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3,6

sur 734 notes
Prendre le parti des choses contre les hommes, prendre le langage des choses pour de la poésie,faire de la poésie une voie pour accéder aux choses si étrangères à nous et à notre vision consacrée de la poésie...Et pour ce faire, chercher dans la polysémie, dans la sémantique de la langue, dans la science, dans l'observation littérale et appliquée ce que les choses dans leur présence muette cherchent à dire, en choisir le parti pris... Un étonnant recueil, plein de découvertes insoupçonnées. Loin des minauderies, des afféteries, des préciosités qui rebutent le plus souvent, en poésie.
Une curiosité: ce sont le plus souvent les enfants qui apprécient cette poésie réputée difficile. Il faut ouvrir ses yeux d'enfants et son dictionnaire sémantique pour tirer un vrai parti des choses ...Un régal!
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Lors d'une émission radiophonique, un invité (dont j'ai oublié le nom) vantait les mérites de la poésie en prose de Francis Ponge. L'extrait qu'il lut pour illustration s'intitulait « Le cageot », tiré de « Le parti pris des choses ».
J'ai alors apprécié cette belle description de l'objet : « A mi-chemin de la cage au cachot, la langue française a cageot, simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruits qui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie. (…) »

J'en serai cependant resté là avec cet ouvrage s'il n'avait été présent à la maison, un enfant en ayant étudié un extrait au lycée.
J'ai trouvé dans « Le parti pris des choses », un regard original de l'auteur sur le monde qui l'entoure et une manière très personnelle de le décrire.
Ses descriptions les plus courtes (1/2 page ou 1 page) sont les plus percutantes, tandis que les textes plus longs m'ont semblé ésotériques voire insensés. L'animisme sous-jacent de la plupart d'entre eux leur confère une teinte mystique plutôt rébarbative.

En introduction de ses « Proêmes », l'auteur écrit lui-même : « Il ne me reste plus, pensais-je (je ne pouvais plus reculer) qu'à publier ce fatras à ma honte ».
De fait, c'est un fatras, que j'ai simplement survolé, y retrouvant les défauts de certains textes de « le parti pris des choses », sans le charme de certains autres de ses passages (« le cageot »).
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De quoi la poésie n'a t-elle pas parlée ?
De grandes épopées légendaires ? Fait.
De l'introspection, de la réflexion sur soi-même, ses sentiments et sur la condition humaine ? Fait.
Des paysages, de toute sortes et de tous les pays ? Fait.
Bon, eh bien remballez alors, la poésie à tout vue, tout fait, ce n'est pas ici qu'on trouvera quelque chose de nouveau.

Mais attendez-donc une chose...Vous avez dit que ce recueil de poème parle des objets du quotidien, de ceux auxquels on ne fait même plus attention ? Humpf...Laissez-moi rire ! Allez, je veux bien y croire, mais ne me dites pas qu'en plus, ces poèmes sont biens !


Sacrebleu ! Ventre Saint-gris ! Quelle lecture, mes aïeux, quelle imagination ! Qui l'eut cru ? Certainement pas moi, en tout cas.
Et pourtant, le parti pris des choses est, ne mâchons pas nos mots, un chef-d'oeuvre. Il y a dans ces poèmes une beauté, une sensibilité et un respect unique. Franchement, qui eût un jour cru pouvoir être ému par un poème sur un cageot ? Ou sur une miche de pain, une gouttière ? Il fallait le faire, Francis Ponge l'a fait.

Ce livre, je ne connaisse personne qui l'ai lu et ne l'ai pas aimé. Au pire, on est gentiment amusé. Au mieux, notre perspective sur le monde. Donc...Vous attendez quoi pour le (re)lire ?
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L'édition scolaire Classico propose l'intégralité du "Parti pris des choses" de Ponge, avec des ajouts qui ne seront pas inutiles au lecteur, même s'il ne va plus au lycée. La poésie de Ponge est à contre-courant de ce que l'on a coutume d'attendre en poésie : on n'aura ni effusions, ni délires, ni grandes déclarations révolutionnaires. On n'aura ni Artaud, ni Lamartine, ni Hugo. Sa poésie, prenant le parti du concret, des choses, met le lecteur en face de ce qu'il voit toujours sans le regarder jamais, et éduque son regard à la manière d'un peintre novateur. On pensera, pour se faire une idée, à Chardin ou à Cézanne. Mais ici, la matière première de Ponge, c'est la langue, et elle est somptueuse : toute la sollicitude de l'artiste, tout son travail, tout son amour et son ironie, concernent la langue. Le plaisir vient de là, avec l'étonnement de voir enfin ce que l'on n'avait jamais vu.
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La poésie de ce recueil nous incite à regarder autrement tout ce qui nous entoure, à prendre le temps. Il s'agit pour la plupart des textes de poèmes en prose qui décrivent des objets du quotidien ou des éléments de la nature. le regard de Francis Ponge est original, il utilise des procédés assez proche de ceux d'un Prévert ou d'un Queneau, mais sans jamais chercher l'humour. Il est plus proche d'une démarche de méditation sur l'instant présent, de méditation de pleine conscience. Les textes sont ciselés avec un choix minutieux des mots, pour faire surgir des jeux entre sens étymologique et sens moderne des mots, filer de longues métaphores. Comme beaucoup de recueil de poésies il me semble difficile de le lire d'une traite, il vaut mieux le lire par petites doses, et y revenir de temps en temps. Et personnellement j'ai trouvé les textes les plus courts meilleurs ou en tout cas plus prenants que les textes longs. Peut-être parce qu'avec ces textes-là on est d'autant plus ébahi de voir un objet ou un petit animal quelconque (huître, cageot, escargots, bougie…) nous apparaître comme on ne l'avait jamais vu. L'effet est quasi magique.
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je rajoute tout de même quelque chose a ce commentaire un peu pingre. Mon grand souvenir du parti pris des choses c'est un retour de la gare jusque ma maison conduit par mon père, j'ai 19 ans je crois, les mots de Francis Ponge me martelent l'esprit et la route, le paysage, le monde est transformé par sa prose, j'ai cru comprendre un instant la vérité des choses grâce a ce chef-d'oeuvre.
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Ce recueil de courts poèmes écrit en prose est consacré aux éléments du quotidien, qu'ils soient d'origine minérale, végétale ou animale.
Francis Ponge nous offre ici sa propre perception du monde où ce n'est plus l'Homme qui est au centre du monde mais bien plutôt les choses qui l'entourent. Ainsi, s'appuyant avant tout sur les qualités physiques et surtout linguistiques des éléments évoqués, l'auteur s'inspire de deux modèles littéraires : la leçon de choses et la fable. C'est donc à travers une prose à la fois scientifique et poétique que le lecteur pose un nouveau regard sur le cageot, l'huître, le papillon ou encore le pain.

Avec précision, poésie et originalité, toute la beauté des objets du quotidien est révélée. Découvert lors de mes études, ce recueil n'a pas pris une ride et offre une lecture légère et amusante.
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C'est subtil, merveilleusement écrit et très fin. Francis Ponge décrit finement des petites choses et leur donne corps. Tout n'est pas du même niveau (à mon goût). j'ai particulièrement apprécié la partie consacrée au « parti pris des choses » et plus spécialement : la pluie, la fin de l'automne, le cagot, les plaisirs de la porte, escargots, le restaurant Lemeunier, faune et flore, le galet.
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Il est peut-être utile de réparer une méprise de nombreux babelionautes sur ce recueil. Francis Ponge ne prend pas vraiment "le parti" des choses, mais déconstruit le "parti pris" des choses, c'est-à-dire qu'il sort de l'opinion préconçue que nous avons des choses. L'huître, les mûres ou la mousse sont dignes de l'épopée car elles évoquent des mondes incommensurables pour l'homme. Elles sont sources de beauté et de créativité. La Fontaine, dont Francis Ponge semble s'inspirer, l'a bien mis en exemple dans ses Fables, la mouche ou le roseau y rivalisant avec le lion ou le chêne.
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Dans ce recueil de trente deux poèmes en prose, édité en 1942 l'écrivain (re) donne une description précise des objets banals que nous côtoyons au quotidien, qu'ils soient manufacturés, fabriqués (bougie, cageot, cigarette, pain...) ou naturels : animaux (papillon, crevette, huître ) , végétaux (orange, mousse).. . Mais en usant d' effets stylistiques, en choisissant les mots, "parfaits" il entend leur redonner une autre entité, une autre personnalité, une autre vie les réhabiliter, nous les faire voir différemment, avec plus d'intérêt ,et surtout avec une vision poétique .
"Le parti pris des choses", c'est maîtriser et choisir les mots ceux qui disent avec plus d'éclat , qui définissent , qui décrivent , qui caractérisent le mieux l'objet , la chose, l'animal, le végétal , qui expriment le mieux possible ses "qualités" , en lui donnant une nouvelle dimension moins banale, moins matérialiste et surtout plus lyrique .
Pour cela Ponge va employer des mots justes, précis qui respectent tout à la fois la description visuelle de l'objet mais qui apportent aussi une réelle poésie, celle qui valorise et sublime l'objet décrit .
Ponge est poète , il va utiliser son art pour que les descriptions des choses qui nous entourent nous les rendre sensibles.
D'abord par le choix de certains mots, d'un vocabulaire plus littéraire , plus poétique , par l'utilisation de figures de style comme la
comparaison, l'hyperbole,,l'oxymore, la métonymie...

Ponge ne cherche pas à embellir les choses, il reste réaliste dans ses descriptions,

A lire avant ou après et en faisant la comparaison d'une autre oeuvre, celle d'Olivier Rollin "A y regarder de près"
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