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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai retrouvé ce livre qui était dans ma PAL depuis des années en ne sachant pas du tout à quoi m'attendre. Volontairement je n'avais pas lu le résumé pour me laisser guider au fil des pages ...
Bien que ne classant pas ce thriller dans mes tops, il n'en reste pas moins que j'ai pris plaisir à le lire et me suis laissée happer par l'intrigue.

Un corps est retrouvé : une femme assassinée. L'inspecteur principal Chen est dépêché sur l'enquête.
Il découvre rapidement que cette jeune femme était une ouvrière travailleuse modèle de la nation, membre du Parti. Bien que la pression se fasse sentir pour une affaire politique, Chen - aidé de son lieutenant - s'accroche à son intuition que le meurtrier se trouve dans l'entourage de la victime.
Une enquête à haut risque où le moindre faux pas peut provoquer la chute de Chen

Xialong Qiu nous offre un thriller avec une intrigue bien ficelée. Bien que dépassée par l'aspect politique et les "coutumes" chinoise avec cette dévotion au Parti, j'en ai appris plus sur la vie en Chine dans les années 90. L'enquête est menée d'une main de maître et connait de nombreuses embûches, ce qui permet de garder un peu de suspens.
On déplorera cependant des longueurs qui rendent parfois la lecture difficile.

Probablement le premier thriller chinois que je lis et dans l'ensemble une lecture plutôt satisfaisante...
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A 35 ans, Chen Cao est inspecteur principal de la police criminelle de Shanghaï et aussi un poète qui commence à être publié. Comme tous les chinois des années 90, il n’a pas choisi cette carrière. Les emplois, comme les logements ou les rations alimentaires sont répartis par l’Etat tout puissant, c’est-à-dire le Parti. Le voici aux prises avec une affaire dite « spéciale » : le meurtre d’une jeune femme exemplaire, une travailleuse modèle de la nation, à laquelle a été décerné le titre d’Héroïne rouge, cadre, chef de rayon des cosmétiques du Magasin numéro 1, bref : une célébrité.

Son corps a été retrouvé dans un endroit isolé, accessible uniquement en voiture … mais qui, à part un taxi, possède une voiture à Shanghaï ? Peut-être un membre de l’élite, ou un ECS (enfant de cadre supérieur), ces héritiers des compagnons de la Longue Marche … L’affaire devient de plus en plus sensible, mais Chen Cao tient à la mener jusqu’au bout, malgré les pressions de plus en plus fortes qu’il subit pour enterrer la procédure, de peur que la vérité ne nuise à l’image du Parti.

Mort d’une Héroïne rouge est le premier roman de la série policière conçue par Qiu Xialong, publié aux Etats-Unis en 2000. Il nous fait percevoir les changements intervenus dans la société chinoise de Deng Xiaoping et ses successeurs, les progrès de l’économie de marché et de la corruption, les traditions philosophiques toujours prégnantes, les lourdes séquelles de la Révolution culturelle. Comment les Gardes Rouges furent appelés « jeunes instruits » et envoyés à la campagne auprès des paysans pauvres et moyens-pauvres pour y être rééduqués et ne puissent plus créer de troubles dans les villes, comment désormais coexistent les marchés libres (où tout est bien plus cher mais où on ne fait pas la queue) et les marchés d’Etat, comment se bâtissent des empires industriels tandis que le plus grand des délits reste la « corruption et crime sous l’influence bourgeoise occidentale », qui peut mener à l’exécution capitale, dans l’heure qui suit un verdict connu d’avance.

L’inspecteur Chen se pose beaucoup de questions sur son avenir professionnel dans cette première enquête. Il arrondit ses fins de mois en effectuant des traductions d’œuvres anglo-saxonnes (T.S. Eliot, mais aussi des romans policiers) et reçoit des droits d’auteurs quand un de ses poèmes paraît dans un quotidien du Parti. Ne se montre-t-il pas trop intransigeant pour rester dans la police ? Il est pourtant membre du Parti. Encore une contradiction, un dilemme. C’est un amoureux délicat, timide et sensible, mais n’a pas encore trouvé la femme de ses rêves. Ou plutôt si, à Pékin, elle se nomme Ling mais elle appartient à une « caste » politique bien trop élevée pour lui. Encore une des contradictions du monde chinois révolutionnaire.

Car ce livre nous apprend bien plus sur la Chine d’aujourd’hui – les énormes différences et aussi les similitudes avec notre monde, et on imagine aisément l’accélération engagée dans les 25 dernières années – son évolution sociale au contact du monde extérieur. Bien entendu, la résolution de l’énigme policière est menée de façon classique, à l’aide d’une équipe particulièrement sympathique – l’adjoint de Chen, l’inspecteur Yu et sa femme Peiqin tiennent un rôle crucial, mais aussi le Vieux chasseur, ancien policier et père de Yu, le Chinois d’Outre-mer qui fait fortune en ouvrant un restaurant de cuisine russe … sans parler des figures féminines comme la belle journaliste Wang.

Un polar bien mené et une intrigue construite avec rigueur, un décor totalement dépaysant, la description minutieuse des arcanes de l’administration du Parti, des références littéraires délicates, des descriptions gastronomiques : un roman foisonnant à lire à plusieurs degrés. On en redemande !

Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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C'est un bon polar qui nous en apprend pas mal sur l'ambiance politique en Chine. L'enquête mêle le mystère et le caractère politique de celle-ci. J'aime bien le style de l'auteur et les différents personnages. Mon préféré Étant le vieux chasseur, il est cool comme personnage. Mais j'aurais bien aimé qu'il y ait un peu plus de suspens, bien que ce soit pas gênant. Cependant je pense que ce petit manque de suspens m'a empêché d'avoir un vrai coup de coeur pour ce livre.

Je vous le conseille quand même car il est intéressant culturellement, qu'il est bien écrit et l'enquête est bien ficelé.
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C'est une intrigue policière chinoise du début des années 90...
Avec un meurtre, une victime, un suspect..

Mais ce roman est loin de n'être que ça... Car l'intrigue est "politique" et de ce fait ce roman devient un descriptif de cette société chinois de 1990.. une critique du communisme et de son fonctionnement..
Au final, ce n'est plus résoudre l'affaire qui devient la focal, mais plus comment passer par dessus les réticences des administratifs et des politiques face aux répercussions que va créer l'affaire, et donc leur volonté de l'étouffer pour leur propre intérêt et celui bien supérieur du parti!
On trouve un personnage principale plutôt original et entre deux mondes, très pour le parti, mais aussi ouvert sur le monde occidentale.. Bien qu'il soit d'une grande naïveté dans ce monde de requins des sphères politiques plus ou moins haute du parti communiste.

Un roman intéressant, qui plonge son lecteur dans cette Chine communiste, avec son ambiance particulière.
La répétition des titres de chacun précédé de "camarade" y contribue beaucoup, même si c'est un peu lourd au début, on s'y habitue.
L'auteur nous explique en filigrane le fonctionnement de cette Chine post-Tienenmen qui s'ouvrait seulement à l'économie capitaliste tout en essayant de conservant son système communiste.

La conclusion laisse quand même un goût doux-amer.. Mais qui ne retire rien à l'intérêt de lecture.
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"Chen savait qu'être inspecteur principal et être membre du Parti étaient deux choses différentes, mais il n'avait jamais envisagé la possibilité que ces deux rôles entrent en conflit direct."

Shanghaï, 1990. le corps d'une jeune femme est retrouvé dans un canal à quelque distance de la ville. Il s'agit de Guan Hongying. Son prénom signifie Héroïne Rouge et elle était travailleuse modèle de la nation. L'inspecteur principal Chen et son adjoint l'inspecteur Yu qui mènent l'enquête ont été avertis dès le départ par leurs supérieurs : il s'agit forcément d'une affaire politique, l'assassin ne pouvait qu'avoir des visées "contre-révolutionnaires".

J'ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman policier. J'ai mis un peu de temps à rentrer dans l'histoire car le rythme est lent mais ensuite j'ai goûté cette ambiance tranquille. Ce qui est particulièrement intéressant, c'est le cadre d'une Chine qui est au début de son passage à l'économie libérale. le marché d'Etat, où il faut faire la queue et où l'approvisionnement est rationné, coexiste avec le marché libre, beaucoup plus cher. L'inspecteur Yu et sa famille occupent une pièce dans un appartement communautaire tandis que Chen, grâce à une promotion récente, s'est vu octroyer un appartement (d'une pièce) pour lui tout seul. Je découvre aussi à quel point la révolution culturelle a été un événement traumatique. Tous les plus de trente ans en ont été marqués. Yu et sa femme, par exemple, sont en couple depuis l'âge de seize ans quand ils ont été envoyés en rééducation ensemble dans le même village. J'aime ce couple attachant. Chen est sympathique aussi. C'est un poète qui est entré dans la police car les autorités lui ont assigné ce poste. Les Chinois sont, semble-t-il, un peuple de poètes. Je crois que la pratique quotidienne de la poésie est quelque chose d'assez répandu en Asie.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Mort d'une Héroïne Rouge ?
"Je profite toujours des Quais du Polar pour découvrir de nouveaux auteurs et cette année, j'ai également choisi d'explorer différentes contrées. Après l'Allemagne et l'Islande, j'ai décidé de plonger au coeur de la Chine."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Grâce à ses appuis au sein du Parti, le jeune policier Chen vient d'être nommé Inspecteur Principal. Impatient de faire ses preuves, il va prendre sa première enquête très à coeur mais les choses vont se compliquer lorsque l'on va découvrir que la victime était une travailleuse modèle de la nation et que la politique va venir s'en mêler..."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous?
"Immergée dans la Chine socialiste, chaque page est une nouvelle découverte : le pays, les gens, la culture, une idéologie avec ses qualités et ses nombreux dysfonctionnements aussi. Je suis complètement dépaysée et cela me permet de ne pas m'ennuyer une seconde. On a tellement l'impression d'y être que j'ai aussi une tenace envie de manger chinois tout au long de ma lecture (si l'auteur pouvait arrêter de décrire les repas des protagonistes !). le héros, pas toujours très sûr de lui, est touchant mais honnêtement, on se demande parfois si Chen n'est pas un peu limité ou s'il s'agit seulement d'un manque d'expérience flagrant quand, par exemple, il lui faut revenir au moins trois fois dans la chambre de la victime pour en faire enfin une fouille correcte et trouver un élément intéressant. Malgré cela, et malgré ses interminables diatribes poétiques, son courage et son obstination face au danger et aux menaces le rendent attachant et on est prêt à passer l'éponge, en espérant qu'il s'améliorera par la suite. L'enquête en elle-même n'est pas inintéressante mais il ne s'agit pas vraiment de savoir qui est le coupable mais plutôt de trouver comment l'arrêter sans déclencher un scandale politique. du coup, c'est un livre intéressant pour découvrir la Chine, mais si on cherche un bon policier, je suis moins sûre."

Et comment cela s'est-il fini?
"Je suis partagée entre l'envie de retrouver Chen et la peur que ses prochaines enquêtes soient aussi fragiles que celle-ci. Les notes des tomes suivants, sur des sites tel que Livraddict, vont d'ailleurs en déclinant et cela ne présage rien de bon. Peut-être vaut-il mieux que je m'en tienne là."
Lien : http://booksaremywonderland...
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Ce qui défini essentiellement ce premier opus des aventures de Chen c'est, à coup sûr, le dépaysement. C'est une immersion totale et profonde dans la Chine moderne et en particulier Shangaï. Rien ne nous est caché. du problème du logement, quand nous partageons le quotidien de familles qui vivent dans une pièce unique; à la diversité culinaire des différents restaurants de la ville; en passant par la difficulté d'être un policier intègre.
On y parle d'amour, de mariages arrangés, de vie de famille, de sexualité, de politique, de poésie, de la vie sociale, de l'ouverture à l'économie de marché et j'en oublie. Beaucoup.
Pour moi qui ne connaissait rien de ce qui fait la Chine d'aujourd'hui, en dehors de ce qu'on peut entendre dire à la télévision, à savoir pas grand chose, ce livre a fait l'effet d'une révélation. Mais loin de ressembler à une étude ou un essai pesant et ennuyeux, il reste avant toute chose un roman. Et la description de tout ce qui fait le Shangaï des années 1990 se fait sans douleur et avec bonheur. le style (traduit de l'américain) n'est pas étranger au plaisir de la lecture. Nous avons droit, fréquemment, à des dialogues savoureux quoique naïfs ou candides. Cette candeur est-elle à imputer à l'auteur, ou bien est-elle le reflet des chinois d'aujourd'hui ? Je n'ai pas été capable de le déterminer.
Quant à l'enquête, si elle n'est certainement pas l'affaire du siècle, elle possède cette particularité de ne pouvoir exister, dans la forme qu'elle prend, qu'en Chine.

Un excellent livre donc, pour découvrir le quotidiens des habitants de l'empire du milieu. Sans pour autant me précipiter vers la prochaine enquête du camarade Chen, je pense que je regoûterai avec plaisir un jour ou l'autre.
(Chronique écrite le 19 juillet 2009)
Lien : http://aruthablog.blogspot.fr/
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Que c'est agréable de suivre une enquête policière parsemée de vers des plus grands poètes chinois.

J'en ai appris également beaucoup sur la cuisine chinoise, au point de me dire que, si un jour je visite ce pays, je ne manquerai pas d goûter à tous ces plats qui ont l'air succulents.

Revenons à la trame du roman : l'action se déroule peu après les événements de la place Tienanmen, dans un pays qui commence à s'ouvrir à l'économie de marché, au mois du côté de Hong-Kong (pas encore revenu dans la Chine communiste).

L'héroïne rouge qui est retrouvée morte dans le canal est une fière vendeuse magasin d'Etat n°1 qui ne compte pas ses heures de travail et ses conférences aux différents Congrès du Parti. Sauf que ce n'est que la façade.

Une enquête fort bien menée en poésie et autour de bonnes tables.

L'image que je retiendrai :

On mange à toute heure en Chine, dans des petites boutiques ou même dans la rue.
Lien : https://alexmotamots.wordpre..
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Mon préféré chez cet auteur. Un des premiers que j'ai lus aussi, avant de m'habituer à son style récurrent. Quoiqu'il en soit Xialong nous fait découvrir la vie de la Chine d'aujourd'hui ou ce qu'il en perçoit puisqu'il a immigré en Occident. Un très bon moment de lecture.
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Le roman de Qiu Xiaolong qui a mon avis montre le mieux la transition de la Chine communiste à la Chine capitaliste. Se situant juste après Tiananmen, on y trouve une grande variété de positions et de situations qui illustrent bien l'époque et Fe que la Chine est devenue aujourd'hui. Moins vague a l'âme que les autres mais avec moins de suspense aussi, le roman situé Chen au début de sa carrière d'inspecteur principal et montre sa tension entre son intégrisme, sa fidélité au parti et ses sentiments mitigés.
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