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EAN : 978B0000DN1WC
(30/11/-1)
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CHANT II


ON connaît les commencements
                              on connaît les fins
sans nombre travaillant à endiguer l'humidité
           amas de richesses plus vertes au nord

ou sur les rives
           plantés au nord
ou proche dans le réseau anonyme qui passe de bouche
en bouche

   veine brune ou bleue
                     baignée
                            regard
                                  retour

rien n'a changé
            tout a changé
                           mort il avance avec
l'Égypte qui s'était levée derrière lui je l'entends entre
deux ânes dans un cahier d'écolier
                            sur la route de Den-
dera
   Nasser sur le nil en larme
                          sans dire comment ni
pourquoi
        le travail noir des porteuses d'eau
                                       dans le
matin rouge et rose
                cortège levé avec l'aurore
                                   clien-
tèle de l'histoire
             (l'autre est amont)

voyage d'intellectuel avec tout son bagage mort
brûlante complaisance de ce qu'ils ont trouvé enseveli
                                     de ce qui brille
encore dans la pierre
      ou quelques pièces à la carnation pour service
                                            rendu
      ne sachant jamais céder ni obéir…

p.49-50
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En chemin. De l'autre côté. Les enfants du pays. Place Saint-Michel. Le latin. Le grec. Que de voyageurs ! Pourquoi le grec et le français ? Beaucoup de ceux qui le voient se demandent pourquoi le grec et le français ? Qui pourrait s'en faire une idée ? Ce n'est pas ainsi que sont les autres héros. Il brûle tous les feux. Des amis pourtant. À Saint-Séverin on célébrait la messe face au public. Die Dichter müssen auch Die Geistigen weltlich sein. Ô tendre ! Le ciel est sous les voûtes. De la pensée. Il s'attarde. Conviction. Prière. Il est traversé par le ciel. Un jardin dans la nef. Et l'amitié du prêtre qui peut-être l'écoute encore là-haut. Connaissance de l'Orient. Du côté où naturellement le soleil se lève, il vit. Nuit le jour et jour la nuit. Parti d'une église. Un long voyage. « J'ai envie de t'embrasser ! » Ce n'est rien. Les quais de la Seine l'accueillent. Il est ivre. Je vois à travers les lumières qui passent. L'air liquide et frais. Et l'architecture des étoiles. Là-haut. Le quai des Tuileries. Le quai du Louvre. La place Dauphine. Il faudrait compter. Il s'allonge sur un banc. La ville est tout entière renversée. Il est seul dans sa tête. Il écoute : « Vous êtes sans lumière » - « Fini » - « Je vous ai quitté ». Ensuite. À Paris. Personne sur la terre. Un jour nous avons gagné un an. Je le revois penché sur les caractères et cherchant une basilique. Le grec et l'hébreu en même temps. Le secret amour qui traverse toutes les nuits. Vous y êtes. Vous êtes sur le parvis. Chaque note est autorisée. Il n'y a plus rien en avant.
Le chemin. Le vieux soleil inspiré. Un homme se tient contre lui. Et tous les hommes de guerre. Les pensées vivent sur place. Le monde murmure à leur propos. Comment accéder au cœur du sanctuaire et des figures sacrées ? Toute lettre est énigmatique. Lorsque ce côté commence à vaincre, l'autre se retire. Et l'on voudrait savoir d'où viennent les absents ? Le soir, rue Descartes. Une biographie de Freud sur la table de nuit. Et l'on voudrait savoir. Avoir la sensation. La sensation fut mon affaire, ma bergère et mon verger. Je le revois en Chine. De l'autre côté. Nous sommes en 1958. Puis, mot à mot, l'alphabet. Cette couronne était un témoignage : le véritable langage est un langage qui parle parce que parler est sa joie. C'est dans la voix et l'instrument qui fait chanter. Il y a ici toute une journée de musique. Puis des feux avec les danses. Alors il y est affirmé deux fois au lieu-dit où elle peint et le contemple hors d'elle, haletante. Ou considérant cette insensibilité que l'on voit dans la mort, ils la redoutent. Comme si elle était en eux. À l'étape. Le grec encore à déchiffrer. Les lettres. Un alphabet. Un chemin où la musique et les danses font s'arrêter. Mais les paroles qu'on dit sur la voie comme une barque et le vent chaud... Voilure. Un rossignol. Le souffle de l'air tourne les pages. Pré-rire des lettres. Le vent tourne. Recueil des plus douces pensées. Ou encore jouissance sans mesure et, au-delà, le champ d'asphodèles sur l'océan. Mon premier voyage. Plus tard, attendu sur la page j'achète la Science de la logique (« Pour ce qui est de nos sensations, pulsions, intérêts, nous ne disons pas volontiers qu'ils nous servent, mais ils valent comme des forces et des puissances indépendantes, de sorte que nous sommes cela même. ») Et tout en même temps l'aviation israélienne bombarde le Sud-Liban. Le grec et l'hébreu en même temps ... En même temps à l'angle du boulevard Saint-Denis, le conseil des anciens. Ils se recueillent. Le Jardin. Un paradis. Déchiffrement de l'être dans la lettre. Votre jardin. Une basilique. Un harem. Une nécessité. Et à cet angle, dans les yeux, le cinéma. Rien sur la montagne. La chaleur des corps. Il s'endort dans une salle obscure. Il se tient debout sur l'écran. Jouissance sur l'écran comme un camion. Déplacement sur la vie du Christ. Il écoute la rumeur qui monte. Cinéma. Génie. Perfection. La ville progresse par de multiples bonds dans le sang. Je vivrai avec la rumeur et ce qui monte dans les arbres. Vigilance. Geste d'envoyés. L'ouvrage commence. Dédicace. Genèse. Cheminement. Idée de la trop grande force séparée. Il la tient debout dans son corps et dans sa tête. Il veille. Des colonnes découpées dans la rue. La guerre. À la Libération il a douze ans. Soleil d'hiver. Mouvement dans les champs d'or et dans les bois d'argent. Les rues du village où il passe. Une femme rousse et tondue. Que faut-il entendre ? Je vois tout plus vite que les charniers. Au Japon, bombe atomique dite « little boy ». Retour dans les flammes. Une femme. Prenez la mesure du massacre et de la sensibilité. Alors toute son âme se soulève. Les passions combattent le jugement. Et dans cette tempête effrayante l'écueil de la mort vit avec joie le premier naufrage. J'observe les mouvements de la rue. On m'a revêtu d'une robe sacrée. Un souffle. Je suis né. Je le sais. L'intelligence trop remue de fond en comble. Dans la ville, sauvages, des beautés de littérature. Chaque mot est autorisé et vibre de bonheur après tant d'autres.
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Vidéo de Marcelin Pleynet
Édouard Manet (1832-1883) : Nuits magnétiques par Jean Daive (1983 / France Culture). Diffusion sur France Culture le 8 juin 1983. Peinture : Édouard Manet, "Autoportrait à la palette", 1879. Par Jean Daive. Réalisation Pamela Doussaud. Avec Philippe Lacoue-Labarthe (critique, philosophe, écrivain), Dominique Fourcade (écrivain), Marcelin Pleynet (écrivain, critique d'art), Jean-Pierre Bertrand (artiste peintre), Joerg Ortner (graveur, peintre), Jean-Michel Alberola (artiste), Constantin Byzantios (peintre), Isabelle Monod-Fontaine (conservatrice au musée Georges Pompidou) et Françoise Cachin (conservatrice au musée d'Orsay). Lectures de Jean Daive. Édouard Manet, né le 23 janvier 1832 à Paris et mort le 30 avril 1883 dans la même ville, est un peintre et graveur français majeur de la fin du XIXe siècle. Précurseur de la peinture moderne qu'il affranchit de l'académisme, Édouard Manet est à tort considéré comme l'un des pères de l'impressionnisme : il s'en distingue en effet par une facture soucieuse du réel qui n'utilise pas (ou peu) les nouvelles techniques de la couleur et le traitement particulier de la lumière. Il s'en rapproche cependant par certains thèmes récurrents comme les portraits, les paysages marins, la vie parisienne ou encore les natures mortes, tout en peignant de façon personnelle, dans une première période, des scènes de genre : sujets espagnols notamment d'après Vélasquez et odalisques d'après Le Titien. Il refuse de suivre des études de droit et il échoue à la carrière d'officier de marine militaire. Le jeune Manet entre en 1850 à l'atelier du peintre Thomas Couture où il effectue sa formation de peintre, le quittant en 1856. En 1860, il présente ses premières toiles, parmi lesquelles le "Portrait de M. et Mme Auguste Manet". Ses tableaux suivants, "Lola de Valence", "La Femme veuve", "Combat de taureau", "Le Déjeuner sur l'herbe" ou "Olympia", font scandale. Manet est rejeté des expositions officielles, et joue un rôle de premier plan dans la « bohème élégante ». Il y fréquente des artistes qui l'admirent comme Henri Fantin-Latour ou Edgar Degas et des hommes de lettres comme le poète Charles Baudelaire ou le romancier Émile Zola dont il peint un portrait : "Portrait d'Émile Zola". Zola a pris activement la défense du peintre au moment où la presse et les critiques s'acharnaient sur "Olympia". À cette époque, il peint "Le Joueur de fifre" (1866), le sujet historique de "L'Exécution de Maximilien" (1867) inspiré de la gravure de Francisco de Goya. Son œuvre comprend des marines comme "Clair de lune sur le port de Boulogne" (1869) ou des courses : "Les Courses à Longchamp" en 1864 qui valent au peintre un début de reconnaissance. Après la guerre franco-allemande de 1870 à laquelle il participe, Manet soutient les impressionnistes parmi lesquels il a des amis proches comme Claude Monet, Auguste Renoir ou Berthe Morisot qui devient sa belle-sœur et dont sera remarqué le célèbre portrait, parmi ceux qu'il fera d'elle, "Berthe Morisot au bouquet de violettes" (1872). À leur contact, il délaisse en partie la peinture d'atelier pour la peinture en plein air à Argenteuil et Gennevilliers, où il possède une maison. Sa palette s'éclaircit comme en témoigne "Argenteuil" de 1874. Il conserve cependant son approche personnelle faite de composition soignée et soucieuse du réel, et continue à peindre de nombreux sujets, en particulier des lieux de loisirs comme "Au Café" (1878), "La Serveuse de Bocks" (1879) et sa dernière grande toile, "Un bar aux Folies Bergère" (1881-1882), mais aussi le monde des humbles avec "Paveurs de la Rue Mosnier" ou des autoportraits ("Autoportrait à la palette", 1879). Manet parvient à donner des lettres de noblesse aux natures mortes, genre qui occupait jusque-là dans la peinture une place décorative, secondaire. Vers la fin de sa vie (1880-1883) il s'attache à représenter fleurs, fruits et légumes en leur appliquant des accords de couleur dissonants, à l'époque où la couleur pure mourait, ce qu'André Malraux est un des premiers à souligner dans "Les Voix du silence". Le plus représentatif de cette évolution est "L'Asperge" qui témoigne de sa faculté à dépasser toutes les conventions. Manet multiplie aussi les portraits de femmes ("Nana", "La Blonde aux seins nus", "Berthe Morisot") ou d'hommes qui font partie de son entourage (Stéphane Mallarmé, Théodore Duret, Georges Clemenceau, Marcellin Desboutin, Émile Zola, Henri Rochefort).
Sources : France Culture et Wikipédia
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