Seigneur, qui sont les auteurs et les commanditaires de la fusillades antisémite de la rue des Rosiers, Paris VI, le 9 aout 1982, qui a fait six morts et vingt deux blessés ?
C 'est simple: au paradis on répondra à toutes vos questions; en enfer, on ne répondra à aucune.
Je suis un interrogateur professionnel. Un enquêteur compulsif. Un confesseur laïc. Quand je me regarde dans la glace, il me semble que je ressemble de plus en plus à un point d'interrogation, surtout avec mon crâne rasé, aussi rond et lisse que le sommet de ce signe de ponctuation. Pour mon malheur, le questionnement grâce auquel je me suis fait un nom dans la presse écrite, à la radio et à la télévision, s'est étendu à ma vie privée. Je souffre d'une maladie chronique que j'appelle la "questionnite".
Quand je me regarde dans la glace, il me semble que je ressemble de plus en plus à un point d'interrogation, surtout avec mon crane rasé, aussi rond et lisse que le sommet de ce signe de ponctuation.
Un enquêteur compulsif. Un confesseur laïc.
Je suis un interrogateur professionnel.
Le danger provient des questions. De l'habitue de les poser. D'une accoutumance à montrer de lac curiosité pour des personnes rencontrées précisément parce qu'elles excitent la curiosité du public.
Ô lecteurs, aimables lecteurs anonymes qui n'avez pas enduré le supplice de mes questions, je vous prie de compatir au récit de la triste vie d'un homme qui a laissé sa profession contaminer jusqu'à son intimité. Serez-vous émus par mes souffrances ? Vous moquerez-vous au contraire de ce qui vous apparaitra comme une maniaquerie ? Vous amuserez-vous, et même vous réjouirez-vous de mes déboires causés par ce qu'il faut bien appeler un vice ?Vous dire-vous qu'il vaut mieux me croiser dans un livre plutôt que dans un bureau, un restaurant ou un lit ? Chemin faisant, vous interrogerez-vous sur votre propre usage des questions ? Sur vos réaction aux questions qui vous sont posées ? Sur votre ennui ou votre plaisir à y répondre ? Sur...
Voyez, lecteurs amènes, je suis incorrigible, nous avons déjà fait connaissance il y a deux minutes, et, déjà, vous avez reçu une dizaine de questions comme poings en rafales sur un punching-ball.
Le danger provient des questions. De l'habitude de les poser. D'une accoutumance à montrer de la curiosité pour des personnes rencontrées précisément parce qu'elles excitent la curiosité du public.
La veille de ma confirmation - j'avais donc treize ans - je découvris par hasard la technique et le plaisir de poser des questions pour ne pas avoir à y répondre. C'était à confesse.