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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
D'habitude, je lis assez peu de romans graphiques, de BD. Mais le titre m'a interpellée, car j'ai lu il y a peu "Le fil des souvenirs" de Victoria Hislop, et après un 2e voyage en Grèce, je lis entre autres ces temps-ci, des livres sur la Grèce et l'histoire grecque. Je ne connais pas tellement cette musique, le rebetiko, mais ce qui en était dit dans "Le fil des souvenirs" m'avait déjà intéressée. J'ai été conquise par ce roman graphique sur un sujet décalé, mais traité avec une grande finesse graphique, et une belle sensibilité.
Un seul regret, que le livre ne soit pas accompagné d'un CD pour écouter en même temps la musique et être encore plus dans l'ambiance.
A découvrir !
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Rebetiko, c'est la musique inventée par les grecs orthodoxes vivant en Turquie et obligés de revenir en Grèce suite à une défaite militaire en 1922. Ces exilés de retour après des générations turques vivent dans des bidonvilles, deviennent pour beaucoup des caïds et des truands, certains font de la prison, mais cette musique aux airs orientales leur permet de garder le cap et de survivre. Jusqu'à l'avènement du dictateur fasciste Metaxas en 1936 et qui décidera que ces musiciens ne sont que de la vermine et qu'il faut les emprisonner, les tuer, les empêcher d'exprimer leur art.

Les dessins sont très beaux, colorés et retranscrivent à merveille l'ensoleillement grec. On entendrait presque les cigales, notamment les scènes devant les bars. Mais souvent vient la nuit et avec elle les descentes policières et là surgissent les couleurs sombres et froides. J'ai regretté toutefois la difficulté à différencier les personnages, puis je me suis laissée porter et tanpis pour l'individualité des personnages.

Une BD qui donne envie de découvrir cette musique entre Orient et Occident.
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Les Rébètes firent parler d'eux dans les années 20 et 30 en Grèce. Marginaux venus de Turquie ou des Îles Grecques, ils étaient des musiciens libertaires, épicuriens, amateur d'alcool et de haschich, de nuits enfumées à jouer et rejouer des morceaux de rébétiko. Mais aussi à échapper à leurs ennemis, trafiquants de drogue créancier ou policiers chargés d'appliquer l'interdiction de leur musique.
Rébétiko est un album qui rend hommage à un courant musical peu connu en Europe mais dont les figures populaires ne manquèrent pas de provoquer des scandales en diffusant leur musique déviante. Ils étaient des poètes, des âmes sombres. Et le rébétiko sonne comme un fado oriental.
A voir l'album de prime abord, les traits sombres et les cases aux figures un peu statiques m'ont laissée sceptique. Et puis très vite, les pages tournées ont révélé une histoire inconnue de moi, une ambiance particulière et m'ont appris l'existence de ce mouvement à travers des personnages forts, tragiques, malmenés, ennivrés. Beaucoup d'hommes, et cette femme à demi énigmatique, personnage secondaire mais grand symbole de liberté.
Un remarquable travail de documentation que l'on devine en lisant ce que l'on prendrait pour une pure fiction méditerrannéenne.

Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Sous une dictature des années 30, cinq ou six misiciens et musicienne, se retrouvent dans des bars improbables pour jouer cette musique de derviches.
Ils vivent...de quoi ?...on ne le sait pas trop. Ils "carburent" principalement au haschich, à l'alcool mais surtout au plaisir de jouer ensemble. Leur vie commence à la lumière des troquets qui les accueille pour se terminer sur une terrasse ensoleillée. Des rues du Pirée où ils se croisent, se cherchent à un sirtaki solitaire avec les cariatides du Parténon on les suit, jusque sous la nuit étoilée d'une fuite en barque. Que les pandores de la dictature les poursuivent, ils n'en ont cure ! Leur amitié est tissée de notes et du plaisir d'être écouté, de se noyer avec leurs auditeurs dans ces chants qui racontent leur vie commune. Des losers aux doigts d'or .

Grande qualité du graphisme tant pour restituer cette Grèce inondée de soleil et l'ombre des tonnelles et celle des bouis-bouis. J'ai surtout apprècié la personnification non seulement par les traits des visages mais aussi par le mouvement des corps, et cette adresse pour nous faire entendre cette musique.

Et puis, cette Grèce là est, elle aussi, éternelle. Et cette musique fait aussi partie de leur merveilleux patrimoine, plus difficile à mercantiliser !

Rébétiko ? Je n'en avais jamais entendu ...Merci M. Prudhomme, maintenant, grâce à vous je vais l'écouter !
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1936, Athènes, au mois d'octobre. Markos doit sortir de prison aujourd'hui et ses amis viennent l'attendre devant la porte. Batis, Stavros et Artémis, tous musiciens, s'assoient près de la prison et commencent à jouer du bouzouki (leurs précieux instruments de musique). Mais les choses ont changé depuis que le dictateur nationaliste Métaxas a pris le pouvoir et qu'il a décidé que les "marginaux chantant devaient être matés". Il veut "laver la Grèce de l'influence turque", et les rébètes serviront d'exemples puisque leur musique est née d'un mélange entre les musiciens savants de Turquie et ceux du Pirée.
Mais Markos et ses amis s'en moquent, tout ce qu'ils veulent c'est jouer leur musique, chanter et voir danser leur amis au rythme de leurs voix. Ils n'hésitent pas à provoquer les autorités, à se battre pour préserver leur raison de vivre. Un soir, alors qu'ils jouent au fond d'un bar, bravant les interdits, un Américain leur propose d'enregistrer un disque car aux Etats-Unis, le rébétiko fait fureur. Markos refuse tout net, il ne vendra pas sa voix "on n'est pas des enfants de choeur, c'est comme ça". Tous ne sont pas de cet avis, et si l'enregistrement proposé était la solution pour sortir de leur misère quotidienne?

Le Rébétiko est une musique qui est née en Grèce, dans des quartiers plutôt mal famés, grâce aux mains des fumeurs de haschich dans les années 1920. Connu aussi sous le nom de blues grec, le rébétiko est la raison de vivre du groupe de musiciens que l'on découvre dans cette bande-dessinée. J'ai non seulement découvert cette musique et ses origines à travers cette histoire mais également un album de grande qualité. Les dessins, les jeux d'ombres et de lumières, les paroles qui dansent sur les pages, les traits nets, les visages aux yeux rouges des fumeurs, la rage, la douleur et la transe des danseurs et des musiciens.. C'est une totale immersion dans les bas-fonds d'Athènes que nous offre David Prudhomme en nous présentant le quotidien de ces hommes, fait de courses poursuites, de soirées en musique arrosées et enfumées, de jolies femmes et surtout d'amitié.
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Dans ce magnifique album, David Prudhomme rend hommage aux rébètes, « déracinés de Turquie et des îles grecques survivant dans les bidonvilles aux portes des grande ville. » Ces hommes déclassés se réunissent pour chanter leur mal-être, le Rébétiko, appelé aussi quelquefois « le blues grec ». David Prudhomme erre aux côtés de ces hommes désoeuvrés, souvent anesthésiés par le haschich qu'ils fument, et nous convie à leur rencontre dans une atmosphère nostalgique et comme suspendue. La violence est tapie dans l'ombre, à chaque instant une esclandre peut éclater, des policiers chargés peuvent surgir pour les arrêter et casser leurs instruments de musique, les bouzoukis, parce qu'ils sont devenus les bêtes noires du gouvernement en place :

« Tu sais qui est le général Métaxas ? Il a décrété la loi martiale à la suite des grandes grèves communistes du 4 août. Il a pris le pouvoir, fait de ce pays une dictature. C'est un fasciste, tu sais, un de ces hommes qui apprécient ce qui est en train de faire Hitler en Allemagne, Mussolini en Italie, Franco en Espagne… Métaxas condamne un amollissement moral de notre société, supposée décadente… Sa propagande déisgne les coupables de cette prétendue immoralité… et l'impute à cette part d'Orient qui habite en nous. Il dit qu'il va laver la Grèce de toute influence turque. Tu saisis de que ça signifie ? Non, moi non plus, nous sommes mêlés à l'Orient depuis toujours. Nos origines se confondent… Mais tu le sais bien, rébète, vous servirez de symboles, (…) coupables d'unir Orient et Occident en un chant hypnitique.» (p. 18)
Leur vie n'est que course poursuite, coups, blessures, prison pour certains. Ils tentent de noyer leur malheur dans l'alcool et la drogue, et dans l'amitié surtout qui les réunit autour de leur passion pour la musique. le soir, ils se racontent en chantant leur journée, dans un chant teinté de mélancolie. Et, un instant, la musique les sauve…

« Quelques fumeurs de haschich ont rencontré la mort,

Lui demandent si aux Enfers les gars s'amusent encore.

Dis, la Mort, c'est comment, la vie au fond de la nuit ?

Y'a du fric dans l'Hadès ? On y boit du raki ?

Y'a des chansons ? du bouzouki ? Des fêtes ?

Des coups fumants ? Des coins sympas pour les Rébètes ?

Dis-nous, y'a des poupées chez toi, des bonnes frangines

Qui prennent leur pied, soufflant le hasch par les narines ?

Dis-nous, la Mort, sois bonne : les clodos, pauvres mecs,

Ils picolent aux Enfers, ou sont au régime sec ?

Ceux qui arrivent chez toi dans la plus noire déprime,

Ils guérissent, dans l'Hadès, ou plongent au fond de l'abîme ?

Prends cette poignée de kif, du fort, du parfumé :

C'est pour nos potes en bas, qu'ils puissent un peu fumer. » (p. 102)


Lien : http://lecturissime.over-blo..
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Nous sommes à Athènes, en 1936. le régime politique en place soutient Hitler… il ne fait pas bon afficher ses propres convictions, la liberté d'expression est malmenée. Censure, propagande, l'État policier pourchasse ceux qui ne rentrent pas dans le rang. Parmi ces parias du régime, les « Rébets ». Ces hommes, au travers de leur Art, chantent leurs convictions, leurs opinions, leurs souffrances, les difficultés à vivre, leurs codes de vie (honneur, croyances). Leurs chansons, les rébétika, ils les jouent le soir dans des bars devant un public d'hommes venus se détendre après leurs journées de travail. Mais les razzias effectués par les services de l'ordre les poussent sans cesse à trouver de nouveau lieu pour partager le son du Rébétiko.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Cette BD est avant tout documentaire, elle représente la musique de rébétiko et explique les origines turques de cette musique jouée essentiellement dans les quartiers populaires d'Athènes, en se focalisant sur les années 40/50. Elle fait le portrait imaginaire de quelques musiciens et de leur vie. le dessin et le découpage m'ont convenu, les couleurs aussi. Les cases que j'ai préférées sont celles des intérieurs de café, et aussi les quelques vues du Pirée ou d'Athènes, ainsi que la traversée nocturne en canot, où les couleurs sont superbes.
J'ai eu un peu du mal avec les noms et surnoms des personnages, je me suis appliquée à essayer de les différencier physiquement, au moins… Opération presque réussie. Quant au scénario, c'est une certaine violence, ainsi que la consommation très fréquente de drogues qui m'ont un tantinet gênée, pouvaient-ils être aussi bons musiciens sous l'emprise de substances toxiques ? Quant à la violence, c'est très certainement l'animosité entre grecs et turcs qui l'explique, sans toutefois l'excuser.
Bref, pour le dessin, pour l'aspect documentaire, mais il me manque un petit quelque chose pour être vraiment emballée.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Une belle découverte de la musique grecque, une illustration qui se met en musique avec maestria
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Une BD qui a du style! Quel dommage qu'il soit si dur de se procurer un CD de rébétiko, car c'est la grande qualité de l'ouvrage: sitôt lu, vous ne pensez qu'à prolonger l'histoire en écoutant un peu de rébet!
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