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Sexe, mort et politique, qu'un seul vienne à manquer et le roman me rase. Dans ce pastiche de roman hard-boiled de 1947, On est toujours trop bon avec les femmes (ironique, c'est Queneau), rien ne manque. Composé selon les canons classiques de l'unité - un bureau de poste de Dublin, un jour et une nuit, une action révolutionnaire irlandaise armée, de la première rafale de mitrailleuse papiste au dernier obus anglican - tout y est: le sexe, séparé ou non du corps du révolutionnaire avant la mort; la tête du révolutionnaire séparée ou non du corps pendant le sexe ; et au milieu du champ de tir, le cadavre d'une jeune postière, les jupes relevées, qui provoque ou non l'émoi sexuel des insurgés qui attendent la mort (et la curiosité d'un chien). C'était un texte surréaliste fait pour Luis Buñuel et le théâtre du Grand Guignol de la rue Chaptal, mais c'est Marcel Jullian qui l'adapta au cinéma avec Jean-Pierre Marielle et Élisabeth Wiener, l'héroïne- La Prisonnière de Clouzot – qui se trouve à nouveau captive, des lavatories cette fois. Or son fiancé britannique qui commande le croiseur dépêché pour bombarder la révolution, hésite. Trahira-t-il le Roi et l'Empire pour épargner la pucelle, ignorant qu'elle ne l'est plus depuis peu? La pucelle parviendra-t-elle à amoindrir l'élan révolutionnaire viril? Comme dirait Beaumarchais, "tout finit par des castrations".
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« On est toujours trop bon avec les femmes est bien un roman de Raymond Queneau et non « Un roman irlandais de Sally Mara » …

Tout d'abord parce qu'on y boit du « ouisqui » et qu'on part en « ouiquende »… A moins que Sally Mara ne soit en fait Raymond Queneau lui-même.
Ensuite : les jeux de mots, les calembours parfois douteux, les néologismes…

Bon ! Mais Queneau, ce n'est pas que du style, même si celui-ci tient une grande place dans son oeuvre.
C'est aussi une intrigue.
On est à Dublin, le lundi de Pâques 1916, et les nationalistes Irlandais passent à l'offensive. Sept d'entre eux se barricadent dans le bureau de poste au coin de Sackville Street et d'Eden Quay. Ils sont assiégés par les troupes de Sa Gracieuse Majesté Britanique… Problème : une jeune fille, Gertie Girdle qui était aux toilettes, est restée après l'évacuation du bâtiment par les insurgés. Sauront-ils se comporter en gentlemen avec elle pour mériter le statut de héros, s'ils venaient à mourir pour la défense de la très catholique Irlande ?
Pas si sûr… La demoiselle, même si elle n'est ni Zazie, ni dans le métro se révélera une très performante empêcheuse de révolutionner en rond…

Amusant ! Et surtout la confirmation qu' « On est toujours trop bon avec les femmes »…
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Placer un roman absurde dans L'Irlande révolutionnaire de 1916, c'était osé.
Mais c'est sacrément réussi ! Voilà un roman de haut vol qui mélange politique, humour forcené et noir, et critique sociétale.
Le titre à lui seul est une belle provocation dont l'explication ne vient évidemment qu'à la fin.
Le caractère et l'intelligence des révolutionnaires sont tout bonnement excellents et tellement comiques !
Même si leur combat semble juste, on le sait voué d'avance à l'échec, et eux même se préparent à mourir même s'ils en ont en fin de compte assez peu envie. Il devront leur longue survie à un capitaine de navire amoureux.
Queneau réussit donc un tour de force, faire rire avec une tragédie, aux dépends des femmes mais sans être misogyne, en se moquant des hommes mais sans cynisme, avec un langage cru, des situations burlesques, un comique de situation parfait.
Un très bon petit livre qui se dévore !
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Pour passer un bon moment de détente, Ça se lit vite et bien , en 2heures c'est torché, et ça laisse un goût agréable dans les synapses.
Prise d'otages dans un bureau de poste en Irlande, évidemment cela ne se passe pas comme prévu, heureusement pour nous, cela nous permettra de lire des situations cocasses, un peu grivoises, mais tellement savoureuses et sans gros mots, mais avec des mots-valises, il faut parfois relire le mot pour bien le comprendre malgré une écriture simple, c'est Raymond !
Le style Céline ne s'est pas fait tout seul, y'a aussi une similitude avec Audiard, tout est lié en littérature, enfin je pense, en tout cas il y avait à cette époque une dynamique de style, qu'y je crois n'existe plus aujourd'hui ?
Je recommande pour tout lecteur, détente "instructive" assurée.
Oups ! une idée, c'est rare... de ma part, et pourquoi pas une B.D. ?
P.S.: C'est de la lecture intello-rigolotte qui sous ces airs simplette cache une technicité du langage exceptionnelle.
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Dublin, 1916. Quelques républicains vident la Poste Centrale de la ville (General Post Office) et se préparent au siège. Tout ne se déroule pas comme prévu : une des demoiselles est restée dans le bâtiment.
L'histoire irlandaise à la sauce Queneau : les conjurés ne sont pas bien malins, les Britanniques ne valent guère mieux et l'Anglaise est lubrique. Ca se laisse lire facilement et rapidement, mais il manque ce qui fait l'allant de Zazie dans le métro. Il y a moins d'invention langagière, c'est moins drôle, moins enlevé.
Je suis contente de l'avoir lu mais n'en garderai pas un souvenir impérissable.
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Quel humour dans ce texte de Queneau malgré la violence des faits, on rit beaucoup. Sept irlandais décident en 1916, à Dublin de prendre d'assaut un bureau de poste pour affirmer leur volonté d'indépendance face aux Britanniques. Les terroristes seront perturbés dans leur plan par une jeune femme, Gertie, cachée dans un premier temps dans les lavatories pour dames. Quand ils la découvriront, chacun sera perturbé jusque dans sa chair.
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Du Raymond Queneau tout craché, humour british -et irish, voire même "Dublinese", précision adjectivale apportée à la demande d'un commentaire d'un lecteur irlandais (voir les commentaires de Sean du 09/04/2010)- en prime. Ceux qui adorent ne seront pas dépaysés, sauf peut-être à aborder le côté sensuel et érotique de l'écriture de l'auteur. Il y déforme toujours les mots, notamment bien sûr ceux d'origine anglaise : par exemple, il écrit du ouisqui, comme dans un autre livre il écrit ouiquende, sans guillemets, bien entendu. Il en invente d'autres et se plait à placer des anachronismes. J'adore l'écriture quenauenne, j'en redemande même : je la trouve érudite parfois, drôle souvent, décalée et tellement indémodable. Un vrai plaisir comme à chaque fois avec lui que j'aime à nommer l'un de mes auteurs favoris. Et quel titre, mesdames, excusez du peu ! Pour une fois que l'on peut exprimer notre mysoginie naturelle sous couvert de la littérature. Allez, sans rancune ?
Lien : http://lyvres.over-blog.com/..
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Des rebelles prennent possession du bureau de poste, ils y font un siège. Malheureusement sans s'être redu compte qu'une des employées est restée dans le bâtiment. Sujet tragique mais tourné au drôle. J'ai très moyennement aimé le livre même si j'ai parfois souri…
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Relecture ce week end de «On est toujours trop bon avec les femmes». Queneau s'est ici livré à un exercice de style comme il les aime. Il est allé jusqu'à inventé cette Sally Mara, femme de lettre irlandaise... Lue il y a quelques années, cette histoire m'avait amusée. J'avais trouvé l'histoire amusante et agréable à lire.

Relue aujourd'hui, elle me déçoit un peu. J'y trouve une certaine lourdeur, quelque chose d'un peu daté, l'humour en a vieilli, je me suis ennuyée... la grisaille automnale en était-elle la raison ? Est-ce le texte ?

Ce qui demeure : l'amusement de voir Queneau jouer à être Sally Mara...

Question : est-ce que si je relis ce roman dans quelques temps, est ce que mon avis aura encore évolué ? L'appréciation qu'on porte sur un roman est dans le fond souvent bien relative. le temps de ce dimanche avait pourtant quelque chose d'Irlandais.

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