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"Le théâtre,comme tu sais, ne me tente pas beaucoup. Je fermerai cette parenthèse théâtrale pour me remettre à mon travail de narrateur, plus naturel" écrivait Pirandello à son fils. Voilà qui aurait été un beau gâchis s'il s'était cantonné à cette affirmation !

Chacun sa vérité est une pièce tirée de la nouvelle Mme Frola et M. Ponza son gendre. Un nouveau conseiller de la Préfecture, M. Ponza s'est installé en ville avec sa femme. Mais il manque à tous ses devoirs en ne rendant pas visite à Agazzi, secrétaire général, et à sa femme Amélie. A partir de là, les rumeurs vont bon train : il séquestrerait son épouse dans un appartement sombre. Sa belle-mère habite sur le palier des Agazzi. le fait que Ponza passe énormément de temps avec celle-ci commence à en chagriner certains. Madame Cini et la famille Sirelli enveniment les choses. Lorsque le frère d'Amélie, Lambert Laudisi, l'apprend, il essaie de leur faire comprendre que la vérité n'est pas toujours celle que l'on croit. Mais quel secret cache donc ce Ponza ?

Pirandello s'amuse avec le thème de la folie (thème récurrent) mais aussi celui de la médisance. Les dialogues sont riches. Ils mettent en relief les passions exacerbées lorsqu'il s'agit de savoir. La curiosité est au coeur de l'affaire. La critique de cette classe sociale aimant colporter les cancans est sous-jacente. Laudisi est le seul personnage à ne pas succomber aux commérages. Il représenterait presque Pirandello lui-même.

L'originalité de cet auteur réside dans la philosophie qui ressort de son théâtre. La question de la personnalité est presque un fil rouge dans chacune de ses oeuvres. Saurons-nous ce que cache le comportement de Ponza ? Je vous laisse le découvrir.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Lu en V.O.
Il s'agit d'une énième relecture de ce texte qui m'a valu un coup de foudre pour Luigi Pirandello!

La trame: le voisinage se demande si Mme Frola subit la folie de son gendre ou bien si c'est le gendre qui subit la folie de sa belle-mère. Toujours est-il que l'un protège l'autre et vice-versa. L'épouse est-elle la seconde épouse ou bien est-elle la fille de Mme Frola ?
Qui dit la vérité ? Qui connaît la vérité ? La saura-t-on un jour ?

Une grande partie de l'oeuvre de Pirandello tourne autour de cette thématique. Qui sommes-nous? Nous donnons une image de nous-même mais cette image est-ce la même pour tout le monde?
Le thème de la folie lui est également cher.

C'est le propre du chef d'oeuvre que de pouvoir être relu à volonté et ne rien perdre de sa saveur! J'ai beau connaître les tenants et les aboutissants de la pièce, je me délecte à la reparcourir. Les phrases sont succulentes, les rebondissements truculents et la fin… sublime!
Je suis un peu comme le personnage de Laudisi qui observe et savoure ce qui se passe à côté. J'adore ce personnage et ses réflexions jubilatoires!
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Une petite pièce de théâtre de Pirandello tout à fait loufoque.
Ce n'est pas ma tasse de thé car je ne suis pas vraiment réceptive au théâtre mais c'était très représentatif de ce genre littéraire.
Des personnages plus qu'actifs avec une répartie vivace, un imbroglio très bien mené, des dialogues qui m'ont fait l'effet que chacun parlait pour ne rien dire enfin bref, c'est une pièce très réussie pour qui aime ce genre d écrit.
Si vous êtes amateur de ce genre alors vous ne serez pas déçu.
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Chacun sa vérité est une pièce de théâtre qui développe la philosophie de la masse. Et dans cette philosophie, les informations circulent comme une trainée de poudre, le plus souvent à tort et à travers. Quand un agissement sort du commun, il en découle plusieurs interprétations qui alimentent et suscitent plus de curiosité. C'est cette montée de la curiosité qui anime nos personnages dans cette pièce. Ils se lancent vers une quête de vérité qui va s'avérer une entreprise aussi ambiguë que les doutes qui entourent leur propre personnalité. Qui de monsieur Ponza ou de madame Frola détient la vérité? Ils s'accusent mutuellement d'avoir perdu la raison après une séquence de tragédie dans leur vie. Est Ponza qui est le fou? Ou est-ce Madame Frola la folle? Et les apparences, aussi brouillées, ne favorisent pas non plus les analyses...

C'est un véritable régal, cette pièce!
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"Mais que pouvons-nous savoir réellement des autres?" nous questionne cette comédie en trois actes de Luigi Pirandello (poète,essayiste,nouvelliste,homme de théâtre et romancier italien du XX° siècle qui a reçu le Prix Nobel en 1934).
Bonne question lorsque l'on sait que les apparences sont trompeuses, que les autres truquent à bon ou mauvais escient l'image qu'ils veulent donner d'eux et que notre subjectivité et nos interprétations faussent la donne.
Après avoir chroniqué hier Joyeux Noël d'Alexandre Jardin (où Norma, l'entêtée, soulève les verrous des lourds secrets de famille) pour lequel toute vérité est bonne à dire, je me suis replongée dans Chacun sa vérité, comédie qui brouille les pistes et démontre plutôt le contraire car chacun a le droit d'avoir une vie privée du moment qu'il ne porte pas atteinte à la société.Dans une ville de province, sujette aux ragots, les langues vont bon train surtout chez les voisins d'une nouvelle locataire Mme Frola "une pauvre petite vieille".
Un nouveau "conseiller de la préfecture" Mr Ponza (son gendre) lui rend visite régulièrement.Sa propre fille, épouse Ponza ne sort jamais et Mme Frola ne la voit que de loin.
Aussitôt, des rumeurs de claustration agitent les uns et les autres.Pour faire taire ces élucubrations, Mr Ponza, excédé, prétend que sa belle mère est folle depuis qu'elle a perdu sa fille et que son épouse ne l'est qu'en secondes noces.Mme Frola, elle,très émotive,se justifie en affirmant que son gendre est dérangé.
Qui croire? La curiosité est un vilain défaut mais ce dilemme va pousser cette famille dans ses retranchements.
Enquête,recherches dans les registres,venue d'un commissaire sur les lieux, confrontation.
Mme Ponza viendra donner sa vérité. La vérité?
Une vérité secrète qui sera ce que le lecteur en fera.
La morale de la fin toutefois parait-être: "S'il nous plait de vivre comme nous le faisons qu'importe!" . Luigi Pirandello (à mon avis), et malgré ses "angles morts" à respecter (qui auraient contrarié Alexandre Jardin), a bien raison.L'auteur nous démontre aussi ici que les actes sont plus fiables que les paroles et il nous donne à voir le vrai sens des relations du trio en les mettant en présence (qui aime qui?). Son talent (il manie les pensées,sentiments et comportements des uns et des autres avec brio) force le lecteur à prendre partie pour les trois victimes de l'intrusion malsaine dans une intimité qui ne concerne qu'eux.
Cette comédie qui manie l'humour à tour de bras a (à mon avis encore) tout intérêt à être vue en tant que spectacle pour ses situations cocasses et le côté italien très théâtralisé.
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Je ne m'attendais pas à autant d'humour chez Luigi Pirandello. Si ses satires peuvent être drôles leur fond est en général assez tragique.
Cette pièce intitulée "Chacun sa vérité" a quelques choses du conte philosophique puisqu'elle cache un enseignement, celui que la vérité apparaît différente pour chacun de nous selon notre propre perception.

L'histoire est apparemment simple : il s'agit d'élucider qui détient la vérité dans le trio formé par Monsieur Ponza, sa femme et sa belle-mère Madame Frola.
Quelques bourgeois de Valdano se demandent pourquoi Ponza, le nouveau conseiller de Préfecture, rend visite à sa belle-mère trois fois par jour et ne laisse personne voir sa femme ? Est-ce un monstre ? Sa belle-mère est-elle folle ? Sa femme existe-t-elle vraiment ? Jusqu'où la bonne société ira-t-elle pour satisfaire sa curiosité morbide ?

C'est en 1917 que Pirandello a écrit cette comédie italienne qui interroge notre désir de connaitre toute la vérité.
Heureusement, il y a un personnage assez différent qui semble s'écarter des idées reçues et de ces vérités que l'on croit absolument irréfutables, en riant avec éclat devant la sorte de tribunal de bienséance formée par les habitants de la petite ville où se déroule l'enquête sur la vie privée des nouveaux venus. Il s'agit de Lamberto Laudisi qui se fait ainsi le porte-parole de l'auteur.

J'aime ce genre de pièce drôle et intelligente où le langage a le dernier mot car quand la vérité parlera sous les traits de Madame Ponza, elle laissera tout le monde perplexe.


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Seconde pièce que je lis de Pirandello. Beaucoup plus ancrée dans le réel que Six personnages en quête d'auteur, c'est sûrement pour ça que je l'ai apprécié mais un cran en dessous.
On suit un groupe de personnages qui s'interroge sur une sorte de secret de famille. Est-ce Mme Frola, la belle-mère ou M. Ponza, le gendre qui est fou ? La fille est-elle morte ou non ? Quelle est la vérité ?
Une belle réflexion sur l'impact des rumeurs, de bruits de couloir, sur la notion de vérité relative avec les envolées presque philosophiques de Laudisi, sur la folie aussi.
Une pièce au comique assez grinçant et à l'humour doux-amer et au ton très réflexif.
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Pilate lui dit : Tu es donc roi ?
Jésus répondit : Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix.
Pilate lui dit : Qu'est-ce que la vérité?
Après avoir dit cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit: Je ne trouve aucun crime en lui.
Evangile de Jean - Chapitre 18

J'ai toujours été stupéfait par la pertinence de la réponse de Pilate à Jésus. Cette réponse le rend philosophiquement parlant, incroyablement pondéré et juste.
Pirandello, à son tour, tente de répondre à cette éternelle question : Qu'est-ce que la vérité ?
Il imagine pour cela une mécanique aux rouages parfaits et nous lance dans un défi mental dont on ressort songeur ou perplexe, ébranlé dans ses orgueilleuses certitudes.
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Excellente pièce de théâtre (créée en 1917) de Luigi Pirandello, prix Nobel de Littérature 1934.

Plus facile d'accès que "Six personnages en quête d'auteur", cette pièce de théâtre m'a beaucoup plu. Une pièce intelligente, au rythme enlevé, et dont l'intrigue tourne autour de la perception de la "vérité". Entre ce nouvel arrivant mystérieux (Ponza) et sa belle-mère (Mme Flora), qui dit la vérité ?

Les voisins et l'employeur de Ponza se réunissent longuement pour en discuter entre eux, tous chamboulés par ce qu'ils ont vu et entendu : Ponza enferme sa femme pour protéger sa belle-mère qui est folle mais celle-ci, une petite vieille adorable, explique qu'elle joue le jeu pour atténuer la peine de son gendre qui a perdu sa femme et s'est remarié.

La seule façon de trancher serait certainement de rencontrer Mme Ponza elle-même ... mais finalement, peut-on réellement mettre la main sur "la vérité" ? ne dépend-elle pas de la perception de chacun ? ou de ce qu'il/elle veut croire ?

Une pièce écrite avec beaucoup de talent. Je recommande.
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Il s'agit pour moi d'une deuxième lecture… 50 ans après la première. J'en gardais un souvenir plutôt amusé par le gag de ces deux personnages qui se contredisent l'un l'autre et on a beau chercher, on ne sait jamais qui des deux est fou et qui des deux dit la vérité.
Avec cette pièce de théâtre, Pirandello joue sur cette question, y a-t-il une vérité unique ou des vérités différentes pour chacun ?

J'avoue que cette nouvelle lecture m'a laissé de marbre et que j'ai mal supporté l'impression à chaque fois que je tournais la page de relire la même chose. Avais-je bien tourné la page ou avais-je cru la tourner seulement ? Pas évident, car le texte était - me semblait-il - le même… mais d'un autre côté, le numéro de la page était différent… Alors que conclure ? Heureusement, en persévérant jusqu'à la page 160, je suis arrivé à la 4ème de couverture et me suis dit que l'intérêt de la question devenait minime. Soulagement.

Ouf ! Next !
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