Les Deux Pigeons

Théodore et Dorothée décident de partager le même appartement après deux ans d'amour. Ce n'est pas l'amour fou ; c'est une décision raisonnable.
On va les suivre pendant dix ans dans leur quotidien, leur visite aux amis qui viennent d'avoir leur premier enfant, les fêtes, leurs jobs qui ne leur plaisent pas tant que ça, la baisse du désir, les parents en toile de fond qui interférent dans leur choix.
C'est une introspection franchement bien écrite. Cela se lit facilement mais il était temps que cela s'arrête à la 224 pages car tout cela devenait un peu routinier sur la fin.
Un roman un peu à part.

Théodore et Dorothée s'aiment tendrement, c'est évident. Mais pas tout à fait suffisant. Il va falloir faire quelques efforts pour parvenir au bonheur avec un grand B. C'est qu'ils sont bien mignons ces deux pigeons à dépenser autant d'énergie à se distinguer des autres volatiles. Peine perdue, car qu'est ce qui ressemble plus à un pigeon qu'un autre pigeon ?

Tous leurs efforts, décrits par le menu, nous rappellent bien des souvenirs et l'on reconnaît avec délice des visages familiers ou un peu plus éloignés et parfois, beaucoup moins drôle, on se reconnaît soi-même. Tout en conservant une jolie tendresse, Postel égratigne à légers coup de pattes notre narcissisme contemporain. Paris est son terrain de jeu et il en ressort que, décidément, il n'est pas facile de faire son nid dans la grande ville...

En parcourant ce roman, j'ai très souvent pensé à Bouvard et Pécuchet. Tous comme les héros de Flaubert, on suit un couple « expérimenteur » qui se pose des questions sur tout. Comment se nourrir ? Comment changer cette société qui ne convient plus aux jeunes ? Et le mariage ? Est-il nécessaire de se marier pour se lier ? Pour prouver son amour ? Et fonder une famille, est-ce un passage obligé ? Pour eux tout est questionnement. L'épisode du chat à l'essai est très cocasse, mais aussi attachant. C'est un roman à la fois touchant et cynique qui se lit d'un trait. Il nous met aussi un peu mal à l'aise, car il révèle les ambiguïtés de notre société. le style d'écriture d'Alexandre Postel ajoute encore au plaisir de la lecture. Alexandre Postel a eu en 2013 le prix Goncourt du premier roman pour « Un homme effacé ». Il est professeur de lettres. YR

Après deux ans d'amour, Théodore et Dorothée s'installent ensemble dans un appartement parisien. Elle est professeure d'histoire géographie, et tente péniblement de faire progresser sa thèse sur Jaurès. Lui est webmestre intermittent, en attendant des jours meilleurs. Alexandre Postel décortique leurs multiples interrogations concernant la vie de couple, et leur positionnement dans la société. En les suivant pendant dix ans dans leur quotidien, il nous propose ainsi une véritable radiographie de la vie à deux. Les onze chapitres couvrent chacun une année, et illustrent à chaque fois, par le biais d'un épisode emblématique, une problématique liée à la vie de couple : Comment se nourrir ? Se divertir ? Faut-il travailler ? Faut-il s'indigner, avoir un engagement politique ? Faut-il fonder une famille ? Pas d'évènements dramatiques ou spectaculaires dans ce roman, mais la captation quasi documentaire du quotidien du couple, en lien avec les évolutions sociologiques de la décennie 2000-2010.

Florence (Le Vésinet)

Théodore et Dorothée forment un couple parisien. Lui titulaire d'un diplôme en informatique est webmaster à mi-temps et elle est professeur d'histoire-géographie et poursuit sa thèse. On les suit sur dix années : de leur aménagement aux questionnements qu'ils vont traverser Quel matelas acheter, se marier ou pas, avoir ou non des enfants, quelle alimentation adopter : autant de préoccupations en phase avec celle d'un couple. Entourés de quelques amis qui suivent des chemins différents, ils tergiversent, hésitent, se rangent d'un coté puis finalement reviennent à leur anciennes habitudes. Piqués par l'envie de gagner plus et donc de vivre mieux, ou celle louable de protéger la planète, comme celui de donner du sens à leurs vies, Théodore et Dorothée tentent de répondre face à ce que la société véhicule et impose.

J'ai pensé à un documentaire avec une certaine distance en lisant cette chronique d'un couple assez ordinaire teintée d'humour ironique et de tendresse. Peut-être parce que j'ai eu du mal à m'imaginer réellement Théodore et Dorothée comme s'il leur manquait quelque chose. Mais il s'agit d'une lecture agréable.

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Je n'ai pas été transportée et j'ai presque la sensation d'avoir perdu mon temps.
Le temps employé tout au long du récit m'a dérangée. J'ai ressenti une distance entre le lecteur et les personnages. Si par moment, on peut reconnaitre une similitude entre des couples connus et les deux protagonistes, cela s'arrête là. J'ai éprouvé une certaine "gentillesse" à l'encontre de Dorothée et j'avoue avoir espéré pour elle une autre fin jusqu'aux derniers mots du livre.
Premier roman de cet auteur en ce qui me concerne mais je pense qu'il sera le dernier... la manière de cloisonner chaque éléments du récit, chaque élément de Dorothée et de son compagnon, ne m'a pas plus : pendant X temps, il parle d'un aspect du couple et de rien d'autre. Rien n'est mis en perspective, en lien... comme si la vie était aussi simple...bref, l'ouvrage ne m'a pas plu...

Tout d'abord, un immense merci aux éditions Gallimard et Masse critique de Babelio de m'avoir fait découvrir ce livre de la rentrée littéraire, que j'ai sincèrement adoré!

"Deux Pigeons s'aimaient d'amour tendre.
L'un d'eux s'ennuyant au logis
Fut assez fou pour entreprendre
Un voyage en lointain pays…"

Tels sont les premiers vers de la fable de Lafontaine.

Qui sont donc nos deux pigeons, ici ? Elle s’appelle Dorothée, lui c’est Théodore, son anagramme, son amoureux, sa moitié. Comme les pigeons de la Fable, on les imagine roucouler, se regarder, se suffire. Il s’aiment, s’installent ensemble, bâtissent leur nid. Débarquent les premières décisions de couple : il faut choisir ensemble le premier canapé et investir dans un nouveau sommier, ils hésitent, beaucoup... entre latex et ressorts ensachés! Succèdent les questionnements sur la bouffe bio, la poursuite d’une thèse inachevée, le mariage, le bébé. Dans ce livre cynique sur le couple ordinaire des années 2000, c'est nous que l'auteur dépeint. Ils sont nous, nous sommes eux. On s’amuse de leurs hésitations, politique, littéraires, familiales, culinaires....on s'interroge sur les nôtres aussi ! Fait-on nos propres choix ou suivons-nous des modèles ancestraux que l’on nous a enseignés ? Des études (longues...), une thèse (interminable! ), un mariage (incontournable?). L’auteur nous propose un roman réaliste, déroutant, parfois grinçant qui se lit d’une traite. La plume est à la fois gracieuse et ironique pour mieux dépeindre leurs atermoiements.

Totalement sous le charme de ce roman, je me suis empressée de lire le premier de l’auteur, (Prix Goncourt du premier roman) "un homme effacé", dans un genre totalement différent mais ultra réussi également.

Je RECOMMANDE vivement !!

Lien : http://popcornoreillechien.b..

C'est au cours d'une émission de radio sur France Culture que j'ai entendu l'auteur parler de ce livre. Pour être honnête, je n'avais jamais entendu parler de lui, même s'il a eu le Goncourt du Premier roman avec son ouvrage précédent. Lors de cette émission donc, je l'ai trouvé très pertinent. Il expliquait qu'il avait voulu écrire un livre sur l'amour au quotidien dans le couple, sans passer par la rencontre qui en tant que telle est un évènement romantique. Raconter simplement le quotidien d'une histoire, sur 10 ans, dans tout ce qu'elle a de routinier et pourtant de différent chaque jour. J'ai trouvé la démarche intéressante et suis partie emprunter le livre à la bibliothèque, une semaine avant que cela ne soit plus considéré comme un bien de première nécessité, histoire de renforcer la polémique.

Ce livre commence sur la phrase suivante :

« Ils restaient toujours évasifs quant aux circonstances de leur rencontre ; interrogés sur ce point, ils échangeaient un regard et parlaient d'autre chose. »



Théodore et Dorothée (anagramme l'un de l'autre) sont en couple depuis deux ans et l'auteur ne cherche pas à nous faire part de la féerie des débuts. Ils sont jeunes, ont 25 ans environ, et décident d'emménager ensemble à Paris, avec leurs faibles revenus. Ils ont la vie devant eux et plein d'espoir. On va donc suivre, pendant 10 ans, leur recherche d'appartement, les évolutions – ou non – de leur carrière, leur rapport avec leurs amis, à la sexualité, à l'alimentation, aux loisirs etc.

C'est un roman assez étrange car fondamentalement, on lit un livre où il ne se passe pas grand-chose. C'est vraiment la routine du couple comme on peut la connaître, avec le quotidien à gérer, les joies et les déceptions, les rituels et les virages à 180 degrés. Pourtant, on voit bien que chacun évolue. L'auteur nous fait part de leurs interrogations respectives, cachées au fond de leur tête : « Fait-on assez l'amour ? », « Quels sont nos projets de futur ? », « Que se passe-t-il pour moi si sa carrière à lui (ou à elle) décolle ? », et toutes ces questions intimes qui sont liées à la vie de n'importe quel couple. Avec une information notoire : l'un et l'autre ont envie de rester ensemble, de s'inscrire dans une aventure longue durée, en dépit des tourments et des doutes qu'ils peuvent par moment connaître. On assiste donc aux moments de certitude amoureuse comme aux questionnements profonds, le tout agissant par vagues, plus ou moins fortes, mais avec toujours au final des retrouvailles et la réaffirmation de vouloir vivre et construire ce quotidien ensemble.

Est-ce un « bon » livre ? Ma foi, c'est une réponse difficile à donner. C'est un ouvrage intéressant, presque sociologique sur ces petites choses qui font un couple, et en même temps, force est de reconnaître que cela est d'une certaine platitude, qui n'est pas pour moi liée aux personnages mais plutôt au ton du récit. Mais peut-être que c'est ça qui était recherché : une vie finalement assez plate en surface, mais animée en profondeur chez les protagonistes ? Je n'en sais rien. Toujours est-il que j'ai apprécié l'idée de départ, mais que j'aurais voulu suivre les personnages sur 20 ou 30 ans, et non pas sur les 10 premières années de leur histoire.



Jo la Frite
Lien : http://coincescheznous.unblo..

Un livre qui retrace parfaitement les affres du quotidien sans saveur d'un jeune couple jusque dans le style de l'auteur.
On disait que Balzac était payé à la ligne, Alexandre Postel doit être payé au point puisque aucune phrase ne dépasse 5 mots.
Un livre sans intérêt à ne même pas emporter à la plage (ou à oublier)

C'est une redite moderne de la fable De La Fontaine, mais ici les deux pigeons sont bien humains, et ne s'aiment pas toujours d'amour tendre. L'auteur aborde beaucoup des aspects du couple, ou plus précisément d'un couple qui n'a pas d'horizon précis sur leur vie, une ambition professionnelle floue, pas d'envie d'enfant, une sorte de néant d'avenir. Ce pourrait être intéressant, ce pourrait être drôle, mais en définitive assez plat; trop de thèmes abordés, on n'apprend pas grand chose et j'ai eu du mal à m'attacher à ce couple un peu boiteux.