Au sortir de la seconde guerre mondiale dans un village, Mathilde et sa famille. L'enfance et ses lieux de prédilection. Une écriture précise et le souffle du refus de la conformité sociale, de la révolte contre le désordre existant.
Un prisonnier de guerre, Frédéric, jeune soldat allemand, l'ennemi d'un passé-présent, les souvenirs de la période de guerre, « P. G. ». Des hommes et des femmes, des réticences et des mains tendus.
« Elle n'a que onze ans et on lui tolère de moins en moins de temps pour jouer, d'autant plus que sa mère ne peut plus participer à l'ouvrage ». Les taches ingrates, le sexe des pratiques, « Une habitude l'agace : pour le retour des champs, les hommes du village s'assoient sur les voitures de foin, ou sur les machines agricoles, faucheuses, râteleuses, parce qu'ils conduisent les chevaux, tandis que les femmes rentrent à pied par des sentiers raccourcis et souvent abrupts » ou « Si le repas du soir est une douce détente pour les hommes qui ont
fini leur journée de labeur, ce n'est pas le cas des mères et des filles qui ont à cuisiner et à servir ».
Un récit tendu par le refus de ces inégalés qui semblent si naturelles, par une exigence de dignité alliée à l'expression d'une tendresse entre êtres humains.
Bernard, la mésentente, le poids des souffrances, « ma grand-mère et ma petite soeur devaient porter une étoile jaune… », une révolte justifiée, un épisode demeurant tabou…
Les activités, les travaux de la ferme, bergère…
Le lycée, l'internat, « Mathilde se sent complètement exilée », un monde différent, l'insolence, « J'ai tord puisque je suis petite… et vous… La raison du plus fort », une sourde rébellion, « une boule de révolte, elle résiste, refuse de se normaliser, se montre indocile ».
Les sentiments et cet indicible trouble, quelques mots dans une lettre, des oranges, l'injure faite aux femmes (« parce que la femme est impure »), les confidences et la solitude, la boite à suppléments si vide, les cadeaux…
La cousine Suzanne, une pie, l'impossible oubli, les privations et « tant pis pour le vélo »…
Le départ de Frédéric, les gendarmes, la citadelle, ce sentiment particulier qui peux nous rattacher à un-e autre absent-e.
Une lettre trouvée, la confrontation à la bêtise… Et une si belle invention, « C'est tout ce qui me restait de cet ami, il vient de mourir. Il était malade et je lui tenais compagnie pendant les vacances. Il avait vingt ans ».
PLUS JAMAIS
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