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3,75

sur 176 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sans vouloir parodier mon ami BazaR, je peux dire sans hésitation que j'ai bien apprécié aussi ce petit Rossignol. L'auteur Audrey Pleynet s'essaie à la science-fiction poétique comme Amal El-Mohtar dans les oiseaux du temps ou comme Sigbjørn Skåden avec son roman "Oiseau". La collection « Une Heure-Lumière » des éditions le Bélial sert de magnifique écrin à cette belle plume qui vous prend par la main en vous emportant loin, très loin…

Nous sommes dans une station spatiale perdue dans l'immensité du Cosmos. Après plusieurs guerres, les différentes races de l'univers ont décidés de s'unir pour mieux se connaître et vivre enfin en paix. Et pour cela rien de mieux que cette station qui sait réunir tout ce beau monde. La technologie qui avait servi dans un premier temps à créer des armes et par manipulations génétiques, des super guerriers ; permet aujourd'hui à toutes les espèces extra-terrestres de se croiser et de vivre ensemble. C'est cette explosion de races et de formes plus exubérantes les unes que les autres que l'auteur s'efforce de décrire avec un vocabulaire riche en diversité et précis dans les détails. Pierre Christin et Jean-Claude Mézières avec leur BD Valerian dans l'ambassadeur des ombres font bien pâle figure devant le récit d'Audrey Pleynet.

Dans cette nouvelle où les mélanges génétiques sont la norme, les êtres qui la parcourent sont souvent le produit d'une mixité interraciale faisant face aux espèces pures qui tentent souvent de s'opposer à celles métissées. Les Spéciens qui prônent un retour à la pureté, luttent contre l'universalité voulue par les Fusionnistes. C'est au travers d'une narratrice mi-humaine mi-alienne que cette bataille se révèle dans toute sa complexité. Et pour être complexe, Rossignol l'est par son univers étrange et exotique. La construction du récit qui s'appuie sur des Flash-back temporels comme dimensionnels désorientent fortement le lecteur en lui demandant un petit effort de concentration. Mais après les premières pages absorbées, le plaisir de les parcourir revient rapidement.

Audrey Pleynet est une autrice exigeante qui sait poser le problème de la diversité raciale avec des mots forts, biens choisis et d'une intensité exceptionnelle. La multitude des sentiments qu'elle arrive à transmettre dans le schéma aussi court de la novella, montre son professionnalisme. Sa réflexion se fait toujours de façon juste et sensible pour un sujet d'actualité qui reste toujours difficile à aborder. Les questions de race et de métissage sont exprimées sans tabous, avec conviction et sincérité. Elle se fait l'avocate d'un discours universaliste sur une échelle galactique. Elle va même plus loin en créant dans sa station spatiale une sorte de Melting-pot cosmique où se retrouve pêle-mêle toutes les essences du vivant, des êtres de chair humanoïde aux entités vaporeuses, des éthérées aux monstres tentaculaires en ignorant les contraintes biologiques ou physiques de la nature.

Le Rossignol d'Audrey Pleynet ne pourra pas vous laisser indifférent, il fait partie de ces livres que l'on aime ou que l'on déteste. Pour ma part, j'ai aimé son message plein de poésie et sans concession vis-à-vis de la xénophobie. C'est un vrai hymne à la diversité universel. C'est aussi le premier prix du meilleur roman de SF aux Utopiales 2023 pour une autrice qu'il faudra suivre désormais de plus près.

♫ Chante, rossignol, chante, toi qui as le coeur gai. Tu as le coeur à rire, moi je l'ai à pleurer… ♪
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J'allais écrire que ce livre est objectivement magnifique, mais je regarde la distribution des notes sur Babelio, et je découvre que c'est un sentiment très subjectif.

Perso, j'ai été emporté. Audrey Pleynet estime son lectorat. Elle ne le prend pas pour un benêt incapable de s'accrocher aux rochers glissants d'événements enchevêtrés. Elle décide donc de le plonger dans une histoire si difficile à suivre au premier abord. Il faut du temps pour établir des balises, distinguer le décor, jauger les personnages. On se débat dans ce brouillard, mais il ne faut pas paniquer. Il faut patienter. Apprécier la prose, le style si poétique.

Et les images – de fait un peu brouillées par l'ampleur du style qui semble parfois jouer contre elles – finissent par s'affiner. Les pixels rapetissent, se multiplient et la définition augmente. On est dans un univers de contact entre une multitude d'espèces extraterrestre, au sein duquel s'est construit la station : une zone où les espèces les plus éloignées vivent ensemble grâce à une adaptation technologique gérée par les Paramètres, multiforme, commerciale, bouillonnante. Une zone où les mélanges génétiques sont la norme, où les êtres qui y naissent contiennent des parts majoritaires et minoritaires d'espèces « pures » ; une sorte de monde opposé à notre éthique génétique. La station est un symbole : celui de la communication et du vivre ensemble possibles entre espèces jusqu'au niveau de l'ADN. Mais la face génère son profil, et les fanatismes se développent aussi, soit pour aller vers plus de mixité, soit pour refuser le mélange.

Le lecteur est plongé dans ce monde hallucinogène à travers le point de vue d'une héroïne Majo humania (aux gênes majoritairement humains), entre présent au présent et flashbacks à l'imparfait. Qui est-elle ? Sa jeunesse a été borderline, entre drogues, danses et contacts avec d'autres Majo-Minos. Elle a travaillé au dépeçage des astéroïdes. Elle a aussi joué les courtisanes. Elle a rencontré des êtres de tous bords politiques et génétiques.
Et peut-être a-t-elle appris des secrets qu'elle aurait mieux fait de ne pas connaître.

L'histoire est fascinante, complexe dans la façon dont elle est contée, imprévisible dans ses rebondissements. Mais c'est le décor de la station et ses habitants qui sont véritablement hors normes, dignes des plus grands auteurs de SF à l'imagination débordante. Et pourtant si peu abordés, seulement effleurés dans ce format court. J'en ressors avec une envie d'y revenir.

Je ne peux pas affirmer que vous apprécierez, vu la diversité des ressentis. Mais pour moi, Audrey Pleynet est désormais une auteure à suivre au GPS.
Tentez votre chance ?
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Utopie dans l'espace.

La station est un lieu à part. Des espèces de toute la galaxie s'y trouvent. Ils cohabitent en bonne entente en grande partie grâce aux Paramètres. Ceux-ci permettent d'adapter l'environnement à tous. Mais un conflit menace de rompre la paix de la station.

C'est un coup de coeur. Audrey Pleynet place cette novella dans un univers incroyablement créatif servi par une plume d'une immense poésie. de très nombreuses espèces intelligentes vivent au sein de la station. Celle-ci est spécialisée dans l'extraction minière. Mais la spécificité de la station ne réside pas là. Non il s'agit d'un véritable havre de paix.

En effet, de nombreux individus y résidant sont des hybrides inter-espèces. Rejetés sur leurs mondes d'origines, ils sont venus s'installer sur la station. Néanmoins deux factions vont troubler cette quiétude. Les uns refusent le métissage, quant les autres le veulent à tous prix. Les Paramètres, contrôlant les conditions de vie dans la station, sont l'enjeu majeur de ce conflit.

La narratrice va se retrouver au centre de ce dernier. Humania avec 16 % de gênes d'autres espèces, elle ne se voit pas vivre ailleurs. La narration alterne entre sa vie d'avant le conflit, permettant un focus sur la vie dans la station et les espèces qui la peuplent, et sa situation présente lors du conflit. le modèle de la station est-il pérenne ?

En somme, une magnifique surprise d'une nouvelle venue dans la SFFF française. Je suivrais la suite de ses publications avec intérêt.

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Une plume féminine pour un roman SF, autrice française de plus, et récit lauréat du prix des Utopiales 2023.... Ce texte cumule tous les attraits qui me font me tourner vers un roman plutôt qu'un autre.
Notre jeune héroïne vit sur une station spatiale construite comme une utopie.
Toutes les espèces cohabitent en effet sans différence grâce à une technologie révolutionnaire qui permet aux morphologies de s'intégrer dans la station sans être embarrassées par leurs besoins différents de gravité, de pression et d'atmosphère.
Une belle utopie à laquelle elle est heureuse de contribuer.
Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes sans compter les deux factions rivales, l'une souhaitant la mixité des espèces par l'intégration des gènes et l'autre prônant la pureté des races et la nécessaire conservation des gênes purs.
Un beau bazar en perspective...
L'autrice nous entraîne avec brio dans ce récit aux allures de polar SF.
Un bon rythme, une belle plume, une station comme une oasis dans le désert, un rêve trop beau, trop parfait pour les esprits chagrins qui rêvent de conquêtes et de domination.
Alors chante Rossignol, chante. Car toi tu as le coeur gai.
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La collection Une Heure Lumière des éditions le Bélial', consacrée aux romans courts, a publié quelques auteurs français. Audrey Pleynet est la première femme française à intégrer cette collection, avec Rossignol, paru le 18 mai. C'est la première publication de l'autrice chez cet éditeur, après quelques nouvelles et un roman en autoédition et des nouvelles dans des anthologies.

Rossignol nous entraine dans un futur lointain, d1ns lequel l'humanité a colonisé les étoiles, et y a rencontré d'autres espèces. Les différentes formes de vies se sont mélangées et des hybrides sont nés. L'histoire est racontée par une jeune femme dont on ne connait pas le nom. Elle vit sur une station spatiale un peu particulière. Celle-ci vit du commerce des minerais extraits d'astéroïdes minés, et comporte en son sein des personnes de toutes les origines. L'environnement s'adapte en permanence pour que la vie soit possible pour tous. La narratrice est née sur la station et ne l'a jamais quitté. Elle y vit avec sa mère et son fils. Elle est humaine majoritairement, même si, au désespoir de sa mère, elle a 18 % de gènes aliens. Elle aime sa vie sur la station, son melting-pot, ses amis, ses amours avec des écailles, des plumes ou encore des membres surnuméraires. La station était un lieu d'utopie consensuelle, un lieu où cohabitaient harmonieusement les espèces. Malheureusement, l'idéal de la station est mis à mal par des conflits raciaux et la narratrice va devoir choisir son camp.

Le récit est fait entièrement par la narratrice, elle nous raconte son histoire, sa vie à la première personne. Elle nous apporte son témoignage en entremêlant différents moments de son existence de manière non linéaire, un souvenir appelant une explication ou un autre souvenir. Ce mode de narration permet une vision globale de la destinée de la station au travers du regard de la protagoniste principale, de son enfance à sa vie adulte. Mais cet éclatement chronologique est parfois difficile à suivre et il faut un peu de temps pour remettre les événements dans le bon ordre.

Audrey Pleynet arrive à créer dans un roman court une multitude d'espèces extra-terrestres aux capacités différentes, comme celle d'accéder aux pensées, ou des capacités liées à leur morphologie. Elle arrive à explorer en peu de pages différents thèmes et à exposer comment la station bascule d'un monde presque idyllique, où la liberté et la tolérance sont lois, au conflit. Deux courants en viennent peu à peu à s'affronter : un fusionniste partisan du mélange des espèces et un spécien, partisan de la pureté génétique. La narratrice est un personnage qui a connu l'évolution de la station, elle a grandi avec ce mélange d'espèces et l'apprécie grandement, elle comprend les sentiments des autres et essaye de faire au mieux dans ce conflit. C'est un personnage très attachant qui devient tragique, tant son destin est lié à celui de la station.

Audrey Pleynet fait montre d'un talent remarquable dans Rossignol. Elle arrive à créer un monde et des espèces extra-terrestres variées, une histoire prenante, des personnages attachants, des thématiques actuelles et qui nous questionnent en peu de pages. Une entrée marquante au sein de la collection une Heure Lumière!
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Cette magnifique novella témoigne de la maturité qu'a atteint l'écriture d'Audrey Pleynet. Je n'ai pas lu l'ensemble de ses textes, mais l'évolution est frappante depuis le prometteur Citoyen +, en passant par le très réussi Encore cinq ans. Rossignol est un récit fort, doté d'une intrigue riche mais lisible, et dont les personnages complexes sont très soignés. Entre autres qualités de ce texte, Audrey Pleynet réussit le tour de force de reprendre et de magnifier les maladresses de la "SF de papa", avec ses extra-terrestres aux caractéristiques physiques aussi spectaculaires qu'invraisemblables, où les plumes ornaient les pelages et des yeux inutiles décoraient l'extrémité de tentacules du plus bel effet, mais cette fois en leur donnant tout leur sens, cette cohabitation et cette surenchère résultant d'hybridations plus ou moins maîtrisées. Ce n'est qu'un exemple de l'élégance du texte et des surprises qu'il réserve, le double système des Paramètres et des implants pour résoudre le délicat problème du partage des environnements en étant un autre. Un ou deux détails (le destin de Bren était-il si inéluctable ?) me font enlever une demi-étoile, mais honnêtement, je pinaille -- ou si vous préférez, je garde des étoiles sous le pied pour la prochaine fois...
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Lointain futur, espace profond, nous dit la 4ème de couverture. C'est un bon résumé si on peut résumer ce roman foisonnant et abscons, que ceux qui aiment se perdre vont adorer. La science-fiction est faite pour explorer ces futurs mystérieux. Une station orbitale rassemble toutes les races connues de l'univers, grâce à sa technologie qui assure les températures, environnements, gravité pour chacun. Les Humanias (nous !) cohabitent avec les Spi, les Has, les Murayabé, etc. Certains sont invisibles, on sent leur caresse chaude sur la peau, d'autres ont la peau rouge, des antennes, ondulent, pratiquent la télépathie. Mais les divisions couvent, certains veulent la mort de cette station. Une femme native du lieu va tout tenter pour la sauver. C'est passionnant quand la science-fiction va aussi loin, prend des risques,et nous restituent des histoires qui vont au delà de l'imagination. Je me suis échappé comme rarement. A lire.
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Rossignol est une novella qui est immense par son contenu et sa richesse. Elle contient l'univers dans son ensemble et propose une société multiple et utopique avec ses failles et ses échecs mais aussi son espoir un peu fou. C'est un texte impressionnant par sa densité jamais contraignante. Un grand titre de la collection.

Critique complète sur yuyine.be!
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
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Audrey Pleynet est l'autrice française de science-fiction en plein essor. Après un premier roman autoédité sur lequel on pourra faire l'impasse (sans vouloir faire injure à l'autrice), son premier recueil de nouvelles, Ellipses, lui aussi autoédité (merci à Apophis qui a mis la lumière sur ces quelques nouvelles) était beaucoup plus abouti et présageait un avenir radieux. S'ensuit la publication de plusieurs nouvelles dans diverses anthologies. Parmi elles Quelques gouttes de thé a reçu le prix Rosny Ainé. Plus récemment Audrey Pleynet a fait son entrée dans le magazine Bifrost (la référence de l'imaginaire) avec un superbe texte Encore cinq ans. Et aujourd'hui, elle devient la première autrice francophone à être publiée dans la collection Une-Heure-Lumière avec Rossignol.

Dans cette utopie futuriste, Audrey Pleynet met l'humain (ou plutôt les espèces sentientes) au coeur du récit. En effet depuis la Rencontre, les différentes espèces peuplant l'univers vivent en harmonie et c'est sur la Station, un havre de paix, que tout a commencé. Les premiers métissages inter-espèces ont vu le jour, alors que les guerres entre les diverses civilisations stellaires battaient leur plein. Au coeur de la Station, les Paramètres permettent de contrôler les conditions de vie pour que chaque individu plus ou moins métissé puisse vivre de façon la plus optimale possible. le lieu de liberté par excellence mais malheureusement les vieilles habitudes ont la vie dure et un conflit larvaire explose au grand jour. Deux camps antinomiques s'affrontent, les Spéciens qui prônent le retour aux races pures et les Fusionnistes qui eux, à l'inverse, n'en espèrent qu'une seule, universelle. Et c'est à travers l'histoire de la narratrice pas à cent pour cent humaine que nous allons découvrir les us et coutumes de ce petit monde au bord de l'implosion.
Rossignol est une novella dense, difficile à appréhender. le lecteur est immergé dans un univers complètement inconnu, le découvre par bribes et dans le "désordre". En effet la construction du récit fait qu'au présent de la narratrice se mêlent ses souvenirs, multiples flashs-back, aussi ingénieux que déroutants. Il faut donc s'accrocher un minimum dans les premières pages avant de se laisser emporter par la plume d'Audrey Pleynet.

Texte sensible, émouvant et intelligent, Rossignol ne tombe jamais dans l'optimisme béat. Bien au contraire Audrey Pleynet construit une utopie qui se révèlera aussi cruelle que somptueuse.

Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Un vrai coup de coeur que ce titre. Un récit court (forcément c'est chez Une heure lumière) mais dense qui frappe droit au but malgré une structure narrative tout sauf linéaire.
J'ai toujours beaucoup aimé ces histoires de station et forcément de cohabitation, de mixité qui permettent une vrai réflexion sur le vivre ensemble, mais quand on y intègre une composante supplémentaire comme le métissage, la puissance du questionnement en est décuplé.
Il y a des moment assez durs, d'autres très tendres, les émotions sont là et traitées avec beaucoup de justesse, de finesse et de sensibilité. Donc ben coup de coeur c'est simple.
Et une autrice de plus à suivre, ainsi qu'une collection à regarder d'encore plus près s'il nous sortent régulièrement des pépites de ce genre (j'en ai déjà repéré quelques unes que j'avais raté).
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