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C est la première fois que je ne finis pas un livre! Je n .ai pas compris ou voulais en venir l.auteur, c.est pour moi un peu brouillon, on ne voit pas de fil conducteur, jusqu à la page 170 toujours pareil alors j.ai arrêté.
Donc, pas de recommandations, faites votre propre jugement.
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DÉCEPTION. Voilà le mot qui résume le dernier ouvrage de Quignard. Car enfin, quand on a eu la chance que cet auteur nous fasse don de son talent d'écrivain hors norme avec « Tous les matins du monde » où poésie et magie se mélangent, on s'attend à quelque chose pour le moins de même étoffe. Et là c'est la petite, voire la grande dégringolade. Dès les premières phrases on est très surpris par une écriture prétentieuse qui cherche la poésie sans la trouver, ou pire qui croit l'avoir trouvée. L'auteur enfonce ou défonce même des portes ouvertes et tente un essai sur l'Amour avec un grand A , comme s'il croyait avoir inventé le fil à couper le beurre ! Pourtant rien de nouveau sur ce sujet qui fait tourner le monde. Mais monsieur persiste et signe. On s'ennuie, on s'accroche on tire la langue presque ! Dans l'espoir que Pascal Quignard se reprenne. Alors on avale les pages fiévreusement, on ralentit, on accélère , on relit, on finit pas douter de ses propres facultés ! Mais rien n'y fait on lâche les armes. Pourquoi tant d arabesques qui fait relire une phrase trois fois dans l'espoir d'en découvrir le sens.?Serait-ce le roman de trop ? L'excès de confiance en son art ? Conseils d'une lectrice qui n'y capte sûrement rien : On jette et on reprend à zéro ! Dans « Tous les matins du monde «  c'est un ange qui passe, dans » L'amour la mer » c'est Dieu qui trépasse !
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Il me tardait de découvrir ce roman mais pourtant je l'ai trouvé (au début du moins) assez difficile d'accès. L'Europe du XVIIe siècle ravagée par les guerres de religion, des artistes et des musiciens qui se retrouvent de loin en loin, la peinture et la musique baroque, une passion amoureuse : des thèmes qui s'entrecroisent, des chapitres plus ou moins suivis, pas nécessairement chronologiques, qui approchent les différents protagonistes et retracent par bribes leurs existences, mêlant réalité et fiction. Une oeuvre ambitieuse, que j'ai eu du mal à embrasser à la première lecture, mais dont j'ai donné de nombreux passages. À relire, en écho à Tous les matins du monde et à Terrasse à Rome, pour les personnages de Sainte-Colombe et de Meaume le graveur.
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Eloignée de Pascal Quignard depuis Tous les matins du monde et Villa Amalia, des livres somme toute assez accessibles, je le redécouvre avec L'amour la mer, un livre plus dense, plus ésotérique, composé de multiples fragments, comme autant de focus sur des moments-clés de la vie d'une poignée de musiciens du XVIIème siècle pendant les guerres de religion qui ont embrasé l'Europe.
Nous sommes d'entrée de jeu plongés dans une scène qui évoque un tableau de Georges de la Tour. Une écriture reproduisant les jeux de clair-obscur du peintre nous invite à partager une séance de jeu de cartes, un rassemblement de musiciens s'apprêtant à donner un concert. Les lumières vacillent, mettant en valeur des détails, rejetant dans l'ombre certains personnages.
Point de linéarité, ni de chronologie dans la construction du roman, mais plutôt des aperçus, des éclairages successifs, par petites touches qui vont offrir au final une vision d'ensemble, celle que Pascal Quignard s'est construite, entremêlant éléments historiques et données liées à sa propre histoire. Musicien, érudit, doté d'une grande culture classique et philosophique, passionné de musique baroque, l'auteur revisite la vie de quelques compositeurs et copistes célèbres ou imaginaires, à l'aune de sa propre expérience de violoncelliste, et plus intimement d'enfant non attendu et aimé, ayant traversé, selon ses propos, des phases d'autisme et des difficultés à accéder au langage.
Il disserte de manière poétique, fait des détours, des embardées sur l'amour, la mort, la vie avant la naissance, en s'appuyant sur les trajectoires, les rencontres, les destinées de ces hommes et femmes qui sillonnent l'Europe du Nord pour jouer auprès des monarques de l'époque et qui, pour la plupart d'entre eux, sont peu à l'aise avec les codes sociaux, refusent de transcrire leurs compositions, et vivent souvent à l'écart du monde.
Et puis au centre du roman, il y a l'histoire d'amour magnifique et tragique entre Hatten et Thyssen, un amour impossible entre ces deux musiciens que tout rapproche, mais qui ne pourront s'aimer que deux fois neuf mois. Pour des raisons qu'ils ne comprennent pas, ils doivent se quitter et vivre éloignés l'un de l'autre, un attachement ne leur étant pas permis, abandonnés tous deux par leur mère dans leur enfance, et dépourvus d'une langue qui aurait pu les relier, la musique, antérieure au langage pour Quignard, ne suffisant pas.
C'est beau, émouvant, certes un peu hermétique parfois, mais cela donne envie de pénétrer plus avant l'univers passionnant de cet auteur.
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Difficile de noter un tel ouvrage.
Merci à celui qui me l'a conseillé car je n'y serai jamais allée de moi-même !
Il est impossible de raconter l'histoire car plusieurs s'entrecroisent.
Leur point commun l'amour sous toutes ses formes- entre la belle Thullyn et le musicien Hatten, entre hommes, entre femmes, entre la princesse Sybilla et son cheval Josepha...
Je ne peux expliquer pourquoi mais j'ai été incapable de le laisser une fois commencé, juste pour la beauté de la plume.
Une très belle découverte !
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Quelle plaie ! Quel ennui ! Quelle lourdeur ! Ça m'a dégoûté de lire, de toucher ma liseuse, pendant 1 mois. Il aura fallu que je réalise l'effet de répulsion provoqué par cet ouvrage, pose l'acte de supprimer ce livre, destruction salvatrice, pour enfin revenir à lire.
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L'amour la mer est un hymne magnifique à la beauté du monde, à la vie ainsi qu'à l'impermanence de toutes choses.
Nous nous retrouvons au milieu du 17e siècle. L'Europe est à feu et à sang :une guerre de religion a déchiré catholiques et protestants pendant près de 30 ans et a porté la violence à un niveau d'inhumanité désespérant. Pendant de nombreuses années, les grands royaumes d'Europe resteront secoués de violences, de famines et d'épidémies.
Nous suivons quatre musiciens, trois hommes et une femme, virtuoses à la sensibilité exquise qui parcourent à cheval les routes d'Europe, qui se croisent, se quittent, se recroisent dans la mystérieuse complicité de leur art, allant de ville en ville, de salon en salon de Paris à Anvers ou Ostende, de Stuttgart à Vienne pour y interpréter et diffuser la musique baroque pour le plaisir des grands de ce monde, leurs mécènes parfois ô combien capricieux.
Ils ont tous une profonde maîtrise de leur instrument qu'ils jouent du clavecin, de la lyre, de la viole ou encore du théorbe (autre nom du luth ), certains sont compositeurs mais deux d'entre eux, Hatten et Forberger refusent de publier ou même d'interpréter en public leurs propres oeuvres. Leurs compositions livreraient trop de leurs émotions et, pour se protéger, ils préfèrent se mettre au service d'autres artistes.
Le roman de Quignard fait résonner en nous des questions contemporaines concernant la création, la place de l'art et de l'artiste dans la société spécialement en période tourmentée. « Comment créer en période de guerre religieuse? Comment se concentrer dans le silence ou la clôture de son âme lorsque tous les jours ouvrés sont plongés dans les cris et l'anomie. Quand tous les instants du temps prétendument régulés sont contraints par la peur? Quand toutes les nuits s'enfoncent sans remède dans l'appréhension, tous les rêves dans l'épouvante? Comment envisager l'art dans le chaos » (p 127)
La vie est effectivement bien dangereuse en ce 17e siècle, la violence et la mort rodent partout. Elles sont bien présentes dans la vie nos musiciens, la famille de Froberger a été décimée par une épidémie, Hatten, Froberger et Hanovre ont été attaqués, pillés ou blessés et tous ont été témoins de massacres ou de scènes traumatisantes. Leur entourage peut, lui aussi participer à cette violence : le frère de Froberger a tué pour récupérer son violon, la Princesse Sibylla a tué une mère de famille qui utilisait l'eau de son cheval.
Et pourtant si nos quatre musiciens parviennent à jouer et même à créer c'est justement parce que leur art émerge de la noirceur, la musique leur permet de transcender l'horreur du quotidien, d'exprimer leur douleur. Elle leur permet de survivre. Forberger dira « L'art et particulièrement la musique ravivent tout ce qui a été vécu. Comme la mémoire offre de maintenir le souvenir, la musique permet de faire retentir la douleur. Il arrive que l'art creuse une distance, et écarte de sa cause, et en cela console. Je pense même qu'il peut enchanter ce qui n'était jusque-là que détresse et panique. Peut-être même est-il capable d'éconduire la sidération, de la transporter ailleurs, de l'irriguer différemment afin de la plonger peu à peu dans un paysage moins insupportable. »

N'est-ce pas cela que nous propose ou pourrait nous proposer la musique aujourd'hui? l'art en général? C'est du moins ce qu'affirment plusieurs.

L'amour pourrait lui aussi être un outil pour nous aider à traverser le chaos environnant mais "l'amour est rare et mystérieux". Irrationnel et inconscient y agitent leurs fantômes et impriment une direction qui peut nous laisser pantois. Il faut , nous dit Quignard lui ouvrir la porte avec courage. « le bonheur est cet inconnu qui arrive comme une bourrasque sur la rive. Il désordonne le monde. Il faut avoir du courage quand le bonheur est là. » (p 26). Il faut s'y abandonner au risque d'être soi-même abandonné.
Les personnages principaux du livre, la splendide Thullyn et l'ombrageux Hatten vivront leur passion sous le signe de l'absolu et de l'intensité mais aussi sous le signe de la séparation et la douleur profonde. Même séparés, ils ne cesseront de s'aimer, d'être habités l'un par l'autre et être traversés par une même profonde nostalgie.

L'amour comme la vie est flux et reflux. Notre vie individuelle n'est qu' une vague dans la mer infinie, elle roule vers le rivage et quand elle se retire c'est notre fin à nous. Mais bien vite une autre vague, une autre vie se lève et perpétue le mouvement .

Plonger dans L'amour la mer implique de trouver temps et espace pour s'abandonner au rythme et au phrasé poétique et élégant de l'auteur et ainsi découvrir que le plaisir que la lecture éveille se laisse savourer lentement, sensuellement, délicieusement.
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Le roman s'ouvre sur l'image immobile, silencieuse, de trois joueurs qui tiennent des cartes. Suit une seconde scène suspendue où quatre musiciens s'apprêtent devant leurs partitions. La vie commence par un troisième tableau, sombre mais animé, qui introduit dans leur mystère les deux personnages de fiction, Thullyn et Hatten, musiciens virtuoses et amants éperdus. Avec pour toile de fond la guerre de Trente Ans, guerre de religion féroce, Quignard traite avec la même gravité et la même présence intime l'amour de la musique, le désir et le danger omniprésent, toutes choses incompréhensibles. Et pourtant il faut vivre (« Ô mon Dieu faites que je sois vivant quand je serai à mourir »), et vivre sa passion, au double sens de désir et de souffrance, implique le corps et l'âme, inspire la musique, ce que la musique fait au corps, ce qu'elle fait à l'âme : « C'est une sorte de nuit que celle que procréent les yeux refermés des femmes et des hommes quand ils écoutent la musique » « Les musiciens quand ils ferment leurs paupières décomptent intérieurement ce silence où ils sont à mourir. Soudain, ils les rouvrent en même temps. Ils se regardent. Ils attaquent. Et ils attaquent ce silence au coeur de ce silence devenu intolérable. Comme ils attaquent au coeur tous ceux qui, immobiles, lui prêtent toute leur attention ».

Nous sommes en Europe du Nord : les Flandres, la Hollande, l'Allemagne des Princes électeurs, la Finlande, un peu d'Angleterre. Choyés ou congédiés par quelques souverains, les musiciens perfectionnent leurs instruments, ils se cachent ou voyagent, ils composent et jouent, plusieurs refusent d'être copiés ou publiés (Froberger, Sainte Colombe) ou même entendus (Hatten), sinon par leur maitre en musique ou par une maitresse d'une virtuosité supérieure, maitresse au sens amoureux (Thullyn) ou de commande (Sibyla de Wurtemberg). La violence du temps (de tous les temps ?) n'est pas absente chez ces musiciens, le frère de Froberger tue pour son violon, Sibylla tue pour son cheval. L'amour est violent, la mer, celle du titre, la mer où Thullyn nage à l'aube, est aussi forte et pénétrante que la passion. Quelques phrases résument Thullyn et le plan du livre page 68 : « Thullyn lisait les cartes, où elle était sans pareille à découvrir la chance. Elle aimait la musique et s'abandonnait entièrement à la douleur qui naissait d'elle. Telles étaient ses deux passions si on oublie la mer puisqu'elle venait des îles du bout du monde. Enfin elle avait une peur absolue de la mort. Cela faisait quatre couleurs. L'amour, la mer, la musique, la mort ».

La mort est omniprésente, mort généralement violente puisqu'on n'a pas le temps de mourir de vieillesse et de maladie. À l'exception du vieux Rhuys chez qui le reflux de la mémoire contient une sagesse respectueusement partagée dans un dialogue (X, 8), bien loin de cette démence qui obsède les modernes.

Un grand livre où comme en musique Quignard transcrit, varie, improvise dans son style classicisant. Il surprend par la polyphonie et la diversité de ses climats.
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L'Amour, la mer
Gallimard, Blanche, 2022
Pascal Quignard, né à Verneuil-sur-Avre en 1948
Prix Goncourt 2002, les Ombres errantes.

Il faut bien comprendre les déclinaisons de l'auteur. Notre Gollum du monde des lettres sort de sa série pour se rapprocher des contemporains. Il revient sur terre en quelque sorte. L'ombre de son jeune frère perdu y aide probablement. Ils étaient indissolublement lié à cause de la musique.. La tonalité est donc mélancolique. Oui il a une plume superbe, elle la hisse très haut, et je ne vois pas pourquoi il se priverait d'élever le niveau de son art vers une forme d'élitisme de la prose, nourri de talent et de savoir qui le place inexorablement au dessus du lot.

Pascal Quignard sort un peu de sa brume du Grand Siècle pour y retourner malgré lui, de temps à autre, là est sa félicité en compagnie de ses chers musiciens mystiques, ésotériques, bien qu'il écarte tout sentiment religieux .. Au moins cette remontée dans le temps, ce refuge lointain ne peut pas être taxé d'alimenter les trivialités du monde contemporain. Strictement aucune capillarité, à peine faussée par la mort et des scènes facétieuses, originales, ou par la poésie aux fortes odeurs de terroir, sorte de tropisme universel..

A Verneuil ..(que j'ai plaisir à traverser sans être accaparé autrement que par Pascal Quignard, comme Mortagne-sur-Perche avec Alain ou pas très loin encore Martin du Gard). "..Au pied de la sente l'âne attaché broutait le maximum de ce qu'il pouvait atteindre, qui était un peu plus étendu que la largeur de sa langue .. Tout à coup, réfléchissant, il regardait la barrière jaune et brayait. Il regardait la Tour grise de Verneuil."
Commenter  J’apprécie          2012
L'amour la mer et l'art baroque déclinés en de courts chapitres. Pascal Quignard concentre le récit sur Thullyn et Hatten, leur amour, leur musique, leur sensibilité, de la naissance à leur mort. Il parcourt l'Europe du XVIIème marquée par les guerres, les épidémies, la famine mais en célébrant partout la beauté au gré de ses envies, mêlant siècles et rencontres. le tout dans une prose proustienne magnifique.
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