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sur 1230 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a quelquefois des choses si belles qu'on ressent de la douleur à les admirer. A mes yeux, ce roman en fait partie.
Il y a parfois des instants de grâce qui s'éternisent, la beauté du monde alentour qui nous possède, et la vie qui peut s'arrêter. Aux yeux de Robin, c'est ce qui a le plus de prix. Parce que Robin a 9 ans, parce que Robin est autiste, parce que Robin est orphelin de mère.
Et tout le reste, le grouillement des gens, le bruit, la vacuité des actes quotidiens, tout cela fait obstacle à la vraie vie, au plaisir de contempler l'eau qui coule, les reflets du soleil, les étoiles là-haut.
Les étoiles, Théo les connaît bien. Et pour garder le contact avec son fils, autant que pour faire avancer ses recherches d'astrobiologie, il raconte la vie telle qu'elle doit être ailleurs; tous les soirs, les planètes viennent bercer l'enfant, un petit moment de communion paternelle qui ne comble pas le deuil, qui ne répare pas les colères et les drames du jour, mais un petit moment de grâce malgré tout. de sidération.
Le vacarme du monde, toutefois, ne se laisse pas oublier aussi facilement. le vacarme des forêts qu'on abat, des politiques insensées, des idées reçues ou des conventions sociales absurdes. Et un jour, Théo doit choisir: s'il ne se décide pas à faire "soigner" son fils, pour qu'il rentre dans le moule , pour qu'il cohabite avec les autres élèves dans la plus stricte normalité (comprenez = apathie) les services sociaux s'en occuperont.
La camisole chimique qu'on impose aux enfants autistes semble intolérable à ce père, perdu, éperdument triste. Aussi, afin d'échapper à cette menace, Théo se décide-t-il à retourner chez un ami de sa défunte femme, un neurologue qui expérimente depuis quelques années une méthode révolutionnaire consistant à tempérer ses propres émotions par celles des autres, préalablement enregistrées dans une machine . Une sorte de rééducation émotionnelle, qui va puiser ailleurs ce qui nous fait défaut: le "neurofeedback". D'ailleurs, avant de mourir, la maman de Robin avait procédé à des enregistrements pour tester le dispositif...

Je ne vous raconterai pas la suite, parce que ce serait injuste de vous priver d'une découverte aussi puissante, aussi bouleversante. Je dirai juste un mot concernant le personnage de l'enfant: entre autres beautés de cette histoire, j'ai apprécié l'attention de l'auteur pour les comportements autistiques et pour la PENSÉE autistique , ce qui est rarissime. Robin est un véritable personnage, pas un faire-valoir, pas juste un élément du récit. Richard Powers connaît bien ce dont il parle, et il en parle bien.
Merci à lui.
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Je ne pouvais pas manquer de retrouver Richard Powers, dont j'ai adoré le temps où nous chantions et L'arbre-monde. Tout m'encourageait à lire Sidérations, les bons avis, les thèmes de l'enfance « différente », de la sauvegarde de l'environnement, de l'astrobiologie… cela promettait un roman très riche, et c'est tout à fait ce qu'il est.
C'est une lecture dense et profonde du début jusqu'aux dernières pages, une lecture où l'immense intelligence de l'auteur ne laisse jamais le lecteur de côté, et qui pose merveilleusement le personnage de Robin, petit garçon à l'éco-anxiété exacerbée par la mort de sa mère. Theo, son père, va chercher par tous les moyens à apaiser le mal de vivre de son fils, jusqu'à une thérapie innovante, mais perturbante aussi… Un très beau roman !
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Théo et Aly, l'un astrobiologiste et l'autre active dans des ONG, ont fondé une famille et le petit Robin a vu le jour. Quelques années plus tard dans un contexte futuriste de méga urgence climatique, de démocraties en danger, Aly meurt. Théo est ravagé et Robin qui est un enfant atypique hypersensible au monde du vivant, souffre de crises.

Se mettant le plus possible à disposition de son fils qui est en quête de réponses scientifiques sur l'univers et la place de l'homme, Théo le déscolarise à cause de conflits scolaires. Ils affectionnent de parler de systèmes planétaires tous les deux et ce sont des moments privilégiés. L'enfant surdoué a des discours très fatalistes, réalistes qui désarçonnent son père.

Une solution survient pour soigner Robin, le neurofeed back. Grâce à une technologie innovante Robin va avoir accès aux émotions de sa mère. Rapidement, l'enfant évolue et se sent mieux. Il peut mieux se contrôler et être sociable, voire heureux.

Malheureusement, alors qu'il est médiatisé, un incident survient et les services sociaux interviennent. le labo qui développait le neurofedback est impacté. Tout bascule alors. C'est une descente aux enfers... La fin est éprouvante, terrible. Comme un goût de fin du monde.

Un roman de science-fiction très érudit, philosophique, poétique par moments. Il ne peut pas laisser insensible ! Il est aussi très actuel dans ses thématiques.


















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Sidérations. Sidérée et pas qu'un peu par cette lecture. Canon, des mises en scène aux messages passés.

Une magnifique histoire qui m'interroge tout du long. Qui ajoute même une sérieuse voix à ceux qui alertent sur les chaos climatiques. Et aussi à ceux qui défendent que nos différences sont nos forces. Et aussi à tous ceux qui se passionnent d'astronomie, d'astrobiologie, de neurologie, de psychologie. Et aussi et aussi!! Parce que le roman ne fait pas semblant de nous prendre au sérieux.

Un savant mélange de recherches et de pistes sur le monde émotionnel, sur le monde du vivant, sur l'inconnu d'ici et d'ailleurs.

Tout ça, a fait de ma lecture un moment très vertigineux. L'inclusion avec Des fleurs pour Algernon est extra.

Et si nous avions touché, devions toucher, du bout des doigts l'inaccessible du très grand et du très petit, le presque atteignable, le quasiment atteint, pourrions nous sauver le monde vivant? Considérations.
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Sidéré je le suis par la capacité toujours renouvelée qu'a Powers d'entrelacer dans ses romans aventure humaine , faits de société et science. Dans ce dernier opus , astro-biologie , informatique , neurobiologie , le délitement de l'Amérique « trumpisée », la perte de la bio-diversité se mêlent à la relation d'un père avec son fils « différent » , à ses efforts pour le protéger et l'aider , à leur communion commune avec le souvenir de la mère disparue. le tout tisse un récit d'une charge émotionnelle d'une rare intensité ( oui, la fin m'a amené au bord des larmes , je l'avoue) et source de réflexions multiples , fécondes et pas toujours très gaies sur notre monde . Un grand livre.
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Lisez-le !
Ce n'est pas un conseil, c'est une supplique.

Ce n'est pas parce que j'ai commencé ce roman la veille des 9 ans de mon fils que je l'ai tant aimé. Au-delà de cette anecdote, l'histoire commençant pour Théo et son fils et Robin ce même jour de leur trajet sur Terre que pour mon garçon et moi, je n'avais pas d'autre raison de m'identifier, ni à Théo, ni mon bonhomme à Robin. Et j'ai en plus retenu la leçon de Nabokov pour qui l'indentification au personnage ne garantit pas qu'on ait affaire à un grand roman.

Si une fois de plus Richard Powers m'a emporté c'est que Sidérations est en fait un émerveillement : tant de poésie et de tendresse, au service d'une si belle intelligence, d'un message juste, fort et urgent… C'est encore meilleur que L'arbre monde.

Sidérations est un classique-né, qui n'aura pas besoin d'attendre la sentence des années (qui pourraient bien nous manquer). C'est un hymne à l'humanité : celle qui saura comprendre l'importance de l'être sur l'avoir et sur le croire, celle qui saura retrouver sa place dans plutôt qu'au dessus du monde, celle qui croira en ses faiblesses et en sa fragilité, qui acceptera sa finitude et aura sa chance quand elle aura compris qu'elle n'est pas le sommet de l'évolution,.

Lisez-le, et le relisez.
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On ne sort jamais indemne d'un roman de Richard Powers. Au-delà de la lecture, il parvient à nous plonger dans une véritable expérience, peut-être parce que ses écrits sont construits en trois dimensions de façon à projeter son lecteur dans un autre espace. C'est encore plus évident ici puisqu'il parvient à nous faire prendre conscience de notre qualité d'infiniment petit à l'échelle de l'univers, malheureusement dotés d'une énorme capacité de nuisance. Comme dans L'Arbre-Monde, il est question de notre rapport au vivant. Mais cette fois, le choix de l'auteur de baser son intrigue sur la relation entre un père et son fils permet de resserrer toutes les interrogations autour d'une réalité palpable et d'une émotion évidente.

Le père c'est Théo Byrne, astrobiologiste animé par la quête des traces du vivant ailleurs que sur la Terre. Il élève seul son fils Robin depuis la mort d'Alyssa. Âgé de 8 ans, Robin est sujet à des troubles du comportement assez préoccupants, pouvant mener à des colères difficiles à maîtriser. Théo nourrit sa curiosité insatiable en lui racontant d'autres planètes et en encourageant son intérêt pour les animaux et la végétation qu'il prend plaisir à dessiner. Mais après un énième rappel à l'ordre de l'école et une injonction à le faire "prendre en charge", Théo choisit d'accepter de faire participer Robin à un traitement expérimental, exempt de toute chimie et basé sur le feedback neurologique permettant de "rééduquer" les perceptions et les émotions. Des recherches qui laissent espérer des applications prometteuses, d'autant que chez Robin, les résultats sont fulgurants. Mais...

Mais, Richard Powers n'a pas souhaité écrire un livre de science-fiction, juste utiliser la science, comme souvent pour mieux donner à voir la complexité de notre condition. Il met en scène un background politique qui aurait vu la victoire des tenants du statu quo, préférant jouer l'opposition entre communautés plutôt que l'harmonie entre humains qui pourrait être un premier pas vers une meilleure prise en compte de l'ensemble des êtres vivants. L'esprit d'Alyssa qui était juriste pour la défense de la cause animale est le troisième personnage de l'histoire, celui qui imprègne tout le livre et que l'on voudrait voir imprégner tous les autres esprits. Robin semble absorber toute la souffrance du vivant tandis que Théo demeure impuissant à le soulager, sidéré par le peu d'écho dans la population face aux menaces grandissantes, épidémies, émeutes, catastrophes climatiques.

Comme d'habitude, la matière de l'écrivain est très dense. Ici, neurologie et cosmologie viennent nourrir sa verve littéraire et éclairer les pas du lecteur. Sans oublier la littérature puisque les références sont nombreuses, à commencer par Des fleurs pour Algernon (et hop ! sur ma liste). Les descriptions des planètes racontées par Théo à Robin sont de toute beauté et l'interrogation autour de la finalité du vivant interpelle. Richard Powers emmène encore très loin, obsédé par le désir d'une prise de conscience massive qu'il appelle de ses voeux par la voix d'Aly qui "affirmait souvent (...) que si une masse critique de gens, si modeste soit-elle, retrouvait la conscience du lien qui nous unit, l'économie deviendrait écologie. On voudrait d'autres choses. On trouverait un sens à la vie dans le monde."

Aucune leçon chez Richard Powers mais une immense générosité à offrir des angles de vue, à inviter à se mettre à la place d'autres êtres vivants pour mieux les comprendre, à utiliser la littérature pour ce qu'elle est : un fabuleux outil projectif, mêlant sensations et réflexion. A chacun d'en faire ce qu'il souhaite.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Timidement je rajoute une "critique". Je préfère témoignage: tout est dit dans le kaléidoscope des "critiques".
Un livre, intéressant qui donne des visions plus concrètes des mondes inconnus autour de nous, plus exactement des hypothèses moins desséchantes que les flash d'information scientifique sans poésie.
Un livre qui décrit une relation père/fils en toute simplicité et là aussi, la ...spécificité dans certains cas pour cet enfant qui arrache notre sympathie par ses réactions, ses décisions, son engagement.
On ferme ce livre (avec son format particulier propre de l'éditeur) avec de l'émotion en prenant conscience de notre "vivant" et de sa complexité.
Des défis de la vie...
Et de la réflexion...: et si cette technique de neurofeedback existait, que se passerait-il? une usurpation d'identité dans certains cas? Et là le vertige...
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Attention !! Ce roman est une pépite. Je me range à l'avis unanime. J'ai adoré Sidérations de Richard Powers. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en commençant sinon à un roman écolo dont les évidences et les facilités possibles me faisaient un peu peur.

Mais ce roman réussit une parfaite alchimie pas évidente de prime abord. Richard Powers nous donne à lire un roman de l'intime, une relation entre un père et son fils « inadapté ». Axé autour de thèmes humanistes, Sidérations nous invite à reconsidérer notre place dans le monde mais c'est amené par les dialogues détournés et des situations originales. C'est en ça que ce roman est séduisant.

Les personnages sont touchants et Richard Powers a imaginé un certain protocole qui permet un dévoilement des sentiments. C'est subtil, sensible et élégant. Sidérations est aussi un roman plus vaste et ambitieux avec une histoire qui implique notre société. Tout est parfaitement dosé et équilibré, la naïveté du petit côtoie le bon sens écologique mais cela ne sonne pas comme un donneur de leçon ou un moralisateur. Et ça, c'est une bonne surprise venant d'au auteur américain.

Je ne connaissais pas Richard Powers avant Sidérations et pourtant, L'arbre monde, son précédent roman a eu pas mal de succès aussi. En attendant, n'hésitez pas à vous lancer dans la lecture de Sidérations, vous ne pourrez pas rester insensible à ce petit Robin, j'en suis certain.
Lien : http://livrepoche.fr/siderat..
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Sidérations de Richard Powers est une belle lecture, un beau moment comme une pause pour saisir la vraie valeur de notre existence. Depuis deux ans Théo élève seul son fils Robbie autisme asperger âgé de neuf ans. Théo son père qui est astrobiologiste raconte à son fils pour le calmer les dernières exoplanètes découvertes, ensemble père et fils parcoure ces nouveaux mondes et imagine les formes de vie qui s'y trouvent. Pour apaiser son fils, il autorise un essai scientifique nommé neurofeedback censé lui permettre de mieux appréhender ses émotions. Après quelque séance Robbie vois notre monde comme il est, à l'agonie. Pleurant le sort des animaux, des fleuves, des océans et de l'inaction des élites. Passant du paradoxe de Fermi au Grand Filtre, Robbie compte sur les chances de réussite ailleurs que sur Terre. Nous les humains, on est juste une expérience, pas vrai ? Et tu dis toujours qu'une expérience au résultat négatif n'est pas pour autant une expérience ratée. L'auteur ne fait pas de cachette sur son inspiration Une souris pour Algermon. Un roman qui nous raconte ce que nous aurions dû être, un roman qui nous raconte que la vie qui s'éteint ici peut renaitre ailleurs avec les mêmes chances de succès ou d'échec. J'ai aimé ce texte d'une rare beauté et stimulant pour l'esprit avec un questionnement primordial "Sommes-nous seuls".
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