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sur 83 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Né en Belgique en 1978, Bernard Quiriny vit aujourd'hui en Bourgogne et enseigne le droit à l'université. Il écrit des articles littéraires ou musicaux pour la revue Chronic'Art ainsi que des critiques pour le Magazine Littéraire. Ecrivain depuis 2005, Les Assoiffées est paru en 2010.
Second ouvrage de Bernard Quiriny que je lis mais que ce soit le Village évanoui ou Les Assoiffées, dans les deux cas l'écrivain aborde le même thème, des populations se retrouvent coupées du monde extérieur et vont vivre en autarcie.
En 1970, en Belgique une révolution donne le pouvoir aux femmes et instaure une dictature dans tout le Benelux d'où sont exclus tous les hommes. En France la situation fait débat, quelques militants voyant dans le modèle Belge un exemple à suivre par tous. Un groupe d'intellectuels va partir en voyage officiel vers ce pays pour se faire une idée de la situation.
Bernard Quiriny ne manque pas d'imagination, un pays donnant le pouvoir exclusif aux femmes en radiant de la vie sociale tous les hommes, justes bons à fournir la matière essentielle à la perpétuation de la race, il fallait y penser. Pourquoi pas une planète gouvernée par des singes, tant qu'on y est ? Les écrivains sont formidables.
Le bouquin propose deux regards. le premier nous donne une vision extérieure du régime, ce sont quelques intellectuels partis en voyage organisé sous la houlette d'une officielle Belge, dans la grande tradition de ces expéditions (André Gide en Russie (1936) qui en reviendra déçu, Philippe Sollers en Chine (1974) qui s'en retourne enchanté, etc.) On ne montre aux visiteurs que ce qu'ils doivent voir, en le leur présentant sous son meilleur aspect ; on contourne leurs éventuelles questions dérangeantes, on flatte leur ego pour se les mettre dans la poche. le pays visité n'est plus qu'un vaste décor de cinéma. Au retour les dissensions entre les participants au moment d'expliquer ce qu'ils ont vu sont assez croquignolettes mais pas assez développées.
Le second regard est livré sous la forme d'un journal, tenu par une citoyenne Belge, qui va être introduite dans l'entourage d'Ingrid et sa fille Judith « La Bergère », la maîtresse absolue de tout l'Empire. Nous sommes alors au coeur de la machine, la nomenklatura a tous les droits, ses conditions de vie sont luxueuses quand la misère règne dans le reste du pays, chacune veille scrupuleusement à servir la paranoïa de Judith, lui passant tous ses caprices même sexuels, lui cachant tout ce qui pourrait lui déplaire.
Le roman expose la gestion de la Belgique exactement comme on a pu apprendre depuis, la manière dont on vivait dans la Russie communiste de Staline, la Chine de Mao ou la Corée du Nord aujourd'hui encore. le culte de la personnalité, le pouvoir absolu, le déni de la réalité etc. On connait tout cela, on l'a lu ou vu dans des reportages qui de nos jours ont ouvert les yeux des plus aveugles (je pense ?). C'est là que le roman commence à peiner, cette espèce de copier/coller entre le réel utilisé pour ce fictif finit par lasser. Je suis quasi certain que tout ce qui est repris dans ce roman – et qui peut sembler hallucinant à un jeune lecteur – n'a rien d'imaginaire mais sort des archives et documentaires réalisés sus les régimes totalitaires, rien ne m'a étonné, tout m'a paru déjà connu.
Pour le dire franchement, j'ai refermé le roman un peu déçu pour plusieurs raisons. Contrairement aux apparences, j'ai trouvé qu'il manquait de fond, s'il s'agit d'une fable politique pour nous mettre en garde contre les totalitarismes, le bouquin est bien lourdingue ; mon sentiment profond c'est que cette toile de fond n'est qu'un prétexte pour amuser, sans plus. Par contre les jeunes écrivains en herbe en tireront profit, ce roman est la preuve parfaite qu'une idée de départ géniale ne donne pas forcément un résultat du même niveau, non pas parce qu'elle a mal été exploitée par l'auteur mais parce qu'une idée ne fait pas un bouquin a elle seule. Pour conclure, un roman sympathique et souriant mais néanmoins décevant et surtout beaucoup trop long.
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J'ai découvert Quiriny par ses nouvelles, inventives, débridées, surprenantes, parfois pleine de poésie, toujours créatives. Avec Les assoiffées, je ne retrouve pas la patte de l'auteur, le style est pauvre, le ton assez convenu, l'écriture manque de relief. Malgré l'intrigue accrocheuse, je me suis très vite ennuyé. J'ai poussé jusqu'à 150 pages en espérant que le récit s'envolerait, avant de finalement laisser tomber. Au-delà de l'écriture, bien en deçà de ce dont est capable l'auteur, l'intrigue me pose question. Elle s'appuie sur la réalité des régimes totalitaires et je ne suis pas sûr qu'on y apprenne quelque chose qu'on n'ait pas déjà lu. Que le pouvoir en place soit un pouvoir autoritaire féministe n'est pas pour le moins intriguant. Peut-on faire un parallèle entre des idéologies politiques comme le communisme ou le nazisme et le féminisme ? Je suppose que l'intention est de montrer que quel que soit le genre au pouvoir, toute idéologie porte en germe une forme d'oppression. Mais je trouve qu'il y a d'entrée un biais et ce biais est politique en nous faisant croire que l'on peut mettre le féminisme au même niveau que d'autres idéologies politiques. Il ne semble pas être dans ce texte à ce détail près, tous les caricatures du féminisme y sont présentes, jusqu'à l'asservissement des hommes. Sous la parodie, on se demande si Quiriny ne prône pas un certain conservatisme.
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malheureusement, si les cent cinquante premières pages sont plaisantes, le récit devient vite ennuyeux. C'est trop long parce que ça manque de fantaisie
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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