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EAN : 9782846790994
135 pages
Ginkgo (24/11/2011)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Carnet de voyage, forgerie de l’imaginaire... Voici le dernier opus de Plantive & Guérard. Les deux compères nous livrent leurs visions du débat sur l’Education Nationale, et supra nationale à travers le voyage loufoque d’un jeune enseignant chargé par son ministère d’observer les systèmes éducatifs de différents pays. Livre illustré, tel un carnet de voyage. Derrière l’humour des textes et des situations, sont posées les questions récurrentes du débat sur l’éducati... >Voir plus
Que lire après Modestes propositions pour une réforme du système scolaire : Carnet de voyage (1973-1977)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
En cette période préélectorale, la majorité des dossiers sont bouclés. Ne reste plus qu'à éluder la question de l'éducation. Admettons que vous soyez candidat aux présidentielles, en manque d'idées et pas motivé pour chercher l'inspiration en vous-même… Plongez dans ces carnets de voyages d'un jeune enseignant ! Constitué des (soi-disant) voyages effectués par celui-ci à travers le monde (vous connaissez, vous, la Caspédie, San Lucro ou encore la Boltavie ?), agrémenté de photographies, dessins et anecdotes rapportés par les hôtes de notre jeune enseignant (Olga, ma douce et tendre, qu'es-tu devenue ?), vous serez étonné par la diversité des systèmes scolaires qui régissait ces pays pas si lointains dans les années 70 ! Pas si lointains, oui, car à condition d'avoir un cerveau et un peu d'imagination, n'importe peu qui peut retrouver ces contrées en lui-même et s'étonner de la prodigalité de son imaginaire lorsqu'il est question de sujets aussi complexes et sujets à polémique que l'éducation.

Sur le mode léger et en se vouant à l'absurde sans limite, Plantive et Guérard nous livrent la description de pays loufoques, régentés par des systèmes d'éducation dont les conséquences se répercutent sur l'ensemble de la société. Preuve nous est donnée, ici, que le sujet n'est pas anodin et que les décisions en la matière ne doivent pas être prises à la légère. Mais puisqu'il est permis de laisser aller son imagination, ne nous gênons pas. Peut-être rêveriez-vous d'un pays dans lequel ce ne sont plus les élèves qui sont évalués, mais les professeurs ? A moins que le système de rétribution des élèves proportionnellement aux résultats obtenus lors des examens ne vous semble plus alléchant … ? Attention, le rêve tourne parfois au cauchemar. Plaignez les pauvres élèves de l'Etat de Mologne, dont les mauvaises notes sont punies par des coups de fouets des professeurs et des parents mécontents, ou ceux de l'Etat de Caliganie qui concentrent trente-cinq heures de cours sur deux petites journées seulement. Entre ces deux pôles de l'extrême, toute une ribambelle d'autres systèmes absurdes se côtoient : rejoignez le peuple des S'diop dont la seule éducation consiste à apprendre à réparer des frigos, entrez en Caspédie où la totalité des cours se fait à bicyclette, ou la Haute-Valtique qui détermine le destin de ses futurs citoyens en les plongeant dès le plus jeune âge dans les bassins de la piscine municipale.

En deux ou trois pages, ce « professeur » décrit chacun des différents systèmes scolaires qu'il aura pu observer avec un sérieux d'apparat en total décalage avec le contenu même du texte, loufoque et certainement pas crédible. Mais si nous prenons un peu de recul, n'est-ce pas ce même ton qu'empruntent les sociologues lorsqu'ils décrivent notre système scolaire actuel ? Serions-nous aussi ridicules que ces mologniens, ces caliganiens ou ces s'diop ? La question semble d'autant plus pertinente que chaque état semble finalement pouvoir nous en révéler un peu plus sur notre propre système scolaire… On reproche aux semaines scolaires d'être trop chargées : regroupons le nombre d'heures requis à un apprentissage correct sur deux jours ! ; le système est trop laxiste : lynchons les gosses ! ; le système crée une injustice entre le statut des professeurs et celui des élèves : donnons aux élèves le droit de juger leurs professeurs ! Et cette société absurde qui se consacre exclusivement à l'éducation aux frigos n'est rien d'autre qu'une caricature de nos bons vieux programmes scolaires, rigides et intouchables…

Plantive et Guérard feraient de très bons pédagogues : dotés d'un esprit original, adoptant une forme peu usitée et faisant recours à leur imagination, ils proposent à leur lecteur des pistes de réflexion stimulantes qui risquent bien de lui donner le goût d'approfondir la question…
Lien : http://colimasson.over-blog...
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J'ai reçu, de la part de Babelio, un livre que j'avais choisi alléchée par le titre : Modestes propositions pour une réforme du système scolaire de chez Ginkgo par Jean Paul Plantive et Michel Guérard.

Etant enseignante ainsi que mon conjoint, nous nous sommes dit qu'il serait intéressant de le lire et d'avoir, qui sais ?des idées ou matière à réflexion.

Dès l'introduction, j'ai trouvé bizarre qu'un professeur ,dans les années 70, expliquant son "inaptitude" devant nos chères têtes blondes, se voit proposer un voyage, par le ministère (mais bien sûr) afin d'étudier les systèmes éducatifs "dans les pays les moins connus de la planète". Bref tout me semble louche et lorsque je regarde la liste des pays visités je me dis qu'il s'agit là d'une farce ayant la forme d'un carnet de voyage agrémenté de fausses photos, dessins ou cartes venant de : "Sétubie, Morénie, Burkistan, Calpurgie..."

J'ai eu beaucoup de mal à m'y mettre, à lire ce livre dont l'intérêt m'a tout de suite échappé. Je n'ai pas ri, pas aimé et du coup j'ai mis un temps fou à lire ce livre pour pouvoir en faire la critique et lire un livre qu'on n'aime pas du tout ce n'est vraiment pas une sinécure!!!

Ces voyages en pays imaginaires sont ponctués de remarques imaginaires ou déjà entendues mais marginales sur des systèmes éducatifs relevant de la science fiction :

- élèves frappés humiliés ou lynchés par les professeurs pour apprendre
- absence totale d'école : chaque personne est professeur et doit éduquer les enfants courant dans les rues
- réparation de frigos en guise d'éducation
- cours en bicyclette
- déterminisme par plongeon dans la piscine municipale
-élèves payés ou soumis à l'amende

Ce livre est comme une sorte de laboratoire qui aurait plus à B Werber peut être. Un lieu où l'on essaie d'imaginer les effets des idées les plus controversées, mauvaises ou délirantes qui trainent parfois.

Je n'ai ni adhérer à l'humour du livre ni à l'idée d'inventer des pays imaginaires pour présenter les tares et idées farfelues que nous entendons de temps à autre se balader de salles de cours en blogs en bouches de ministres...Je trouve que ce livre n'est pas vraiment pédagogue, seulement une tentative de présenter ou détruire certaines idées sur l'éducation par l'humour (un peu bancal...). Ce sujet est assez délicat et étant donné le nombre de personnes en recherche de bonnes idées, je trouve que ce livre n'apporte rien en la matière. Mais les livres ont tout à fait le droit d'être inutiles ...

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J'ai reçu ce livre lors d'un masse-critique : je l'avais choisi car l'éducation est pour moi un sujet de la plus haute importance et que j'espèrais y trouver de belles idées dans lesquelles nos chers politiciens pourraient piocher pour enfin changer les choses...
Dès la première page, je me suis rendue compte qu'il n'en serait rien ! Les auteurs se servent de situations absurdes pour pointer les dysfonctionnements du système éducatif.
Je dois avouer que j'ai souri, voire rit sur les premières pages (et jusqu'à la moitié du livre) mais ensuite, j'ai eu un peu de mal à le terminer. En effet, la trop grande accumulation de ces situations grotesques fait que l'amusement du début peut laisser place à un peu d'ennui au final... En résumé, c'est un livre à picorer pour povoir y prendre du plaisir...
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Absolument d'actualité.... A la manière de Montesquieu, JP Plantive promène son personnage dans des contrées imaginaires: la Sétubie, la Morénie, la Caliganie, la Boltavie et ce dernier, d'un air faussement naïf, expose les différents systèmes éducatifs qui ne sont pas sans nous rappeler ce que nous vivons parfois dans un certain pays appelé France.
Un exemple? Au Burkistan: il s'agit de définir un projet unique aboutissant à une réalisation concrète, qui occupe toute l'année d'un élève (ça ne vous rappelle rien,,,) : par exemple apprendre à faire des confitures. En français, "travail d'écriture: avantage de la gelée de pommes sur la confiture de poire..", en maths? "étude des dimensions d'un pot cylindrique, conique, sphérique..."
Franchement, c'est à lire absolument. C'est percutant, très juste, à mourir de rire et superbement illustré. Et puis, ça peut donner des idées pour les EPI...

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Autobiographie : la célèbre page de Dimitri Marcescu évoquant la figure maternelle penchée au-dessus des bassines de cuivre où commençaient à bouillonner les groseilles ; texte argumentatif (travail d’écriture) : avantage de la gelée de pommes sur la confiture de poire ; texte injonctif : différentes recettes à base de fruits des bois ; poésie : « j’ai trempé mon doigt dans la confiture » de Joseph Smerecki (etc.). Mathématiques : dimensions d’un pot cylindrique, conique, sphérique, parallélépipédique, pouvant contenir deux litres de confiture. Etant donné qu’il existe plusieurs solutions, introduire la notion de paramètre (etc.) ; Sciences physiques : notion de densité permettant de calculer le poids des différentes confitures de divers fruits correspondant à ces volumes (etc.) ; Histoire : le rôle de la myrtille dans la naissance du nationalisme prussien (etc.) ; Sciences naturelles : la reproduction du cassis (etc.) ; Education sportive : course au pot de confiture, équilibre sur les pots vides, lancer de couvercles, saut de la colonne de pots de confiture (etc.).
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Dans les années soixante-dix, frais émoulu des concours nationaux, j’entamais une carrière d’enseignant qui se présentait sous les plus mauvais auspices. Le manque d’expérience, une certaine timidité qui me prive de mes moyens devant un auditoire de plus de trois personnes, une maîtrise tout juste passable de l’expression orale, mon inaptitude chronique à savoir structurer et transmettre mes connaissances, tout cela constituait autant de handicaps que j’avais certes réussi à surmonter non sans peine pour être admis de justesse au concours, mais qui ressurgissaient implacablement devant ma classe. Qu’on y ajoute l’insubordination naturelle de jeunes enfants, leur peu de goût pour la matière austère que j’étais censé enseigner, l’effervescence sociale enfin qui marqua ces années d’après soixante-huit, et l’on aura une idée du désarroi où je me trouvais à cette période de mon existence.
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A l’issue d’une année de détermination, les élèves peuvent choisir entre plusieurs séries : A.C.E., C.E.A. ou E.C.A. (la moins prestigieuse). Les A.C.E. font en effet plus de M.P.I. mais moins d’I.M.P. et pas du tout de S.E.S. Quant aux C.E.A., leur horaire comprend beaucoup de S.E.S. et peu de M.P.I. Pour les E.C.A., on a cru bon de privilégier le S.T.O. et le M.P.3. Toutes les séries sont astreintes à l’E.P.S. et peuvent bénéficier d’une heure hebdomadaire d’S.O.S., depuis que l’I.A. a supprimé l’A.I. et chargé le P.A. d’organiser l’A.P. L’année d’après, on voit encore une spécialisation possible : les A.C.E. peuvent s’orienter soit vers A.A.C., soit vers C.E.C., soit vers A.C.C. ; les C.E.A. ont le choix entre A.C.A., C.C.E. ou C.A.E. ; enfin les E.C.A. doivent se contenter de E.C.C. ou de E.A.C.
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[…] les spécialistes boltaves de l’éducation ont fait valoir, non sans bon sens, que les systèmes traditionnels ne tiraient nullement parti des incroyables facilités des plus jeunes, en s’obstinant, par pur conformisme et manque d’imagination, à confiner les enfants dans des apprentissages rudimentaires, tandis que l’on imposait, paradoxalement, les programmes les plus ambitieux à l’âge où le cerveau commence à saturer, c’est-à-dire à la fin de l’adolescence. Ils ont donc conçu l’idée, géniale dans sa simplicité, d’inverser l’ordre habituel de progression des connaissances, en prenant résolument le parti d’une complexité décroissante des savoirs.
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- Maintenant, je sais lire, me dit-elle fièrement, et se penchant sur la page elle me lut avec application, mais sans accrocher, le début du Petit Prince. Je la regardai, juste avant qu’elle ne s’envole… et j’eus le temps de voir qu’elle était heureuse.
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