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Première lecture, donc grande découverte de Mazarine Pingeot, et très belle découverte.
Se taire, voilà la vie de Mathilde, se taire. La fille du plus grand chanteur français, photographe, se rend chez le prix Nobel de la paix afin d'effectuer quelques photos. Ce dernier profite de son rang, et du rang de Mathilde pour la violer.
Les conseils de la famille : se taire, pour la protéger, pour protéger le nom familial, pour ne pas faire d'esclandre, pour ne pas être jetée en parture dans les journaux, à la télévision..... Elle les écoute, l'affaire ne s'ébruite pas.
Dégoutée par ce qui lui est arrivée, elle reprend des études d'urbanisme. Elle rencontre Fouad, grand parleur. Ils s'installent ensemble, tout ce passe merveilleusement bien. Elle lui raconte ce qui lui est arrivée, le viol, le prix nobel. Fouad lui demande de porter plainte, mais le commissaire la dissuade et créer une main courante. Après quelques temps de vie commune, Fouad change, est très possessif. Mathilde, sans trop s'en rendre compte, vie derrière lui, s'efface. Bien qu'enceinte, un soir, il la giflle, elle décide alors de quitter l'appartement. Elle vie chez Clémentine, sa soeur, chez sa grand mère et élève seule son fils.
Plusieurs années plus tard, l'histoire de la main courante ressurgie et est mise en avant par les journalistes. Son fils subit cette révélation. Une solution : retourner voir le prix nobel.
Ce livre est superbement bien écrit, le style, les mots se savourent à la petite cuillère, bien que le sujet soit difficile.
Il nous montre les dégâts d'un viol sur les femmes qui doivent se taire pour ne pas faire de vagues, un sujet tabou qui commence doucement à être dévoilé grâce, ou plutôt à cause de l'affaire Weinstein, #metoo, #balanceton porc.
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Une fois de plus, pari réussi pour Mazarine Pingeot qui écrit joliment bien et avec grande maîtrise, traitant des sujets évidents mais pas forcément faciles : le poids du secret, la place de la femme, son rôle symbolique et la manière dont elle peut ou non échapper à son éducation. L'intrigue est passionnante mais au-delà du récit, c'est bien la qualité d'une réflexion qu'il faut saluer.
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Une jeune photographe de 20 ans se fait violer par le prix Nobel de la Paix lors d'une séance photo. Elle ne peut rien dire, elle ne doit rien dire, ne pas porter plainte car ses parents sont eux aussi des personnalités connues. Elle vit avec ce drame. Elle arrive à créer une relation, un couple avec un homme d'une autre culture, je trouve que l'histoire raconte plus cette possible difficulté de vivre avec une personne ayant une culture différente, un âge différent que de sa reconstruction après le viol.
C'est une lecture en demi teinte.
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L'auteure, dont chacun connaît la naissance et l'enfance cachée, a beaucoup écrit sur ses années là, dont Bouche cousue, qui fut le premier livre que j'ai lu d'elle. Mazarine me touche, m'émeut, je l'admire pour le niveau de qualité de ses analyses sociétales, et malgré la brillance de son parcours culturel, elle demeure une personne mesurée et digne dont les interventions sont accessibles à tous, une personne avec qui je me sens en totale sororité.
La thématique du livre est le viol d'une jeune fille journaliste dont le milieu social est celui de l'intelligentsia parisienne très populaire, par un cinquantenaire, venant de recevoir le prix Nobel de la paix !
Mathilde se confie à ses parents qui lui intiment le silence. Ne rien dire, ne rien faire, omerta totale pour éviter que le déshonneur ne vienne perturber la brillante carrière d'artiste du célèbre père ; elle se confie à sa soeur Clémentine qui, en opposition totale à ses parents lui conseille de dénoncer. Jeune, influençable, Mathilde obéit à se parents.
Se taire, c'est coller un pansement sur une blessure qui ne guérira jamais.
Se taire, c'est imposer un déni à la victime pour lui permettre de survivre.
Se taire, c'est se soumettre à des injonctions supérieures qui aliènent la victime.
Après ça, le parcours de Mathilde sera houleux, douloureux…
Car la violence masculine, comme le viol, est l'acte « banal » de la domination mâle pour assujettir la femelle, créature de servitude éternelle.
Comme à l'accoutumée, l'écriture de Mazarine est maitrisée, incisive ou sensuelle quand il le faut, les phrases fluides. La narration est efficace, l'émotion aussi.
Ce livre me rappelle celui de Karine Tuil, Les choses humaines, également édité en 2019, là où dans le gotha culturel parisien, le scandale est synonyme de la pire des humiliations.
Malheureux constat du conditionnement par notre statut, quel que soit le milieu social, il nous lie.
Apprendre à s'en détacher… un autre programme !

Lien : https://www.babelio.com/conf..
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C'est le premier livre que je lis de Mazarine Pingeot. Une histoire qui peut hélas sembler banale dans le contexte actuel où émergent plusieurs cas de relations incestueuses.
J'ai eu un peu de mal à m'habituer au style d'écriture de l'auteure, un style riche où chaque phrase est lourde de sens. Aucune légèreté, aucune fioriture dans l'écriture, on a l'impression que chaque mot est pesé, c'est presque chirurgical, on ne peut rien ajouter, ni retirer. J'ai même failli renoncer tant je trouvais que c'était oppressant.
L'analyse des conséquences psychologiques d'un viol est percutante. On mesure à quel point la victime est confrontée à la double peine, celle se subir et celle de se taire. Mathilde, après avoir été abusée, est entrée dans une spirale infernale, celle de l'échec dans ses relations amoureuses.
La fin du livre lui offre une petite échappatoire bien que l'auteure nous laisse le soin de l'imaginer.
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Mathilde Léger, âgée de vingt ans, effectue des études de photographe. Sa mission : faire des portraits du prix Nobel de la Paix. Elle se rend au domicile de cet homme, prend plusieurs photos de son modèle. Ce dernier profite de sa notoriété et la viole. de retour au domicile familial, la jeune femme narre sa mésaventure. Son père, un célèbre chanteur engagé, lui-même fils d'un académicien De l'Académie Française et d'une intellectuelle féministe lui interdit de dévoiler son agression sexuelle. Il lui faut se taire. Ravagée, la jeune femme quitte le milieu de la photographie et reprend des études et se consacre à l'urbanisme.
Elle rencontre Fouad, un urbaniste comme elle. Ils s'aiment et emménagent ensemble. Elle tombe enceinte. Elle dévoile son viol à son compagnon. Il l'incite à porter plainte. Elle se rend donc au commissariat. L'agent de service l'incite à déposer une main-courante. Fouad change de comportement. Il devient agressif et la maltraite. Elle quitte le domicile conjugal et se réfugie chez sa soeur clémentine. Elle accouche d'un petit garçon qu'elle va élever seule. Les années passent. La main-courante surgit sur la scène publique. Mathilde va être face à son destin de femme violée. Va-t-elle être en mesure d'affronter cette souillure qui l'encombre, jour et nuit, depuis ses vingt ans ? Quel devenir pour son fils , harcelé par ses amis ?
Dans ce roman merveilleusement bien écrit, il faut dire que Mazarine Pingeot est une brillante universitaire , le viol est toutes les séquelles qui s'en suivent est très bien cerné. Une bonne analyse psychologique, de l'héroïne et les tabous relatifs à l'éducation, eu milieu social, à la notoriété sont bien rendus. Nous souffrons avec Mathilde. Nous portons sa croix. Il faut vivement encourager, défendre, toutes ces jeunes femmes, ces jeunes filles victimes d'abus sexuels, indépendamment de la classe sociale, l'origine, le renom du prédateur, sa fonction dans la société.
Merci Mazarine pour toutes nos consoeurs, victimes de tels abus sexuels.
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Le roman de Mazarine Pingeot est un très bon livre, juste un peu anxiogène ce qui n'est pas recommandé en cette période de confinement.
Elle a le mérite d'aborder un sujet essentiel dans "Se taire" : la pression familiale pour garder le silence et ne pas dénoncer un viol par peur du scandale.

Le roman commence par une scène choc lorsque Mathilde, jeune photographe, se retrouve face au Nobel de la paix (jamais nommé), afin de prendre des photos pour son journal. Mais c'est un homme qu'elle a devant elle qui va lui demander d'approcher et sans autre sommation la violer. Cela se passe très vite et elle reste tétanisée. Elle se relève très vite afin de prendre des photos comme si cela devait lui permettre d'effacer l'autre image traumatisante.
Mathilde en parle à ses parents qui, par peur du scandale, l'invite à se taire. Il faut dire qu'elle est fille DE, une personne relative, identifiée comme fille de son père, chanteur très médiatisé ou de son grand-père académicien.
Heureusement sa soeur est là pour la soutenir mais Mathilde prendra la décision de se taire et de changer de métier.
Quand elle rencontre Fouad elle tente de se persuader qu'elle peut être heureuse avec un homme mais celui-ci est particulièrement antipathique. C'est comme si elle continuait de se voiler la face. En apprenant qu'elle a été violée, il l'oblige à aller porter plainte mais elle se retrouve seule devant le commissaire qui l'incite à ne déposer qu'une main courante. Pourtant, l'affaire va éclater contre son gré, dans la presse.
Mazarine Pingeot sait maintenir le suspense et décrire la souffrance insidieuse de celle qui a été abusée. Il y aussi le poids de son éducation qui l'empêche de s'opposer à ses parents.
Ce qui est certain, c'est qu'elle montre bien que se taire n'empêche pas d'oublier.


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Ce livre m'a emportée dans la vie de Mathilde. On la suit de ses 20 à 31 ans. L'écriture juste, précise, piquante de Mazarine Pingeot m'a transportée. J'ai pris mon temps pour le lire. Je l'ai dégusté page par page, tantôt dans le métro, tantôt dans le train, tantôt chez moi dans le canapé. J'avais le sentiment de manger une délicieuse tarte au citron meringuée : la finesse de l'écriture et la fluidité des moments de vie racontés m'ont évoqué la douceur de la meringue, quand la violence -physique, sexuelle, morale-énoncée m'a rappelé plutôt l'acidité de ce mets. Critique de la société, ce livre fait réfléchir. Avoir été violé.e est difficile à dire quand on vient d'une famille où, plus que tout, il faut sauver les apparences. Mathilde qui, tout du long, fait une description clinique, médicale, presque détachée de sa propre vie, et où ses sentiments et émotions brillent par leur absence, a tout de même réussi à me toucher. Je recommande ce livre à tous. Brûlant d'actualité et en même temps intemporel, il informe mieux que les chaînes télévisées. La poésie en plus.
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Un roman qui décrit très bien les blessures et la souffrance que vit quotidiennement la victime d'un viol qui tait ce traumatisme. de plus ici, le personnage est ici obligé par ses proches de se taire. le clan a plus d'importance que l'individu !!!!!?????
Mais l'autrice décrit vraiment les émotions et le ressenti vécu par une victime de viol. Ce dernier s'imprime profondément dans sa vie de tous les jours. Car la première étape du cheminement vers la guérison est la reconnaissance de l'agression. Ce silence transforme l'agression en une agression quotidienne.
Un roman à lire mais certains passages sont révoltant.
merci à l'autrice.
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Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre avec ce roman, et quelle surprise! Dès le premier chapitre on rentre dans l'action avec ce moment choquant, et cette rencontre qui change à jamais Mathilde… ensuite on la suit pendant de nombreuses années. Elle tente de se reconstruire, et d'avoir également du soutien auprès de sa famille. Mais fille de célébrité, on ne lui laisse pas vraiment le choix de parler… « J'ai été programmée pour ne pas faire de scandale. le prix Nobel l'a très bien compris »
C'est un roman fort, puissant, et bouleversant. Les mots sont bien choisis, l'écriture est passionnante et tellement pleine de sens qu'on ne veut à aucun moment s'arrêter dans cette lecture.
L'autrice nous invite aussi à nous demander s'il faut se taire ? Quel aurait été notre choix à la place de Mathilde ?
La fin m'a surprise mais j'ai bien aimé la façon dont elle était amenée.
Ce roman est toujours autant d'actualité, bien qu'il soit sorti en 2019... Je vous le recommande vivement, j'ai adoré !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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