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Jean-Michel Gardair (Traducteur)
EAN : 9782253136996
191 pages
Le Livre de Poche (01/02/1995)
3.86/5   35 notes
Résumé :
Un même désastre secret - la trahison - unit les héros de ces deux pièces. C'est à cause d'un rival que le personnage sans nom d'henri IV (1922) a trouvé dans un accident la folie qui l'enferme à jamais dans une identité de carnaval. Quant au Leone Gala du Jeu des rôles (1918), Silia, sa femme, l'a chassé de son lit et de sa maison au profit de Guido.
Mais en fin de compte, ce sont eux - l'un parce qu'il est réputé fou, l'autre par l'ironie froide et rational... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
On se régale bien avec cette pièce qui semble évoluer dans une autre pièce où Luigi Pirandello invite en même le public à découvrir l'irréel du théâtre au même moment que les acteurs qui, eux, doutent par moment de leur personnage, de leur psychologie et aussi de leur histoire...
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Deuxième pièce que je découvre de l'auteur et j'ai globalement apprécié ma lecture. le thème traité ici est celui de la folie. Suite à une chute de cheval, un homme devient fou et se prend pour le roi Henri IV du Saint Empire Romain Germanique au XIème siècle soit plus de 800 ans en arrière. Il contraint ainsi tous ceux qui sont amenés à le rencontrer ainsi que ceux qui sont à son service à participer à cette mascarade en adoptant les vêtements de l'époque mais également en se conformant à l'histoire du personnage royal.

Impossible lors de cette lecture de ne pas penser au célèbre Don Quichotte. Ce sont les mêmes interrogations qui sont traitées : qui est réellement fou, qu'est-ce que la folie et où se situe la frontière entre le réel et la folie ?

Une pièce agréable à lire avec un sujet bien traité et des dialogues bien écrits qui me fait penser qu'elle doit être également intéressante à voir sur scène.
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Il s'agit d'une pièce de théâtre, dont le ton est légèrement différent de ce tout ce que j'ai déjà pu lire de Pirandello.
Un homme, suite à une chute de cheval au cours d'une reconstitution historique de la cour royale d'Henri IV du Saint-Empire Romain Germanique, finit par devenir fou et croit qu'il est réellement ce roi. Suite à quoi les personnes faisant partie de son entourage mettront tout en oeuvre, et ce durant 20 ans, pour ne pas le contredire dans sa folie, et lui laissent croire qu'il est ce roi. Ils interpréteront donc tour à tour les rôles des personnes ayant côtoyé Henri IV.
La lecture de la pièce nous amène à nous demander toutefois qui est réellement fou, est-ce le personnage principal ou son entourage?
C'est une pièce qui se lit assez rapidement, qui traite du thème de la folie, donc. C'est bien écrit, on y prend du plaisir. Il peut être intéressant de voir le film avec Mastroianni pour comparer.
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Le Jeu de Rôles

Dans cette comédie Leone Gala, le prototype pour Pirandello de l'exterminateur des conventions, se taille la part du lion. En lui la raison a vaincu le sentiment, l'amour, l'honneur : sa femme Silia le trompe avec Guido, mais Leone les laisse faire, les regarde agir avec une ironie pénétrante, avec
une sorte de supériorité philosophique.
La pièce montre des personnages sans méfiance, excités, et misérablement ridicules. Leurs rébellions sont orthodoxes et bourgeoises, se réfèrant toujours à un code, celui de l'inconscience d'une vie morale qui se limite au respect des conventions...


Ce mot rôle est intéressant, il vient de Roll, le rouleau de papier sur lequel l'auteur écrivait (ou faisait recopier) uniquement la part de chaque acteur, son rôle...

Lien : http://holophernes.over-blog..
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C'est une tragédie qui offre au lecteur/spectateur une réflexion intelligente et parfois aussi comique sur la folie, le travestissement au théâtre et dans la vie. Les plus fous ne sont peut-être pas ceux qu'on soupçonne!
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
HENRI IV. - [...]

Il n'en est pas moins vrai que nous nous obstinons tous
dans l'idée que nous nous faisons de nous-mêmes,
tout comme, en vieillissant, nous teignons nos cheveux.
Peu importe que la teinture des mes cheveux ne puisse pas être pour vous une réalité,
si du moins, pour moi, elle est un tout petit peu réelle.

- Vous, madame, vous ne teignez certainement pas vos cheveux pour tromper les autres,
ni vous-même,
mais simplement pour tromper un peu, un tout petit peu,
votre image au miroir.
Moi, je me teins pour rire.
Vous, vous vous teignez pour de bon,
mais vous avez beau le faire sérieusement,
vous n'en êtes pas moins masquée, vous aussi, madame.
Oh ! je ne parle pas de la vénérable couronne qui ceint votre front...
Je m'incline devant elle.
Je ne parle pas de votre manteau ducal ;
je parle uniquement du souvenir de vos cheveux blonds
que vous avez voulu fixer sur vous artificiellement,
parce que vous vous complaisiez autrefois à être blonde...
ou bien du souvenir de vos cheveux bruns,
si vous étiez brune.

Ce souvenir, vous le fixez sur vous comme un masque
pour retenir l'image de votre jeunesse qui a fui.
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BELCREDI. - Je ne prétends pas qu'il simulait, l'exaltation.
Non, tout au contraire ; souvent, il s'exaltait véritablement.
Mais je peux vous assurer, docteur, qu'instantanément il se voyait lui-même,
en proie à son exaltation,
il en prenait conscience et il se mettait à contempler cette exaltation comme un spectacle.
Cela devait lui arriver jusque dans ses mouvements les plus spontanés.
Je suis certain qu'il en souffrait :
il entrait parfois contre lui-même dans des rages du plus haut comique !

LE DOCTEUR. - Ah ! vraiment !

DONNA MATHILDE. - Oui, c'est exact !

BELCREDI, au docteur Genoni. - Il en souffrait,
parce que ce dédoublement, cette lucidité immédiate
l'exilait de ses sentiments les plus profonds, les lui rendait étrangers...
Ses sentiments lui paraissaient aussitôt
- non pas faux puisqu'ils étaient sincères -
mais des choses, auxquelles il fallait donner sans retard une valeur... comment dire ?
la valeur d'un acte intellectuel,
pour remplacer la chaleur de la sincérité qu'il sentait se retirer de lui.
Et alors il improvisait, il exagérait,
il s'exaltait pour s'étourdir et "ne plus se voir"...
C'est ce qui le faisait paraître inconstant, léger et, disons le mot,
parfois même ridicule.
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Nous quatre et ces deux malheureux-là
(il montre les deux hommes d'armes)
quand ils se tiennent immobiles au pied du trône, raides comme des piquets,
nous sommes comme des personnages qui n'ont pas rencontré un auteur,
comme des acteurs à qui on ne donne pas de pièce à représenter...

Comment dire ? La forme existe, c'est le contenu qui manque !

Ah ! Nous sommes beaucoup moins favorisés que les véritables conseillers d'Henri IV ;
eux, personne ne leur donnait de rôle à jouer.
Ils ignoraient même qu'ils avaient un rôle à jouer !
Ils le jouaient au naturel, sans le savoir...
Pour eux, ce n'était pas un rôle, c'était la vie, "leur vie".
Ils faisaient leurs affaires aux dépens d'autrui :
ils vendaient les investitures, touchaient des pots-de-vin, toute la lyre...

Tandis que nous, nous voilà habillés comme ils l'étaient,
dans cet admirable cadre impérial...
Pour faire quoi ?
Rien du tout...
Nous sommes pareils à six marionnettes accrochées au mur,
qui attendent un montreur qui se saisira d'elles,
les mettra en mouvement et leur fera prononcer quelques phrases.
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HENRI IV. - Quand nous refusons de nous résigner, les velléités apparaissent.
Une femme qui veut être un homme...
un vieillard qui veut être jeune...
Velléités, velléités, chimères ridicules, c'est certain.
Mais réfléchissez, Monseigneur,
toutes nos autres velléités ne sont pas moins ridicules,
même quand elles ne débordent pas les limites du possible humain.
Nul mensonge pourtant, nulle fiction de notre part.
Nous sommes de bonne foi, immobilisés dans une noble idée de nous-mêmes.
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HENRI IV. - [...]
Nul ne veut admettre le pouvoir obscur et fatal qui limite notre volonté.
Et pourtant, puisqu'on naît, puisqu'on meurt !...
Naître, Monseigneur, est-ce que vous avez demandé à naître ?
Moi, non.
Et entre ces deux hasards - naître et mourir -
indépendants tous deux à notre volonté,
combien d'autres choses encore que nous n'aurions pas voulues
et auxquelles nous nous résignons à contre-coeur !
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Videos de Luigi Pirandello (25) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Luigi Pirandello
Dans ce film, la romancière et critique littéraire italienne Daria Galateria et l'auteur et traducteur Jean-Luc Nardone, présentent le roman "Les Dix mille mulets" de Salvatore Maira à paraître le 2 juin 2021.
Sicile, 1949. le jeune éleveur de bétail Pepino Maiorana vient d'obtenir un marché mirifique : fournir dix mille mulets à la Grèce pour solder la dette de guerre de l'Italie. Il devra trouver les bêtes dans toute l'île, les conduire à Messine, les soumettre à une commission et les embarquer pour le Pirée, cent cinquante à la fois, en anticipant les dépenses avec de l'argent qu'il ne possède pas. Pepino doit faire face en outre à deux obstacles majeurs : sa famille et la mafia. Mais il continue obstinément, zigzaguant entre les doutes et les menaces, convaincu qu'il tient là l'occasion de sa vie. Il trouvera un allié inattendu dans un singulier commissaire de police, Giulio Saitta, l'autre personnage central du roman qui, marqué par l'assassinat de son épouse, nourrit son désir de vengeance. Son enquête fait apparaître les puissances politiques, religieuses et mafieuses qui, dans l'ombre, intriguent pour mettre la main sur l'Italie. L'aventure individuelle de Pepino se fond ainsi dans l'histoire générale d'une Italie qui s'efforce de renaître et ne s'est pas débarrassée des forces maléfiques de la Seconde Guerre mondiale. "Les dix mille mulets" est une épopée populaire tragi-comique qui mêle faits historiques réels et intrigue romanesque, dans laquelle on croise toute une foule de personnages désespérés, comiques, solitaires, qui essaient avec autant d'énergie que d'imagination, et sans trop de scrupules, de se réinventer une existence sur les décombres de la guerre. C'est aussi un roman choral qui recrée une Sicile disparue, à la fois séduisante et impitoyable, tragique et incroyablement vivante.
Salvatore Maira, né à San Cataldo en Sicile en 1947, a enseigné le cinéma à l'université La Sapienza à Rome. Il est l'auteur d'essais sur le théâtre baroque, sur la relation entre le cinéma et la littérature, sur Pirandello et Verga. Il a écrit et réalisé des longs métrages reconnus dans de nombreux festivals internationaux : "Valzer", par exemple, conçu avec un unique plan séquence a reçu le prix Pasinetti à la 64e Mostra de Venise. Il est également l'auteur d'un deuxième roman "Ero straniero" (2019).
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