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3,85

sur 2102 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Voici une relation mère-fils à l'extrême opposé de celle de "La promesse de l'aube", que je viens de lire.
Ludo est le fils de Nicole, le fruit du viol collectif de celle-ci alors qu'elle n'avait pas 15 ans. Non désiré, rejeté par sa mère mais aussi par ses grands-parents, le garçon est livré à lui-même depuis le plus jeune âge, enfermé dans un grenier comme un animal. Enfant sauvage, on ne lui a inculqué aucune notion d'hygiène, aucune bonne manière, aucun code social. Mais on lui reproche d'être sale et répugnant, mal élevé, bête, de ne jamais dire "maman", lui qui sait à peine parler et ignore ce que sont la tendresse et l'affection.
Alors que le gamin a cinq ou six ans, Nicole se marie avec Micho, un brave type, qui se prend d'affection pour Ludo, mais cela ne suffira pas. Nicole, hantée par ses fantômes qu'elle retrouve dans le regard de son fils, le fait placer dans une institution pour débiles légers. Mais les choses ne s'arrangent pas davantage, et Ludo, qui veut retrouver sa mère, adorée en dépit de tout (mais qu'a-t-il compris de l'amour, cet enfant ?), s'échappe. Et tout cela finira mal.
C'est peut-être un mauvais timing de lecture*, mais je n'ai pas aimé lire cette histoire. J'aime le noir, mais là c'est trop. Sombre, glauque, malsain, j'ai eu l'impression que l'auteur se complaisait à saturer le lecteur de détails sordides, à mettre en scène des personnages odieux et détestables. Je peux comprendre qu'une mère rejette son fils après le traumatisme d'un viol, mais les grands-parents ? J'ai peine à croire que la peur du qu'en dira-t-on rende les gens aussi stupides, cruels, inhumains. Et que dire de la directrice de l'institution, vieille fille frustrée et d'une perversité sans nom. Il y a bien quelques bribes de bienveillance chez Micho et d'autres personnages secondaires, mais elle est vaine, maladroite, niaise, tellement inutile qu'on finit par penser que personne ne se préoccupe réellement de Ludo. Paroles, paroles… Pas davantage de chaleur dans l'écriture, froide, sans pathos, clinique. C'est peut-être bien écrit (Goncourt 1985, si cela a une signification) mais cela se traîne en longueur et cela ne suffit pas à rattraper tant de noirceur et de désespérance.

*Mais quel est donc l'impact du confinement sur la sensibilité d'un lecteur ?
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Sur conseils de nombres de mes comparses, et ce malgré mes deux déceptions, j'ai réitéré avec Queffélec et ce roman plus connu que l'on m'a conseillé.

Grand mal m'en a pris, j'ai exécré ce roman comme rarement... C'est sombre, violent et je n'ai pas saisi le sens de tout ça. A quoi bon nous exposer ainsi la torture d'une femme, puis celui de l'enfant qu'elle rejette dans le détail et de manière presque chirurgicale, dénué de toute compassion ? J'ai tenu bon pourtant m'attendant à une finalité, quelque chose mais rien. Ludo malgré les sévices et négligences de sa mère, puis de ses éducateurs prend tout de même le bon chemin, tente de s'en sortir malgré ses failles mais Queffélec ne lui laisse pas une chance...

Je n'ai rien contre les romans sombres, contre les destins tragiques ou sans espoir. Pourtant cette longue énumération de sévices, violences, désamours envers cet enfant m'ont dégouté de cette lecture quand les appels d'affection et l'amour du fils restent désespérément sans réponse, sans même un impact ou une réaction m'ont alourdit la lecture.
La scène la plus violent est pourtant celle d'introduction avec le viol de la jeune Nicole, à la limite de l'insupportable mais je l'ai supporté comprenant bien qu'il avait une raison, qu'il allait justifier la suite du roman et l'expliquer en un sens.... J'aurai aimé pouvoir en dire autant de ce qui est infligé à l'enfant et par la même occasion au lecteur.

Je pense donc en avoir définitivement terminé avec Queffélec. Ce n'est vraiment pas un auteur pour moi.
Même si je reconnais son talent narratif, il le met au service d'un genre qui ne me touche pas, qui me rebute et qui offre un point de vue sur la vie qui ne m'apporte rien et que je trouve vain.
Lien : http://www.perdreuneplume.co..
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J'ai eu beaucoup de mal avec cette histoire !

J'ai adoré le tout début : cette adolescente amoureuse d'un américain qui l'abuse complètement dans ses sentiments.
On comprend qu'il y a supercherie, on s'attend à ce qu'elle soit déçue, mais je ne m'attendais pas à cette descente aux enfers.

Ce qu'elle vit est terrible mais ce qu'elle fait ensuite vivre à son enfant l'est tout autant.
Cela m'a été très difficile de lire cette violence, cette maltraitance, mais le texte était tellement bien écrit que je me suis accrochée, en me disant que ça allait s'arranger, que forcément les personnages allaient évoluer d'une manière positive.

Et bien je ne le saurais jamais, je n'ai pas tenu...Par contre, j'ai très envie de découvrir un autre livre de cet auteur...
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L'histoire de Ludovic commence par un bal du quatorze juillet. Nicole, la fille du boulanger, y rencontre Will, un jeune soldat américain venu fêter avec ses copains son dernier jour en France. En 1966, notre pays s'est retiré du commandement intégré de l'OTAN, les camps américains doivent être rapidement évacués et les soldats rapatriés. La fête va se poursuivre au camp et, l'alcool aidant, va rapidement dégénérer. Nicole est sauvagement violée, et donnera naissance neuf mois plus tard à un garçon, l'enfant "de la honte", que personne, mère et grands-parents compris, n'acceptera. Pour en faire la mémoire vivante de la "faute" de leur fille, les grands-parents affublent Ludovic de la robe déchirée et ensanglantée de sa mère, qu'elle portait au moment du viol. Il va rester huit années ainsi, enfermé dans un grenier, sans la moindre manifestation d'amour maternel et sans le moindre apprentissage des codes de la vie en société. On aura vite fait de le cataloguer comme idiot, sans se préoccuper outre mesure du traitement inhumain qu'on lui a fait subir. Le reste de sa courte vie sera à l'encan, et l'auteur ne nous épargne rien de l'horreur de la condition humaine, qu'il s'agisse des victimes de la bêtise et de la méchanceté, tel Ludovic, ou des bourreaux qui vont s'acharner sur lui. L'enfance maltraitée est un thème qui a inspiré bien des écrivains, de Victor Hugo ("Les misérables"), à Jerzy Kosinski ("L'oiseau bariolé"), sans oublier Hervé Bazin avec son célèbre "Vipère au poing", mais ici se pose la question de la responsabilité de l'auteur par rapport à l'atrocité des personnages et des situations qu'il décrit. Faut-il en rire, tellement le monde dans lequel on est plongé semble irréel, ou bien en pleurer, tellement on se sent au coeur d'une réalité que l'on préfère habituellement ne pas voir ? J'avoue très franchement être incapable de porter un jugement sur ce roman, qui m'a dérouté comme m'avait dérouté une autre oeuvre, ultérieure, de cet écrivain ("Noir animal" ou" La Menace"), portant cette fois sur le racisme. Je soupçonne l'auteur de n'avoir aucun message à nous délivrer face aux horreurs qu'il décrit avec, à mon avis, une certaine complaisance. J'en retire une sensation de dégoût, comme un goût de vieille serpillière, dont je ne parviens pas à me débarrasser…
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Le Goncourt de Yann Queffélec donc. Mais pas celui que je préfère. Toujours bien écrit (personnage, langage..), toujours la proximité de la mer, mais c'est un roman tellement difficile (notamment la scène du viol, et ce que subit le héros) que je préfère les livres plus autobiographiques de cet auteur.
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Au risque de me faire faire huer, j'ai été plutôt déçue par ce roman semi-autobiographique de Yann Quéffélec. Aux dires de toutes les critiques que j'ai lues, c'est un roman vibrant d'émotions et à peine supportable tant il évoque des sentiments tabous.
Pourtant, moi, je n'ai pas senti tant d'émotions dans cette écriture que je n'ai pas du tout comprise. Peut-être est-ce pour cela, d'ailleurs, que je suis restée de marbre devant la relation mère-fils épouvantable de Nicole et de Ludovic. Je suis pourtant loin d'être une sans coeur, versant sans cesse des larmes au moindre petit événement triste dans mes lectures et dans ma vie.
Le roman est écrit, il faut le préciser, en argot France. Cela explique sans doute en partie le fait que je me sois sentie déconnectée de l'histoire. Je ne comprenais pas toujours non plus les sous-entendus des pensées tordues de Ludovic.
En dépit de tout cela, je peux comprendre sans mal le succès qu'a eu Les noces barbares. Il évoque un sujet tabou, celui du non-amour d'une mère pour son fils sans passer par quatre chemins, à la manière de Il faut qu'on parle de Kevin. C'est donc dommage, et surtout inexplicable, que je n'aie pas ressenti toute la révolte et tout le dégoût que j'ai ressenti en lisant ce dernier roman !
Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
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Je ne souhaiterais relire ce livre pour rien au monde. En soi l'auteur a fait un bon travail, l'histoire et l'écriture tiennent très bien la route. Mais mon dieu que cette histoire est cruelle!! Je n'aime pas parler de ce livre.
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L'histoire commence par le viol de Nicole, une adolescente de 13 ans. 9 mois plus tard, malgré tous ses efforts pour avorter, naît Ludo. Dès le début, il est haï par ses grands parents et négligé par sa mère...
Lien : http://loarn.canalblog.com/a..
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Goncourt, bien écrit, oui… mais surtout sordide !
Une ado se fait violer, elle a un enfant qu'elle hait. Sans amour ni éducation, l'enfant a des lacunes. Il pourrait encore être sauvé ; hélas, placé dans un internat inadapté, il y devient vraiment fou… C'est ça “du bon Queffélec” ?
Alors après la lecture du navet “Moi et toi”, pour moi ce sera tout.
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Le résumé est loin d'être fidèle au texte, il est donc aisé d'être déçu vis-à-vis des attentes qu'on peut se donner. Malgré tout l'histoire est bien construite, bien que longue. On comprend le comportement de Ludo, on le plaint d'être tombé sur d'aussi nombreux "chiants". Mais, et c'est là que c'est beau, on comprend aussi Nicole qui, après l'horreur, n'a pas été soutenue par ses proches. L'enfant, et tout ce qu'il représente, a belle et bien gâché la vie de sa mère.
On ose espérer qu'aujourd'hui les choses ne peuvent se passer comme ça. La reconnaissance de la victime, le soutien qui existe... Mais il n'en est guère malheureusement.
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