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EAN : 9782253114833
220 pages
Le Livre de Poche (12/07/2006)
2.27/5   44 notes
Résumé :
Il est amoureux mais incapable d'aimer. Elle fait monter la pression atmosphérique, elle rend l'air suffocant. Ils connaissent tous les trucs du jeu mortel qui consiste, pour les époux, à se faire aussi mal qu'ils se font bien l'amour, jusqu'à ce que l'un des deux, touché, soit coulé. I1 revient de loin, ce couple modèle, et qui sait par quel aveuglement il se croit né sous le signe du grand amour.
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Michel et Julia. Julia et Michel. Un couple marié depuis vingt ans, deux êtres qui se retrouvent en tête à tête avec leurs doutes et leurs jalousies, sous la chaleur du mois d'août.
Elle est juge d'application des peines, lui un petit fonctionnaire raté. Ils se sont aimés à la folie, maintenant ils se déchirent dans le port de Toulon. Et tout ça pour quoi? A cause d'une drôle d'histoire racontée par leur fille quand elle avait sept ans. Elle en a maintenant seize et vient de sortir du centre de détention pour mineurs. Mademoiselle touche à la drogue. Il faut dire que ça ne doit être marrant de vivre entre des parents dont elle a bouleversé l'existence et qui vivent désormais hanté par le fantôme de la fameuse Anne-Marie.
Entre rancoeur et frustration, le début des vacances de rêve vire au drame.

Moi et toi a quelque chose d'hypnotisant ; les disputes et les réconciliations de Julia et Michel sont un tourbillon d'émotions. On oscille entre l'espoir que le couple s'en sorte et l'envie de leur conseiller une séparation pure et simple. Comment ont-ils pu en arriver là? Sont-ils fous? Ou sont-ils seulement les défauts de chacun de nous poussés à l'extrême?
Michel et Julia ne sont rien d'autre qu'un couple tiraillé par des craintes secrètes et des blessures d'enfance, et c'est précisément cela qui les rend fascinants. Yann Queffélec ne m'avait pas convaincue avec Et la force d'aimer. Moi et toi, en revanche, m'a captivée.

Challenge ABC 2019/2020
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La réputation de Miss Sarah Woodruff n'est plus à faire à Lyme, bourgade du sud-ouest de l'Angleterre. Pour tout le monde, elle est la malheureuse préceptrice qui s'est entichée d'un lieutenant français et qui lui a sacrifié son honneur. Depuis le départ sans retour de l'officier, Sarah, surnommée Tragédie, erre solitaire et mélancolique, le regard perpétuellement tourné vers le large, dans l'attente d'un vaisseau qui lui ramènerait son amant. Elle attire l'attention de Charles Smithson, fiancé à la délicate Ernestina Freeman. Charles essaie tout d'abord de n'entretenir que de plates relations avec Sarah, mais celle-ci se révèle être une femme complexe et torturée, aux desseins impénétrables.

Il en est des fins de romans comme des chaussures: il faut en essayer plusieurs avant de trouver la bonne. Et si vous êtes comme moi, vous repartirez avec toutes, puisque toutes conviendront. John Fowles excelle dans l'art de se moquer de son lecteur et dans celui de revoir les règles du récit. Pourquoi se contenter d'une fin alors qu'il peut en écrire trois. Je me garderai bien de vous révéler leur contenu, mais je souligne l'habileté de Fowles dans la manipulation des points de vue. J'ai particulièrement apprécié ses interrogations sur le rôle de l'auteur: est-il tout puissant sur ses personnages, ou ceux-ci ont-ils une autonomie et une volonté propre? Particulièrement étonnant de voir Fowles se faire passer pour un personnage, et même prétendre être le narrateur. Pour tout ceux qui ont quelques notions de théorie littéraire, il est évident qu'auteur et narrateur sont deux entités littéraires différentes. Pour John Fowles, la différence n'existe plus et les codes traditionnels sont brouillés.

Les fins alternatives qu'il propose entrent en résonnance avec la théorie de Darwin qu'il ne cesse de faire apparaître dans les discours des personnages. L'intrigue se déroule au 19° siècle. N'oublions pas la querelle qui oppose les darwinistes et ceux qui considèrent que la théorie de l'évolution est un blasphème. Les trois fins de Fowles présentent des personnages qui évoluent en fonction du changement de leur environnement. J'ai vraiment apprécié l'application de cette théorie scientifique à un contenu littéraire.

Délicieux également de lire l'opinion de Fowles sur les usages de la période victorienne. La bigoterie est systématiquement tournée en dérision, et c'est un bonheur de lire l'arrivée au paradis de Mme Poulteney. Très surprenant de voir comment des personnages du 19° siècle sont comparés à des officiers nazis ou à des membres de la Gestapo, le tout par un narrateur qui est supposé être partie prenante de l'histoire. Fowles nous impose une gymnastique chronologique et anachronique des plus savoureuses. On a l'impression d'être de petits curieux soulevant un pan du voile du passé pour observer le 19° siècle à la lueur de nos connaissances et raisonnements modernes.

J'ai beaucoup apprécié les nombreuses adresses que Fowles lance au lecteur. Il nous pousse à nous interroger, à refuser la passivité classique du lecteur qui attend tout de l'auteur. Il met le texte en suspens et il déjoue toutes les attentes traditionnelles du lecteur. Il interroge sur la lecture elle-même: n'est-elle qu'absorption d'une irréalité figée?

L'histoire en elle-même n'est pas des plus originales. le thème de la femme manipulatrice, mi-ange, mi-garce (et quelle belle garce!) qui prend dans ses filets un bon gros benêt, c'est assez éculé. Mais le sujet n'est qu'un prétexte à tout ce que j'ai présenté plus haut, et le texte se lit très bien. Mention particulière pour la qualité des personnages secondaires. La servante et le valet sont dignes des pièces de Molière. Ils oeuvrent en coulisses et sont l'incarnation du bon sens et de la vraie vertu, qui n'a rien de commun avec celle que pratiquent les grenouilles de bénitier.

Vous l'aurez compris, ce roman m'a vraiment emballée! Je le prête à qui est intéressé!
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Vingt ans de mariage, c'est beau... pour certains.
"Moi et toi", c'est la confrontation d'un couple, un homme et une femme, qui ne s'aiment plus - ou si mal - et qui ne pensent plus qu'à se déchirer. Leur relation est pleine de rancoeur et de mépris. On s'épie, on s'en veut et au final, on se fait du mal. Trois jours à suivre Julia et Michel, trois jours d'affrontement, qui les épuisent et le lecteur avec.
La plume de Yann Queffélec n'est pas tendre avec l'amour conjugal. Violence des sentiments, l'amour qui semble un jeu mais qui peut conduire au drame... On ne ressort pas de cette histoire indemne, entre mauvaise foi, manipulation et reproches acerbes.
Je n'ai pas accroché à ce roman, pas plus qu'à ses personnages.
Mais pour avoir lu d'autres oeuvres de Yann Queffélec, celle-ci ne sera qu'une erreur de parcours pour ma part. Je lui reste fidèle !
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Lu dans le cadre du challenge ABC pour la lettre Q comme Queffélec

Michel et Julia forment un couple ayant eu des problèmes dans leur passé. Chacun se rejetant la faute sur l'autre, le couple est mal en point et c'est de cela dont il s'agit dans ce roman…

Le style d'écriture est lourd. le narrateur se trouvant du côté de Michel, on suit ses pensées et on se prend les insultes qu'il lance (dans sa tête) envers sa femme. On apprend petit à petit d'où les problèmes ont commencé. C'est le seul intérêt de mon point de vue. L'histoire d'un couple qui se déchire n'a rien d'attirant pour moi (en ayant lu la 4ème de couverture, je m'attendais à mieux...).

Ce livre n'a pas réellement de saveur, je pense que je vais vite oublier ce livre. Je mets quand même 2 étoiles car même si l'écriture est un peu chaotique, il se lit facilement et se termine très vite (et tant mieux).
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C'est l'histoire d'un couple défaillant dans une relation toxique, chacun se fera son idée sur les tenants et les aboutissants (on ne saura pas clairement s'il l'a réellement trompée, mais elle en est persuadée en tout cas et le lui fait payer 24h sur 24), mais j'ai une impression nette d'une emprise de la femme sur son mari, qui suit comme il peut avec maladresse, se défend un peu par moments en se faisant aussi mauvais qu'elle. Cet homme échoue dans d'autres domaines que sa vie de couple : il a un emploi minable dans une administration alors que son père était un grand chirurgien. On parle beaucoup de ce père décédé, ainsi que de la belle-mère brouillée avec la femme, et l'enjeu de la situation est de faire semblant (y croient-ils encore ? ) de s'aimer encore pour accueillir leur fille, sortant d'un centre de redressement, qui doit passer les vacances avec eux. Plan pourri sur un vieux bateau délabré stationné dans le port de Toulon.
Astuce de l'auteur pour faire comprendre que ce type est une ordure : il passe son temps à jeter des déchets n'importe où. Ça nous empêche de trop le plaindre.
Un récit qui je l'espère ne résonnera pas chez vous en vous rappelant des situations vécues.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Il n'arrivait pas à se dépêtrer du regard de Julia, de cette petite voix collante et mélancolique en train de s'enrouler autour de lui.
Il prit sa main et ce fut comme s'il tenait un oiseau mort encore chaud.
- C'est malsain, dit il, ca va mal tourner.
Elle plongea ses yeux dans les siens, ses yeux qui voyaient tout, qui savaient exactement où fouiller pour sortir au grand jour ce qu'il planquait dans l'ombre. Elle sondait son regard et selon ce qu'elle y trouverait, elle aurait envie de l'embrasser ou de lui faire la peau. Et lui c'est un baiser qu'il désirait comme un fou, comme un con. D'un seul baiser ils auraient pu tout effacer, même ce qui n'existait pas. Il était encore temps.
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Chez leurs amis, le bonheur était souvent lisse et doux. Ni séparation ni dispute excessive, mais l'impression d'une complicité monotone, un peu écœurante, pouvant générer à l'usure des mélancolies suicidaire. On était marié, sans plaisir ni désastre, solidaires contractuellement dans la tendresse et l'exécration. Et ces conjoints, casés, assagis, dépassionnés, adoraient dans l'adultère une flamme confisquée par la vie, la vie à deux, jour après jour et dans toutes les situations, malgré ce combat vital pour sauver du naufrage non pas le sentiment amoureux - cette langue de feu follet - mais le couple lui même avec sa tentation d'en rester là.
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- Elle était comment ta mère ?
- Ma quoi ?
Il eut la bouche de Julia contre l'oreille, il respira une odeur chaude avant d'entendre ces mots onctueux :
- La douceur même, je parie... douce et molle, c'est ca, comme ta vieille queue.
Poussant un hurlement, il bondit hors de la couchette, les mains plaquées sur l'oreille qu'elle avait mordue. Il tomba par terre en imaginant des crocs et du sang. Et pendant ce temps là, il éjaculait, nom de dieu ! Il en mettait partout ! Dans les soubresauts d'une jouissance avortée il répandait son foutre pour rien, pour personne.
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Ecoute moi, mon amour, est-ce qu'au bout de vingt ans on ne peut pas se délivrer l'un l'autre? Il est si fort cet amour, il ne peut plus nous supporter, on lui en a trop fait voir. Il nous jette si tu veux mon avis. Oublions le, oublie-moi. Tu n'as qu'à me rendre aveugle dans ta mémoire et je ne saurai plus où tu es. Je crierai dans ta mémoire et tu ne m'entendras plus. Tu revivras ailleurs, tu aimeras ailleurs. Moi non. Moi sans toi, jamais. Comment renoncer à l'odeur de ta peau, à ton rire, à tout ce qui fait que par maints détails tu es ma femme.
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Ce besoin d'emberlificoter les phrases au premier nibar qui pointait ! De reluquer à bientôt cinquante balais ! D'imaginer qu'une liaison s'amorçait, qu'il s'était trompé d'avenir avec sa femme et qu'enfin les cuisses du grand amour s'ouvraient.
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Vidéo de Yann Queffélec
En partenariat avec l'Opéra National de Bordeaux, Yann Queffélec vous présente son ouvrage "La mer et au-delà : Florence Arthaud" aux éditions Calmann Levy. Entretien avec Sylvie Hazebroucq.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2409827/yann-queffelec-la-mer-et-au-dela-florence-arthaud-recit
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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