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EAN : 9782743628772
200 pages
Payot et Rivages (10/09/2014)
3.3/5   15 notes
Résumé :
Dans le nord de Paris, un flic aux méthodes expéditives s'éprend d'une prostituée et la défend contre les mauvais traitements qu'elle subit jusqu'à franchir la ligne rouge de tous les interdits.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Guillermo est un flic, mais un peu à part dans l'hexagone, c'est un flic d'origine gitane. Depuis sept ans, il a juré de retrouver le corps d'une gamine disparue, de la ramener à sa famille, là-bas, en Camargue.
La base de l'intrigue ne vas pas plus loin, mais c'est ce qui va lier entre eux plusieurs éléments entraînant une véritable spirale de violence : drogue, prostitution, meurtre, chantage, séquestration… le style, sec et brutal, est impressionnant de précision, les coups portent.
Ce flic déraciné sévissant désormais sur Paris n'est plus qu'un pourri, dont la seule rédemption possible ne peut être que de résoudre cette enquête ouverte des années plus tôt, car même ceux qu'il aime, il les détruit.
Voilà un personnage torturé que nous offre l'auteur, et qui le fait évoluer dans un Paris écoeurant de réalisme dans ce qu'il a de plus noir : selon que vous serez puissant ou misérable…
Pas de doute, sortir de la caverne quand on est loin de la lumière, c'est un miracle. Guillermo, lui, vous comprendrez qu'il ne trouvera pas le chemin, mais Sara, une sainte gitane, veille sur les égarés.
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Sans être physiquement présente, Sara la noire, la sainte des gitans qui trône aux Saintes-Maries-de-la-Mer, plane sur le roman de Gianni Pirozzi puisque c'est à elle que s'en remet totalement Guillermo. le flic d'origine gitane, mais aussi proxénète et dealer à ses heures perdues, lancé depuis des années dans la recherche désespérée d'une enfant disparue des années plus tôt, alors qu'il officiait dans le Sud-est de la France, ne pourra en effet compter que sur elle.
Hanté par cette affaire mais aussi amoureux fou d'Hafzia, la marocaine qu'il a réduit à la prostitution et à la drogue après l'avoir sortie des griffes d'un mari violent et qui, par bien des aspects est à la fois une sorte d'avatar de Sara et de double de l'adolescente qu'il n'a jusqu'à présent pas pu retrouver, Guillermo avance sur un fil que l'on sent prêt à lâcher.
Harcelé par l'ex-mari d'Hafzia, l'IGS aux basques… Et Djibril l'adolescent tout juste sorti de prison après les émeutes de 2005 et qui voudrait se faire un nom à ses trousses après avoir accepter un contrat visant le policier, Guillermo se lance dans une fuite en avant désespérée dans laquelle sa vie ne tient plus qu'à l'hypothétique protection de Sara la Kali.

Variation, si l'on en croit – et on le croit, bien entendu – la postface de Christophe Dupuis sur une nouvelle de Marc Villard intitulée Entrée du Diable à Barbès-Ville, Sara la noire est un roman dont la brièveté est inversement proportionnelle à la noirceur qu'il exprime.
Sombre violent et désespéré, mettant en scène des personnages aux motivations ou besoins contradictoires et complexes, il vaut aussi évidemment pour la peinture que fait Gianni Pirozzi d'un Barbès chaotique et protéiforme dans lequel semble se chevaucher et se mêler plusieurs niveaux de réalité qui participe de l'ambiance tragique que les protagonistes instaurent par ailleurs par le biais de leurs actes. Des actes que l'auteur ne cherche d'ailleurs pas à clairement expliquer car ils sont le fait d'hommes et de femmes en rupture, à bout de souffle, dont la cohérence des actions est bien le dernier des soucis.

Il ressort de ce nouveau roman de Gianni Pirozzi un sentiment d'urgence mais aussi une course désespérée pour échapper à la fatalité. Car s'ils ont en quelque sorte déjà creusé leurs propres tombes, Guillermo, Djibril, et dans une certaine mesure Hafzia, veulent encore croire qu'ils peuvent échapper au tourbillon qu'ils ont contribué chacun à leur manière à mettre en branle. Par la grâce peut-être d'une sainte protectrice qui saura voir ce qu'il y a de bon en eux. Cela donne au final un des très beaux romans noirs de l'année.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Cinq ans après le Quartier de la Fabrique dont une grande partie de l'intrigue se déroulait au Kosovo, c'est peu dire que l'on attendait avec impatience le retour de Gianni Pirozzi qui nous livre un polar très sombre intitulé Sara La Noire. Dans ce dernier opus, nous nous immergeons au coeur du quartier de Barbès en suivant le parcours frénétique de Guillermo, flic aux origines gitanes, hanté par la promesse de retrouver une enfant disparue dans des circonstances tragiques.

Il convient tout d'abord de signaler que Sara La Noire, reprend les principaux ressorts d'une nouvelle de Marc Villard intitulée Entrée du Diable à Barbèsville qui donne d'ailleurs son titre à un recueil également édité aux éditions Rivages/Noir. Plus que dans une postface, cet élément important aurait mérité d'être signalé dans une préface ou tout au moins sur le quatrième de couverture de l'ouvrage afin d'éviter aux amateurs du genre d'avoir cette désagréable sensation de déjà lu tout au long du récit.

Avec Sara La Noire, Gianni Pirozzi s'est donc emparé de l'univers de Marc Villard pour lui rendre un hommage appuyé tout en essayant de s'en affranchir ce qui rend la démarche quelque peu déroutante. Néanmoins il faut saluer le travail qu'a effectué Gianni Pirozzi . Il s'agissait là d'un exercice périlleux tant la forme d'écriture de Marc Villard semble indissociable de l'univers urbain qu'il affectionne. Malgré cela, l'auteur a transfiguré la nouvelle en adoptant son propre style pour la développer en incluant l'univers gitan qui lui est cher. le récit est ponctué de scènes sublimes qui évoquent quelques films magnifiques des seventies à l'image d'un Guillermo dépassé par les évènements qui offre quelques bonbonnes d'héroïnes à une chanteuse de rue qui fait la quête dans le métro. Les asiles de nuit glauques, les places hantées par l'ombre inquiétante des dealers et toxicos, les silhouettes furtives des prostituées, Gianni Pirozzi nous livre dans ce récit le portrait d'un quartier déglingué où se retrouve tout un univers de misère sociale que l'auteur décrit avec un réalisme déconcertant.

Mais malgré ses qualités indéniables, Sara la Noire souffre de carences au niveau des motivations du personnage principal qui peine à convaincre. Sans que l'on comprenne bien pourquoi, Guillermo s'est installé dans une logique d'autodestruction en devenant un flic ripoux, dealer et proxénète qui règne sur un foyer de femmes battues plus ou moins contraintes de se livrer à la prostitution. Si cela pouvait passer dans la courte nouvelle de Marc Villard uniquement centrée sur le moment présent, cela ne fonctionne plus avec le roman de Gianni Pirozzi qui nous gratifie d'éléments du passé de Guillermo sans toutefois nous livrer les pistes qui l'ont conduit à cette déchéance professionnelle. Nous nous retrouvons donc avec un personnage beaucoup trop ambivalent qui suscite tout à la fois répulsion et empathie ce qui finit par le discréditer totalement nuisant ainsi à la qualité de cette sombre intrigue.

Un récit tragique et poétique tout à la fois, qualifié de remake par son auteur, Sara La Noire est un excellent roman noir qui manque d'une certaine ampleur pour être totalement convaincant, un peu à l'image d'un film ambitieux qui aurait manqué de budget notamment au niveau du casting .
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En dernière de couv' je lisais :
"trois acteurs pour une sombre tragédie urbaine, une folle histoire d'amour et d'obsession"
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Première pensée après cette nuit blanche de lecture… La pute droguée aime le flic Guillermo et réciproquement. Bon, pourquoi pas après tout c'est somme toute assez banal dans ce genre littéraire…. Non ce qui m'a été le plus insupportable dans ce bouquin … La description systématique des étreintes que subie Hafzia la pute à coup de rapports sado-maso aussi poussives les unes que les autres et le tout proposé au lecteur comme une suggestion insoupçonnable de l'amour entre un homme et une femme. Même avec beaucoup d'indulgence, d'imagination ou une lecture au second degré, désolé je n'y suis pas arrivé.
Bref y'a pas une once d'amour dans les personnages de Pirozzi, d'ailleurs à tout bien considéré encore moins dans son scénario.
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Je jette ce livre en pensant à nouveau à sa dernière de couv' :
"un seul acteur pour une sombre tragédie littéraire, une histoire d'obsession"….
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N°907– Mai 2015

SARA LA NOIRE. Gianni Pirozzi – Rivage Noir.

Guillermo est gitan par sa mère. Sept ans plus tôt, il a promis à Sénégas, le patriarche de la communauté des gens du voyage d'Aigues-Mortes de retrouver l'assassin de ses deux filles. A la suite d'une promotion, à a été muté dans la région parisienne mais n'a pas oublié sa promesse. On lui a affecté une affaire de suicide, un certain Martinez vient de se jeter du quatrième étage. C'est aussi un Martinez qui a assassiné dans le sud de la France les deux petites gitanes, son affaire d'il y a sept ans qu'il n'avait cependant pas oubliée refait donc surface.

Ce n'est pourtant pas un sentimental, plutôt un marginal entre deux mondes ce flic puisqu'il est pisté par l'IGS pour trafic de drogue et proxénétisme. Il se permet même de faire attendre les collègues venus l'interroger. Il a été marié mais la pension alimentaire pour se deux filles n'est pas vraiment son problème puisqu'il est avec Hazfia, une jeune marocaine, jadis contrainte au mariage et qui maintenant s'adonne à la drogue et à la prostitution. Son ex-mari poursuit également le policier. En outre, il a sous sa coupe une communauté de femmes battues qu'il contraint à la prostitution.

Djibril est une petite frappe, tout juste sorti de prison, un dealer qui pour se faire une place dans le milieu a accepté de faire la peau à Guillermo. Voilà donc notre policier poursuivi à son tour alors qu'il est en charge d'une affaire d'incendie qui sonne comme un règlement de compte.

A l'aide de fréquents analepses l'auteur revient sur cette promesse. A la fin c'est un peu agaçant. C'est pourtant un livre qui se lit vite, heureusement. Je n'ai pas goûté le style très polar, pas plus que l'intrigue. Autant dire que je me suis ennuyé. En effet qu'un flic soit amoureux d'une prostituée et qu'il soit accessoirement dealer, même si dans la vraie vie cela peut être rare, c'est sans doute possible, qu'il y ait des ripoux dans la police qui arrondissent leur fins de mois dans l'illégalité, je ne suis pas spécialiste mais, connaissant un peu l'espèce humaine, je veux bien l'admettre. Ce thème a fait les beaux jours de la littérature policière, ce n'est donc pas très original.

Et le lien avec Sara la Noire, cette sainte vénérée par la communauté gitane aux Saintes-Maries-de-la-Mer ? Simplement parce que Guillermo, d'origine gitane, se recueille volontiers devant elle dont il a un oratoire à son domicile, quand il a des périodes de doute. Cela va quand même assez mal avec sa personnalité de ripoux, dealer et proxénète… mais il est vrai que je en suis pas spécialiste !

Ce roman est un remake d'une nouvelle de Marc Villard (« Entrée du diable à Barbes-ville ») ce qui était un intérêt supplémentaire pour moi. J'ai quand même poursuivi ma lecture pour voir si ma curiosité serait enfin titillée et également pour me faire une idée de l'univers de cet auteur que je ne connaissais pas mais dont je n'ai pas vraiment envie de poursuivre la découverte de l'oeuvre.

©Hervé GAUTIER – Mai 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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critiques presse (1)
Telerama
01 octobre 2014
Sara la Noire, de Gianni Pirozzi, est un bel hommage au roman noir. L'auteur pratique la documentation méticuleuse et l'écriture poétique. Un mélange curieux et réussi, pour une histoire de perdants. Inévitablement.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
En dernière de couv' je lisais :
"trois acteurs pour une sombre tragédie urbaine, une folle histoire d'amour et d'obsession"
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Première pensée après cette nuit blanche de lecture… La pute droguée aime le flic Guillermo et réciproquement. Bon, pourquoi pas après tout c'est somme toute assez banal dans ce genre littéraire…. Non ce qui m'a été le plus insupportable dans ce bouquin … La description systématique des étreintes que subie Hafzia la pute à coup de rapports sado-maso aussi poussives les unes que les autres et le tout proposé au lecteur comme une suggestion insoupçonnable de l'amour entre un homme et une femme. Même avec beaucoup d'indulgence, d'imagination ou une lecture au second degré, désolé je n'y suis pas arrivé.
Bref y'a pas une once d'amour dans les personnages de Pirozzi, d'ailleurs à tout bien considéré encore moins dans son scénario.
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Je jette ce livre en pensant à nouveau à sa dernière de couv' :
"un seul acteur pour une sombre tragédie littéraire, une histoire d'obsession"….
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En moins de six mois, il en ferait une fumeuse d'héroïne, une pute supplétive dans la troupe des femmes battues.
p83
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Répartie en neuf petits tas, une héroïne pure, coupée, recoupée, hachée menu par des cartes de crédit. On mélange le lactose, la caféine, le sucre, le paracétamol pilé. On raffine la poudre à plusieurs reprises dans des tamis chromés de plus en plus fins. Les gestes des femmes sont minutieux et efficaces.
Récupérée à la petite cuillère, la came est mise en dosette. On verse un gramme de poudre dans l’angle d’un sachet en plastique transparent. On vrille l’ouverture du sachet jusqu’à en faire une petite bonbonne – teets – que l’on scelle hermétiquement en brûlant l’extrémité avec un briquet.
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Le Djib ment sur son âge, les mineurs ne sont pas acceptés. Il réserve une place pour la nuit. L’accueil est mixte, mais les hommes seuls sont majoritaires. Plus de quarante ans, marqués par la dope, l’alcoolisme, les troubles psychiatriques. Accès refusé aux individus violents ou avinés. Quelques-uns se présentent avec des chiens tenus en laisse, bergers allemands, malinois… Le veilleur, un ancien de la Légion, distribue des muselières.
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Il a eu alors un accès de démence. Il n’avait pas touché une femme depuis des années. Les petites Sénègas ont capté, elles ont pris peur. Il s’est mis à les poursuivre, le fils a voulu le raisonner. Des clous ! Il a sauté sur la plus jeune pour lui planter son machin entre les cuisses. Comme elle hurlait, pour la faire taire, Martinez l’a étranglée. Le fils s’est cramponné à son père pour qu’il la lâche. Mais la gamine était déjà morte.
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Video de Gianni Pirozzi (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gianni Pirozzi
Gianni Pirozzi - Sara la Noire .A l'occasion du Quai du Polar 2015, Gianni Pirozzi vous présente son livre "Sara la Noire" aux éditions Rivages. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/pirozzi-gianni-sara-noire-9782743628772.html Notes de Musique : © Mollat Découvrez notre site : http://www.mollat.com/ & suivez-nous sur les réseaux sociaux : https://www.facebook.com/Librairie.mo... https://twitter.com/LibrairieMollat http://www.dailymotion.com/user/Libra... https://vimeo.com/mollat https://instagram.com/librairie_mollat/ https://www.pinterest.com/librairiemo... http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ https://soundcloud.com/librairie-mollat http://blogs.mollat.com/
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