Décevant. Tout d'abord (et surtout) le style m'a semblé particulièrement mauvais : beaucoup de répétitions injustifiées selon moi, des phrases trop simplistes (sujet + verbe + complément essentiel ; je ne demande pas forcément des immenses phrases à la
Proust, mais un peu plus de recherche dans la formulation ne fait pas de tort non plus) et une certaine pauvreté lexicale de manière générale. Sans doute aurais-je dû être plus attentive à la quatrième de couverture, dont l'extrait choisi est assez significatif de l'ensemble du point de vue stylistique.
Ensuite, j'aurais, peut-être, pu passer au-delà de cet obstacle du style si l'intrigue avait su me passionner et me plaire, mais ce ne fut pas le cas : je m'attendais à une histoire d'amour telle que Véra de Villiers de l'Isle-Adam et me suis trouvée face à un récit beaucoup plus terre-à-terre. L'auteur s'attarde sur une série d'éléments de la vie quotidienne de ce veuf et de ses deux filles, mais ceux-ci sont mal introduits et m'apparaissent comme superflus. de plus, le récit en lui-même est assez banal, sans surprise : chaque évènement est prévisible dès le début.
Néanmoins, il y a un petit détail que j'ai apprécié dans ce roman : la conception de la musique qui y est présentée, à travers le personnage de Monsieur de
Sainte-Colombe. Celui-ci est un musicien virtuose, reconnu mais préférant la solitude à la gloire, vivant reclus avec ses filles. C'est grâce à son art qu'il parvient à faire revenir sa femme du monde des morts, à l'attirer vers lui quelques instants : la musique est dans ce livre l'expression de la souffrance, celle que ne peuvent exprimer les mots, celle de la perte de l'être aimé et jamais oublié.