- C'est un court-circuit. Tu te souviendras si le monsieur de l'assurance te demande : un court-circuit ! Il est joli ce mot. Tu pourrais l'écrire sur ton cahier de collection.
J'ai une manie, je collectionne. Les mots compliqués, les énumérations, les titres étranges des journaux, les étiquettes de camembert et les soldats Mokarex des paquets de café. La famille, elle, collectionnerait plutôt les ennuis.
La m'am n'a pas relevé mon gros mot.A partir de maintenant ,je sens qu'il va falloir que je me débrouille tout seul.Je m'assois en tailleur ,ma boite en bois entre les genoux en écritoire. Je pense à l'histoire à raconter à mes petites soeurs. Celle qui doit commencer par faire peur et se terminer bien,mais où on doit quand même pleurer un peu.Peut-être une histoire de vélo perdu au champ de personne.
J'ouvre mon cahier à la première page blanche. Je la lisse avec la main.Je respire fort.Une longue inspiration avec le ventre.Et je vois ma main écrire.......( page 329).
Chaque matin, je verse le lait et le café dans mon bol, en les dosant de façon que le mélange doit exactement de la même couleur que le dos de ma main.
Mr et Mme Kétié sont deux vieux petits amoureux, avec le même sourire en porcelaine, des cheveux blancs et des yeux bleus.
On les croirait peints à la main.
On a eu de la chance, comme on avait rien, on a pas perdu grand-chose.
Dans la vie, la vérité, c'est de la savonnette mouillée, ça sent bon mais c'est pas facile à attraper...
Je vais faire comme Roland quand il a mis le feu à la maison de la Grand-Rue.
— Je t’ai déjà dit de ne pas dire ça devant le monsieur de l’assurance !
— Pour moi aussi m’am, on dira « court-circuit ».
Il faut que je brûle la maison. De toute façon, elle est trop petite, et on va être expulsés au printemps. Dans la vie, les soucis, c’est comme les poupées russes, quand tu en as un petit, cache-le sous un gros… Elle a raison Mme Piponiot. Il faut que je fasse disparaître le petit vélo de la m’am dans un gros incendie. Et mon carnet de correspondance par la même occasion.
Dans la vie, les soucis, c'est comme les poupées russes, quand tu en as un petit, cache-le sous un gros.
Il faudrait qu'on puisse enfoncer son doigt quelque part dans la tête pour faire vomir sa mémoire.
à embarquer lui aussi sur l'île déserte...