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EAN : 9782369143574
90 pages
Libretto (02/03/2017)
2.83/5   222 notes
Résumé :
Martin Provost
Bifteck


Chez Plomeur, à Quimper, on est boucher de père en fils. Alors que la Grande Guerre fait rage, le jeune André se découvre un don pour faire « chanter la chair » - et pas n'importe laquelle : celle des femmes, dont la file s'allonge devant la boucherie... Leurs hommes partis au front, celles-ci comptent sur lui pour goûter au plaisir suprême. Hélas, le conflit s’achève et les maris reviennent. Un matin, le boucher ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (89) Voir plus Ajouter une critique
2,83

sur 222 notes
Cet ouvrage est un Ovni, un morceau de météorite venu d'on ne sait où, si ce n'est de l'imagination fertile d'un homme tendre et affectueux.
Cette fable est à la fois une ode à l'amour charnel et à l'amour paternel. La paternité multiple assumée par le héros est tellement invraissemblable que nous avons l'impression de passer du romanesque au fantastique puis à la science fiction...
Ce père se révèle à lui-même à un âge très précoce presqu'à la sortie de l'adolescence, mais devenu brutalement orphelin il prend sa paternité à bras le corps.
Il embarque toute sa progéniture à bord d'un navire avec pour destination le Nouveau Monde. le voyage durera plus longtemps que prévu,véritable épopée proche de l'Odyssée mais au bout du voyage, il sera surpris de découvrir que ses enfants sont désormais adultes.
Qu'est-ce donc qu'être parent sinon être une protection puis un tremplin pour passer le témoin à des êtres qui deviendront autonomes et qui pourront se passer de nous?
Le tout est emballé avec un bel humour qui ne gâte rien, on dit bien qu'un bel éclat de rire vaut un bifteck n'est-ce pas?
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André Plomeur, doué pour faire "chanter le bifteck" puis la chair des femmes, vu sa grande habilité manuelle, se taille une sacrée réputation dans la bavette et plus si affinités. Ce boucher, né dans la boucherie familiale, dont le premier mot "gravé dans les annales" fut Bifteck (d'où le titre), pas très beau mais "précoce en amour" voit fleurir, "sept immaculées conceptions" sur le seuil de sa boutique quimpéroise, au lendemain de 14-18 car les femmes, jadis esseulées, se doivent à leur devoir conjugal et, intouchables, à leur moralité.
Le lecteur comprend aisément le côté burlesque de ce conte qui prend des allures d'aventures picaresques lorsque ce père de famille nombreuse s'embarque sur le "Gretchen" (du nom de sa fille "végétarienne qu'il aime malgré ses différences) avec ses sept petites têtes brunes ou blondes (pour fuir un préfet irascible suite à une dénonciation anonyme) puis des allures fantastiques, lorsque accostant sur une île,après avoir bravé mille épreuves (dont "l'Ankou", l'ouragan et le naufrage) avec sa marmaille devenue grande, il fait l'amour avec la Terre-Mère.
Outre l'humour déployé (ex:apprentissage de l'alphabet: A comme abats,B comme bifteck,C comme côtelettes...) ou du plus noir (style:on lui donne un "os moelleux à ronger dans son lit") c'est surtout la tendresse quasi maternelle de ce père qui est touchante.
Beaucoup de fantaisie et de poésie dans ce Bifteck là dont la viande du début se transforme en amour (ex: ses enfants font des pétales de leurs corps pour se refermer autour de lui comme une fleur) jusqu'au "hamburger" de la fin.Amérique oblige! Une certaine philosophie de la vie et du bonheur où cet homme là trouve le sien dans l'amour distribué et sa communion avec la nature souveraine.
Rien à voir avec le boucher rouge sang de Comme une bête de Joy Sorman mais un gentil Robinson Crusoë débrouillard, un papa poule aimant qui pousse ses enfants à prendre leur envol et un gai luron sensuel dont "l'archet" fait trembler les "Stradivarius".
Vite lu et très gai Bifteck, tendre à souhait, se déguste sans modération!
Martin Provost, cinéaste et écrivain a, entre autres, adapté Séraphine au cinéma.
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Attirée par le titre j'ai été bien déçue.
Après une mise en bouche intéressante (une allure de conte) le plat de résistance (un copieux mélange des genres) s'est révélé pour moi indigeste et le dessert, une conclusion cousue de fil rouge.
Cette fameuse réflexion sur la paternité, j'ai préféré la retrouver dans d'autres romans.
Bref c'est un livre qui ne m'a pas du tout nourri et dont je n'ai même pas trouvé de beauté à l'écriture.
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André est un boucher précoce et très doué.
Durant la première guerre mondiale, tous les hommes de Quimper comme les autres, sont partis à la guerre. André s'occupe aussi bien dans sa boucherie, à servir les femmes restées seules, qu'à leur donner rendez-vous pour leur faire oublier l'absence de leurs maris .
Aussi, un jour, retrouve-t-il devant sa porte un panier avec un bébé, puis un second....
Très joli conte écrit par l'écrivain et cinéaste Martin Provost réalisateur du film Séraphine.
Un livre à déguster rapidement ( 120 pages) pour se détendre.
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André Plomeur est le fils des Plomeur, une famille de boucher-charcutier de Quimper (Bretagne) depuis plusieurs générations. Ses premiers mots sont onglet, bavette, et bifteck, lorsque d'autres de son âge se limite à l'éternel "papa" ou "maman". Lorsqu'il arrive à l'âge de la puberté, il se découvre un talent qui peut paraître étonnant chez un boucher : il est véritablement ce que l'on pourrait qualifier en langage familier de "bon coup". Et voilà que la file d'attente chez Plomeur se met à enfler, car la chanceuse qui repart avec l'"araignée", la meilleure partie de viande de l'animal, a gagné un rendez-vous secret avec le fils, derrière l'église (si je me souviens bien), histoire de gagner le 7e ciel.

Je n'en dirai pas plus. La première moitié de l'ouvrage est fort sympathique et touchante. La fin dérive et le lecteur se perd un peu pour finalement se retrouver sur les dernières pages à deviner le pourquoi du comment qui termine ce texte de façon alambiquée et presque maladroite je trouve. On ne comprend pas vraiment le rapport avec l'histoire, et cette fin paraît quelque peu artificielle.
Je ne garderai donc que le meilleur, à savoir une histoire attendrissante sur la fibre paternelle. Pour ce qui est du reste, une petite déception.
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critiques presse (1)
Telerama
18 janvier 2012
Avec Martin Provost, le ton est plus badin. Mais derrière cette version stakhanoviste de l'art d'être père, se cache une autre aventure fantaisiste qui transforme le roman en fable singulière.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
André Plomeur est né à Quimper, par un beau jour d'avril.Sa mère finissait de larder un rôti de boeuf quand elle se sentit embrochée comme un poulet prêt à cuire.La cliente qui attendait,la voyant étouffer, crut que c'etait le coeur qui lâchait.Mais non .Ça se passait plus bas. Lorsque les eaux se mirent à ruisseler sur la sciure ,on envoya chercher le futur papa aux abattoirs .Il fallait le prévenir dare-dare que l'enfant de l'amour arrivait.
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Son premier mot ne fut évidemment pas de ceux auxquels on s'attend d'habitude, ces chers "papa", "maman" lâchés comme la preuve absolue d'une prédisposition du coeur à nommer l'un et l'autre, pas du tout. Après les gargouillis et onomatopées d'usage, le jour où Fernande décida de sevrer à jamais son loupiot en sanglant fermement ses tétons, ce dernier lâcha ce seul mot, qui resta pour toujours gravé dans les annales :
- Bifteck !
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André Plomeur est né à Quimper, par un beau jour d’avril. Sa mère finissait de larder un rôti de bœuf quand elle se sentit embrochée comme un poulet prêt à cuir. La cliente qui attendait, la voyant étouffer, crut que c’était le cœur qui lâchait. Mais non. Ça se passait plus bas. Lorsque les eaux se mirent à ruisseler sur la sciure, on envoyer chercher le futur papa aux abattoirs. Il fallait le prévenir dare-dare que l’enfant de l’amour arrivait.
Élevé au lait entier, le jeune André évolua rapidement dans la tradition ancestrale en travaillant au magasin dès l’âge de cinq ans. A sept, il savait déjà tenir la caisse, à huit, égorger son premier mouton, à dix, vous désosser une épaule en deux temps trois mouvements et l’entrelarder sous votre nez, façon bouchère. Fallait voir comment il aimait la bidoche. Si les pianistes naissent tous avec un don, André semblait venu sur terre avec celui qui fait chanter le bifteck.
Toutes ses années scolaires, il les passa à la boucherie, l’enseigne arborant les lettres du nom familial peintes en rouge sang sur un fond rose fuchsia. Loïc, son père, Fernande, sa mère (descendante directe d’une lignée de charcutiers originaire de l’île de Molène, créateurs de la saucisse du même nom), décidèrent, à l’arrivée du rejeton, de ne rien changer aux principes d’une éducation transmise par les générations précédentes, qui avait déjà fait ses preuves. Loïc apprit donc lui-même au marmot l’art des voyelles et des consonnes. Chaque fois qu’il débitait les quartiers de bidoche au hachoir, il lui faisait répéter à voix haute les noms inscrits sur les panneaux cloués aux murs de la boucherie où les bœufs, les moutons, les cochons et les chevaux, soigneusement dessinés à la plume, apparaissaient découpés en morceaux. A comme abats, B comme bifteck, C comme côtelette, D comme dindon (chez Plomeur, on faisait aussi la volaille), E comme épaule, F comme filet mignon, G comme gigot, H comme hure, I comme indigestion…
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Quand il se sentit plein de cette vision qui donnait tout son sens à son existence, André se coucha parmi ses petits, attirant à lui les sept corps endormis qui se refermèrent sur son corps comme les pétales d'une même fleur.
Il s'endormit vite, noyé par la tendresse.
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Elle leva son délicat visage vers le premier étage et André vit alors, dans jeux égarés, gorgés d’un trop-plein d’amour maternel, cette même douleur qu’il avait devinée chez les vaches à qui l’on vient de prendre un veau pour le mener à l’abattoir, et qui meuglent à la mort plusieurs semaines.
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Videos de Martin Provost (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Martin Provost
Septembre 1967. Paulette van der Beck, directrice de l'École ménagère de Boersch, en Alsace, accueille ses nouvelles recrues : des jeunes filles qui vont apprendre les bonnes manières pour devenir les meilleures des épouses : discrètes, soumises, dévouées à la carrière et au confort de leur mari. Mais le vent de la contestation de Mai 68 va bientôt souffler dans les murs de la vénérable institution patriarcale…
Comme Séraphine ou Violette, le nouveau film de Martin Provost est une affaire de femmes. Mais dans un registre plus léger, et plus enjoué : La Bonne Épouse est une comédie, un feel good movie plein de couleurs et de fantaisie où Juliette Binoche, Yolande Moreau et Noémie Lvosky semblent s'être beaucoup amusées à incarner respectivement une grande bourgeoise en voie d'émancipation, une prof de cuisine et une religieuse qui mène ses troupes à la baguette.
La Bonne Epouse, présenté en avant-premières lors du Festival cinéma Télérama 2020, du 15 au 21 janvier, sortira en salles le 11 mars.
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