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Hillbilly tome 2 sur 4
EAN : 9782413001607
120 pages
Delcourt (20/06/2018)
4.36/5   11 notes
Résumé :
Rondel est un vagabond aveugle, qui en réalité comprend et voit le monde bien mieux que le commun des mortels. Rondel est un solitaire, armé d’un hachoir géant qui est finalement plus à l’aise auprès des créatures magiques et des sorcières. Il est même devenu pour beaucoup un héros de folklore pour ceux qui errent à l’orée du monde des rêves. Mais Rondel est également bien plus que cela…
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Rondel, le Hillbilly, est de retour dans les Appalaches. Et avec lui, tout une flopée de monstres et autres êtres magiques. Au mieux, égoïstes et dangereux. Au pire, emplis de mauvaises intentions et très dangereux. Heureusement, rien ne résiste au hachoir géant qui pend au bout de sa puissante main.

C'est donc parti pour cinq nouveaux chapitres des aventures de Rondel : « Il y a de nombreuses histoires qui courent à propos de Rondel, le Hillbilly errant. En voici une. » le personnage est le même : silhouette massive, de longs cheveux noirs courant jusque sur la peau d'animal qui la couvre, un chapeau qui cache dans l'ombre ses yeux noirs, fendus, aux larmes définitives. Même assurance dans sa démarche. Même tristesse aussi sur son visage. Car Rondel est témoin de situations souvent noires. Les missions qu'il se donne à lui-même le conduisent devant la lie de l'humanité. Il est le témoin des pires sentiments, exacerbés : orgueil démesuré, folie de la cupidité. Quand l'homme est un loup pour l'homme et pour les autres êtres vivants.

Et comme cela ne suffit pas, il a également affaire à des créatures surnaturelles rarement sympathiques : Tailypo, un monstre à la grande queue, qui perd cette dernière et ne l'accepte pas ; Ezerat, un serpent gigantesque, aux crocs (car oui, ce serpent possède des pattes) acérés et aux dents pointues et tranchantes ; Hogslopp, « un rat à grosses bajoues », qui ressemble à un homme difforme à la tête monstrueuse et aux bras terriblement musclés. Et d'autres encore, dont trois sorcières terrifiantes dont le chapeau pointu semble dévorer le haut du visage. Pas de quoi s'ennuyer. Pas de quoi retrouver foi en l'humanité et les autres.

Mais tout n'est pas sombre. Par exemple, le chapitre 2 est l'occasion de découvrir comment Rondel et Lucille, l'ourse plus que massive qui l'accompagne partout, se sont rencontrés et sont devenus amis. Rencontre qui correspond bien à la façon dont on voit leur amitié s'exprimer : tout en remarques bourrues, mais pleines d'affection. Et surtout pleines d'un profond respect et de sentiments très forts. Et c'est amusant de voir Lucille jeune, petite ourse déjà bien solide sur ses pattes et au caractère déjà bien affirmé.

Plus tard, dans le chapitre 5, on retrouve un personnage qui ouvrait le premier tome. James, le petit garçon que Rondel avait sauvé d'une sorcière pleine d'appétit, a grandi. Et se trouve enlevé par Hogslopp pour le compte de trois sorcières (c'est fou ce qu'il y a comme sorcières ans les Appalaches). L'histoire, et donc l'album, reste en suspens. L'auteur maintient le suspens et il faudra attendre le tome 3 (déjà paru, donc tout va bien) pour comprendre ce qui s'est passé dans cette grotte entre James et les trois femmes aux chapeaux pointus.

Eric Powell n'a pas travaillé seul sur cet album.Steve Mannion l'a accompagné, au dessin, pour l'épisode de flash-back intitulé « Tailypo et l'enfant de fer ». Rondel y voit son visage affiné, plus affûté. Et on retrouve le personnage de l'enfant de fer, comme promis par Eric Powell dans le premier tome. Dans le chapitre quatre intitulé « le clochard Opossum rafle tout », il est aidé par Simone di Meo pour le dessin et Warren Montgomery pour la couleur. Les personnages sont plutôt cartoonesques et m'ont un peu fait penser à un autre comics que je lis en parallèle, Tony Chu, détective cannibale, de John Layman et Rob Guillory. Cela correspond au ton de l'histoire, un peu caricatural et exacerbé dans ses sentiments, très agréable à lire si on aime l'humour noir et qu'on ne se fait aucune illusion sur l'humanité et ses aspirations. Enfin, dans le chapitre 3, l'auteur tente une expérience : suite à une absorption de drogue, Rondel a des visions. Eric Powell propose alors treize pages en 3D. Mais si vous n'avez pas de lunettes adéquates (vous savez, les lunettes rouge et bleu), pas d'inquiétude : ce passage est très lisible. Et ça claque !

Même si j'ai été moins admiratif qu'à la lecture du premier tome (l'effet de surprise est passé), j'ai beaucoup aimé lire les nouvelles aventures de Rondel. Je suis toujours subjugué par la force du trait et le choix efficace des couleurs. Tout est magnifié, dans la beauté comme, surtout, dans l'horreur. Une série à laquelle je reste attaché.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Ce tome fait suite à Hillbilly Volume 1 (épisodes 1 à 4) qu'il faut avoir lu avant pour comprendre qui sont les personnages. Il contient les épisodes 5 à 8, initialement parus en 2017, écrits, dessinés, encrés et mis en couleurs par Eric Powell. Les épisodes 2 et 4 bénéficient d'une histoire courte supplémentaire écrite par Powell, dessinée par Steve Mannion pour la première, et par Simone di Meo pour la seconde. Ces 4 épisodes constituent autant d'aventures indépendantes mettant en scène Rondell le bouseux, dans chaîne de montagnes des Appalaches, armé du couperet du diable.

Dans la première histoire, Rondell vagabonde dans la forêt et arrive à proximité d'une maison isolée devant laquelle se tient un homme armé d'un arc, au bord de l'épuisement, n'ayant pas fermé l'oeil depuis plusieurs nuits. Il perd littéralement conscience dans les bras de Rondell qui le ramène dans sa cabane. le trappeur explique qu'il est harcelé par une créature surnaturelle appelée Tailypo dont il a eu le malheur de couper la queue et de la manger. L'histoire complémentaire raconte la fois où Tailypo a essayé de duper Iron Child pour s'approprier sa hache. Dans la deuxième histoire, Rondell est prisonnier d'une créature surnaturelle, un gros monstre dont une partie du dos forme des cages avec des barreaux. Il partage cette situation d'infortune avec un autre homme dans une cage à côté. Maggie, la sorcière aux 12 orteils, s'est emparée de son couperet du diable. Sentant qu'ils vont bientôt être mis à mort, l'homme confesse une infidélité à sa femme dont le chagrin occasionné a entraîné le déclin de sa santé jusqu'à sa mort. Suite à cette confession, Rondell raconte qu'il n'a eu que 3 amours dans sa vie : sa mère, une femme à qui il n'a jamais pu avouer ses sentiments, et Lucille, une ourse qui parle. Il raconte comment il a rencontré Lucille, en poursuivant la sorcière Ezerat.

Dans la troisième histoire, Rondell progresse avec difficulté dans les montagnes Appalaches, sous la neige qui tombe dru. Alors qu'il a de plus en plus de mal à progresser dans la neige collante qui lui arrive jusqu'au genou et qu'elle alourdit son manteau, il arrive devant une petite cabane, avec un indien qui lui fait signe d'entrer. L'hôte lui offre un bol de soupe devant un feu vrombissant. Rondell s'endort aussitôt sa soupe finie et se met à rêver à un loup géant. Cet épisode est réalisé en 3D, nécessitant l'utilisation d'une paire de lunettes avec un verre rouge et un bleu (non fourni avec le comics) pour pleinement l'apprécier. Dans la quatrième histoire, au fil de ses vagabondages, Rondell arrive dans le village de James Stoneturner. Sa soeur lui apprend qu'il a été enlevé par des créatures surnaturelles, l'une d'elle se nommant Judd Hogslopp, une sorte de phacochère anthropomorphe. Par contre les ravisseurs ont laissé la pierre dans la chapelle. Rondell se met en quête de Judd Hogslopp, pendant que James Stoneturner répond aux questions que lui posent les 3 sorcières pour le compte desquelles il a été enlevé. L'histoire courte montre Rondell dans une auberge, alors que les individus présents le regardent d'un mauvais oeil. L'un d'entre eux finit par proposer de l'embaucher pour apporter des peaux de bête à un marchand dont la maison est en haut de la colline. Rondell accepte en sachant très bien qu'il s'agit d'une forme de piège.

En découvrant ce deuxième tome, le lecteur ne se pose de question. Il sait qu'il va retrouver Rondell, un individu aveugle de grande taille, armé d'un couperet réagissant aux créatures surnaturelles et maléfiques. Il sait qu'il va découvrir 4 histoires menées à leur terme en 1 épisode, dans lesquelles Rondell va appliquer sa justice définitive sur des monstres qui le méritent bien, dans des décors naturels boisés. Il est servi dès la page d'ouverture avec la haute carcasse de Rondell, avançant d'un pas sûr au milieu d'arbres aux formes torturées. le lecteur voit bien que la nature est mise en scène par Eric Powell pour la sublimer en un décor gothique, une forêt plus impressionniste que naturaliste, un milieu naturel propice à abriter des monstres pouvant disparaître et apparaître à leur gré dans ses sous-bois enténébré. Il note que les futs des arbres sont assez espacés, mais que la frondaison des arbres doit être d'une surface telle que les feuillages de touchent d'arbre en arbre dans les hautes cimes. La majeure partie du deuxième épisode se déroule dans des grottes de vaste taille. le lecteur peut apprécier le volume de chaque grotte, ainsi que la texture de la roche. La troisième aventure propose 4 pages de pénible progression dans la neige, avec une texture extraordinaire, et une luminosité crépusculaire verdâtre totalement envoutante. La dernière aventure est moins riche en décor, à part pour la caverne dans laquelle est détenu James Stoneturner. Si le lecteur dispose de lunettes 3D, il peut apprécier les éléments naturels du troisième épisode, sinon il regrette de ne pas en disposer.

Eric Powell répond donc aux attentes du lecteur en termes d'environnements naturels sublimés en décors aux formes épurés, propres à distiller une ambiance macabre. le lecteur retrouve avec grand plaisir la haute silhouette de Rondell, avec son grand manteau descendant jusqu'aux chevilles, ses bottes de cuir, son étrange chapeau melon, et sa longue tignasse. Il n'y a pas de doute qu'il s'agit bien d'un individu habitué à vivre dans la nature, n'ayant pas accès au luxe de l'eau courante et des installations sanitaires de la ville. C'est un individu fort physiquement, sans que le dessinateur ait besoin de montrer ses muscles, ténébreux, du fait du bandeau qu'il porte sur les yeux, avec une forme de résignation dans sa posture, comme s'il était accablé par la certitude de ne jamais trouver le repos. le lecteur apprécie également la forte présence visuelle des autres personnages. Comme à son habitude, Powell dose avec précision les ingrédients graphiques, réussissant à allier une forme de réalisme (la tenue du pauvre trappeur), avec une fibre tragique ou horrifique (la fatigue du trappeur, le rictus de la sorcière) et un zeste comique qui ne vient pas contredire la dimension tragique. En regardant le trappeur, le lecteur voit un individu pauvre, subsistant tant bien que mal grâce à une maigre chasse, accablé par la fatigue, sur les nerfs, mais aussi une représentation affectueusement moqueuse qui reconnaît qu'il s'agit d'un plouc. le lecteur y voit plus du respect que de la condescendance, car Eric Powell reconnaît la dureté de cette vie proche de la nature, reconnaît l'effort de l'individu.

Le lecteur vient également pour la vitalité et l'inventivité des créatures surnaturelles. Il est servi avec la malice méchante de Tailypo, avec la masse de la créature qui transporte ses 2 prisonniers sur son dos, avec la cruauté de Maggie la sorcière, avec la sauvagerie du loup géant, avec la veulerie de Judd Hogslopp et avec le décharnement des 3 sorcières finales. Powell n'a rien perdu de sa dextérité pour donner vie à ces créatures, à les rendre naturelles et évidentes dans le cours du récit, et à leur faire irradier leur méchanceté innée. Comme à son habitude il met en scène des affrontements aussi rapides que violents, où un coup s'avère décisif. Comme dans le premier tome, il en développe un plus que les autres, celui contre le loup géant, avec des cases plus grandes pour laisser s'exprimer l'ampleur de grands mouvements et la violence des chocs. le lecteur apprécie au premier degré la catharsis que représente ces affrontements physiques, où le bien peut ainsi triompher du mal grâce à un coup de couperet définitif et bien placé.

En termes d'intrigue, le lecteur n'a pas l'impression d'un schéma répétitif ou d'histoires trop réduites à leur plus simple expression. Dans la première, il apprécie le sadisme de Tailypo à l'encontre du trappeur, ainsi que la réflexion qui permet à Rondell de prendre le dessus. Dans la seconde, il se retrouve émotionnellement impliqué dans la naissance de la relation contre nature entre Rondell et Lucille, et dans la valeur sur laquelle elle repose. Dans la troisième, il se laisse complètement emporter par cette vision mystique, à la dimension spirituelle. Dans la dernière, il est un peu plus déstabilisé car finalement le personnage principal n'est pas Rondell, mais James Stoneturner. Il espère alors que ce personnage reviendra dans un prochain épisode. Dans tous les cas, l'auteur réussit à surprendre le lecteur, et à délivrer son quota de divertissement et de dépaysement.

Le lecteur part avec un a priori négatif contre les 2 histoires courtes car ce n'est pas pour elles qu'il a acheté ce tome. Il est déjà un peu rassuré quand il constate qu'elles ont été écrites par Eric Powell, ce qui assure qu'elle reste dans la tonalité des histoires des 4 épisodes, et qu'elles s'intègrent parfaitement dans la mythologie développée. Steve Mannion ne dessine pas comme Eric Powell, et il a choisi d'utiliser une seule couleur. Mais le lecteur apprécie sa verve visuelle et se dit que la narration visuelle reste dans la veine de celle de Powell, avec une approche plus détaillée, mais toute aussi facétieuse. Simone di Meo se montre plus appliqué dans le traçage des contours, et plus porté à l'exagération comique des formes. Cependant il conserve lui aussi la tonalité des aventures de Rondell, avec une narration plus appuyée sur la farce. Ces 2 récits ne sont pas indispensables, mais ils déparent pas dans le recueil.

Ce deuxième tome savoure aussi efficace et savoureux le premier, avec des histoires rondement menées, mélangeant une forme de drame et de conte surnaturel, dans lequel les créatures maléfiques reçoivent le sort qu'elles méritent.
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Ce tome fait suite à Hillbilly, tome 1 (épisodes 1 à 4) qu'il faut avoir lu avant pour comprendre qui sont les personnages. Il contient les épisodes 5 à 8, initialement parus en 2017, écrits, dessinés, encrés et mis en couleurs par Eric Powell. Les épisodes 2 et 4 bénéficient d'une histoire courte supplémentaire écrite par Powell, dessinée par Steve Mannion pour la première, et par Simone di Meo pour la seconde. Ces 4 épisodes constituent autant d'aventures indépendantes mettant en scène Rondell le bouseux, dans chaîne de montagnes des Appalaches, armé du couperet du diable.

Dans la première histoire, Rondell vagabonde dans la forêt et arrive à proximité d'une maison isolée devant laquelle se tient un homme armé d'un arc, au bord de l'épuisement, n'ayant pas fermé l'oeil depuis plusieurs nuits. Il perd littéralement conscience dans les bras de Rondell qui le ramène dans sa cabane. le trappeur explique qu'il est harcelé par une créature surnaturelle appelée Tailypo dont il a eu le malheur de couper la queue et de la manger. L'histoire complémentaire raconte la fois où Tailypo a essayé de duper Iron Child pour s'approprier sa hache. Dans la deuxième histoire, Rondell est prisonnier d'une créature surnaturelle, un gros monstre dont une partie du dos forme des cages avec des barreaux. Il partage cette situation d'infortune avec un autre homme dans une cage à côté. Maggie, la sorcière aux 12 orteils, s'est emparée de son couperet du diable. Sentant qu'ils vont bientôt être mis à mort, l'homme confesse une infidélité à sa femme dont le chagrin occasionné a entraîné le déclin de sa santé jusqu'à sa mort. Suite à cette confession, Rondell raconte qu'il n'a eu que 3 amours dans sa vie : sa mère, une femme à qui il n'a jamais pu avouer ses sentiments, et Lucille, une ourse qui parle. Il raconte comment il a rencontré Lucille, en poursuivant la sorcière Ezerat.

Dans la troisième histoire, Rondell progresse avec difficulté dans les montagnes Appalaches, sous la neige qui tombe dru. Alors qu'il a de plus en plus de mal à progresser dans la neige collante qui lui arrive jusqu'au genou et qu'elle alourdit son manteau, il arrive devant une petite cabane, avec un indien qui lui fait signe d'entrer. L'hôte lui offre un bol de soupe devant un feu vrombissant. Rondell s'endort aussitôt sa soupe finie et se met à rêver à un loup géant. Cet épisode est réalisé en 3D, nécessitant l'utilisation d'une paire de lunettes avec un verre rouge et un bleu (non fourni avec le comics) pour pleinement l'apprécier. Dans la quatrième histoire, au fil de ses vagabondages, Rondell arrive dans le village de James Stoneturner. Sa soeur lui apprend qu'il a été enlevé par des créatures surnaturelles, l'une d'elle se nommant Judd Hogslopp, une sorte de phacochère anthropomorphe. Par contre les ravisseurs ont laissé la pierre dans la chapelle. Rondell se met en quête de Judd Hogslopp, pendant que James Stoneturner répond aux questions que lui posent les 3 sorcières pour le compte desquelles il a été enlevé. L'histoire courte montre Rondell dans une auberge, alors que les individus présents le regardent d'un mauvais oeil. L'un d'entre eux finit par proposer de l'embaucher pour apporter des peaux de bête à un marchand dont la maison est en haut de la colline. Rondell accepte en sachant très bien qu'il s'agit d'une forme de piège.

En découvrant ce deuxième tome, le lecteur ne se pose de question. Il sait qu'il va retrouver Rondell, un individu aveugle de grande taille, armé d'un couperet réagissant aux créatures surnaturelles et maléfiques. Il sait qu'il va découvrir 4 histoires menées à leur terme en 1 épisode, dans lesquelles Rondell va appliquer sa justice définitive sur des monstres qui le méritent bien, dans des décors naturels boisés. Il est servi dès la page d'ouverture avec la haute carcasse de Rondell, avançant d'un pas sûr au milieu d'arbres aux formes torturées. le lecteur voit bien que la nature est mise en scène par Eric Powell pour la sublimer en un décor gothique, une forêt plus impressionniste que naturaliste, un milieu naturel propice à abriter des monstres pouvant disparaître et apparaître à leur gré dans ses sous-bois enténébré. Il note que les futs des arbres sont assez espacés, mais que la frondaison des arbres doit être d'une surface telle que les feuillages de touchent d'arbre en arbre dans les hautes cimes. La majeure partie du deuxième épisode se déroule dans des grottes de vaste taille. le lecteur peut apprécier le volume de chaque grotte, ainsi que la texture de la roche. La troisième aventure propose 4 pages de pénible progression dans la neige, avec une texture extraordinaire, et une luminosité crépusculaire verdâtre totalement envoutante. La dernière aventure est moins riche en décor, à part pour la caverne dans laquelle est détenu James Stoneturner. Si le lecteur dispose de lunettes 3D, il peut apprécier les éléments naturels du troisième épisode, sinon il regrette de ne pas en disposer.

Eric Powell répond donc aux attentes du lecteur en termes d'environnements naturels sublimés en décors aux formes épurés, propres à distiller une ambiance macabre. le lecteur retrouve avec grand plaisir la haute silhouette de Rondell, avec son grand manteau descendant jusqu'aux chevilles, ses bottes de cuir, son étrange chapeau melon, et sa longue tignasse. Il n'y a pas de doute qu'il s'agit bien d'un individu habitué à vivre dans la nature, n'ayant pas accès au luxe de l'eau courante et des installations sanitaires de la ville. C'est un individu fort physiquement, sans que le dessinateur ait besoin de montrer ses muscles, ténébreux, du fait du bandeau qu'il porte sur les yeux, avec une forme de résignation dans sa posture, comme s'il était accablé par la certitude de ne jamais trouver le repos. le lecteur apprécie également la forte présence visuelle des autres personnages. Comme à son habitude, Powell dose avec précision les ingrédients graphiques, réussissant à allier une forme de réalisme (la tenue du pauvre trappeur), avec une fibre tragique ou horrifique (la fatigue du trappeur, le rictus de la sorcière) et un zeste comique qui ne vient pas contredire la dimension tragique. En regardant le trappeur, le lecteur voit un individu pauvre, subsistant tant bien que mal grâce à une maigre chasse, accablé par la fatigue, sur les nerfs, mais aussi une représentation affectueusement moqueuse qui reconnaît qu'il s'agit d'un plouc. le lecteur y voit plus du respect que de la condescendance, car Eric Powell reconnaît la dureté de cette vie proche de la nature, reconnaît l'effort de l'individu.

Le lecteur vient également pour la vitalité et l'inventivité des créatures surnaturelles. Il est servi avec la malice méchante de Tailypo, avec la masse de la créature qui transporte ses 2 prisonniers sur son dos, avec la cruauté de Maggie la sorcière, avec la sauvagerie du loup géant, avec la veulerie de Judd Hogslopp et avec le décharnement des 3 sorcières finales. Powell n'a rien perdu de sa dextérité pour donner vie à ces créatures, à les rendre naturelles et évidentes dans le cours du récit, et à leur faire irradier leur méchanceté innée. Comme à son habitude il met en scène des affrontements aussi rapides que violents, où un coup s'avère décisif. Comme dans le premier tome, il en développe un plus que les autres, celui contre le loup géant, avec des cases plus grandes pour laisser s'exprimer l'ampleur de grands mouvements et la violence des chocs. le lecteur apprécie au premier degré la catharsis que représente ces affrontements physiques, où le bien peut ainsi triompher du mal grâce à un coup de couperet définitif et bien placé.

En termes d'intrigue, le lecteur n'a pas l'impression d'un schéma répétitif ou d'histoires trop réduites à leur plus simple expression. Dans la première, il apprécie le sadisme de Tailypo à l'encontre du trappeur, ainsi que la réflexion qui permet à Rondell de prendre le dessus. Dans la seconde, il se retrouve émotionnellement impliqué dans la naissance de la relation contre nature entre Rondell et Lucille, et dans la valeur sur laquelle elle repose. Dans la troisième, il se laisse complètement emporter par cette vision mystique, à la dimension spirituelle. Dans la dernière, il est un peu plus déstabilisé car finalement le personnage principal n'est pas Rondell, mais James Stoneturner. Il espère alors que ce personnage reviendra dans un prochain épisode. Dans tous les cas, l'auteur réussit à surprendre le lecteur, et à délivrer son quota de divertissement et de dépaysement.

Le lecteur part avec un a priori négatif contre les 2 histoires courtes car ce n'est pas pour elles qu'il a acheté ce tome. Il est déjà un peu rassuré quand il constate qu'elles ont été écrites par Eric Powell, ce qui assure qu'elle reste dans la tonalité des histoires des 4 épisodes, et qu'elles s'intègrent parfaitement dans la mythologie développée. Steve Mannion ne dessine pas comme Eric Powell, et il a choisi d'utiliser une seule couleur. Mais le lecteur apprécie sa verve visuelle et se dit que la narration visuelle reste dans la veine de celle de Powell, avec une approche plus détaillée, mais toute aussi facétieuse. Simone di Meo se montre plus appliqué dans le traçage des contours, et plus porté à l'exagération comique des formes. Cependant il conserve lui aussi la tonalité des aventures de Rondell, avec une narration plus appuyée sur la farce. Ces 2 récits ne sont pas indispensables, mais ils déparent pas dans le recueil.

Ce deuxième tome savoure aussi efficace et savoureux le premier, avec des histoires rondement menées, mélangeant une forme de drame et de conte surnaturel, dans lequel les créatures maléfiques reçoivent le sort qu'elles méritent.
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Suite des aventures de Rondel, le vagabond aux yeux noirs et à la hache mortelle qui erre dans les Appalaches à la recherche de quelques créatures monstrueuses à dégommer.

Eric Powell a gardé les mêmes ingrédients que dans le premier tome, certains traits style cartoon ajoutent toujours la touche d'humour décalée qui fait sourire. Mais je n'est pas été plus emballée que ça par ce tome. Rien de bien mémorable malheureusement !
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"Il y a de nombreuses histoires qui courent à propos de Rondel le Hillbilly errant. En voici une."

V'là la suite des aventures du Sieur Rondel, m'sieur.
Oh, faut pas chercher trop loin les raisons qui l'pousse à avancer. On voit bien qu'c'est pas un mauvais bougre, malgré ses yeux noirs, ça carrure de boeuf et son haut d'forme poivré d'terre. Faut dire qu'y passe son temps à affronter l'malin ou ses représentations, l'pôv.
'fin j'dis l'pôv... C'est que c'est surtout les ceusses qui lui veulent du mal qu'ont intérêt à compter leurs abattis quand qui prennent la fuite après s'êt fait dérouiller.
L'a pas la tolérance facile l'père Rondel, c'est même plutôt un gars comme qui dirait qui préfère trancher qu'causer.

Pour sûr, dans c'bouquin on r'marque aussi qu'il a du coeur tout d'même le gars. Pis ses potos sont renfloués pour qu'on leur donne plus d'image et plus d'corps. Et même que dans la dernière histoire...

Ah oui. L'chang'ment d'dessinateur.
Pour ma part, ça m'a pas perturbé. Après si t'es un peu tatillon, j'comprends qu'ça t'fasse grognasser, mais honnêtement, r'garde toi : t'en veux encore, hein !! Ca t'plaît !!

Ben t'as d'la chance dans ton malheur : l'tome 3 est déjà annoncé !
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critiques presse (1)
ActuaBD
23 juillet 2018
Coutumiers des légendes celtes, gréco-romaines et nordiques, les lecteurs de "Hillbilly" vont pouvoir découvrir avec ce nouvel héros des temps anciens - ou à venir - la mythologie du sud profond américain. De la magie noire, l'Enfer, et la noirceur sur Terre sont au rendez-vous.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L'homme est faible. Et quand il n'est pas faible, il est bête. Les meilleurs d'entre nous commettent de nombreux péchés dans nos courtes vies. Mais un mauvais homme n'a pas de remords. Il n'éprouve pas de gentillesse ou de sympathie. Il ne pense qu'à lui et ne reconnaît pas sa honte ni ses fautes.
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L'homme toujours à tuer. Pas pour manger. Juste pour inonder le monde de sang.
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Je suis habitué aux moqueries. C'est typique des gens imbus d'eux-mêmes. Ils ont peur de moi alors ils se redonnent du courage en me rabaissant.
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