Nous sommes tous des pêcheurs et nous devons nous dépouiller de tout orgueil pour nous incliner devant Dieu et lui demander pardon de nos fautes.
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Rien ne parait moins risqué pour un journaliste que d'interviewer des célébrités du moment. On publie ou on diffuse les réponses, certaines font un peu de bruit, et l'on passe à une autre vedette sous les feux de la rampe. Où est le danger ?
Chemin faisant, vous interrogez-vous sur votre propre usage des questions ?
Comment aurais-je pu imaginer que poser des questions pour gagner ma vie allait me la compliquer, et même, souvent, me la rendre infernale ?
Dans les religions, tout est écrit d'avance. C'est leur force, gage de pérennité. Qu'est-ce que le rituel ? Des réponses formatées à des questions oubliées.
Pour mon malheur, le questionnement grâce auquel je me suis fait un nom dans la presse écrite, à la radio et à la télévision, s'est étendu à ma vie privée. Je souffre de cette maladie chronique que j'appelle la - questionnite -. Son symptôme est évident, identifié de tous mes proches : je n'arrête pas de leur poser des questions. Je ne peux pas m'empêcher. C'est plus fort que moi. C'st une seconde nature. Je suis en état perpétuelle de curiosité. Et de manque si je ne parviens pas à la satisfaire. Je ne suis pas le type qui se contente d'un machinal - comment vas-tu ? . Je veux savoir. Quoi ? Peu importe, je veux savoir.
Toute personne détient de grands ou petits secrets qu'elle n'entend pas divulguer, mais que mes questions peuvent l'amener à avouer. Il n'y a pas d'homme ou de femme sans double fond. Sans mystères, sans cachoteries, sans arrière-pensées. Moi, j'en ai. Beaucoup. Heureusement je ne suis jamais sur un loustic comme moi qui vous bavarde de questions et qui, à la longue, devient insupportable.
- Tous ces gens Zitrone, Sabatier, Dechavanne, Delarue, Hitch, Ardisson, Nagui, Chancel, Field - qui sont devenus riches et célèbres rien qu'en posant des questions. -
Le premier penseur fut sans nul doute le ^premier manique du pourquoi. Manie inhabituelle, nullement contagieuse. Rares en effet sont ceux qui en souffrent, qui sont rongés par l'interrogation, et qui ne peuvent accepter aucune donnée parce qu'ils sont nés dans la consternation. -