît le mérite d'être superbement écrit et de manifester une bienveillance salutaire dans un monde soignant désorganisé et souffrant.
Du chaos peut naître une étoile dansante, nous disait Nietzsche. Gwénaëlle Persiaux nous le confirme. Même les plus "abîmés " d'entre nous ont droit à une seconde chance pour aller vers une résilience solide.
Animal social avant tout, l'homme n'est rien sans l'autre, et ce n'est que dans ce maillage étroit qu'il se réalise pleinement.
Le chemin vers la guérison peut sembler insurmontable. L'auteure affirme que, pourtant, au bout de l'essai transformé, brille une lumière.

Ce livre a le mérite d'évoquer un sujet trop peu évoqué à mon goût en psychologie, les blessures d'attachement. L'indifférence, la négligence émotionnelle de ses parents, l'impossibilité d'exprimer ses émotions pendant l'enfance jusqu'à la maltraitance provoque des blessures d'attachement qui perdurent à l'âge adulte. Lorsque ce n'est pas le cas, l'attachement est sécure. Il y a trois types d'attachement insecure tel que l'attachement anxieux, évitant et désorganisés. Je n'adhère pas forcément à toutes les solutions proposées néanmoins j'ai beaucoup apprécié cet ouvrage très intéressant.

Ce livre m'a beaucoup apporté à l'âge avancé qui est le mien. Gwénaëlle Persiaux a expliqué des comportements passés, une anxiété latente actuelle et a surtout désamorcé l'idée qu'un traumatisme d'attachement originel est fatal.
Bien sûr, cette carence affective des débuts laisse des traces, opérants à notre insu. Mais si nous identifions ces stigmates, nouons une relation avec des personnes sécures, tissant ainsi de nouveaux liens de confiance, nous pourrons soigner et (presque, c'est moi qui nuance) combler le vide et le manque éprouvés dans la petite enfance.
La psychologue décrit les différents styles d'attachement, puis les approfondit avant d'aligner les raisons d'espérer un changement, d'asseoir la confiance en soi et de suggérer des pistes de solutions.
Son principal apport, me semble-t-il, réside dans le concept d'îlots de désorganisation (nos zones d'ombre liées à de grandes blessures de liens), lorsque nous ne parvenons pas à nous positionner dans une catégorie d'attachement. Ces personnes flottantes ont assez bien stabilisé leur vie, mais restent fragiles, confrontées à des événements -relationnels - très éprouvants (deuil, perte de boulot, rupture amoureuse).
Cet ouvrage émaillé de vignettes cliniques, écrit dans un langage simple, permet de continuer à évoluer avec un élan renouvelé.

Ce livre donne une grille de lecture sur nos types d'attachement sécure et/ou insecure (merci John Bowlby) qui influencent notre façon d'être en relation avec les autres.
La bonne nouvelle est que rien n'est figé. Les "blessures" d'attachement peuvent aussi se cicatriser. de nombreux chemins sont possibles pour une meilleure relation à soi et avec les autres.