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sur 222 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
André Plomeur, doué pour faire "chanter le bifteck" puis la chair des femmes, vu sa grande habilité manuelle, se taille une sacrée réputation dans la bavette et plus si affinités. Ce boucher, né dans la boucherie familiale, dont le premier mot "gravé dans les annales" fut Bifteck (d'où le titre), pas très beau mais "précoce en amour" voit fleurir, "sept immaculées conceptions" sur le seuil de sa boutique quimpéroise, au lendemain de 14-18 car les femmes, jadis esseulées, se doivent à leur devoir conjugal et, intouchables, à leur moralité.
Le lecteur comprend aisément le côté burlesque de ce conte qui prend des allures d'aventures picaresques lorsque ce père de famille nombreuse s'embarque sur le "Gretchen" (du nom de sa fille "végétarienne qu'il aime malgré ses différences) avec ses sept petites têtes brunes ou blondes (pour fuir un préfet irascible suite à une dénonciation anonyme) puis des allures fantastiques, lorsque accostant sur une île,après avoir bravé mille épreuves (dont "l'Ankou", l'ouragan et le naufrage) avec sa marmaille devenue grande, il fait l'amour avec la Terre-Mère.
Outre l'humour déployé (ex:apprentissage de l'alphabet: A comme abats,B comme bifteck,C comme côtelettes...) ou du plus noir (style:on lui donne un "os moelleux à ronger dans son lit") c'est surtout la tendresse quasi maternelle de ce père qui est touchante.
Beaucoup de fantaisie et de poésie dans ce Bifteck là dont la viande du début se transforme en amour (ex: ses enfants font des pétales de leurs corps pour se refermer autour de lui comme une fleur) jusqu'au "hamburger" de la fin.Amérique oblige! Une certaine philosophie de la vie et du bonheur où cet homme là trouve le sien dans l'amour distribué et sa communion avec la nature souveraine.
Rien à voir avec le boucher rouge sang de Comme une bête de Joy Sorman mais un gentil Robinson Crusoë débrouillard, un papa poule aimant qui pousse ses enfants à prendre leur envol et un gai luron sensuel dont "l'archet" fait trembler les "Stradivarius".
Vite lu et très gai Bifteck, tendre à souhait, se déguste sans modération!
Martin Provost, cinéaste et écrivain a, entre autres, adapté Séraphine au cinéma.
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Quel curieux livre, structuré comme un conte pour enfants (la fratrie de 7 dont un se distingue des autres, le voyage initiatique, les énumérations, et la résolution...ici pour le moins inattendue!) prenant ses racines dans cette terre de légende qu'est le far west armoricain et dont le thème central est....la viande. Sortant d'un roman végétarien( «La forêt des 29») le changement de décor a été brutal!

Donc dans notre Quimper à l'époque de la première boucherie mondiale, c'est justement une boucherie (locale) qui voit naitre le héros du récit. Un viandard assumé qui vit pour, dans, avec les morceaux nobles aussi bien que les abats, qui apprend à lire sur les étiquettes et panneaux du magasin, à compter avec la recette. Son passage à l'adolescence en fait un serial-séducteur qui choisit ses victimes en leur tendant une tranche d'un morceau pour connaisseur : l'araignée. C'est ainsi que de conquête en conquête, la fin de la guerre et donc le retour des maris qui ont survécu André se retrouve entouré de sept marmots. Les velléités de vengeance d'un époux cornu ne lui laissent pas le choix : c'est la fuite à bord d'un rafiot, pour des terres lointaines. Les enfants grandissent au cours de ce long voyage. Et puis une terre promise, mère accueillante et femme offerte sera la fin du périple. Quant aux enfants il ne faudra pas moins qu'une faille océanique pour les propulser aux quatre coins du monde, élaborant chacun de leur côté un élément d'une extraordinaire invention dont je tairai bien entendu la nature....
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Un roman court et rapide à lire, mais surtout un roman truculent et succulent qui sent bon la Bretagne.
Un roman en forme de conte initiatique rempli d'amour d'un père pour ses enfants. André va vouloir sauver ses sept enfants d'un danger qui rôde sous la forme d'un mari fort mécontent de découvrir la tromperie de sa femme à son retour de la guerre. Pour sauver sa marmaille, toute la famille va prendre le large à bord d'un bateau de fortune pour tenter de rallier l'Amérique.
Le voyage va s'avérer plus compliqué que prévu, mais la traversée va être aussi la découverte d'un esprit de famille, la complicité entre les enfants qui apprennent à grandir en s'observant les uns les autres.
Et le moment venu, les cinq garçons, Tanguy, Yannick, Cédric, Pierric, Gunénolé et les deux filles, Maryvonne et Gretchen veilleront sur leur père en décidant de donner des noms aux étoiles qui leur permettront de toujours se retrouver si leurs chemins de vie les séparaient.

La dernière partie lance un clin d'oeil, probablement pas innocent, à une industrie qui a fait la fortune de deux frères aux Etats Unis depuis les années 30.

Une petite pépite avec une histoire toute en décalage, de l'humour, de la poésie..... même les végétariens y goûteront avec plaisir.
Lien : http://silvi.over-blog.com/a..
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Martin Provost conte ici un rêve qu'il a écrit sitôt réveillé. Ce genre de rêve que l'on fait pendant que la digestion d'un repas pantagruélique travaille les entrailles faisant peiner le corps alors que l'esprit échafaude des plans d'évasion afin d'échapper au supplice. « Bifteck » est une parenthèse enchantée avec un début et une fin ancrée dans la réalité mais dont le cheminement se perd dans les méandres de l'imaginaire, du phantasme, du désir, de l'épicurisme et de l'amour. Un peu de tout, pêle-mêle, une pincée de sel pour rire, d'aromates pour la curiosité, d'épices pour l'exotisme : le tour est joué pour surprendre le lecteur. L'écriture est généreuse, ronde et féconde. Pour les lecteurs qui aiment la vie et les contes de grands !
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Dans la famille Plomeur, on est boucher de père en fils. Et le jeune André ne faillit pas à la tradition : il apprend à lire, écrire et compter au milieu de la boutique familiale, en situation réelle. Ainsi, son alphabet ressemble à ceci : A comme abats, B comme bifteck, C comme côtelette, … Très tôt, le jeune homme découvre, en charmante compagnie, son don pour l'amour : sorti de son comptoir, le jeune boucher sait également faire chanter la chair. Un atout de taille à une époque où les hommes sont mobilisés au front. Devant la boucherie, on fait file pour les charmes d'André…


Lien : http://nahe-lit.blogspot.com..
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Il était une fois un jeune boucher très doué pour découper la chair des animaux et "faire chanter" celle des femmes. Il ne se maria pas, mais eu quand même beaucoup d'enfants...
Un conte pour adultes truculent et réjouissant qui emprunte au Petit poucet, à Blanche-Neige, au Valeureux petit tailleur et m'a fait penser au Vendredi de Tournier. Dans la première partie, sourires garantis à chaque page si, comme le dit Mr, vous adhérez au genre dès le début. Ensuite, charme et poésie, puis fantastique. La fin m'a déçue, mais bon, je ne regrette rien.
Un court récit à lire d'une traite pour se mettre de bonne humeur. Mon billet est un peu succinct, mais tout est dit si vous voulez garder des surprises.
PS : ne vous laissez pas rebuter par la couverture, elle ne reflète en rien le ton du récit, je trouve...
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Ce petit roman inspire bon nombre de jeux de mots. La chroniqueuse de Marianne s'y est laissé prendre. Elle décrit Bifteck comme « une belle fable sur la paternité qui s'autorise des embardées saignantes » . Moi, je vais m'abstenir, je sais pas faire…

Il n'empêche qu'avec un roman pareil, Martin Provost s'est assuré une longue et fameuse postérité dans la littérature. Je ne sais pas vous, mais moi, je suis toute contente qu'il ne se soit pas contenté de son succès au cinéma. Y a pas à dire, Monsieur est un artiste !

Bifteck, c'est l'histoire d'un charcutier précoce, aussi doué pour faire hurler les bêtes que les femmes. Les femmes : mariées et de bonne situation of course ! Evidement, la contraception, connaît pas ! du coup, il se retrouve avec sept gosses à nourrir. le jour où monsieur le sous-préfet découvre que sa dulcinée a compté fleurette pendant que lui faisait la guéguerre, la situation du pauvre André et de ses rejetons devient… compromise.
Ni une ni deux, il fait leurs valises et toute la troupe part à l'aventure.

Si au début, le comportement d'André est douteux – hum, son instinct paternel piègera n'importe qui !

J'ai eu un peu peur sur la fin. Dans les derniers chapitres, l'auteur entre complètement dans son délire et nous perd en cours… Mais la dernière phrase de l'épilogue est l'une des meilleures chutes que j'ai lues ! J'étais morte de rire par ce que je ne m'y attendais pas du tout. C'est une trouvaille qui ne pouvait pas mieux clôturer ce petit roman.

> Ce roman est rafraichissant au possible. Je vous conseille vraiment sa lecture, très rapide et détente. Ce petit livre m'a, en tout cas, convaincue de renouveler l'expérience avec Martin Provost !
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Le jeune André a hérité de sa famille, dans laquelle on est boucher de père en fils, le don de faire « chanter la chair ». Et si ce don vaut pour la viande, c'est sans conteste avec le corps des femmes qu'André a le plus de talent ! Ainsi, alors que la guerre fait rage et que les hommes sont partis sur le front, c'est à la boucherie Plomeur que les femmes délaissées trouvent leur réconfort. Les affaires marchent, jusqu'au jour où les soldats rentrent de la guerre et qu'André découvre sur son palier un petit couffin, bientôt suivi par six autres… Très vite, le jeune homme se retrouve bien malgré lui père de cinq petits garçons et de deux fillettes. Loin de rejeter sa responsabilité, il se découvre au contraire un fort instinct paternel et décide d'élever seul les joyeux bambins. Fuyant un mari jaloux, le voilà embarqué avec sa petite famille en direction des Amériques. Un périple semé d'embûches mais riche en apprentissages…
« Bifteck » est une très jolie fable, pleine de charme et d'humour. La part de merveilleux, qui fait chanter les mots autant qu'elle fait danser les corps, offre une belle réflexion sur la paternité, vue dans son ensemble et de manière accélérée. Les éléments du conte sont omniprésents avec ces sept enfants aux capacités extraordinaires, orphelins de mère, mais promis à un destin insolite. L'écriture de Martin Provost est, quant à elle, rayonnante, musicale et entraînante. Elle nous embarque avec elle dans cet étonnant voyage, prétexte à une quête de soi et à un avenir meilleur. Par ailleurs, et pour les plus curieux, vous apprendrez avec « Bifteck » comment est né le hamburger… Quoi qu'il en soit, ce roman reste une très bonne découverte !
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« Bifteck » est un court récit écrit dans un style simple et agréable.

On croit d'abord lire un roman sur la vie quotidienne pendant la première guerre mondiale, mais très vite le récit se mue en roman d'aventures, en hymne à l'amour paternel et en fable moderne des origines. Ainsi l'oeuvre se drape-t-elle au fil des pages d'une fantaisie de plus en plus affirmée, à l'humour savamment dosé, et trouve son apogée dans un final totalement époustouflant…

Un récit décidément très étonnant !
Lien : http://www.facebook.com/Pere..
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Un boucher dont le commerce prospère grâce à ses multiples conquêtes féminines...
Les premières pages de ce livre m'ont rapidement accroché, grâce à l'humour qui s'en dégage et à son ton inhabituel. L'histoire racontée prend ensuite la tournure d'une fable, d'un conte. J'aurais préféré qu'elle reste dans un registre moins loufoque, avec une chronologie cohérente et des événements plus réalistes, ce qui aurait été possible sans bouleverser son fil conducteur.
La quatrième de couverture fait un rapprochement avec Rabelais, j'ai pour ma part aussi pensé à Jean Teulé (sans ses côtés provocateur et crû) et au roman le vieil homme et la mer (sans son sérieux).
En résumé, un bon moment de divertissement pour moi, en raison de l'originalité du livre. le lecteur sait très vite s'il a envie ou non de poursuivre, le ton est rapidement donné.

Lien : http://canelkili.canalblog.c..
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