AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,41

sur 1152 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans Feu, Maria Pourchet raconte avec singularité, élégance et brutalité la passion.

C'est l'histoire de multiples embrasements :
Laure, mère de famille, maitre de Conférences, qui ne parvient pas à faire taire les voix de ses ascendantes, prof d'université, menant une vie confortable va attiser le désir de Clément, seul, cynique et désespéré, 50 ans, golden boy, incarne les tourments de la masculinité. Il a le mal du siècle et un chien.
Ils ne sont pas fait l'un pour l'autre.

Lui est habité par un doute destructeur sur ses émotions et celles des autres. Elle souhaite se sauver d'une léthargie, d'un ennui. Elle veut que le feu prenne rapidement, s'embrase car après l'ardeur, le désordre, il y aura la vie d'avant. Car tel un phénix, elle renaîtra de ses cendres. Laure a cette naïveté. Elle se persuade que le désir se consume et qu'ensuite on s'en débarrasse. Les esprits et les corps vont s'exalter, se calciner sur un bucher bestial.

Vera, la fille de Laure, lycéenne, militante, féministe, ultra, animée du feu de la jalousie et de colère va rompre, avec beaucoup de dégâts, la rhétorique qui détermine la lignée des femmes dans la famille. Elle va faire taire les voix que Laure écoute encore.
Véra va prendre sa revanche. Avec rage, elle observe les choix de sa mère comme un reste de la domination masculine et va attiser l'incendie.

Cet amour pyromane est traité avec une dynamique haletante et une alternance de point de vue : Laure s'adresse à elle-même avec le « Tu » et Clément avec le « Je ». le désir, la passion sont abordés avec les perceptions des autres, les regards sont croisés c'est ce qui fait tout l'originalité de cette histoire d'amour.

Ce roman déroutant m'a captivée: j'ai été percutée par la brutalité, la violence, le rapport ironique, noir et drôle qu'entretient Maria Pourchet avec l'amour..
C'est à lire !!

« Tu voudrais les prendre mais tu sais d'expérience qu'en saisissant les oiseux, souvent, on les tue. »

« Tu as eu cet âge. Tu as pensé comme elle la vie faite de constances et d'obstination. Tu l'as depuis apprise, faite de ce qu'elle est. Compromis, répétitions, oublis ou guérisons. Entre ces deux âges, il te semble avoir dormi. »

« A cet homme que tu as vu deux fois, tu écris j'ai envie de vous.
'Tu ris seule de consumer en une phrase des générations de bienséances, de convenances, de principes, de préceptes, de prudence, de pudeur, de punition, de réserve, de respect, de tact, de vertu. Tu consumes ton ordre alphabétique et pour dire le bien que ça fait, en revanche, tu n'as pas de mot. »

« Ton esprit obsédé confond la cystite et la juste tourmente du Feu éternel, tu te rêves sans vergogne en raclure biblique sanctifiée par la douleur. »

Lien : https://blogdelecturelepetit..
Commenter  J’apprécie          40
Il me tardait de lire ce roman et de m'en faire ma propre opinion. En effet, les critiques sont fortement divisées en ce que le concerne.
Pour moi, c'est une belle réussite !
L'écriture est originale, les deux personnages principaux alternant leur propre monologue – Laure nous livre ses réflexions en faisant intervenir sa mère et sa grand-mère d'outre-tombe tandis que Clément s'adresse à son bouvier prénommé Papa. Les phrases sont courtes, incisives et parfois comiques.
Les personnages sont touchants: Laure se perd dans son couple, est à la recherche d'une seconde vie, d'un second souffle, d'une passion amoureuse alors que le cynique Clément est la lassitude même, le cliché du cadre dynamique qu'il était, le quinquagénaire désabusé qu'il est devenu.
Pourtant, ces deux-là, aux antipodes l'un de l'autre, vont se rencontrer, se tourner autour, vivre une passion (même s'ils refusent pertinemment de le reconnaître), s'affronter, se quitter pour mieux se retrouver ou mieux se quitter.
Je ne connaissais absolument pas Maria Pourchet (dont Feu est, pourtant, le sixième roman) et suis bluffée par la maturité de cette auteur née en 1980.

Lien : https://letempslibredenath.w..
Commenter  J’apprécie          40
Roman au style littéraire très déroutant mais franchement original et moderne. Les chapitres qui commencent par les paramètres de la montre connectée du banquier introverti Clément quant c'est lui le narrateur notamment. Tout en lui est bloqué, figé depuis l'enfance et l'amour de Laure ne réussit pas à franchir les blocages. Laure est attachante dans son portrait de mère de famille et enseignante, lasse de la monotonie du quotidien. Toutes les femmes à la quarantaine ou presque sont des "Laure" avec l'envie de plaire, de revivre un élan amoureux avant la vieillesse.
Commenter  J’apprécie          40
Une rencontre entre une femme mariée, mère de famille un peu désabusée et un homme célibataire dépressif se transforme en une relation passionnelle et incandescente...

Merci aux éditions Fayard et à Babelio pour ce roman que j'avais très envie de lire et que j'ai eu la chance de recevoir dans le cadre de l'opération Masse Critique.
Cette rencontre entre deux êtres qui, pour des raisons différentes, ne se sentent pas bien dans leurs vies respectives m'a interpellée. le style de Maria Pourchet n'y est pas pour rien : les phrases claquent, rebondissent, ne font aucune concession, alternent entre humour (souvent noir) et désespoir. C'est un roman âpre et rude, qui laisse un goût de cendres dans la bouche une fois fini, un goût d'amour consumé par les deux bouts qui ne laisse derrière lui qu'une terre brûlée. J'ai aimé la petite musique de l'autrice qui touche juste en mettant ses mots sur les tourments amoureux. Un "Feu" dévorant.
Commenter  J’apprécie          40
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais quand je pense à une caricature de roman français, je pense à l'éternel power trio : femme/amant/cocu. C'est l'équivalent en littérature blanche du roman de fantasy avec un jeune berger appelé par une prohétie à mener la lutte contre le seigneur ténébreux… Plus cliché, tu meurs. Autant dire qu'en temps ordinaire, pour ce genre de romans déjà lus avant même qu'ils aient été écrits, je passe mon tour.

Mais celui-là, je l'ai ouvert. J'ai lu quelques lignes. Et là, une claque. Chaque phrase est ciselée, chaque mot dénote une intention, une réflexion, une voix singulière. Plus fort encore, ce n'est pas une langue fourmillante d'inventions que déploie l'autrice dans ses pages, c'est deux, bien distinctes puisqu'il s'agit de celle de Laure, universitaire de 40 ans en pleine déroute familiale, et de Clément, banquier de 50 ans revenu de tout, la femme et l'amant donc.

On alterne la lecture de leurs proses fébriles et pleines de vie, on compare leurs ressentis, on passe de l'une à l'autre avec un intérêt toujours renouvelé par les trouvailles langagières foisonnantes.

Alors, l'histoire me direz-vous ? Eh bien, rien de très original, vraiment, mais comment pourrait-il en être autrement avec toutes les variations sur ce thème rebattu qu'on a pu lire, écouter, voir… Peut-être une petite nouveauté, avec l'ajout d'un quatrième personnage au tiercé de la tromperie : Véra, la fille de Laure, qui élève la révolte adolescente au rang des Beaux-Arts et est à l'origine de nombreux passages savoureux, comme celui de la diégèse d'Andromaque.

Alors oui, c'est une histoire d'amour passionnel, oui le feu ça brûle et on se doute très vite que ça ne va pas finir comme dans un conte de fées, oui on connaît la chanson, mais pas l'orchestration, virtuose. Maria Pourchet qui vous fait le coup du triangle amoureux de bourgeois parisiens, c'est un peu comme Orson Welles qui prend le plus mauvais scénario d'une pile et en fait Touch of Evil, c'est changer du plomb en or. Devant un talent aussi insolent, on ne peut que s'incliner. Chapeau l'artiste !
Commenter  J’apprécie          40
C'est l histoire de deux individus malheureux qui tentent de vivre une histoire extra-ordinaire.
Ils se cherchent, se trouvent, se perdent, se retrouvent sans réussir à "profiter" de cette relation.
Ils sont tellement mal qu'ils se parlent à eux-mêmes, qu ils semblent parfois prendre le lecteur à partie.

C est une belle découverte pour moi, première lecture de Marie Pourché. J ai aimé son style incisif, assez brut pour parler d êtres tourmentés.
Commenter  J’apprécie          30
Thierry Hancisse et Coraly Zahonero prêtent leurs voix et leur talent d'interprétation aux deux personnages de cette foudroyante histoire d'amour contemporaine.
Clément cynique et désespéré, Laure, perdue puis traversée par une ardeur qui l'emportera vers un futur dévasté. Leur rencontre, leur relation secrète, leurs rendez-vous, ce qu'ils se cachent, ce qu'ils n'osent se dire, le bonheur qu'ils se refusent, et la réalité de leur vie, ce grand ratage.

Le texte de Maria Pourchet tout en monologues intérieurs se prête parfaitement à l'alternance des deux voix qui rendent l'écoute émouvante malgré le désespoir ambiant.
Les punchlines ciselées qui sont désormais la marque de fabrique de l'autrice, ponctuent avec humour un récit qui serait sans cela d'une noirceur oppressante.

Merci à #NetGalleyFrance pour cette écoute de grande qualité grâce au talent et au savoir-faire de Coraly Zahonero et Thierry Hancisse.
Commenter  J’apprécie          30
Professeure à l'université, Laure, mariée à un médecin raisonnable et mère de deux enfants, rencontre Clément, célibataire de dix ans son aîné, haut cadre dans la finance.
Clément est aussi désabusé et difficile à aimer que Laure est incandescente et passionnée.
Le désir les surprend et, en y cédant, Laure et Clément bouleversent leurs vies.
Le livre d'une passion, haletant, agréable à lire et émouvant.
A lire son chien à ses pieds.
Commenter  J’apprécie          30
Après quelque pages d'adaptation, la prose extrêmement incisive de Maria Pourchet fait effet et rend cette histoire, somme toute assez banale, totalement captivante.
L'intrigue tient remarquablement la distance, avec une tension dramatique distillée en crescendo.
Commenter  J’apprécie          30
Laure vit sa crise de la quarantaine, se questionne sur sa vie, ses enfants, son couple. Clément a ce côté caricatural de certains hommes qui travaillent dans la finance, plus qu'à l'aise financièrement parlant, mais seul, désespérément seul, avec pour seul compagnon un chien et You Porn.
L'un comme l'autre ont un côté désespéré et profondément mélancolique. Ils étaient faits pour se rencontrer.

C'est l'histoire de ces rendez-vous, de ces moments partagés, enfin partagés c'est beaucoup dire … Deux êtres un peu paumés, qui s'attirent, se désirent (même si c'est souvent à sens unique), se parlent peu (même si on devine qu'ils se connaissent un peu plus que les apparences ne le laissent penser).

Ce roman choral est construit en alternance avec le point de vue de Laure et celui de Clément. La première s'écrit avec le Tu, convoque sa mère et sa grand-mère disparues mais omniprésentes pour donner leur avis. le second parle avec le Je, assume son côté un peu cynique, se fait plus doux quand il parle à son chien, lui raconte sa relation avec Laure. Celle-ci semble (un peu) le réconcilier avec la gent féminine. Et oui ces deux-là ont des problèmes à régler avec leur mère.

Il y a un côté chabrolien dans ce livre qui n'est pas qu'une histoire d'adultère comme j'ai parfois pu le lire. L'apparente simplicité de cette rencontre et de ce qui en découlera dissimule une réalité bien plus complexe où l'on devine des failles, des non dits, où les repères de cette femme « bourgeoise » se brouillent.

Le tout est porté par une écriture vive, tranchante et parfois violente (elle pourra en dérouter certaines et certains) qui retrace bien le feu qui couve sous les esprits de ces deux êtres désabusés.
Commenter  J’apprécie          30





Lecteurs (2439) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5298 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}