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3,62

sur 97 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Shy, un gamin, avec des problèmes psychologiques, se sent diminué, pas à la hauteur d'une vie « normale ». Il rate tout, même sa dernière tentative avec une fille, n'a pas abouti. Honteux et en colère, il se rend dans son établissement scolaire, s'insurge contre son professeur, brise ce qui est à sa portée, puis va chez sa marraine, où pris d'une rage folle, il détruit tout.

1995, suite à cet incident très grave, ses parents vivant dans la campagne anglaise, ne le comprennent plus, ils décident de le placer dans une résidence pour mineurs délinquants implantée dans un manoir du XVIIe siècle, classé au patrimoine, et que dirige une équipe de jeunes travailleurs sociaux.

Violent, décrocheur scolaire. « Il a tagué, sniffé, fumé, juré, volé, tranché, cogné, fui, sauté, démoli une Ford Escort, détruit une boutique, saccagé une baraque, pété un nez, planté un couteau dans le doigt de son beau-père, mais ça fait un bail qu'il n'a pas fugué. C'est du taf et du stress. »

L'école de la Dernière Chance, peuplé d'amis d'infortune, tantôt tortionnaires, va malheureusement fermer, victime des promoteurs.

Shy, très triste, décide de faire le mur et de s'enfoncer dans la mare voisine, lesté de plusieurs kilos de pierres accrochées au dos.

Un peu avant l'aube, Shy se remémore sa courte vie.
« Il aimerait arrêter d'avoir des hauts et des bas. Il aimerait arrêter son esprit. L'éteindre. Il aimerait dormir pendant des jours sans faire de rêves. Il aimerait avoir dix-huit ans, pouvoir s'acheter une bouteille de Captain Morgan et un paquet de clopes, se poser quelque part sans personne et ne pas penser.
Il aimerait que sa mère l'emmène au buffet à volonté où il y a la fontaine de Coca et le stand de glaces et qu'il n'y ait ni problème, ni grande occasion ni stress d'anniversaire, que ce soit juste pour le plaisir.
Juste tous les deux.
Il aimerait poser le sac à dos. »

Nous plongeons dans la vie de ce garçon, qui se sent rejeté de partout, on ressent ses failles, responsables d'échecs à répétition, ses blessures, sa souffrance qui lui colle à la peau.

J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce récit, l'écriture est atypique, des phrases très courtes. Une histoire sombre, furieuse, violente. Je n'ai pas adhéré au style, trop d'imbroglio.

Je remercie les éditions du sous-sol ainsi que Nathan de Babelio pour cette masse critique privilégiée.
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Je remercie très chaleureusement les Editions du sous-sol ainsi que Babelio pour ce service presse.

Max Porter en est à son quatrième roman publié aux Editions du sous-sol en cette rentrée littéraire : « Shy« . le 18 août très exactement. Un roman poignant sur un adolescent anglais, Shy, au milieu des années 1990, accueilli dans un centre pour mineur en décrochage scolaire et condamné à de multiples reprises pour des actes de délinquance. le point fort de ce roman c'est cette plongée, cette immersion dans la psyché de Shy. Max Porter veut nous faire ressentir la souffrance de Shy, ses colères débouchant sur des crises de violence, ses problèmes psychiques, notamment sa profonde dépression l'amenant à une conduite destructrice dans son rapport aux drogues mais aussi à l'autre. Shy n'a pas d'ami. Dans ce centre qui va fermer ses portes, il ne se sent pas à sa place. L'adolescence est décrite avec talent. La syntaxe, la typographie sont adaptées en fonction des crises traversées par l'adolescent. Cette révolte, cette envie de faire mal, de se conduire d'une façon à masquer une sensibilité à fleur de peau. Shy a ses secrets. Un beau-père et une mère qui font de leur mieux. Seul porte de sortie dans ce marasme, la musique et son baladeur où il se réfugie aux sons des nouveautés de musiques urbaines et électro. Il ressent dans les scansions de cette musique métallique une retranscription proche de l'état de son psychisme. le suicide et le mal-être sont latent. Les éducateurs tentent d'établir le dialogue mais Shy est réticent au fait de s'ouvrir aux autres. Trop de souffrances et de colères en lui. L'écriture est le point fort de ce roman. Elle utilise un langage cru, décrivant des scènes qui peuvent mettre mal à l'aise. J'émets un bémol sur ce livre de Max Porter. J'ai peiné à m'attacher aux errances de ce jeune garçon. L'adolescence est une période unique dans une vie. Shy souffre c'est une certitude mais il m'a manqué l'émotion pour parfaire cette immersion dans l'univers psychique de Shy. Reste une description plutôt saisissante du mal-être adolescent, du sentiment de révolte face à un monde adulte autant redouté qu'attirant. Si le coeur vous en dit, tentez l'expérience !
Lien : https://thedude524.com/2023/..
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Je tiens d'abord à remercier Babelio et Les Editions du Sous sol pour cet envoi.

Je me faisais joie de découvrir un nouvel auteur et un autre genre, mais là, je n'ai vraiment pas adhérer à sa plume.

On se retrouve avec un ado, Shy, 15 ans, dans les années 90 et qui va devoir quitter « L'école de la dernière chance » car le bâtiment va être vendu. L'école de la dernière chance , c'est là où on place les enfants/ado délinquants. L'histoire se déroule sur une nuit. Shy quitte l'école durant la nuit, avec un sac à dos rempli de silex.

S'ensuit une sorte de dialogue interne, d'idées de retour en arrière , de choses qui se sont passées dans sa vie ou pas. On y retrouve ses
parents, des profs, des amis, des ennemis. Il y a beaucoup de douleur, de problèmes psy.

J'ai eu par moment un peu d'empathie pour Shy, mais seulement vers la 100ème page et cela m'a paru un peu moins "fouilli".

C'est un roman très court (136 pages). Il n'y a aucun chapitre, les différents intervenants/idées sont différenciés par la police de caractère et par une structure, parfois particulière, des paragraphes. C'est très perturbant car on s'y perd un peu, enfin, moi, je m'y suis perdue et j'ai eu du mal à suivre.
Certains passages/vocabulaires utilisés sont assez crus.

Si vous connaissez l'auteur et que vous l'appréciez, foncez. Sinon, si vous êtes curieux et que vous vous voulez faire votre propre avis, foncez aussi. Ce roman est vraiment trop atypique pour moi.

Je mets 3 étoiles parce que je pense qu'il plaira à un certain public (et pour ne pas descendre le livre) mais je suis complètement passée à côté.
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Shy - Max Porter

Shy est un jeune homme violent, mal dans sa peau qui après s'être fait renvoyer de plusieurs établissements scolaires atterrit à La dernière chance. de jour comme de nuit, il vit avec ses terreurs.

Shy a quinze ans, des pensées plein la tête, plutôt sombres. Tout comme les pierres qu'il a dans son sac à dos sont aussi lourdes que ses regrets. Regrets d'avoir blessé des proches, sa mère la première, mais c'est plus fort que lui. Tout va bien puis il dérape, s'énerve et perd le contrôle.

Aujourd'hui, en 1995, il est « bloqué dans une maison hantée avec d'autres garçons comme lui. Il ne gagnera jamais ». Il y a bien Jenny, une travailleuse sociale, qui l'écoute, lui fait prendre conscience d'un certain nombre de choses ; mais lorsqu'un projet de vente du domaine se précise, Walkman sur les oreilles, il leste son sac à dos de pierres qui lui blesse les épaules et s'en va en direction de l'étang. Cette étendue d'eau, tel ce « lac de dépression » dans lequel il se débat depuis des années sans jamais espérer remonter à la surface.

Sur le chemin, il se remémore les moments qui l'ont amenés à cette décision ultime. Tout est en vrac, comme les pensées de Shy : différentes époques, narrateurs variés, même la typographie se met au service du texte pour tenter de savoir ce qui se passe sous le crâne de cet adolescent.

C'est d'abord un peu déroutant mais on s'y habitue et on finit même par y trouver des touches poétiques qui expriment si bien les tourments de l'adolescence.

Traduit de l'anglais par Charles Recoursé

Un grand merci aux Éditions du sous sol et à Babelio
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Il est bien difficile de se mettre dans la peau d'un mineur délinquant… pourtant, Max Porter a osé le faire, à sa manière, en nous racontant l'histoire de Shy. D'une façon hypothétique et un peu surréaliste, il tente de nous faire découvrir la face cachée de l'iceberg qui submerge cet adolescent, livré à lui-même, désocialisé, déscolarisé, et en perte de repères.

Mais y a-t-il vraiment quelque chose à comprendre dans les comportements ambigus de ce jeune garçon qui entre sans arrêt en contradiction avec lui-même ? La misère matérielle, morale, affective ou sexuelle dans laquelle il évolue est-elle la principale cause de son mal-être ? J'ai refermé le livre sans avoir trouvé de réponse concrète à mes questions.

Dans son analyse très fantasque de la détresse psychique et psychologique dans laquelle s'enfonce Shy, l'écrivain a choisi de mêler des faits dramatiques à des élucubrations fantasmagoriques sidérantes où le monde réel bascule dans les rêves les plus fous. le résultat n'est pas du tout probant et en dépit d'un bon style d'écriture, je n'adhère pas du tout à ce genre littéraire. le récit est déconstruit, superficiel et décevant, à l'image de l'existence gâchée de Shy !
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Shy c'est ce gamin qui n'a pas grandit dans l'amour, qui se retrouve en établissement spécialisé entouré d'autres jeunes garçons comme lui qui vivent sans but.
Shy c'est ce gamin touchant, qui cherche sa place, qui se remémore toutes ces fois où il aurait voulu être quelqu'un d'autre, une personne digne d'intérêt.
L'écriture est intime, intense ; ce roman nous prend le coeur du début à la fin.
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Comment le dire… Ce fut une lecture déroutante, qui ne plaira pas à tout le monde! J'ai trouvé l'expérience très intéressante et enrichissante. Tout d'abord déroutée face à ce vrac, à ce roman déconstruit, je me suis finalement laissée portée par l'esprit de ce jeune homme particulier. Ce fouillis organisé, empreint de colère et de rejet m'a laissé une étrange impression car je ne saurai dire si j'ai aimé ou pas. Ce qui est certain, c'est que je dis un grand bravo à l'auteur, qui a réussi à, je pense mais ce n'est que mon opinion, reconstituer les pensées en déroute d'un garçon perturbé. Ce méli mélo reste néanmoins très poétique malgré sa noirceur. Les errances de Shy restent touchantes et sa folie m'a emporté malgré une structure de texte atypique.

Attention, certaines sujets peuvent être particulièrement durs à lire en fonction de l'expérience personnelle de chacun.e

Merci à Babelio et aux éditions du Sous Sol pour cette découverte!
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Aujourd'hui je vais évoquer Shy (le timide), roman de Max Porter.
L'action se déroule en 1995 en Angleterre. le protagoniste, Shy est un jeune adolescent à problème. C'est un voyou, un délinquant qui tente de se réinsérer dans une école singulière (l'École de la dernière chance) située dans un vieil édifice, un manoir anglais typique de la campagne. Mais ce lieu est voué à la fermeture et le roman raconte la fuite du garçon qui ne voit pas d'issue ni d'espoir. Avec son sac il part dans la nuit et se retourne sur son histoire familiale personnelle. Cette épopée, ce road trip solitaire est une plongée vers l'inconnu. Pourtant : « il pourrait encore faire basculer cette nuit de l'autre côté et regagner rapidement son lit ». En réalité : « il tourne le dos à la maison et s'enfonce dans le bleu. Ombre mouvante. » Shy est un texte original et puissant. La mise en forme, la graphie, l'organisation des paragraphes, l'utilisation des majuscules et de la ponctuation sont singuliers. Des passages narratifs alternent avec des dialogues et des extraits de conversations. Sous forme d'anaphore le héros fait la liste de ses désirs : « il aimerait fumer une cigarette. Il aimerait enfiler son pyjama et se coucher. Il aimerait arrêter d'avoir des hauts et des bas. Il aimerait arrêter son esprit. L'éteindre. Il aimerait dormir pendant des jours sans faire de rêves. (...). Il aimerait que sa mère l'emmène au buffet à volonté où il y a la fontaine de Coca et le stand de glaces. (...). Il aimerait poser le sac à dos. Il aimerait se faire tatouer le logo de V Recordings sur le bras. (...). Il aimerait avoir une voiture. Il aimerait avoir une copine qui lui rendrait visite le week-end et qui lui roulerait des pelles tout l'après-midi en imprimant sur ses lèvres le goût de son gloss à la fraise. » Shy évoque la découverte de la sexualité, l'amitié, ses relations distantes avec sa famille, ses difficultés et ses mauvaises actions. Il raconte ses échanges avec un psy, ses tentatives de se réconcilier avec lui-même et avec son parcours chaotique. Force est de comprendre que c'est un enfant et que le mauvais chemin qu'il a pris s'explique par des dispositions sociales non favorables.
Shy est un bref roman difficilement résumable. Nimbé de poésie c'est le portrait d'un délinquant en déshérence, d'un gamin perdu et attachant.
Voilà, je vous ai donc parlé de Shy de Max Porter paru aux éditions du sous-sol.
Merci à Babelio pour l'envoi de ce livre !
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