Comment ne pas être choqué cette exploitation de la souffrance d’autrui à des fins de propagande ? Qu’un ministre de l’intérieur aille aux obsèques d’une victime d’un crime de droit commun ? Pourquoi pas, dès lors qu’il le fait avec recueillement et discrétion. Mais le faire ostensiblement devant les caméras est consternant. Qu’il en fasse état ensuite dans des discours électoraux, est simplement indécent. Heureusement toutes les victimes ne se plient pas à ce cérémonial médiatique et électoral et infligent quelques rebuffades au ministre candidat. Ainsi lorsque les parents des jeunes de Clichy sous Bois électrocutés en octobre 2005 refusent de se rendre au ministère de l’intérieur. Siyakah Traoré, frère d’un des deux jeunes électrocutés dans un transformateur à Clichy sous bois explique son refus par “l’incompétence” de Nicolas Sarkozy, préférant obtenir un rendez-vous chez le premier ministre qui était alors son concurrent direct.
LE FESTIVAL AUQUEL VOUS AVEZ [HÉLAS] ÉCHAPPÉ !
Nous avions eu envie de réunir l'écrivain René Frégni et le magistrat et auteur Serge Portelli. Nul doute que ces deux-là auraient pu trouver des points communs dans leurs parcours humanistes, évoquant notamment le métier de juger et les prisons. Ils nous adressent quelques mots rédigés pendant leur confinement, en attendant que reviennent des jours meilleurs.
À lire :
René Frégni, Carnets de prison ou l'oubli des rivières, coll. « Tracts », Gallimard, 2019.
Serge Portelli, Qui suis-je pour juger l'autre ?, coll. « Ce que la vie signifie pour moi », Éditions du Sonneur, 2019.
http://www.ohlesbeauxjours.fr
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