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3,41

sur 1152 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Feu", ce n'est pas celui, romantique, idéalisé, magnifié par la tragédie grecque ou les grands romans de la Passion.
Et pourtant Laure, cette femme de 40 ans, mariée à Anton, mère de deux filles ( Véro, lycéenne de 18ans, en pleine révolte , et Anna, encore enfant, encore naïve) brûle d'y croire. Elle va faire une rencontre.
Celle d'un homme plus âgé, plus triste, plus désabusé ( ou moins aveugle?).
Et le feu va s'embraser.

Maria Pourchet adopte une narration vraiment singulière : ses deux personnages monologuent en alternance, chapitre après chapitre.
Son écriture est directe, elle tranche dans le lard. le style est brut, (bien!) fait pour écorcher, pour faire saigner : ce n'est pas une amourette, c'est un incendie. Un Feu, l'auteur n'a pas menti : ça ravage, ça boursoufle, ça crame. Bref, ça ne fait pas dans la dentelle.
Nous, lecteurs, sommes témoins de l'incompatibilité de ces deux-là qui s'amusent (d'abord) à s'enflammer, de leurs inconciliables attentes, de leurs mensonges - à l'autre, à eux-mêmes -, et de ce mur vers lequel ces êtres en manque de bonheur se jettent avec obstination.

Amère peinture du couple, sombre photographie de nos vies modernes, ce roman nous malmène sans nuance. Mais malgré ce terrible miroir qu'il nous tend, comme Laure s'acharne avec ce Clément, nous ne lachons pas ce livre qui ne nous fait pas de bien.

Mais à une époque où il est de bon ton d'être bienveillant voire doucereux, de s'entourer de pensée positive jusqu'à la niaiserie, de cultiver le feel-good et de se protéger de tous les coins de tables, le propos acide et cynique (on rit jaune, mais on rit!; l'humour est noir, mais il est là !), cette certaine clairvoyance sur nos lâchetés et nos pauvres manoeuvres, quoique sinistre, c'est un sacré coup de pied dans la fourmilière...

Alors Feu !
(Si vous l'osez...!)
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Malgré sa forme atypique et surprenante, j'ai bien apprécié ce roman d'amour.
Sous cette forme qui se veut moderne on y retrouve le roman d'amour impossible. Une passion qui amène à la destruction des amants et de leur entourage.
Un pari osé mais pour moi, réussi !
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Dans une langue « parlée », avec des mots bruts, Maria Pourchet nous plonge dans la relation entre Laure, maître de conférence à l'Université, mariée, deux enfants et de Clément, cadre dans la finance, célibataire, avec son chien comme unique attache. Alors que leurs vies professionnelles s'étiolent, que leurs vies personnelles semblent sans saveur, leur rencontre les enflamme, chacun à leur manière.
Laure devient l'amoureuse. Elle affronte son adultère tout en gérant ses problèmes avec Vera, sa fille adolescente rebelle et libre. Cette liberté qu'elle ne semble pas trouver, malgré tout.
Clément reste fidèle à lui même, s'esseulant, peu capable d'entrer dans cette histoire qui pourtant le dévore.
Tout au long du roman, les points de vue narratifs alternent, et cela rend l'histoire déroutante.
Le style de Marie Pourchet est vif, nous écorche. Plus les pages se tournent, plus l'angoisse de leurs vies nous enserre, plus l'on s'interroge : jusqu'où cette relation va-t-elle les mener ?
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Dans ce roman puissant c'est d'un monde violent dont il est question. Un monde qui détruit les femmes et les hommes à force d'injonctions contradictoires (faire de l'argent, avoir une famille, des enfants, être heureux…) Mais tout le monde ne s'y reconnaît pas. Les personnages refusent les codes au prix d'une solitude grandissante. L'écriture est crue, violente, directe, heurtée et nous installe dans l'inconfort comme dans la société où nous vivons.
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Feu de Maria POURCHET, c'est le feu de la passion amoureuse adultère de Laura 40 ans mariée à un médecin, mère de deux filles, dont la vie de famille est bien établie, pour Clément, célibataire de 50 ans, homme froid, semblant sûr de lui qui travaille dans la finance au sein d'une société qu'il surnomme « la banquise », qui n'a d'autre ami que son chien qu'il appelle papa et auquel il confie ses tourments.

C'est aussi le feu de VERA, la fille aînée de Laura, jalouse qui n'est plus la première dans l'échelle de l'amour. Féministe et révoltée, elle entraîne les lycéens dans les mouvements contestataires qu'elle initie. C'est pourtant elle qui interpelle sa mère sur la dérive de son existence.

Se brûler avec l'illusion du phénix, brûler pour renaître, Laura cherche- t-elle à détruire ce qu'elle a construit pour une renaissance ?

Il n'est ici nullement question d'amour mais du feu de la passion destructrice de ces deux êtres qui n'ont pas grand chose en commun si ce n'est la solitude, des mères nocives et une attirance brûlante l'un pour l'autre.

Ce roman choral qui alterne entre la voix intérieure de Laure et de Clément, nous emporte par le verbe vif et acerbe du texte sur un thème vieux comme le monde.

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Laure , 41 ans, est accrochée à ses rituels familiaux et professionnels. Une vie répétitive qui l'éteint. Un jour, elle rencontre Clément : un vieux garçon, qui parle à son chien (qu'il appelle « Papa ») , qui travaille dans une banque (« la banquise », comme il la surnomme) et qui est mal à l'aise avec les sentiments. Pour elle, comme pour lui, tout va s'embraser…

Je suis passée par plein de sentiments à la lecture de ce roman. Au début, il faut s'accrocher car l'écriture est très particulière : les chapitres alternent le point de vue des deux amoureux. Quand il s'agit de Laure, c'est le « tu » qui est utilisé pour parler de ses sentiments , et quand c'est au tour de Clément, il utilise le même pronom personnel…car il s'adresse à son chien ! Mais je me suis peu à peu laissée happer par cette histoire d'amour si difficile à vivre. Comme Laure, on a envie de secouer Clément, englué dans l'idée qu'il ne peut pas être aimé. Il ne parle jamais à Laure directement, il se « retient » , comme il l'a toujours fait et les rares paroles qu'il lui adresse tombent souvent à côté. J'ai été souvent énervée de voir autant d'incompréhension entre eux ! Une incompréhension due en grande partie à leur histoire familiale : la mère de Clément l'a toujours étouffé et ne lui donne aucun amour, celle de Laure a toujours donné l'exemple d'une femme soumise et convenable ( le récit présente d'ailleurs la mère et la grand-mère de Laure, qui même mortes, continuent à lui donner des conseils , la grand-mère lui conseillant , elle, de vivre cette histoire d'amour !) . J'ai beaucoup aimé le portrait de cette femme qui fait tout voler en éclat et qui revit (« Avant, rentrer chez toi, c'était normal. Désormais, rentrer c'est comme vieillir, comme perdre. »). Quant à la fin, elle est tout, sauf banale : je craignais une séparation, j'espérais l'accomplissement de leur amour…et à la place une fin surprenante et... profondément déprimante. A cause de la fin, mon avis est donc mitigé.
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A la librairie il y avait sur ce livre le commentaire de l'un des libraires qui disait «... ne lisez pas la 4ème de couverture », Intrigué je l'ai acquis sans lire la 4éme ni le début de son commentaire et me suis lancé dans le texte. Aujourd'hui je le finis et je viens de lire la 4ème qui me confirme ce que j'ai pensé tout au long du livre. Si je l'avais lu, jamais je n'aurais acheté ce livre. Pas un thème qui m'accroche, pas un style qui me tente... Mais bon je l'ai lu, suis un peu plus cultivé, me demande à qui le donner, car c'est un bon livre.
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Parfois le feu sommeille sous la glace, ici c'est la glace qui est sous le feu.

Je débute dans la chronique de mes lectures mais je suis certain d'une chose, je n'ai envie de parler que des livres que j'ai aimés.

Pour Feu j'ai hésité. Ça ramène à une question fondamentale qu'est-ce qu'aimer une oeuvre ? Se sentir touché, bouleversé ou admirer le talent de l'artiste, sa maitrise ? (Vous avez 4 heures).

Feu c'est l'autopsie, d'une histoire (d'amour) adultère entre une prof de lettres assoupie dans son couple par défaut et un cadre désabusé, un requin mélancolique de la finance.
L'autrice sait à merveille jouer des mots, des points et des infinitifs pour griffer, sculpter des sensations fugaces et familières.

L'incipit parfait nous prévient tout de suite, ce livre sera une suite d'impressions, d'éclats de moments empruntés tour à tour au point de vue de chacun. Il est difficile de s'identifier aux protagonistes et c'est je pense volontaire à ce niveau de maîtrise.

Pour Laure un "tu" accusateur qui signifie en permanence "C'est de TA faute ma fille" qui nous fait juge. L'homme lui bénéficie d'un "JE" égocentrique, animal centré autour de ses fonctions vitales, la montre toujours connectée à son corps. Il ne semble avoir d'yeux que pour son chien malade, dont il est le dieu et qu'il appelle "papa", amis psychanalystes à vos divans.

Cette lecture m'a marquée c'est indéniable, mais surtout par la virtuosité de Maria Pourcher. Elle s'est attaquée au mystère des corps amoureux sans trouver la clef, et tant mieux. Moi je suis resté bouche bée, fasciné par le travail, ou plutôt la sensation de facilité du travail, plus que par le destin de Laure et Clément.

Ils sont restés pour moi deux étrangers superbement esquissés dans leur écrin de mots, comme lorsqu'au cinéma la beauté d'un plan me sort de l'histoire.

Et si j'osais pousser la comparaison, un peu comme si Godard avait réalisé "Un Homme et une Femme", ou Antonioni "La femme d'à côté". oui je sais mes références datent.
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J'ai été happée par cet étrange ouvrage. Etrange par l'écriture surtout, que j'ai trouvée atypique, les deux personnages principaux alternant la narration, mais pas de la même manière. le style est incisif, précis, tranchant, pas d'envolée lyrique mais au contraire des phrases au scalpel.

L'histoire, somme toute, est assez banale : Laure, prof à l'université, rencontre Clément, qui travaille pour une banque sans foi ni loi. C'est semble-t-il le coup de foudre. Finalement, les sentiments des protagonistes ne sont pas vraiment décrits, c'est compliqué de comprendre ce qu'ils ressentent.
Rapidement, ils deviennent amants. Mais tous deux, détruits de l'intérieur, ont du mal à s'aimer correctement. Petit à petit, la noirceur s'installe dans le récit, jusqu'à une fin pas du tout joyeuse.
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Histoire banale mais captivante d'une passion amoureuse qui brûle et consume. Elle est mariée et a deux enfants, il vit seul avec son chien. Elle ne roule pas sur l'or, il ne sait pas quoi faire de ses gros revenus. Elle a le coeur des femmes assoupies, toujours prêtes à rendre service. Il a un coeur congelé, à part quand il s'adresse à son chien, son confident. Ils ont tous les deux, des mères bêtes et méchantes. Et puis cette adolescente qui traverse le roman, enfant symptôme d'une famille qui va mal, d'une société qui ne va pas mieux. La forme choisie par la narratrice, concise, hachée, devient assez vite lassante comme une mécanique attendue mais elle ne retire rien au sens de l'histoire bien ficelée et à la justesse de la psychologie des personnages.
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