AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070381463
448 pages
Gallimard (25/05/1989)
3.89/5   336 notes
Résumé :
À la suite d'une épidémie d'encéphalite qui ne frappe que les hommes, les femmes les remplacent dans leurs rôles sociaux, et c'est une Présidente, Sarah Bedford, féministe dure, qui s'installe à la Maison-Blanche.

Le Dr. Martinelli, qui recherche un vaccin contre l'encéphalite, est enfermé avec d'autres savants à Blueville, dans une « zone protégée » qui les tient à l'abri de l'épidémie mais dans un climat de brimades, d'humiliations et d'angoisse. M... >Voir plus
Que lire après Les Hommes protégésVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
3,89

sur 336 notes
5
6 avis
4
21 avis
3
8 avis
2
1 avis
1
0 avis
Un récit de Robert Merle publié en 1974 qui touche deux thèmes d'actualité: principalement la place des femmes dans la société, mais aussi les réactions politiques et populaires face à un virus dévastateur.

Le point de départ de ce roman de science-fiction est le virus de l'encéphalite 16, qui provoque la mort des hommes capables de procréer; les autres hommes, ainsi que les femmes, sont épargnés. Par les temps qui courent, j'ai trouvé les premiers chapitres savoureux. Ce n'était pas de la science-fiction mais de l'anticipation ! Je pense en particulier à ce président qui ne voulait pas trop parler de ce virus parce qu'il craignait qu'il occulte un autre thème qu'il voulait mettre en évidence pour servir sa réputation. On voit ensuite le mouvement des « Continents » prôner l'abstinence comme moyen de se prémunir contre le virus, avec le soutien de la religion. Mais avant la mise au point d'un virus, la seule protection réellement efficace était celle prônée par les « Abolitionnistes »: la castration. Savoureux aussi de voir les Continents croire en leurs prophètes comme si leurs croyances étaient science.

On peut imaginer les réticences face à cette solution radicale… le virus fait donc des ravages et l'on voit ainsi les femmes occuper peu à peu la place des hommes, y compris à des postes de dirigeants.

Le personnage principal du roman est le Docteur Martinelli. Il n'est pas un Ablationniste, mais un « Homme protégé ». Avec son équipe, il est détenu dans une camp retranché qui l'isole de tout contact avec des hommes porteurs du virus afin qu'il puisse mener ses recherches pour la mise au point d'un virus. D'autres scientifiques y mènent d'autres recherches.

Le camp est dirigé par une femme et ce sont des femmes qui en sont les gardiennes. Martinelli y reçoit parfois la visite de son épouse, quand sa carrière politique le lui permet.

J'ai trouvé que cette description d'une société où les femmes ont une position dominante était un plaidoyer féministe assez subtil. J'avoue en effet m'être surpris à trouver perturbant de voir certaines femmes dans des rôles inhabituels, pour ensuite me sentir mal l'aise d'avoir eu cette réaction. Je n'étais pas fier de m'être vu victime de clichés tenaces. C'est là la subtilité indirecte du message de Robert Merle.

Le récit est donc intéressant pour son message, tout en procurant une lecture plaisante par les intrigues et les luttes de pouvoir qu'il raconte. Pour tout cela, je vous le recommande, même si le dénouement a un côté libertaire que j'ai trouvé plus faible, de même que certains clichés sexistes qui parsèment le récit et qui m'ont paru artificiels; peut-être aurais-je réagi autrement si j'avais été un lecteur de 1974.
Commenter  J’apprécie          243
Voila un livre des plus étonnants, détonnant et probablement sujet à controverse. C'est un roman que j'ai lu avec beaucoup d'étonnement, surtout pour la façon dont le sujet est traité et l'ensemble des sujets qu'il balaye avec son pitch de base. Parce qu'il faut bien le dire, un tel roman ça ne s'invente pas !

Parti de l'idée d'une maladie touchant les hommes seulement, nous voyons, au fur et à mesure du livre, développer un état qui confine et enferme (tiens, c'est d'actualité ça !) tout les hommes dans le but déclaré de les protéger. Cependant, nous découvrons bien vite que derrière cette façade respectable, un état dictatorial et totalitaire de femme se met en place. Une mise en situation qui n'a pas été sans me rappeler les excellents mots de Terry Pratchett à la fin du volume "Le régiment monstrueux" : "L'ennemi, ce n'étaient pas les hommes, ni les femmes, ni les vieux ni même les morts. Mais les foutus imbéciles de tous poils.".
Parce que le roman se concentrera, au travers d'une fiction sur le sexisme, sur la façon dont un état totalitaire renversant les valeurs sexistes de notre société ne sera au final qu'un état dictatorial et totalitaire. Et que cela ne concerne ni les femmes ni les hommes, mais les personnes qui font des choses atroces au nom de leur sexe. Une bien belle réflexion, et je trouve même assez osée, de la part de l'auteur.

Mais ce qui me bluffe réellement dans ce livre, c'est le renversement final qui donne toute la saveur au travail de politique et de rapport de sexe posé dans le livre. En effet, l'auteur ne finit non pas sur une morale facile et peu intéressante, celle qui aurait choisi la facilité d'une dictature pas sympa, de féministe extrémiste s'accaparant le pouvoir et qu'on renverse pour remettre une démocratie.

Non, de façon bien plus intelligente, Robert Merle développe un renversement d'un état totalitaire pour une démocratie sexiste ... envers les hommes. Et ce renversement final est magistralement orchestré par le personnage principal qui devient ce que sont les femmes dans notre monde. Entre les regards dans la rue, les considérations de bas-étage ou le renvoi continuel à une position sociétale précise (et pas forcément voulue), on est dans la dénonciation directe de notre sexisme sociétale. Sauf que l'auteur ne s'arrête toujours pas là, et présente ce monde comme plus juste et plus humain que le notre. Non pas dans une égalité de fait entre hommes et femmes, mais dans une relation de domination des femmes sans conteste. Et là, on touche au superbe, puisque l'auteur nous laisse sur un monde non-idyllique, porteur de questions et de réflexions qui nous sont toutes laissées. Robert Merle ne développe pas plus et c'est ce qu'il fallait, à mon sens : laisser au lecteur le choix de comprendre et retirer ce qu'il veut de cette lecture. le bien et le mal ne sont pas net, dans cette fin. Si le roman conspue le totalitarisme, il ne dit rien sur un éventuel sexisme de la société (présenté peut-être comme inévitable, même si ce n'est pas clairement exprimé). Bref, Robert Merle nous sort quelque chose de bien différent de ce à quoi nous avons l'habitude dans des romans dystopiques du genre.

Le roman est servi, dans son propos, par des personnages géniaux et que j'ai adoré suivre : des véritables tronches que l'on se plait à découvrir, chacun ayant sa particularité et son fond, que nous découvrons parfois petit à petit, et surtout des retournements qui font sentir tout ce qui échappe au lecteur mais aussi au personnage principal. Nous sommes dans un monde où tout n'est pas totalement expliqué, ou une partie des évènements nous échapperont. C'est d'autant plus prenant lors de la lecture, qui semble devenir un thriller, tout autant qu'un roman d'anticipation, de réflexion sur le sexisme ou encore un roman d'amour, dans lequel les personnages n'auront pas la fin que l'on suppose. Bref, une bien belle composition, intelligente et bien menée.

Ce roman, je le vois comme une des anticipations/réflexions sur le sexisme des plus réfléchie parmi celles que j'ai lu. En fait, je l'oppose presque à La servante écarlate, que j'avais trouvé fade et peu consistant dans sa réflexion, justement. Ici, le propos final est réellement philosophique, le questionnement restant latent et tout au lecteur. Je ne dirais pas que j'en ai eu une lecture totale et juste, mais que chacun aura sa propre lecture et sa propre réflexion autour de ce livre, ce qui est parfait pour un tel sujet. Peut-être encore plus d'actualité maintenant que lors de sa sortie, Robert Merle sait tomber juste dans sa vision du monde. Un auteur des plus intéressant que j'ai hâte de découvrir plus avant.
Commenter  J’apprécie          122
Une chose que l'on peut dire à propos de Robert Merle c'est qu'il sait se renouveler. Bon, en même temps, c'est facile pour moi de dire ça, je n'ai lu que deux romans de cet auteur.
Après La mort est mon métier, qui m'avait laissée presque sans voix, roman qui parle, pour ceux qui ne le savent pas encore, de la vie du dirigeant fictif (enfin, fictif...) du camp d'Auschwitz, il s'attaque cette fois-ci à la dystopie.

Imaginez une épidémie mondiale (bon, d'accord, vous ne devriez pas avoir besoin de beaucoup d'imagination, malheureusement).
Imaginez surtout que cette épidémie ne touche que les hommes, plus particulièrement les hommes en capacité de procréer.
Imaginez donc ce que ce monde peut donner si le système phallocrate ne peut plus durer et que, par conséquent, les femmes arrivent au pouvoir.

C'est ce monde que nous raconte ici l'auteur par le biais de son narrateur, un éminent neurochirurgien devenu un « homme protégé », soit un homme en danger que l'on met à l'abri afin qu'il puisse trouver un remède au mal qui ronge le monde. A moins, au contraire, que les nouveaux dirigeants, ou plutôt dirigeantes, aient d'autres projets en tête.

Même si ce roman a un tout petit peu mal vieilli, de mon point de vue, en ce qui concerne la forme particulièrement, il ne faut pas oublier de le replacer dans le contexte de l'époque, soit les années 70, le début des mouvements féministes et d'avancées significatives pour les femmes. N'oublions pas que les femmes n'avaient pas le droit de travailler sans le consentement de leur mari ou de posséder leur propre compte bancaire avant 1965, et qu'elle ne possède l'autorité parentale sur leurs enfants que depuis 1970, cette dernière étant entièrement dévolue au père avant. Sans oublier le droit à la contraception, de l'enfant quand je veux et si je veux, etc... Et c'était assez couillu, excusez-moi l'expression, pour l'époque d'écrire un roman où le pire cauchemar des hommes prend sens et réalité.

Je n'ai pu m'empêcher de faire le parallèle avec un autre roman, beaucoup plus contemporain, lu il y a deux ou trois ans, le pouvoir de Naomi Alderman où l'autrice arme les femmes d'un artefact extraordinaire. On ne peut bien entendu pas comparer ces deux romans sur tous les plans, deux temps, deux époques, beaucoup de changements sociétaux depuis, mais si je dois dire quelque chose est, qu'au final, j'ai trouvé le roman de Robert Merle plus abouti.

J'ai passé un agréable moment de lecture même si l'auteur n'a pas réussi à totalement me convaincre sur certains aspects, et il n'est pas parvenu non plus à passer au travers de certains écueils, notamment la domination subliminale de l'homme sur la femme, donnant quand même le très beau rôle à son « héros » alors que les femmes peuvent passer tout de même pour des dames n'attendant finalement que le prince charmant. Libres, certes, mais pas complètes.

En soi, c'est un roman que je conseille de lire, particulièrement en ces temps #metoo et compagnie.

Lu (et manifesté) en octobre 2021
Commenter  J’apprécie          111
A lire !

Ce livre m'a fait penser à une célèbre expérience de psychologie sociale réalisée sur les rats.
Pour faire court et simple : on a mis des rats dans une cage avec à un bout de la nourriture et des obstacles pour arriver à celle-ci. Très vite parmi les rats on retrouve un dominant, un dominé et un souffre-douleur.
Le plus étonnant dans cette expérience c'est qu'en ne mettant que des individus dominants, uniquement des dominés ou des souffre-douleurs, la même hiérarchie se remet en place après une nuit de combats.
Même en ne mettant que des rats dominés dans une cage on va retrouver ce schéma de dominant, dominé, souffre-douleur. Comme si, pour fonctionner, le groupe rats avait besoin de ce système de castes.
L'être humain étant lui aussi un être social, a t-il, comme le rat, nécessairement besoin d'un schéma identique ?

Peut-être que Robert Merle a pensé à cette expérience en écrivant ce livre.
Mais il a plus probablement été inspiré par les évènements qui l'entouraient.
Les hommes protégés date du milieu des années 70. A l'époque le Women's Lib (MLF en France) prend de l'ampleur. Les femmes se font entendre, les artistes s'insurgent. Quelques années avant les 343 salopes ont eu le courage de rappeler que nos corps nous appartiennent et que l'on en dispose comme bon nous semble.
C'est dans ce climat que Robert Merle écrit Les hommes protégés.
Je ne sais pas où il se place dans le débat - je n'ai pas fait de recherches - mais son livre fait clairement réfléchir et mériterait, encore aujourd'hui, d'être beaucoup plus lu, notamment dans les lycées où il pourrait donner naissances à de beaux débats.

Nous sommes aux États-Unis. Une maladie, l'encéphalite 16, se répand à une vitesse vertigineuse. Cette maladie ne touche que les hommes et les tue en masse en très peu de temps.
Les femmes se retrouvent, malgré elles, à devoir assumer toutes les plus hautes fonctions de la société. Et désormais, à la tête du pays, Bedford, une LIB dure.
Le Dr Ralph Martinelli, le premier a avoir découvert la maladie, est mis sous cloche avec d'autres hommes à Blueville, où il doit mettre au point un vaccin. Ils sont désormais les "hommes protégés".

Du monde extérieur nous n'aurons que quelques bribes, comme le Dr Martinelli. Comme lui, nous vivons dans le huis-clos de Blueville mais on devine toute l'horreur de ce qu'il se passe en dehors des murs de ce "château". Ce qu'il se passe à l'intérieur n'est pas plus réjouissant et nous ouvrons les yeux sur la réalité au même rythme que le protagoniste (quand il n'est pas en train de détailler ses congénères...).

Roman féministe ? Pour l'égalité des sexes ? Excuse à la misogynie ? Il y a de tout ça dans Les hommes protégés.
Si on sent bien parfois que Martinelli (et par là l'auteur) prend la mesure de toute l'injustice faite aux femmes, on sent aussi qu'il veut faire comprendre qu'il n'est qu'une victime d'une culture.
La guerre ou l'éducation ? Dans un cas comme dans l'autre, est-ce suffisant ? Ne sommes-nous pas comme les rats de l'expérience ?

L'auteur aborde beaucoup de thèmes (l'égalité des sexes bien sûr, mais aussi le racisme, les dérives de la science, le fascisme, les relations de couple, le rapport à la maternité...) et le fait avec brio.

La plume est fluide, agréable et belle.
Difficile de lâcher le livre quand on l'a commencé.
Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est un coup de coeur mais il l'a frôlé.

Je pensais n'avoir jamais lu Robert Merle mais en me penchant sur sa bibliographie grâce au challenge solidaire je me suis rendue compte que j'avais découvert Un animal doué de raison il y a fort fort longtemps. C'est très confus, je me souviens bien du nom des deux dauphins et il me semble que j'avais beaucoup apprécié à l'époque.
Après lecture de Les hommes protégés, j'ai très envie de relire ce titre et surtout Malevil qui me paraît lui aussi très très prometteur.

J'ai vraiment beaucoup aimé Les hommes protégés qui, près de 50 ans plus tard, sonne très actuel (et je ne suis pas certaine que ce soit une bonne nouvelle pour la cause féminine...).
Définitivement un titre à lire !
Lien : https://demoisellesdechatill..
Commenter  J’apprécie          114
Ce roman me fait penser à "Le pouvoir" de Naomi Alderman, que j'ai lu peu avant ce roman. L'idée est, dans les grandes lignes, similaires : les femme se retrouvent dans une position de domination face aux hommes, et des changements s'opèrent dans la société alors qu'elles prennent le pouvoir. Je n'avais pas été convaincue par "Le pouvoir", mais j'ai voulu donner sa chance à "Les hommes protégés" car je trouve le concept très intéressant, et je voulais voir une autre manière de le développer. Si j'ai plus apprécié ce roman de Robert Merle, je ne suis à nouveau toutefois pas entièrement convaincue.
Ici, les femmes se retrouvent en position de pouvoir car une épidémie d'une maladie se propage, et celle-ci ne touche que les hommes (à partir d'un certain âge). Les hommes meurent donc en masse, et il faut bien continuer à gouverner : les femmes prennent donc la place des hommes aux positions de pouvoir, petit à petit. S'en suit alors l'établissement de lois restrictives vis à vis des hommes, de la discrimination envers certains... Les rôles s'inversent !
On suit le Dr Ralph Martinelli, placé sous protection avec d'autres personnes à Blueville, où il est en charge de développer un vaccin contre la maladie. La vie va devenir de plus en plus difficile à vivre pour notre cher docteur, qui petit à petit va se rebeller et réaliser certaines choses sur l'état de son pays.
Je dois dire que j'ai détesté Ralph. Cet homme est pourtant très intelligent. Mais tout, de sa part, était sexuel. Il ne se passait pas une page sans une réflexion sur ses attirances, sur le physique d'un tel ou d'une telle, ses frustrations ou envies... Je ne le voyais que comme un obsédé sexuel. Il ne pensais qu'à cela. C'était à se demander si il travaillait vraiment sur son vaccin ! J'ai des sentiments partagés sur Anita : c'est une femme forte qui sait ce qu'elle veut et qui ne se laisse pas faire. de ce côté-ci, je l'admire beaucoup. Mais d'un autre côté, je l'ai trouvé sans coeur, froide, et au final sans réelle personnalité. Mais cela est, je pense, voulu, est dû à son obsession pour son travail. Ce qui peut pousser à remettre en question notre vision de l'ambition professionnelle. Les autres personnages féminins, notamment Burage et Jackie, son intéressants, mais je les ai également trouvées grossières, peu attachantes. Les relations entre les personnages sont ambiguës, difficiles à cause de la situation sociétale. Elles évoluent petit à petit, de façon réelle, mais en même temps, je n'aimais pas du tout les relations entre les personnages, que je trouvais souvent tout de même fausses.
L'intrigue en elle-même est asse intéressante. Son évolution m'a semblé logique, et avec un bon timing. J'ai beaucoup aimé suivre les changements de pouvoir, de lois, dans les relations entre Etats... J'ai aimé tout ces jeux de pouvoirs, que j'ai trouvé très passionnants et qui se développaient de façon réaliste. Je pense que sur ce point, il y a dû avoir pas mal de recherches pour faire en sorte que tout cela soit cohérent. du côté du Dr, j'ai été moins passionnée. L'intrigue avance petit à petit sur ce point, parfois je me demandais où on allait. J'avais cependant très envie de savoir ce qui allait arriver après. La fin m'a beaucoup plu, et en même temps pas trop par certains points. Mais elle pousse à imaginer ce que cette société peut devenir dans le futur, ce que notre société pourrait être aujourd'hui si ce qui arrive dans ce livre, ancrés dans les années 1970, était vraiment arrivé.
En bref, le concept est assez bien développé pour moi, et ce livre pousse à remettre en question l'égalité femmes-hommes, les jeux de pouvoirs, les relations entre Etats. Cependant, des personnages exécrables et des relations étranges entre eux gâchent le plaisir.
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Je trouve qu’il ne faut pas se tromper d’ennemi. L’homme n’est pas un ennemi – même s’il joue souvent à l’égard de la femme un rôle négatif. Il ne faut pas confondre l’acteur qui joue le rôle avec celui qui écrit le scénario.
— Et qui a écrit le scénario ?
— La culture misogyne dont nous avons hérité.
— Bedford vous dirait que c’est l’homme qui a fondé cette culture.
— Oh, écoutez, docteur, il y a si longtemps ! On ne va quand même pas frapper l’homme d’un second péché originel. [...]
— Je vais vous étonner, dit-elle. Il y a même des jours où je me demande si c’est bien exact que la femme se libère par le travail.
— Oh, quand même, ça, c’est vrai !
— C’est surtout vrai pour les penseuses de LIB. Elles sont avocates, médecins, journalistes. Bref, une élite. Mais pour une ouvrière dans une usine, vous trouvez que c’est très « libérateur » de faire un travail à la chaîne, avec un contremaître sur le dos ?
Commenter  J’apprécie          90
Pièce sans fenêtre à air conditionné. Boiseries de chêne à mi-hauteur. Au dessus, les murs sont blancs avec une seule gravure représentant une scène de la vaccination antivariolique à Cuba en 1900. Moquette épaisse où, en entrant, j'ai enfoncé jusqu'aux chevilles. Gros siège confortable, où, sur un geste, je m'enfouis jusqu'aux hanches.
Là-dessus, un long silence. Je suis ici pour parler, mais on n'a pas l'air de m'y inviter volontiers. La parole n'est pas une chose dont les grands de ce monde aiment se dessaisir : ils préfèrent s'écouter qu'écouter.
Au surplus, je m'en rend bien compte, je ne suis pas "persona grata".
Ni moi, ni ce que j'ai à dire. On me laisse mijoter.
Que je me pénètre bien, au départ, de mon insignifiance...
(extrait du chapitre I)
Commenter  J’apprécie          80
Ce qui ne va pas chez l'homme, c'est qu'il gâche la moitié de sa vie à espérer ou à craindre ce qui va arriver le lendemain. Bousculé sans aucun répit d'échéance en échéance, il passe d'une attente à une autre et perd son aptitude à jouir du présent.
Commenter  J’apprécie          80
Ce qui ne vas pas chez l'homme, c'est qu'il gâche la moitié de sa vie à espérer ou à craindre ce qui va arriver le lendemain.
Commenter  J’apprécie          140
Ce qui ne va pas chez l'homme, c'est qu'il gâche la moitié de sa vie à espérer ou à craindre ce qui va arriver le lendemain. Bousculé sans aucun répit d'échéance en échéance, il passe d'une attente à une autre et perd son aptitude à jouir du présent.
Commenter  J’apprécie          60

Videos de Robert Merle (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Robert Merle
https://www.laprocure.com/product/458979/amis-martin-la-zone-d-interet https://www.laprocure.com/product/374972/merle-robert-la-mort-est-mon-metier
La Zone d'intérêt - Martin Amis - le livre de poche La Mort est mon métier - Robert Merle - Folio
Quel est le lien entre “La Zone d'intérêt” de Martin Amis écrit il y a quelques années, et “La Mort et mon métier” écrit par Robert Merle en 1952 ? On évoque un sujet d'une grande lourdeur. On est pendant la guerre dans le milieu concentrationnaire. Ce n'est pas un témoignage de la vie dans un camp de concentration, c'est presque pire que cela. C'est le quotidien de celles et ceux qui participent à faire en sorte que ce terrible rouleau compresseur qu'est le monde concentrationnaire, ils fonctionnent au quotidien (...). Des lectures qui semble nécessaire. Martin Amis, “La Zone d'intérêt” au Livre de poche. “La Mort est mon métier”, Robert Merle, chez Folio. Stéphane, libraire à la Procure Paris
+ Lire la suite
autres livres classés : dystopieVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (815) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez vous les romans de Robert Merle ?

Roman historique lauréat du prix Goncourt publié en 1949 racontant la retraite d'un groupe de soldats français lors de la défaite franco-britannique lors de la seconde guerre mondiale. Mon titre est "week-end

chez ma mère'
à Deauville'
à Zuydcoote'
en amoureux

8 questions
109 lecteurs ont répondu
Thème : Robert MerleCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..