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A 45 ans, une femme décide de reprendre sa vie en main, au risque de perdre pied. Entre reconquête personnelle et quête d'identité, elle revient sur son histoire, qui plonge dans celle de l'ETA et du nationalisme, en essayant de séparer ce qui lui a été imposé et ce qu'elle a librement choisi. Elle se demande s'il est possible de s'extraire du passé pour repartir à zéro sans sombrer dans la folie.
Une rupture sur fond de brigades ETA, une vie bâtie sur des blessures jamais refermées et un jour tout ressurgit.
Un récit concis, des paragraphes courts, on suit avec intérêt le cheminement du raisonnement de cette femme, blessée très jeune et qui porte les cicatrices de son passé.
Très intéressant.

Lien : https://collectifpolar.com/
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Petit livre mais intense par son contenu sur plusieurs plans.
C'est une longue lettre écrite par Oyana, qui a dû changer d'identité suite à son implication dans un acte qui a mal tourné avec l'ETA. L'exil, la rupture avec ses parents, son pays alors qu'elle cherchait juste à vivre sa vie... Cette lettre, elle l'écrit à son compagnon depuis plus de 20 ans, pour lui expliquer ce qu'elle est réellement et ce qui la rongeait depuis le début de leur relation. Ils se sont rencontrés à Mexico, au début de sa fuite et ne se sont plus quittés depuis mais un lourd secret et des remords et regrets à la pelle l'ont empêché de vivre pleinement.
Oyana lui explique tout ça, c'est parfois grinçant, souvent triste et parfois aussi beau, surtout lorsqu'elle nous décrit ses sensations avec son retour au pays...
Un témoignage de ce que pourrait être ce personnage suite à ses actions, à ce qu'est une rupture de racines dont on se remet difficilement, voire pas du tout, aux conséquences sur notre état d'esprit et notre façon d'être au quotidien, et des descriptions du Pays Basque qui résonnent fort.
Un tout petit roman mais concentré d'émotions.
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Ce court roman, en partie épistolaire, relate par fragments la vie gâchée d'une jeune femme qui a du fuir son pays.
Oyana Etchebater est basque et, pendant sa jeunesse, fait la connaissance de plusieurs activistes (terroristes) de l'ETA (mouvement séparatiste basque).
Un jour, elle se retrouve malgré elle impliquée dans un attentat meurtrier et doit fuir la France pour le Mexique avec une nouvelle identité.

J'ai découvert la plume de cet auteur québécois avec grand plaisir, le style est épuré, la forme intelligente et ambitieuse.
Oyana est un personnage subtil aux ambivalences très réalistes.
Les réflexions offertes par l'auteur sur l'indépendantisme, l'exil, l'amour, la filiation sont pertinentes et riches.

Eric Plamondon s'est amusé avec la forme de son roman, a mélangé les genres : le récit épistolaire, le roman historique, le thriller, et offre au lecteur une fin digne de ce nom, tout en révélations, suspens et émotions.

Un roman abordable et enrichissant, à découvrir absolument !
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Suite au décès de son ami Manex, Oyana se rapproche de l'ETA et participe malgré elle à un attentat ayant pour victimes une mère et sa fille de 7 ans. Elle n'a plus d'autre choix que de continuer la lutte ou de s'exiler.
Vingt-trois ans plus tard, installée au Canada, en couple avec Xavier, médecin,elle apprend la dissolution de L'ETA et décide de revenir en France.
Ce roman très renseigné survole une époque tourmentée de combats opposant l' ETA et les gouvernants.
D'une écriture tranchante et affutée mais tout en justesse et sobriété, il parle de l'exil, des non-dits, des faux-semblants, des secrets qui n'en sont peut-être pas vraiment… et nous offre un final auquel on ne s'attendait pas
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" S'il est difficile de vivre, il est bien plus malaisé d'expliquer sa vie" - Marguerite Yourcenar

Mai 2018. La narratrice Oyana, installée depuis une vingtaine d'années à Montréal, apprend la dissolution de l'ETA, l'organisation terroriste basque. Cette information la plonge dans son passé qu'elle a caché à son compagnon Xavier qui partage sa vie depuis qu'elle l'a rencontré à Mexico en 1995. Incapable de lui parler, elle choisit de lui écrire pour lui révéler sa face cachée avant de s'enfuir. " Peut-être que cette lettre va te détruire mais ne pas l'écrire m'est impossible. J'ai décidé de te dire toute la vérité, juste la vérité. Ce ne sera facile ni pour toi ni pour moi. Me taire n'a plus lieu d'être."

Oyana est née en 1973 au pays basque le jour où a eu lieu un attentat qui a coûté la vie d'un membre imminent de l'entourage de Franco. Oyana ne parle pas le basque et ne milite aucunement jusqu'au jour où son ami Manex se fait tuer dans un bar à l'occasion d'une intervention de la police pour interpeller des activistes. Manex était aussi pacifiste qu'elle. Peu après elle rencontre Mikel, un militant engagé et apprend par sa mère la vérité sur ses origines. Peu à peu elle se laisse gagner par la cause basque tout en refusant la violence. Jusqu'au jour où sa vie bascule à la suite d'un drame qui va la hanter toute sa vie...

Oyana va avouer à Xavier ce drame et le secret de ses origines, lui avouer qu'elle vit sous une fausse identité avec un faux passé, avant de retourner en Europe sur les traces de son passé à la rencontre de ses parents qu'elle n'a pas vus depuis plus de vingt ans. Mais sera-t-elle la bienvenue dans son pays?

Le récit est constitué de courts chapitres, l'auteur insère tout au long du texte des coupures de presse, des rappels de faits historiques sur l'ETA, des éléments sur la tradition de la chasse à la baleine au Canada, des informations sur l'industrie développée par les ancêtres basques d'Oyana au Canada. Il est aussi question de la traversée de l'Atlantique et de la remontée du Saint Laurent par les baleines ce qui nous vaut la magnifique couverture de ce roman. Eric Plamondon insère des documents comme la déclaration finale de l'ETA au peuple basque nous fournissant énormément d'informations sur l'histoire politique du pays Basque et la guerre d'Espagne. J'avoue que de retrouver la même construction que dans Taqawan m'a déçue mais peut-être est-ce la marque de fabrique de cet auteur... Cependant cette technique ne m'a pas donné l'impression de fouillis comme cela avait été le cas avec Taqawan. Identité, remords, culpabilité et désir de rédemption traversent ce court récit très instructif. Un beau moment de lecture qui entremêle l'histoire intime d'Oyana, héroïne émouvante, l'histoire du pays Basque et la splendeur de la nature. Cerise sur le gâteau : après une mise en tension bien maîtrisée et quelques rebondissements, le dénouement est complètement inattendu.
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J'avais vanté ici la beauté et l'originalité du génial Taqawan publié en 2017, déjà dans une édition sublime sortie de chez Quidam Éditeur.

Eric Plamondon récidive cette année, toujours dans une édition sublime sortie de chez Quidam Editeur, avec le très beau Oyana.

Mai 2018, à Montreal, une femme attend ses suhis à emporter en réfléchissant à la manière de ressouder son couple lorsque ses yeux se posent sur les pages d'un journal titrant: "ETA annonce sa dissolution".

A lecture de ces mots, la gentille épouse mexicaine d'un médecin québécois s'efface, et Oyana remonte à la surface d'elle-même.

Car depuis plus de 20 ans, Oyana vit cachée, elle a construit la vie d'une autre qui est pourtant la sienne, contrainte à l'exil, dépassée par le sens de l'Histoire.

ETA n'est plus, Oyana peut rentrer.

En réalité Oyana DOIT rentrer, sans trop savoir pourquoi, sans trop savoir pour qui, sans trop savoir où.

Son pays basque l'appelle, c'est le chant des sirènes, ou des baleines.

Avant d'abandonner un peuple de baleiniers pour un autre, Oyana veut expliquer à Xavier, son époux, lui raconter, expier peut-être...

Mais comment fait-on pour raconter une vie de douleurs, d'oubli et de mensonge ?

"L'avantage de larguer les amarres, c'est la dérive"

Oyana, c'est un précisément le roman de la dérive, celle d'une femme qui ne sait plus qui elle est, celle d'un combat légitime qui devient terrorisme...

C'est un roman sur la question de l'identité, trop souvent simplifiée, réduite au seul sentiment d'appartenance.

Oyana est construit sur une succession de chapitres brefs: certains constituant l'intrigue principale, la longue lettre d'Oyana à son époux, interrompus par d'autres sans lien direct avec celle-ci, mais ayant trait à L Histoire dans laquelle elle se situe.

Ces ruptures de récit rappellent évidemment la construction de Taqawan, même si elle sont à mon sens ici moins pertinentes, moins signifiantes peut-être aussi.

Toujours aussi politique, Oyana est en revanche plus poétique, porté par une écriture sèche, parfois abrupte, qui fait mouche à chaque coup qu'elle porte.

152 pages qui passent en un instant, comme un voyage suspendu, vraiment, ce serait dommage de ne pas embarquer.
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Quels rapports entre les Basques et les Québecois? (vous avez quatre heures)
Eléments de réponse : les baleines (chasseurs basques partis vers Terre Neuve et baleines au Saint Laurent) et la lutte pour l'indépendance (et la langue?). Et Oyana, mais là c'est le roman.

Depuis plus de 20 ans Oyana vit au Québec, partageant la vie de Xavier. Elle s'apprête à partir pour la France, retrouver le pays basque qu'elle a quitté dans des circonstances dramatiques. le déclencheur? L'annonce le 3 mai 2018 que l'ETA a décidé de se dissoudre, 'la lutte est terminée', 'les armes et la violence ne sont plus une solution.'

Oyana se remémore sa vie, celle des ses parents, de son pays. Comme pour Taqawan, Eric Plamondon use d'un récit éclaté, nerveux, efficace. du suspense, des retournements, des révélations, assez pour maintenir l'intérêt. Une héroïne écorchée, dans la douleur.
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Après son formidable « Taqawan » l'an dernier, Éric PLAMONDON revient en force avec ce titre tout aussi énigmatique. Oyana est une femme, élevée dans le pays basque durant les années où l'organisation E.T.A. est à la manoeuvre dans divers attentats politiques. Oyana part vivre à Montréal, après être passée – croit-on – par le Mexique. À Montréal se met en couple avec Xavier, refait sa vie avec lui. Oui mais justement, quelle fut cette vie antérieure ? Oyana a passé son temps à la cacher, à mentir par omission. Alors qu'elle décide de quitter Xavier, elle va ouvrir enfin son coeur et son passé, percer les mystères, écrire plusieurs lettres à Xavier. Elles seront le fil directeur de ce roman.

Le 20 décembre 1973 Oyana voit le jour dans le pays basque. le même jour survient l'un des attentats les plus spectaculaires de l'E.T.A. : dynamitage pur et simple de Lluis Carrero BLANCO, Président du gouvernement espagnol, numéro deux du pays derrière Francisco FRANCO. Cet attentat est le point de départ d'un acharnement sur les militants de l'E.T.A. durant des décennies et d'un état de guerre quasi permanent.

Revenons à Oyana. Elle quitte Xavier, elle fuit plutôt. Besoin presque incontrôlable de rejoindre sa région natale. En effet, l'E.T.A. vient non seulement de déposer les armes, mais s'est dissoute le 2 mai 2018 (Oyana commence à écrire à Xavier juste après). Bref, E.T.A. n'existe plus, c'est ce qui en quelque sorte motive Oyana : les lettres, le départ précipité, l'envie de revoir son pays basque, sa mère, son père de substitution. le vrai était un membre actif de l'organisation terroriste, il y a laissé la vie, mais là encore mensonge par omission, mais de la part de ses parents. Elle apprendra bien tard la vérité.

La langue parlée, la régionale, la locale, occupe une place importante dans le récit : « Une langue, c'est un patois qui a gagné la guerre ». Alors la guerre dure et perdure. Sauver ses racines, à tout prix, mais justement à quel prix ? 829 personnes seraient mortes des armes de l'E.T.A. Quant à Oyana, elle aurait « accidentellement » participé à l'un de ces attentats.

Ce roman court et nerveux est composé de pas mal de parties en mosaïque : les lettres d'Oyana à Xavier, des chapitres tout journalistiques sur les faits divers impliquant E.T.A. mais aussi leurs affaires judiciaires, une remontée historique sur les racines de la volonté d'indépendance basque, d'autres chapitres où apparaît Oyana dans la vraie vie, comme des flashbacks, d'autres encore sur la situation historique plus que tendue entre le gouvernement espagnol ou encore l'armée avec E.T.A. Quelques plongées en pleine guerre d'Espagne dès 1936 comme pour dresser un pont entre cette guerre civile et les raisons du combat de l'E.T.A. « le 6 octobre 1936, pour parer au soulèvement des militaires nationalistes, la république espagnole reconnaît l'autonomie d'Euskadi. Les basques seront ensuite une cible privilégiée pour Franco qui refuse leur indépendance et veut s'emparer de leur importante industrie métallurgique ». Non le combat des nationalistes basques n'a jamais été aveugle.

Les lettres d'Oyana sont bouleversantes, tentent d'expliquer l'inexplicable, de le justifier, les prises de positions, le sentiment de n'avoir jamais été elle–même en exil au Québec. S'adressant à Xavier, elle écrit : « Tu disais souvent à la blague, en parlant de ta vie à Montréal et ta jeunesse dans la ville de Québec : on peut sortir un gars de Québec mais on ne peut pas sortir Québec d'un gars ! Je ne pouvais m'empêcher de ne pas être d'accord. C'était tout l'inverse de ma vie. Je m'étais arrachée de l'intérieur tout ce qui pouvait me lier au pays basque. Je faisais un rejet complet de tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à des histoires de régionalisme, nationalisme, isme, isme, isme. Ce n'était pas par conception politique, c'était une expérience personnelle. Tu peux le comprendre maintenant. Je ne pouvais pas me définir par ce type d'appartenance même si j'ai toujours adoré le Québec. Une fois que l'on est arraché à la géographie d'un lieu, on doit s'accrocher à son pays intérieur. C'est en soi que se joue la vraie guerre d'indépendance ».

Il n'est pas souhaitable de dévoiler toute l'intrigue, mais sachez qu'en moins de 150 pages, PLAMONDON nous met sur le flanc : l'écriture est rapide mais tortueuse, l'atmosphère fort bien rendue, le scénario n'est pas une pure invention, il se base sur des faits historiques solides et documentés. Comme dans « Taqawan », le romancier est un peu historien, ouvre des brèches et donne des pistes. PLAMONDON possède un avis, bien sûr, mais avant tout il désire raconter de la manière la plus neutre possible.

Par certains aspects, PLAMONDON me rappelle beaucoup d'illustres auteurs actuels comme Éric VUILLARD ou Joseph ANDRAS : aller au plus près de l'Histoire, la torturer, la malmener pour en tirer la substantifique moelle, le jus nécessaire, à la seule différence que PLAMONDON transforme cette moelle en roman. Ce « Oyana » est en tous points remarquable voire magistral, il sera sans doute l'un des grands romans de l'année par son rythme vivifiant, son sérieux historique, ses personnages attachants et très réussis. J'ai beau chercher, je ne trouve présentement aucune fausse note. C'est tout simplement un très grand roman, auquel nous souhaitons un parcours aussi près des cimes que son ancêtre « Taqawan » que, soit dit en passant, vous pouvez désormais vous procurer en version poche. L'année en cours pourrait bien s'avérer Plamondonienne. Roman sorti en 2019 chez les toujours excellents Quidam Éditeur. On en redemande.

https://deslivresrances.blogspot.fr/
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J'avoue que je sors mitigée de cette lecture... J'ai vraiment aimé cette histoire, l'histoire d'une femme arrachée à son passé, un passé qui lui revient brutalement à la suite d'un article de journal, un passé qui la rappelle à lui, un passé qui bouscule, voire anéantit le présent. C'est l'histoire d'une introspection, d'une révélation, d'un secret qui est dévoilé progressivement, au fil de lettres que cette femme, Oyana, écrit à son mari, comme un aveu, ou comme un adieu.

Le roman alterne entre ces lettres et des coupures de presse, des récits plus anciens sur l'ETA, les attentats, les actions politiques du régime Franco. J'ai parfois trouvé difficile de faire le lien entre ces différents éléments, même si je pense que ces incursions du factuel dans le roman sont globalement un plus, une façon de situer, d'expliquer, de rendre plus réels les souvenirs et les sentiments de l'héroïne. Par contre, c'est un roman qui se lit très bien, écrit dans un style agréable, avec une certaine tension et une fin assez inattendue ! J'ai découvert avec plaisir Éric PLAMONDON.

Mais, car il y a un mais, malgré une écriture très belle, je n'ai pas été totalement emportée par l'histoire d'Oyana, j'ai trouvé que le texte manquait d'émotion. Et si l'histoire est très intéressante, elle ne m'a pas soulevée, émue, ... comme j'aurais aimé l'être. Dommage !
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Un roman poignant sur la quête d'identité et le remord.
L'histoire d'Oyana qui vit à Montréal depuis 23 ans mais qui suite à la lecture d'un article dans le journal va bouleverser sa vie et remonter le temps.
Très bien écrit avec des chapitres courts qui donnent un rythme intéressant au récit.
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