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Gabrielle Danoux (Traducteur)
EAN : 9782385917913
126 pages
Nombre7 Editions (24/01/2024)
4.62/5   4 notes
Résumé :
« Passer au-delà des mots c’est rencontrer le pur frisson de la source des émotions primaires. S’y accomplissent des destins versifiés, s’y recyclent des gens ; on s’y transforme en une machine à laver des rêves et, en général, on recrée un univers personnel avec l’aisance d’un lego tordu ou étroit, dont les briques seraient des lumières et des ombres.

La poésie de Cristina Pop s’arc-boute dans de charmantes dystopies et surprend par son naturel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Cristina Pop, devenue avec le temps une très bonne amie, me semble être une poétesse très talentueuse qui manie aussi bien la rime que le vers libre. J'ai beaucoup admiré sa foi chrétienne (elle est d'ailleurs épouse de pope) subtilement infusée dans bon nombre de ses poèmes, même si je suis plutôt athée.
Elle écrit avec délicatesse et pertinence sur des sujets bien divers comme le thé, le café, les nouvelles technologies, la nature et l'histoire des ancêtres.
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La poésie, je ne le dis que trop, je n'en lis pas assez et continue toutefois à n'en lire que trop peu. Et pourtant, à chaque fin d'ouvrage de poésie, j'en ressors revigorée.

"Au-delà des mots" est un recueil de poèmes d'une autrice roumaine, Cristina Pop, que j'ai pris plaisir à découvrir parcimonieusement. La poésie, j'aime la déguster et c'est à raison de deux ou trois poèmes tous les soirs (parfois un petit peu plus) que j'ai avancé tout doucement dans ce recueil.

Cristina Pop a la foi, je suis athée. Et pourtant, et pour une fois, je n'en ai pas du tout été gênée, parce qu'elle manie les mots de manière surnaturelle, si je peux me permettre d'utiliser ce terme. Il n'y a qu'à lire les premiers poèmes de ce recueil pour comprendre le sens du titre. Faisant à la fois dans le terre à terre et l'imaginaire, elle s'approprie les sujets et les sauce à sa manière, tantôt en vers libre, tantôt de façon plus structurée et rythmée.

Certains poèmes peuvent paraître un peu méli-mélo au premier abord. Il n'y a donc pas à hésiter à revenir de temps en temps en arrière, à les reprendre depuis le début même, revoir le sens d'un mot, d'un vers ou d'une phrase, changer l'intonation ou le rythme, pour mieux se les approprier et les savourer.

Cristina Pop évoque des sujets divers, mais s'inspire fortement de la vie quotidienne et des technologies. Ainsi, elle peut parler de machine à laver, de clé USB ou de thé dans l'un ou l'autre de ses poèmes. Elle en fait des comparaisons, analogies ou métaphores avec l'être intérieur. Il y est, de ce fait, souvent question du rêve, de la pensée, de l'état d'esprit et de l'idée.

Je ne cache pas que je suis passée à côté de certains de ses poèmes, alors que d'autres ont facilement vibré en moi. J'ai, dans l'ensemble, préféré ses poèmes les plus courts, parce qu'ils m'ont davantage parlé, parce qu'ils vont droit à l'essentiel et qu'ils n'en sont que plus percutants à mon sens.

Globalement, ce fut une agréable découverte et j'ai apprécié ces petits moments poétiques quotidiens. Je remercie Danielle Danoux (@Tandarica) pour avoir eu la gentillesse de m'envoyer ce recueil.

Je terminerai ce billet avec le poème que j'ai préféré d'entre tous, intitulé "La langue" :

« Je parle quand je regarde
Je soupire quand je rêve
Je peins quand j'entends
Je sculpte quand j'embrasse
Je crée quand je traduis
Je veille quand je danse
Je chante quand j'esquisse
Je sirote quand j'admire
Je doute quand je pense
Je comprends quand j'étreins
Je désire quand j'appartiens
Je construis quand je fais un pas
J'unis quand je vibre
Je crois quand j'aime
Je joue quand je vis
Je cours quand je sens
J'attends quand je souris
Je grandis quand j'encourage
Je voyage quand j'aime
Je connais quand j'ai une intuition
Je découvre quand je parle »
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Bonjour amis lecteurs et lectrices ! Aujourd'hui un peu de poésie dans ce monde de brutes…

Dans ce recueil, tous les sujets sont traités pèle-mêle ; chaque objet, chaque personne, chaque souvenir, chaque regard est prétexte à faire quelques vers. Même un objet insignifiant peut être le sujet d'une superbe poésie.

L'autrice Cristina POP s'empare d'un mot et le décortique pour en faire une image, des vers, qui au final se transformeront en un magnifique poème. Quel talent !

Le tout paraît parfois tellement simple, et pourtant il y a de nombreuses métaphores, des double-sens, à vous de lire et relire pour en saisir le sens.

Cristina POP joue avec les mots, les détourne ; tout est prétexte à versifier, même le sujet, le verbe et l'attribut. Mais, ne vous fiez pas au titre du poème, il n'est souvent qu'un tremplin pour vous emmener ailleurs…

Alors emparez-vous de cette poésie et laissez vous embarquer par l'imagination de l'autrice, pour un magnifique voyage au travers des objets, du temps, de la beauté des mots et du monde.

Chaque poème, quel que soit le sujet abordé, apporte de la douceur, un regard sympathique, tout simplement de la poésie, comme un baume protecteur.

Bref, une poésie pleine de douceur à lire et à relire, juste pour la beauté de la lecture.

À lire confortablement installé(e) dans un sofa, avec un plaid tout doux, en savourant une part d'Amandina avec un verre de Cotnari. « Noroc ! » et bonne lecture !
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J'ai eu plaisir de découvrir la plume de Cristina Pop, grâce à Gabrielle Danoux et Nombre 7 Éditions, qui poursuivent avec brio leur collaboration. Défricher les champs poétiques d'ici et d'ailleurs est plus qu'utile de nos jours. L'écriture de la poétesse est souple, gracile, simple et travaillée. Outre la foi qui habite avec douceur sa plume, le quotidien - même 2.0 _ prosaïque, joueur et sympathique s'invite entre les vers. L'amour vibre entre les lignes, entre les organes, les pensées... J'aime les propositions presque analytiques et pourtant parfaitement accessibles dans des textes comme "Le sommeil" ou "Le dialogue". Des paroles justes y sont posées avec un aplomb apaisant. Je ne puis que remercier une fois de plus Gabrielle Danoux pour cette découverte qui, je l'espère, rayonnera loin.
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J'aime quand les poètes s'emparent de sujets triviaux et parviennent à y insuffler de la fantaisie. C'est précisément ce que fait Cristina Pop dans ce recueil.
J'ai particulièrement apprécié les jeux sur les éléments grammaticaux avec les quatre poèmes : "le verbe", "le sujet", "l'attribut", "le complément" et ceux qui se jouent de la ponctuation ("le point", "la trait d'union").

Ces poèmes font la part belle aux associations poétiques qui enjolivent le quotidien et aux personnifications (le cactus qui regarde, effrayé ; l'arbre qui veille sur ses enfants ; la pluie est calme, douce et patiente...)

Comme à chaque fois, je suis éblouie par la traduction de Gabrielle Danoux qui, non contente de s'attacher au rythme, utilise des mots rares et précieux de la langue française. Merci à elle de m'avoir permis de découvrir ce recueil et son auteure !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
LE PRINTEMPS

Naissent ici et maintenant
De nos yeux des vergers de verts sur la voie
Du souffle unique un ciel bleu au-dessus
De la marche à deux un univers
Des étreintes des trilles des oiseaux s'envolent vers le soleil
Des pensées les enfants ancestraux sortent jouer

Naissent ici et maintenant
De notre sang des rivières partout sur la planète
De nos lèvres un arbre généalogique
De nos fronts un saint paravent dans les nuages
De nos mains des jardins fleuris
Des larmes des poètes et des écrivains
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LE TEMPS

Nous vivons le temps.
Le temps se presse chaque jour.
Nous vivons afin de répéter l'empressement du jour précédent
Et d'enseigner à nos enfants la leçon de l'ostracisation à l'intérieur du sablier.
Le temps...
Vivons l'éternité.
L'âme est chaque jour plus affamée.
Nous vivons pour la nourrir de notre foi
Et pour enseigner à nos enfants la leçon de l'existence en dehors du temps.
L'éternité...
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LE TRAIT D'UNION

Je flâne sur une carte et j'y vois
Des noms de montagnes, noms majestueux
Des noms de collines, noms moyens,
Des noms de plaines, noms bas
Je mesure leur fréquence avec les ondes radio de l'Histoire
Des souvenirs de mes grands-parents et de mes arrière-grands-parents
Qui lisaient d'autres noms sur les cartes qu'ils connaissaient
Qui écoutaient d'autres et portant les mêmes ondes à la radio de leur cœur
Que nous avons héritées nous aussi, mais dans un autre décor
Qui de l'ancien monde a gardé encore un trait d'union

Je rame dans la barque et je vois
Des noms de rivières, noms qui coulent
Des noms de lacs, noms stagnants
Des noms de mers, noms salés
J'écoute leur écoulement dans le coquillage de la mémoire
Des souvenirs de mon enfance et de celle de ma sœur
Quand nous errions pieds nus
et que nous enterrions nos talons dans le sable
Sculpté par la mer transformée dans l'océan de nos cœurs
Que nous laissons en héritage dans un autre décor
Qui du nouveau monde garde encore un trait d'union
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Bolets

Des bolets sous la colline
ancestraux, angéliques, terriens
Ils nourrissent l’envie d’enfance, de sauvagerie, d’abondance.
Ils ont poussé à partir de la graine d’esprit, de corps et d’âme
Dignement déposée dans le ventre de la mère glaise, bouclier,
baiser
Ont ressuscité des pensées, des profondeurs, des abîmes
D’émotions oubliées, appelées, laissées.
Ces bolets incarnés : des rappels de visages et des gestes
De sous la colline taiseuse où ils n’avaient plus assez de place
Pour cause de joie, d’enfance, d’espièglerie
Ils ont tressailli en sainteté, pensée, littéralité.

(p. 21)
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Le thé

Le thé me boit dans la tasse des émotions
Avec un message anglais
Beau et muet comme un rêve bourgeois
Qui passe par le salon de mes pensées
Avec des jumelles attachées et des attelles
Pour me soutenir quand je ne suis plus en mesure
D’être le contenu de la tasse par terre

Le thé me boit majestueusement
Et alors je me tais et je songe
Avec un sourire j’avance
Sur le firmament de mes rêves
Sans attelles, soutenue par une idée
Lorsque le contenu de la tasse vers les cimes
Jaillit dans une explosion lacustre
De beauté muette et sourde

(p. 61)
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