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3,24

sur 84 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans le cadre du Challenge ABC, la lettre Q me cause quelquefois du fil à retordre. Je ne possède en effet pas dans ma Pal (pourtant assez monstrueuse) de livre dont l'auteur correspond à ce critère . J'avoue avoir un peu choisi au hasard ce livre et cet auteur. Bernard Quiriny a attiré mon attention chez mon libraire car son nom commençait par la lettre que vous savez. Je ne le connaissais absolument pas, je dois le reconnaitre… La quatrième de couverture m'a suffisamment interpellée pour que j'arrête mon choix définitif sur ce livre.
Le postulat avait tout pour m'attirer et me plonger rapidement dans cette lecture. La Belgique est devenue le pays le plus mystérieux du monde. En effet, dans les années soixante-dix, un putsch a mis à la tête du gouvernement belge une féministe pure et dure. Cette dernière, surnommée La Bergère va mettre en place des mesures qui vont faire de ce pays un endroit complètement dominé par les femmes. Isolé depuis plusieurs décennies du reste du monde ( et de l'Europe), un grand évènement se prépare : pour la première fois, un groupe de personnes étrangères vont avoir l'honneur de visiter ce mystérieux pays. Ce sont des journalistes français qui vont avoir le droit à une visite guidée ( et très dirigée ) de cette Belgique.
En alternance avec le récit mettant en scène ce groupe de journaliste qui va découvrir une image de la Belgique plutôt cadrée, nous allons suivre l'histoire d'Astrid, jeune infirmière belge. A travers son histoire, la réalité de ce qui se passe réellement dans ce pays est d'autant plus frappante. Ici, pas de fioritures, la belge moyenne survit dans un monde plein de contraintes…
Et les hommes ?? Oui, où sont les hooooommes ?? Car après tout, c'est bien ce qui nous intéresse, quel est le sort réservé à la gente masculine dans ce pays si extrémiste ? Eh ben, comme dans tout état totalitaire, le sort réservé à ces messieurs n'est guère enviable, il faut le dire… Ils sont complètements assujettis aux lois misandres de cette société qui ne donne pas vraiment envie…
L'histoire a été intéressante à suivre. La découverte à travers le journal d'Astrid des arcanes du pouvoir dans ce pays a été édifiante. Lors de cette lecture, je n'ai pu m'empêcher de faire plusieurs parallèles. le premier, bien sûr, avec un état totalitaire qui se voulait aussi très ouvert, à savoir l'URSS de Staline et compagnie.
J'ai aussi fait le lien avec un autre livre qui traite du pouvoir entre les mains des femmes. Je parle de l'excellent Les hommes protégés de Robert Merle.
En conclusion, je dirais que même si je ne crie pas au chef-d'oeuvre, avec ce livre j'ai passé un bon moment de lecture avec ces Assoiffées…

Challenge ABC 2017/2018


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1970. Suite à une révolution, le Benelux est devenu un empire totalitaire dirigé par des femmes, qui espèrent pouvoir un jour se passer des hommes. On suit en parallèle la visite d'une délégation française et la vie d'une favorite de la dirigeante. Je n'ai pas cherché à savoir si l'auteur voulait faire passer des messages. Je me suis contenté de me laisser divertir par le côté décalé de ce roman, mais d'autres textes de Bernard Quiriny m'ont procuré nettement plus de plaisir.

Bernard Quiriny est l'un de mes auteurs belges préférés ! J'apprécie tout particulièrement l'incroyable imagination dont il fait preuve dans ses nouvelles, menant le lecteur de petite surprise en petite surprise. de l'humour décalé, parfois une touche de fantastique, je me suis à chaque fois régalé.

"Les assoiffées" date de 2010. Il s'agit du premier roman publié par Bernard Quiriny, après deux recueils de nouvelles. Je dirais d'emblée que j'ai davantage apprécié son roman suivant, "L'affaire Mayerling", et qu'au stade actuel de mes lectures, je recommanderais plutôt cet auteurs pour ses nouvelles, le genre dans lequel il excelle.

J'ai retrouvé dans ce roman-ci les situations improbables et décalées qui caractérisent l'auteur. Son imagination fait naître une révolution aux Pays-Bas en 1970. le pouvoir passe aux mains des femmes; les hommes restent nécessaires pour la procréation, mais les femmes sont confiantes dans le fait que la science permettra un jour de s'en passer. En attendant, ils sont mis à l'écart, employés comme "larbins" et priés de se faire castrer ("l'offrande"). Les femmes vivent en couples homosexuels.

La dirigeante se fait appeler la Bergère. Au moment où l'histoire commence, elle règne sur l'ensemble du Benelux; les Belges sont tous devenus néerlandophones. Je laisse mes compatriote savourer le côté surréaliste de cette situation, amplifié par la description de l'arrivée d'une délégation française, avec des contrôles de sécurité que l'on imaginerait en URSS au temps de la guerre froide, comme si le Benelux était devenu une puissance mondiale ! Comme on peut l'imaginer dans ce genre de régime, on montre aux visiteurs ce que l'on veut bien leur montrer et le lecteur s'amuse de voir comment certains se laissent aveugler (imaginez une délagation du Parti communiste français en visite en Russie ou en Chine dans les années soixante).

La Bergère est une caricature de dirigeante toute-puissante, avec son culte de la personnalité et son palais luxeux, où elle abrite ses favorites. L'une d'entre elles figure parmi les personnages principaux du récit, qui décrit comment la Bergère l'a remarquée et l'a extraite de son milieu pour l'installer au palais.

Le tableau ne serait pas complet sans l'existence de dissidentes, menées par une certaine Beatrix.

Ces aspects décalés m'ont bien amusé ! Mais j'ai été déçu par un manque de rythme: le texte se traîne, par moments, et l'attention finit par se relâcher. Je n'ai pas retrouvé ici les petites surprises que j'apprécie tant dans ses nouvelles. Oeuvre de jeunesse, dirons-nous: avec "L'affaire Mayerling", Bernard Quiriny a montré qu'il était capable de mieux accrocher ses lecteurs.

Enfin, je pense que le projet de l'auteur était de laisser son imagination produire une situation décalée qui divertirait ses lecteurs. A-t-il voulu se moquer des féministes ? Considère-t-il que les féministes rêvent de se débarasser des hommes ? À l'heure actuelle, particulièrement, ces questions pourraient donner lieu à des débats enflammés. Sans connaître les intentions de l'auteur, je ne me lancerai pas dans ce débat.

Je vous recommande très chaleureusement de découvrir Bernard Quiriny, si vous ne le connaissez pas, mais en essayant plutôt ses nouvelles.
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Ma rencontre avec ce roman est le fruit du hasard... Préparant un atelier lecture sur le thème de l'uchronie, je suis très vite tombée sur cette référence. La première chose qui m'a attirée est qu'il s'agit d'un auteur belge que je ne connaissais pas encore! Puis le synopsis me semblait intéressant: "En 1970, la Belgique est le théâtre d'une révolution d'inspiration prétendument féministe..." Tout un programme. Ce roman ne m'a pas déçu. Original et drôle, il ouvre à la réflexion sur des thèmes tels que le fanatisme, l'excès de pouvoir...
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Tombée aux mains d'une dictature féministe, la Belgique est dirigée par les Bergères, Ingrid et sa fille Judith. Un groupe d'intellectuels parisiens reçoit l'autorisation d'aller y réaliser un reportage.
Une dictature de femmes dans un Benelux aux airs de régime stalinien sous la houlette de la Bergère, despote égarée dans le monde du pouvoir absolu.Des siècles de machisme d'état revisités à travers une satire inquiétante et loufoque, un regard drôle et décalé sur les égarements de l'espèce humaine.
Lien : https://collectifpolar.com
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La Belgique, pays le plus fermé et le plus convointé du monde ! Vous en réviez ? Quiriny l'a fait.
L'idée de départ (faire de la Belgique un état totalitaire féministe complètement hermétique) me plaisait beaucoup. Je n'ai pas été déçue ! Répression, soumission, admiration, fascination, attraction, révulsion, le tout est parfaitement rendu et maîtrisé. L'alternance des chapitres (construction en vogue) est ici bien vue, et se prête au propos. Un bon premier roman qui donne envie de découvrir "Contes carnivores", recueil de nouvelles du même auteur
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Dans un Bénélux de fiction, les femmes ont pris le pouvoir et instauré une dictature. le pays a fermé ses frontières depuis des années et nul ne sait vraiment ce qu'il s'y passe... Pourtant, bien des années plus tard, une équipe de français est invité à séjourner dans le pays. le pays leur est présenté sous son meilleur jour. Et si certains restent convaincus qu'il s'agit là d'un pays idyllique, d'autres se rendent compte de la manipulation "On nous cache tout, on nous dit rien"...
En parallèle, la vie d'une de ces citoyennes Belge est relatée à travers son journal intime. Elle raconte son ascension, d'infirmière elle entrera dans les coulisses du pouvoir et y découvrira l'envers du décor.
Un livre intéressant qui fait se poser les bonnes questions sur ces états totalitaires. Quelques comportements se rapprochant de faits ou de personnages historique n'est sans doute pas une coïncidence. Un très bon premier roman pour cette foisonnante rentrée littéraire !
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Tout commence dans les années 70 quand une révolution renverse le pouvoir belge, une révolution inédite puisqu'elle est féministe.
40 ans plus tard, la Belgique est devenue un empire complètement autarcique et résolument fermé sur lui-même. Deux récits cohabitent et se complètent dans le roman : d'abord, la visite officielle d'un groupe de 5 intellectuels français mené par un personnage farfelu : Pierre-Jean Gould. Sympathisants de la cause féministe, ils se font promener dans tous les hauts lieux de la révolution belge, et ne sont jamais au contact de la réalité. le 2ème récit est lui plus intérieur, puisqu'il dévoile via le journal intime d'une belge, Astrid, l'envers du décor et la réalité d'un régime tyrannique et ubuesque où les relations hétérosexuelles sont par exemple proscrites et où les hommes doivent s'émasculer s'ils veulent un traitement égalitaire.
A travers la parodie d'un féminisme exacerbé, Bernard Quiriny, dresse un portrait satirique et acerbe des excès du totalitarisme. Les allusions à des régimes actuels comme celui de la Corée du Nord ou des régimes communistes d'antan sont légions. Cette réflexion est habilement renforcée par une critique très amusante de l'aveuglement de certains intellectuels qui voient dans cet empire la promesse d'un état idéal et égalitaire.
La richesse des péripéties et des découvertes d'un pouvoir extravagant, donnent un rythme soutenu au roman.
L'écriture sans cesse teintée d'ironie, atténue la cruauté et laisse libre cours au grotesque. Après tout, mieux vaut rire et rester sur le sentiment qu'il ne s'agit là que d'une histoire belge…
Un 1er roman intelligent et souvent jubilatoire.
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Dans les années 70, une révolution a éclaté en Belgique. Les féministes ont pris le pouvoir. Depuis, le pays est fermé au monde. Plus personne ne sait ce qu'il s'y passe. Les féministes du reste du monde imaginent un véritable paradis pour les femmes. Les autres imaginent une dictature aussi violente et inhumaine que les autres.
Judith, la Bergère, règne sur ce pays et y impose une discipline qui se veut féministe mais qui n'est rien de plus qu'une dictature pure et simple et que l'on va découvrir au fil des chapitres.
Un groupe de journalistes français est miraculeusement autorisé à aller visiter cette Belgique mystérieuse. Parallèlement, Astrid, Belge, écrit son journal intime et raconte sa vie difficile d'infirmière, de femme, de mère, de sujette.
Les chapitres s'alternent entre le journal d'Astrid et les visites officielles des français dans cette Belgique si différente.
"Un récit burlesque et féroce" nous vante la quatrième de couverture. Et c'est vrai ! C'est parfois drôle, souvent ironique, sombre, violent, et le prétexte d'un monde sans hommes permet de faire passer les idées les plus cruelles. Au final, Bernard Quiriny décrit la genèse d'une dictature, qu'elle soit masculine ou, plus rare, féminine comme dans sa Belgique. On est tour à tour surpris, choqué, amusé, interpellé.
L'écriture est agréable, très facile à lire. C'est également très instructif et j'ai apprécié de lire la description très détaillée d'une dictature mais d'une façon romanesque, sans analyses philosophiques, sociologiques et historiennes en tout genre.
Un très bon roman.
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Ce roman est la chronique d'un voyage documentaire, à l'invitation d'un pays voisin dont le régime gouvernemental est devenu totalitaire, de quelques personnalités, journalistes, intellectuels, politiques. L'objectif de l'invitation est de permettre la publication d'écrits "objectifs" sur le pays en question. Selon les personnes, le voyage, très encadré et mis en scène, confirmera ou pas l'image idyllique transmise par le discours officiel.
Un aspect comique de la situation, c'est que le pays en question est la Belgique, où le voyage devient soudain (pour nous lecteurs qui savons que Bruxelles est à 1h20 de Paris en TGV) extrêmement exotique. Les visiteurs recherchent (en vain) des traces du légendaire humour belge lors de leurs rencontres.
On croise des descriptions qui évoquent la Corée du Nord et tous les régimes dictatoriaux, espaces monumentaux vides, camps de rééducation, culte de la personnalité, les visiteurs ne rencontrent pas la population. Un danger (imaginaire) justifie toutes sortes de secrets et de "mesures de protection" qui isolent toujours plus les visiteurs - et les déstabilisent, via des mesures apparemment absurdes, dont le seul but est la manipulation et le contrôle des esprits et des expériences.
La vie de la population est narrée via le journal intime (prudent mais détaillé quand même) d'une femme anonyme qu'un hasard va propulser dans la nomenklatura.
Privations, peur permanente, brimades, l'auteur nous donne ici un quotidien vécu malheureusement dans de nombreux pays.
La particularité majeure de ce roman est évidemment le détail du totalitarisme en question : fin du patriarcat poussé à l'extrême, honneur et pouvoir aux femmes (une mère et sa fille en particulier), et disparition des hommes de la société - réduits aux fonctions reproductives et aux tâches les plus basses, comme les esclaves du temps passé, la stérilisation étant recommandée.
C'est un féminisme outré, poussé selon un axe discriminatoire au possible, dénommé sur un graffiti "Viragoland" (pour rappel : virago = femme d'allure masculine, autoritaire et criarde). Ce n'est pas très subtil comme approche de ce sujet sensible qu'est le féminisme et la place des femmes dans notre société. C'est sur ce point que ce livre m'a déçue, on a l'impression que l'auteur a voulu faire de l'esprit sur le sujet des luttes féministes. On n'est quand même pas face à un roman complètement machiste, mais il est difficile d'être pertinent dans ce registre, et il a pour moi raté sa cible. L'étude de la posture des journalistes dans leur restitution de leur voyage, leur complaisance (au détriment de la sincérité) vis-à-vis des médias et du système de relations dont ils dépendent pour leur carrière, est par contre bien décrit, quoique brièvement sur quelques pages seulement.

C'est un livre publié en 2010, dont je me demande s'il aurait facilement été publié aujourd'hui (13 ans plus tard) tant notre société est aujourd'hui crispée autour d'un féminisme qui s'est durci pour certaines, au point qu'il s'éloigne du vivre ensemble.
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[...] Imaginez la Belgique dominée par une milice féministe, une société qui a mis les hommes à l'écart et qui vit dans un ridicule culte de la personnalité de sa chef. [...] Si le récit stigmatise cette société matriarcale poussée à l'extrême, c'est sans misogynie aucune. Ce récit poignant, drôle souvent dans les situations décrites, montre juste que les humaines, hommes ou femmes, sont capables du pire comme du meilleur quand il s'agit de transformer le monde selon leur idéal. [...]
Lien : http://federicoconejo.wordpr..
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