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Maudit sois-tu tome 1 sur 3
EAN : 9791033509783
Ankama Editions (13/09/2019)
3.22/5   51 notes
Résumé :
2017, un homme est retrouvé mort dans les égouts de Londres. L’enquête se dirige rapidement vers la petite amie du défunt, car leur liaison a été arrangée par leur employeur commun, Nicholas Zaroff. Ce mystérieux oligarque russe n’a en fait qu’un seul but : se venger de ceux qui, 170 ans auparavant, ont causé la perte de son aïeul. Pour y parvenir, il va réunir leurs quatre descendants et les traquer dans une vaste chasse à l’homme…
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Leur médiocre anonymat touche à sa fin. La chasse a déjà commencé.
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Ce tome est le premier d'une trilogie. Sa parution initiale date de 2019. Il a été réalisé par Philippe Pelaez pour le scénario, et par Carlos Puerta pour les dessins et les couleurs. Il comprend cinquante-quatre pages de bandes dessinées.

Quelque part à Londres, dans une grande artère, la nuit. Les véhicules roulent sur la chaussée, leurs lumières allumées. Sous une plaque d'égout, un homme est en train de monter le long des barreaux encastrés dans le béton : il fuit. Celui qui le pourchasse est éminemment conscient de ce que pense sa proie. Il conseille à Clarence, la créature qui l'accompagne de laisser sa proie s'épuiser, de la laisser respirer l'odeur de la peur qui suinte par les pores de sa peau ruisselante. Car il sait. L'animal n'a pas conscience de sa propre mort. L'homme, lui, sait qu'il va mourir. Il tourne le dos à la créature, mais celle-ci l'imagine hagard. Il la fuit et elle le devine terrorisé. Car il sait. Il sait qu'il est maudit. Dans l'oeil de la bête, il y a l'innocence. Mais le regard de l'homme devenu proie révèle cette vérité : Il est moribond. Si l'animal meurt, l'homme, lui, périt. Faut-il que les hommes s'ennuient ? Ils se divertissent pour éviter de penser au néant qui les attend. Ils s'adonnent à a guerre, aux jeux, ils s'adonnent aux femmes. Lui, il chasse. La perception du danger provoque la fuite, seul moyen de survivre à cette épreuve. Celle de la sélection naturelle. Ceux qui restent immobiles ou qui choisissent de combattre sont condamnés. Pour survivre, il faut fuir. Il aime cela. Il est Baal, il est Mithra, il est Seth. Il est la chasse, Il est la mort.

Dans les égouts, la créature a traqué le fuyard, et celui-ci est mort, un carreau d'arbalète ayant transpercé son crâne. le comte Nicholas Zaroff regarde le cadavre de sa proie, la créature Clarence à ses côtés, le docteur Charles Moreau l'a rejoint, ainsi que deux hommes de main. À une question de Moreau, Zaroff le rassure : il a son appât. Leurs quatre tristes héros ne le savent pas encore, mais ils sont sur le point de goûter à la gloire. La première est aussi superficielle et paresseuse que son aïeule fut brillante et laborieuse. Ce n'est pas l'intelligence qui lui manque, mais elle a érigé la frivolité en vertu. La deuxième, malgré sa volonté et sa force de caractère, n'est qu'une jeune femme abîmée par des années d'errance et de perdition, des années qui l'ont marquée au fer rouge. le troisième, lui, n'a que quelques vagues gènes en commun avec celui qui illustra son siècle et fut un fer-de-lance du progrès de l'humanité ; l'alcool a détruit ce qui lui restait de fierté. Quant au dernier, ce personnage vulgaire et immonde révulse son être tout entier. Il n'est que corruption et infamie alors que son ancêtre n'avait pas assez du globe pour étancher sa soif de connaissance. Ils n'ont pas conscience du grand destin que Zaroff leur réserve. Leur médiocre anonymat touche à sa fin. La chasse a déjà commencé.

Une couverture macabre avec une créature, Clarence, assise sur un tas de squelettes humains. Une référence directe au film Les Chasses du comte Zaroff (1932, The Most Dangerous Game) réalisé par Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel, d'après une nouvelle de Richard Connell (1893-1949), The Most Dangerous Game (1924). S'il a la curiosité de regarder la quatrième de couverture, le lecteur découvre le titre des tomes deux et trois, avec l'annonce d'un autre personnage dont le descendant joue un rôle important dans celui-ci, le docteur Charles Moreau, une écrivaine ayant laissé une marque indélébile dans l'Histoire du roman et du fantastique. Il comprend également que les tomes se suivent à rebours de l'ordre chronologique : 2019 pour celui-ci, 1848 pour le deuxième et 1815 pour le dernier. le lecteur ouvre l'ouvrage et il n'en croit pas ses yeux. Carlos Puerta se montre aussi photoréaliste que pour la trilogie Baron Rouge (2012-2015) écrite par Pierre Veys. L'impression faite par les dessins relève de la photographie : le réalisme des façades, des voitures, des enseignes lumineuses. Pour un peu, le lecteur croirait que l'artiste a pris des photographies et s'est contenté de les retoucher par infographie, en jouant par endroit avec un peu de floutage, et en ajustant les couleurs. L'effet est saisissant. Une fois l'action se déroulant dans les égouts, il devient évident que l'artiste ne s'y est pas rendu pour réaliser un reportage photographique, et pourtant la qualité du rendu ne diffère pas d'un iota des images en pleine rue. Il s'agit vraiment de sa technique de dessin, et de ses choix en termes de représentation.

Un parti pris graphique aussi saisissant installe une narration visuelle à la saveur particulière, entre impressions photographiques et peintures en couleur directe. En fonction de la scène, le lecteur éprouve une sensation de réel quand il se trouve dans un bar au comptoir avec Eleonore Dabney, dans les rues de Londres avec le très reconnaissable 30 St Mary Axe (dit le cornichon) en arrière-plan, à la sortie d'un théâtre, dans le zoo de Londres pour braconner le tigre, dans le salon très confortable d'Emily Robinson, à la sortie d'une école élémentaire, ou dans le salon puis la salle à manger luxueuse de la demeure de Nicholas Zaroff dans le Yorkshire. Il croit ensuite pouvoir toucher les pierres des ruines d'une église, jusqu'à sentir les aspérités de la pierre. Il se trouve encore plus épaté quand sur la page suivante, deux personnages en fuite voient des cerfs dans une clairière, avec un rendu entre la photographie et l'impressionnisme, confondant d'exactitude et de sensation de luminosité. À ce point hypnotisé par la qualité du rendu, le lecteur ne remarque pas dans un premier temps que l'artiste sait très bien régler le degré de précision photographique, entre le réalisme incroyable et le camaïeu en fond de case en fonction de ce que requiert la scène. Une expérience visuelle de lecture très singulière. de la même manière, l'artiste joue sur le degré de réalisme et de précision dans la représentation des personnages, préférant une forme d'imprécision pour leur insuffler plus de vie, plutôt que de les figer dans une photographie.

Captivé par les dessins de chaque case, le lecteur ne se concentre pas forcément autant sur l'histoire. Au vu du titre, il sait que le comte Zaroff, ou plutôt son descendant, va organiser une chasse à l'homme sous un prétexte plus ou moins plausible, et que le récit culminera dans une course-poursuite dont l'issue peut aussi bien favoriser la proie que le chasseur. D'ailleurs la première scène comprend une traque d'un homme dans les égouts. du coup, il focalise plus son attention sur les phrases qui courent dans les cartouches : une exhortation à laisser la peur monter chez le fuyard pour que sa course n'en soit que plus désespérée et efficace, et qu'ainsi la chasse s'en trouve plus intéressante. Ce thème revient une seconde fois quand les quatre proies sélectionnées par Zaroff font le voyage pour se rendre dans sa propriété du Yorkshire. Zaroff évoque l'état de la bête : désespérée, alors qu'elle n'entend plus que le son du cor qui semble tout proche, le hurlement des chiens sur ses talons, le froissement des taillis qu'elle bouscule. Elle ne sait pas ce qu'est la mort. Elle ne sait même pas ce qu'est la vie. Mais elle connaît le danger. Tous ses sens tendent vers la survie, et elle se fie à la seule chose qui puisse la sauver. Au seul et dernier sens que partagent encore les hommes et les bêtes. L'instinct. Avec ces passages, le scénariste retranscrit bien la ferveur qui habite Nicholas Zaroff quand il pense au frisson de la chasse, aux sensations intenses qu'elle lui procure, à la jouissance de l'inéluctabilité de la chasse du fait de sa supériorité sur la proie, sur l'être humain ravalé à l'état de bête.

Le lecteur entame donc cette histoire avec la connaissance de savoir qu'elle consiste essentiellement à mettre en place les circonstances et les conditions de la chasse du comte Zaroff version 2019, et qu'il assistera à cette chasse. Il fait donc connaissance avec le descendant de Piotr Vassili Zaroff, cousin du tsar, et avec les quatre proies décrites par Zaroff en des termes peu flatteurs : Emily Robinson journaliste paresseuse et droguée, Eleonore Dabney fille facile et suicidaire, Josuah Cornford docteur alcoolique et violent, l'inspecteur Sisted policier vulgaire et ripou. Il découvre par la suite les raisons qui ont conduit Zaroff à les choisir comme proie. Il se rend compte que Zaroff a également fait appel à Charles Moreau, descendant d'un personnage de fiction issu d'un roman de Herbert George Wells (1866-1946). le scénariste mêle habilement des personnages littéraires avec des figures historiques pour tisser une toile de causes et de conséquences, un exercice de style amusant qui révélera certainement plus de saveurs dans les deux tomes suivants.

S'il a déjà pu apprécier la qualité des images de Carlos Puerta ou la qualité de l'écriture de Philippe Pelaez (par exemple Automne en baie de Somme, 2022, avec Alexis Chabert), le lecteur est conquis par avance par la promesse d'une nouvelle chasse du comte Zaroff. Il n'est pas forcément assez préparé au choc visuel des cases, entre exactitude photographie donnant une consistance incroyable à chaque lieu, et glissement vers des touches impressionnistes pour des sensations plus tournées vers l'émotion. L'intrigue délivre bien une chasse à l'homme, plusieurs même, tout en développant le thème du sentiment de supériorité du chasseur qui ravale sa proie humaine à l'état de bête, sur fond de liens entre trois oeuvres littéraires. Captivant.
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Visiblement, le conte russe Zaroff semble faire des émules chez les auteurs actuellement qui reprenne ce personnage à toutes les sauces. Bien entendu, il reste toujours ce chasseur d'humains assez sanguinaire.

En l'espèce, il souhaite accomplir une vengeance vieille de 150 ans pour punir les descendants ayant causé la perte d'un arrière arrière grand père. Il va employer les grands moyens que lui permettent sa fortune acquise dans la Russie de Poutine. La motivation ne semble pas très crédible.

L'originalité de ce récit est qu'il va former une trilogie avec deux autres personnages que l'on verra notamment dans les tomes suivants à savoir le Dr Moreau en 1848 puis Mary Shelley en 1816 qui est l'auteur de Frankenstein pour rappel. Chaque récit va apporter des réponses au précédent.

Le dessin de Carlos Puerto (dont on se souvient de la fameuse série non achevée Adamson) reste d'un réalisme assez saisissant. Il y a une colorisation dans les tons sépia du meilleur effet qui crée une atmosphère assez oppressante.L'alchimie entre histoire et dessin fonctionne vraiment bien et donne un premier tome à la véritable tension dramatique.

On n'a qu'une hâte: découvrir la suite en remontant dans le temps afin de savoir précisément ce qui s'est passé pour en arriver là. C'est un bon thriller qui repose sur une intrigue digne des meilleures fictions.
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2019, un milliardaire organise une chasse dans les égouts de Londres. Cet homme c'est un descendant du comte Zaroff et il n'est pas seulement animé par sa soif de sang mais aussi par la vengeance.

Réappropriation du personnage de Zaroff et de ses chasses à l'homme particulièrement glauques mais à l'époque moderne. Pour cela il fait de ses personnages des descendants du roman initial : le comte Zaroff et le docteur Moreau. Bon ca fait un peu réchauffé et le coup des descendants qui ont les mêmes folies et le même fanatisme que leur ancêtre... pas très crédibles.
Les personnages secondaires, proies de la chasse, sont eux aussi des descendants de personnes célèbres comme Brontë ou Darwin, mais eux n'ont pas hérité du génie de leur ancêtre. C'est plutôt l'inverse, ce sont des drogués, des alcooliques, des prostituées ou des ripoux. Bref on ne s'attache pas à eux.
Le scénario a un côté confus accentué par les dessins. Ils sont beaux mais alors pas du tout lisibles. On a un mal fou à reconnaître les personnages ce qui n'aide pas à éclaircir l'histoire.
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Encore une découverte que je viens de faire grâce au Mois Anglais (à force de chercher dans les bédés que je n'ai pas lues et dont l'action se déroule en Angleterre) et une fois de plus, il y a du bon et du moins bon.

Comme par hasard, ce sont les dessins qui m'ont déroutées, ainsi que les couleurs fort sombres, lorsqu'ils sont dans les égouts, que ce soit pour la chasse à l'homme que lorsque les enquêteurs sont sur place.

Les visages se mélangeaient et j'ai dû faire quelques retours en arrière afin de bien enregistrer qui avait la tronche de qui.

Nous sommes clairement dans une bédé fantastique, à mi-chemin entre du Shelley pour le mélange de parties humaine et le côté "science sans conscience", de l'île du Docteur Moreau pour les mélanges animaliers et le film tiré du roman "Les Chasses du comte Zaroff" (The Most Dangerous Game) puisque le gibier est... humain.

Nous sommes dans les égouts de Londres, un cadavre est retrouvé, il était le gibier…

Nous, lecteurs, nous avons assisté à tout mais pour les enquêteurs, c'est un peu le fouillis, surtout qu'une journaliste vient d'arriver sur la scène du crime et que l'on comprend, peu à peu, qu'autant l'enquêteur que le médecin, ont des casseroles à leur cul.

Moi aussi j'ai pataugé dans ce bourbier de récit aux couleurs sombres et aux dessins styles "images vraies mises en bédé" et il m'a fallu quelques pages avant de trouver mon rythme dans cette bédé.

D'ailleurs, c'est vraiment une fois arrivée à la fin que l'oeuvre totale s'est inscrite dans mon petit cerveau. Quand on manque de caféine, ça prend plus de temps. Une relecture d'ici quelque temps ne me fera pas de mal.

C'est une bédé amorale, les flics sont aussi délicats que des éléphants dans un magasin de porcelaine, font des réflexions sexistes à l'ex-copine du défunt, sont alcoolos, violents, ripoux.

La journaliste est droguée et l'ex-copine suicidaire. le conte Zaroff est un chasseur exécuteur d'être humains et son éminence grise, un certain docteur Moreau, joue à Dieu. Anybref, aucun personnage n'est à sauver et j'ai eu zéro sympathie pour eux, hormis pour le médecin alcoolo (qui est violent avec sa femme, pardon).

Si j'ai eu du mal au début, j'ai adoré le final qui a du rythme, qui pulse, où toutes les révélations sont faites, les filiations établies et le mobile dévoilé aux victimes.

Grâce à ce final surprenant, inattendu, je compte être au rendez-vous pour le tome 2 afin d'avoir des réponses aux quelques questions restées en suspens dans ce premier album.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Tombé par hasard sur l'image de cette première couverture j'ai été surpris qu'Ankama ne communique pas plus sur ce cette série dont le potentiel est réellement intéressant. Je précise qu'elle n'a rien à voir avec le Zaroff paru au printemps au Lombard, hormis le roman et le film qui en sont partiellement à la source. Outre cette image alléchante et morbide qui reflète bien l'histoire, le volume comprend un intéressant cahier final de contexte abordant l'époque du film plus que le projet (… dont on aimerait lire des infos dans les prochains volumes!). Cette histoire en trois tomes abordera une vengeance au travers de trois époques en remontant dans le passé et constituées comme des variations sur les personnages du Comte Zaroff, du Docteur Moreau et de l'auteur de Frankenstein, Mary Shelley.

Londres, aujourd'hui. Intervenant à différents titres sur les lieux d'un crime énigmatique, deux hommes et deux femmes se retrouvent liées autour du mystérieux comte Zaroff, oligarque russe adepte de la chasse et associé à un médecin aux pratiques affranchies de la morale et de l'éthique. Bientôt ces quatre innocents vont apprendre qu'ils sont impliqués dans une vengeance qui remonte au siècle dernier…

Les chevauchements de calendriers sur des projets proches sont assez fréquents en ciné, beaucoup moins en BD. Qu'est ce qui a fait que deux scénaristes planchent sur deux projets cousins, que les dessinateurs rendent copie la même année et que l'éditeur prévoie une parution proche? Mystère! Cela ne doit pas pour autant vous dissuader de délaisser l'un ou l'autre qui sont très différents. Pour l'ouvrage de Runberg/Miville-Deschêne je vous renvoie à ma critique (vois ci-dessus). Chez Ankama si on reste dans la thématique du super-méchant fou et de sa chasse immorale, l'ambition des auteurs est plus vaste puisqu'il s'agit bien de convoquer en une forme d'uchronie des figures de la littérature ou de la société victorienne pour les lier en un projet criminel d'une envergure qui dépasse le siècle. Je dirais presque que Zaroff, modernisé en un milliardaire russe excentrique n'est pas le coeur du projet mais plutôt le monstrueux Docteur Moreau et ses créations indicibles. La finesse du scénario nous laisse comprendre que la thématique glisse imperceptiblement de Zaroff à Shelley en passant par Moreau. On commence sur le premier situé au coeur de l'histoire avec le second comme side-kick et quelques allusions à la troisième. On imagine que le volume deux se centrera sur Moreau avec une liaison avec Shelley, etc. J'aime beaucoup quand les auteurs présentent leur projet d'ensemble que l'on peut alors décortiquer au fur et à mesure de la lecture.

L'atmosphère (renforcée par les dessins très particuliers de Carlos Puerta) est pesante, immorale et radicale. le scénariste n'y va pas par quatre chemins [...]

Lire la suite sur le blog:
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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critiques presse (2)
Sceneario
20 novembre 2019
On est réellement captivé par ce récit incroyable, bourré d'idées intéressantes ! Mais le véritable coup de cœur vient de la prestation graphique de Carlos Puerta qui rend une copie très impressionnante. On voit bien qu'il s'est inspiré de photos, mais il transcende le matériau original pour lui ajouter des textures, des flous etc, c'est tout simplement magnifique !
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
18 septembre 2019
Le suspense n'est pas en reste avec une traque au sommet haletante. Si des zones d'ombre persistent, elles seront, à n'en pas douter, dissipées par la suite. [...] Maudits soyez-vous, messieurs les auteurs ! En effet, le porte-monnaie ne vous remercie pas car votre début de saga se révèle particulièrement attractive et prometteuse.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
La bête est désespérée. Elle n’entend plus que le son du cor qui semble tout proche., le hurlement des chiens sur ses talons, le froissement des taillis qu’elle bouscule. Elle n’entend plus que le bruit de son cœur cognant dans sa poitrine, et le souffle de sa respiration qui s’accélère à chacun de ses pas. Elle ne sait pas ce qu’est la mort. Elle ne sait même pas ce qu’est la vie. Mais elle n’est pas pour autant privée de connaissance, car elle connaît le danger. Elle a toujours fait front. Contrairement à son prédateur, la nature lui a donné plusieurs armes naturelles : elle a des griffes pour lacérer, des cornes pour percer, des crocs pour déchirer. Mais aujourd’hui, elle semble impuissante contre le projectile, le feu, la flèche. Elle paraît désemparée face à la meute vorace. Est-elle pour autant condamnée ? Non : tous ses sens tendent vers la survie, et elle se fie à la seule chose qui puisse la sauver. Au seul et dernier sens que partagent encore les hommes et les bêtes. L’instinct.
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Tu ne tueras point, ou du moins… pas tout de suite. Laisse ta proie s’épuiser. Laisse-lui respirer l’odeur âcre de la peur qui suinte par les pores de sa peau ruisselante. Car il sait. L’animal n’a pas conscience de sa propre mort. L’homme, lui, sait qu’il va mourir. Il te tourne le dos, mais tu l’imagines hagard. Il te fuit et tu le devines terrorisé. Car il sait. Il sait qu’il est maudit. Dans l’œil de la bête, il y a l’innocence. Mais le regard de l’homme devenu proie révèle cette vérité : Je suis moribond. Si l’animal meurt, l’homme, lui, périt. Faut-il que les hommes s’ennuient ? Ils se divertissent pour éviter de penser au néant qui les attend. Ils s’adonnent à a guerre, aux jeux, ils s’adonnent aux femmes. Moi, je chasse. La perception du danger provoque la fuite, seul moyen de survivre à cette épreuve. Celle de la sélection naturelle. Ceux qui restent immobiles ou qui choisissent de combattre sont condamnés. Pour survivre, il faut fuir. J’aime cela. Je suis Baal, je suis Mithra, je suis Seth. Je suis la chasse, je suis la mort.
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Villa Diodati, lac Léman, 18 juin 1816. J’ai été frappé par la foudre. Je n’arrive pas à dormir, je suis en ébullition, je suis en transe, elle m’a ensorcelé. Mary Shelley m’a ensorcelé. Son génie m’a révélé les raisons de mes échecs : la supériorité de l’esprit n’est qu’une illusion. On ne peut pas faire revivre un seul corps, mais plusieurs en les assemblant. Mary ne cesse de répéter que j’ai grandement influencé son histoire par le récit des expériences avec Aldini, Darwin et Burton. Mais je lui répète sans cesse que son histoire n’est pas une divagation, c’est une philosophie de la chair. J’ai été frappé par la foudre, oui, et elle avait la forme de Mary Shelley. Seigneur… Je brûle à chaque regard qu’elle me lance ! Je me consume quand elle me touche ! Je suis maudit ! Et je donnerai mon âme au Diable pour lui appartenir.
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Nos quatre tristes héros ne le savent pas encore, mais ils sont sur le point de gouter à la gloire. La première est aussi superficielle et paresseuse que son aïeule fut brillante et laborieuse. Ce n’est pas l’intelligence qui lui manque, mais elle a érigé la frivolité en vertu. La deuxième, malgré sa volonté et sa force de caractère, n’est qu’une jeune femme abîmée pat des années d’errance et de perdition, des années qui l’ont marquée au fer rouge. Le troisième, lui, n’a que quelques vagues gènes en commun avec celui qui illustra son siècle et fut un fer-de-lance du progrès de l’humanité ; l’alcool a détruit ce qui lui restait de fierté. Quant au dernier, ce personnage vulgaire et immonde révulse mon être tout entier. Il n’est que corruption et infamie alors que son ancêtre n’avait pas assez du globe pour étancher sa soif de connaissance. Ils n’ont pas conscience du grand destin que je leur réserve. Leur médiocre anonymat touche à sa fin. La chasse a déjà commencé.
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Je suis un sculpteur. Voilà. Un sculpteur qui façonne la matière, la chair, les os, les vaisseaux. Je suis l’artisan chargé de révéler au monde à quel point l’œuvre soit-disante divine est imparfaite, comprenez-vous ? Oui, je suis un infatigable artisan. Car si les créations de la nature sont spontanées, les miennes sont le fruit d’un labeur de plusieurs années. L’homme est bridé par son rapport à Dieu. Toute tentative créatrice d’outrepasser sa prétendue puissance est vouée à l’échec. Mais affranchissez-vous de Dieu, et vous devenez libre ! Je suis l’acte de création ! J’en suis l’essence !
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