Dessous la dure écorce

« Gilbert Cartal avait eu une vie à lui, ensevelie sous les ciment, sous le béton, sous les cendres du temps consumé au travail. Dessous la dure écorce grouillait une vie entière. » Mais le bitume qu'il avait inhalé à raison de trente neuf heures par semaine l'a rattrapé, avec ce cancer qui le ronge, tout comme il menace le paysage d'enfance dans lequel a grandi sa fille, engagée dans le combat contre un projet de double-voie qui propose de détruire le massif du Meygal, en Haute-Loire. Leurs luttes respectives s'avèreront irrémédiablement liées.
(...)
Louise Pommeret convainc avec cette histoire de terroir à défendre et de corps meurtri par le labeur et la maladie. de la littérature de combat !

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Camille est une jeune mère célibataire, battante et courageuse.
Courageuse, car elle doit faire face au cancer de son père alors que cette même maladie lui a volé sa mère quelques années auparavant.
Battante car elle s'oppose vivement à la construction d'une voie rapide destinée à faire gagner quelques minutes de route aux véhicules en les faisant contourner quelques villages, en plein milieu du Meygal, détruisant ainsi cette nature chère à son coeur, le pays des sucs, la terre natale de ses grands-parents, celle qui a accueilli son père lorsqu'il a quitté la ville et le goudron.
Sur son chemin, elle croise la route de Rémi, avec qui elle débute une histoire d'amour. Il fermier éleveur à Fayolle, et lui aussi se bat pour préserver cette nature et empêcher les expropriations.
"𝘌𝘯𝘵𝘳𝘦𝘳 𝘦𝘯 𝘢𝘮𝘰𝘶𝘳, 𝘤'𝘦́𝘵𝘢𝘪𝘵 𝘭𝘦 𝘤𝘰𝘯𝘵𝘳𝘢𝘪𝘳𝘦 𝘥'𝘦𝘯𝘵𝘳𝘦𝘳 𝘦𝘯 𝘳𝘦́𝘴𝘪𝘴𝘵𝘢𝘯𝘤𝘦; 𝘤'𝘦́𝘵𝘢𝘪𝘵 𝘵𝘳𝘢𝘩𝘪𝘳 𝘴𝘰𝘯 𝘤𝘢𝘮𝘱 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘦𝘯 𝘤𝘩𝘰𝘪𝘴𝘪𝘳 𝘶𝘯 𝘢𝘶𝘵𝘳𝘦, 𝘴𝘰𝘶𝘵𝘪𝘳𝘦𝘳 𝘲𝘶𝘦𝘭𝘲𝘶𝘦 𝘤𝘩𝘰𝘴𝘦 𝘢𝘶 𝘮𝘢𝘭𝘢𝘥𝘦 𝘦𝘵 𝘤𝘰𝘮𝘱𝘳𝘰𝘮𝘦𝘵𝘵𝘳𝘦 𝘲𝘶𝘦𝘭𝘲𝘶𝘦𝘴-𝘶𝘯𝘦𝘴 𝘥𝘦 𝘴𝘦𝘴 𝘤𝘩𝘢𝘯𝘤𝘦𝘴."
Accompagnés de ses amis, de propriétaires terriens et d'amoureux de cet endroit, ils comptent bien empêcher les travaux de débuter.

C'est un joli roman, une véritable ode à la nature, un plaidoyer pour la préserver et la mettre en valeur. On se plaît à découvrir ces lieux verdoyants et protecteurs... Mais ce n'est pas que ça. C'est aussi un écrit qui défend d'autres combats : la maladie, les violences faites aux femmes, la place qu'ont les minorités peu entendues dans la société, les exilés, le pouvoir des institutions.
La plume est simple et on se plaît à se retrouver aux côtés de Camille dans ses luttes, on se surprend à vouloir l'épauler, la soutenir, on a le coeur serré devant la relation qu'elle a avec son père souffrant, qui se laisse partir petit à petit mais qui sait apaiser sa fille tant aimée, sa "minette".
C'est une lecture très touchante. La fin m'a beaucoup surprise et très émue.

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Mon ressenti: Un bon roman avec plusieurs thèmes.
~ Nous sommes en Haute-Loire, en France. On fait connaissance avec Camille Cartal. Ayant respiré le béton dans le BTP toute sa vie, son père, Gilbert, a un cancer. Camille n'ayant déjà plus de mère, étant décédée, on découvre son ressenti, ses craintes par rapport à son père, aux hôpitaux.
~ Un énorme projet est sur le point de se mettre en route: elle concerne la route RN 88. Des millions pour financer ce projet pour simplement gagner 5 minutes dans un trajet entre le Puy - Saint-Étienne, aux conséquences désastreuses au niveau écologique mais également pour la vie des habitants au bord de cette route sur le point d'être expropriés. Cela concerne également des fermiers, des familles délogées malgré leurs souvenirs, leur racines, leurs attaches à leur lieu de vie...
~ J'ai beaucoup aimé le fait que beaucoup de thèmes soient abordés dans ce roman: l'écologie, la lutte sociale, la maladie, la grossesse, la parentalité, l'accueil d'étrangers pour étudier en France qui sont ensuite renvoyés dans leur pays en guerre une fois majeurs...
~ J'ai adoré l'histoire de Moussa, qui m'a particulièrement touchée.
~ J'ai beaucoup aimé le personnage de Camille et son combat en tant que mère, élevant seule son fils Léo, mais également en tant que fille de Gilbert, qui accompagne son père dans la maladie... Une femme forte et sensible à la fois.
~ La plume de l'autrice est fluide,  agréable à lire. C'est très bien écrit. Elle sait mettre un fil conducteur malgré tous ces thèmes abordés.
~ Il est important de souligner que le projet de la RN88 est réel et à été mis en place malgré l'alerte de beaucoup de personnes, ainsi que ses conséquences. Une belle réflexion, surtout lorsqu'on sait à quel point notre planète est en danger actuellement, que l'on utilise beaucoup trop ses ressources à tord et à travers,  et que des arbres sont abattus encore à l'heure actuelle pour construire cette route... Un bel exemple d'argent public utilisé au détriment de notre planète et de certains humains impactés et non écoutés...