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EAN : 9782917897256
106 pages
Editions Presque lune (08/02/2017)
3.44/5   16 notes
Résumé :
Prisonnier d’une geôle lugubre, le père de Halfdan Pisket se souvient du moment où il habitait ce village non loin de Kars dans la zone frontalière instable entre la Turquie et l’Arménie.
Né dans une famille aisée, d’un père turc et d’une mère russo arménienne, il y menait une vie d’adolescent presque normale même si les alentours sous tension étaient surveillés par les conscrits turcs, les « sans-visage ».
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une récompense à Angoulême, meilleure série, un auteur danois que je ne connaissais pas, Halfdan Pisket, c'est ce qui m'a décidé à me lancer dans cette découverte.
L'album est paru en 2014 au Danemark, en 2017 en France.
Une couverture très stylisée qui intrigue ....
L'ouverture et la clôture du livre sont inquiétantes, un mur de têtes engagoulées, au début seule une tête est découverte, à la fin nous n'avons plus qu'un mur de sans visage mais où est celui qui osait être lui même ?
Les dessins durs, noirs, l'esquisse évoque le texte,
Des phrases brutes, puissantes qui laissent monter ... "le chagrin se change en cauchemar. le cauchemar se transforme en haine."
Arrive ce qui doit arriver ... "quand mon meilleur ami a été tué, l'homme que j'étais a disparu."
Des souvenirs de l'empire ottoman déchiré par des conflits internes (le génocide des Arméniens*) et l'engagement dans la première guerre mondiale ... apparaît alors, un individu qui fut pour le grand père, le modèle, celui qui a su redonner de la grandeur à la Turquie, Mustafa Kemal Pacha, Atatürk. (**).
Un livre qui secoue les tripes face à l'histoire d'un homme traumatisé par la mort des siens. Ce qui l'a poursuivi toute sa vie, ces disparitions successives le laissant seul, alors qu'il se sent incapable d'assurer la survie de sa propre famille enfin de ce qui semble si important pour lui, la survie du nom !
Traumatisé par cette maladie qui le laisse seul face au grand blanc qui efface tout ce qui l'entoure, et le laisse impuissant en prise avec ce qu'est devenue la société.
Les traits sont durs, très durs, le dessin traduit ce cauchemar et le noir et blanc grave la pierre de nos souvenirs ...
Lecture éprouvante mais néanmoins addictive car on ne peut rester insensible à la vision de ses sans visage.
Peut on accepter d'être un sans visage comme un autre ?
Accepter d'être un témoin de la mise à mort d'une civilisation, d'être un sans visage complice de tous ces meurtres contre l'humanité ?
Je vais reprendre un peu de force, admirer le soleil et la lumière, regarder les visages qui m'entourent et je me lancerais dans la deuxième partie Kakerlak ...cafard .

(*) le génocide des Arméniens a été perpétué d'avril 1915 à juillet 1916 voir 1923.
Les deux tiers des Arméniens qui vivaient sur le territoire actuel de la Turquie ont péri du fait de déportations, famines et massacres de grande ampleur. Tout a été planifié et exécuté par le parti au pouvoir de l'époque, connu sous le nom de "jeunes turcs". Un million deux cent mille arméniens d'Anatolie et d'Arménie occidentale ont péri.

(**) Mustafa Kemal Pacha, nommé à partir de 1934 Atatürk, né en 1881, homme d'état, fondateur et premier président de la République de Turquie de 1923 à 1938.
Après le première guerre mondiale et l'occupation alliée de l'empire ottoman, il refusa de voir son pays, l'Empire démembré par le traité de Sèvres.
Accompagné de partisans, il se révolte contre le gouvernement impérial et crée un deuxième pouvoir politique à Ankara. C'est de cette ville qu'il mène la résistance contre les occupants lors de la guerre d'indépendance turque.
Mustafa Kemal affirme également une volonté farouche de rupture avec le passé impérial ottoman et instaure des réformes radicales pour son pays : il inscrit la laïcité dans la constitution - séparation entre les pouvoirs politique (sultanat) et spirituel (califat), il donne le droit de vote aux femmes, il remplace l'alphabet arabe par l'alphabet latin. Il a été l'objet d'un culte de la personnalité certainement unique dans une démocratie, il a mis en place un système moderne pour les années 1930, mais qui s'est complètement figé par la suite en mémoire du « chef éternel ».
L'état kémaliste a mené un pays musulman de 70 millions d'habitants vers la démocratie et la stabilité.
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Je peux parfaitement reconnaître la puissance, la force, la nécessité de cette BD. Je m'avoue par contre vaincu et sans la moindre énergie au sortir de la lecture.

Les écueils d'abord... c'est sombre. C'est l'Histoire dans ce qu'elle a de plus sombre, de désespéré, de rouleau-compresseur. le dessin est noir noir... pas d'ombrage, pas de dégradé, pas de gris... du noir et blanc, le plus brut possible. le découpage est fait de petites cases le plus souvent. Et ces cases ne se suivent pas spécialement de manière logique. La narration est âpre, rêche également. Il y a une force d'évocation dans cette succession de cases. Halfdan Pisket joue beaucoup sur les symboles. Nombreux et forts. Il y a aussi le goufre culturel. Pour avoir lu des auteurs turcs ou albanais (je sais, ce n'est pas pareil, mais bon...), il y a une approche à la narration qui est différente de la nôtre. Même si Halfdan Pisket est Danois.

Le tome sa base sur les interviews menés par l'auteur auprès de son père, dont il raconte l'histoire. On démarre alors qu'il est en prison pour désertion, mais on n'apprend les raisons qu'au terme du tome. La famille vivait aux confins de la Turquie, et la ville était surveillée par une milice cagoulée, les "sans visages". Des conscrits sanguinaires sans états d'âme.

Le personnage principal, le père d'Halfdan, va recevoir son ordre d'intégration d'un régiment de parachutistes. Il va apprendre à obéir et à tuer, jusqu'à ce qu'un passage dans les douches révèlent qu'il n'est pas Turc, mais Arménien. le régiment va le prendre en grippe, le tabasser, l'humilier... Tous les soldats préparent le génocide.

Je n'étais pas spécialement disposé à prendre cela dans la tronche. Je reconnais les qualités de l'oeuvre, mais il n'y a pas la moindre respiration, pas la moindre once de souffle, de légèreté, même quand il flirte, on est dans l'atmosphère oppressive. Il faut s'y préparer.
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Cette lecture assez sombre n'a pas été facile d'accès. Pourtant, le sujet m'intéressait au plus haut point. On se perd véritablement dans cette trame narrative assez pesante. le dessin en noir et blanc assez gras n'est guère reluisant avec un encrage assez massif et de toutes petites cases.

C'est un album expiatoire pour l'auteur pour laisser ressortir une certaine souffrance qu'on n'a pas forcément envie de partager. Point de pathos mais de la lourdeur dans la forme avec des choix graphiques assez oppressants. le récit d'une grande dureté nous épargnera rien. Bref, il faut réellement en avoir envie.
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critiques presse (3)
BoDoi
22 septembre 2017
Malgré ses lourdeurs narratives, ce premier volume demeure d’une grande originalité et d’une puissance assez impressionnante, qui en font une des découvertes importantes de 2017.
Lire la critique sur le site : BoDoi
ActuaBD
23 mai 2017
Ce Déserteur appartient aux ouvrages qu’il faut prendre la peine de lire même si leur sujet peut paraître sombre.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Telerama
22 mars 2017
Rarement la désintégration d'un homme, d'une famille et, au-delà, de toute une société, a été aussi intensément mise en scène.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Folie: désertion à l'intérieur.
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Je me demande de plus en plus si j'ai mérité ce qui m'arrive.
Si ce que j'ai fait avant....
Ou ce que je n'ai pas fait....
Explique mes sévices.
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Vidéo de Halfdan Pisket
Rencontre avec Halfdan Pisket et Lecture concert de son premier opus "Déserteur".
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