Bâtard

May et son fils Eugene sont dans un motel dont ils doivent partir de façon expéditive. Leurs bagages sont principalement constitués de sacs remplis à ras-bord de billets de banque. Sur la route, ils sont interceptés par la police qui procède à un contrôle de routine, mais s'en sortent par la ruse, puis le voyage se poursuit… ● On est dans l'ambiance des romans policiers (auxquels l'auteur rend hommage en exergue) et des films policiers américains, avec des braquages, des bagarres, de la violence, des courses-poursuites, des armes à feu, le tout étant relié par un road-trip lui aussi tout à fait américain. ● le scénario est bien construit, et, si les dessins en noir et blanc sont très simples, ils sont aussi efficaces et on n'a aucun mal à identifier les personnages d'une vignette à l'autre. ● L'histoire est rythmée et ne se perd pas en fioritures inutiles ; à plusieurs reprises on trouve des montages « cut », passant d'un épisode à l'autre sans transition. ● Les personnages sont à l'avenant du genre policier, des malfrats paumés, pimentés par la présence d'un pré-ado qui ne devrait rien avoir à faire là et grâce à qui, entre autres, on accède à une dimension plus sensible. ● Un album que j'ai lu grâce à @jamiK (merci à lui !), que j'ai apprécié et que je conseille.

Une jeune femme et son fils sont en cavale, avec un sacré paquet de fric.
Le dessin est simple, en noir et blanc, traits réguliers et surfaces de noirs, sans fioritures, direct comme les personnages. Bâtard est un road trip à l'américaine, sur fond de braquage, de règlements de comptes entre gangsters, avec un personnage un peu trop jeune pour ce genre d'aventure. le ton et les personnages de Max de Radiguès me font un peu penser à ceux de Jason Shiga, il y a de la violence un peu gratuite, des personnages radicaux et excessifs, maudits, écorchés de la vie, dans le genre de la caricature cinématographique. Et dans cette aventure rapide, violente et peu bavarde, on finit par être touché par ces cas extrêmes. Dans cette histoire courte et simple, avec de l'action, tout va très vite, et pourtant une certaine richesse nous surprend au coin de chaque page. du très bon pulp.

Un dessin à la ligne simple et qui m'a immédiatement évoqué l'école américaine sans que je ne puisse expliquer pourquoi
L'histoire d'apparence classique (une mère en cavale après un braquage) laisse entrevoir un récit plus complexe. On s'attache aux deux protagonistes et certains personnages secondaires, attachants, mériteraient même d'être au centre d'une nouvelle histoire!

Une couverture de jaune et noir vêtue, un dessin plutôt minimaliste, quelques billets verts qui volent allègrement, une police d'écriture solide, en gras et en noir avec laquelle s'impose à la vue le titre du livre : Bâtard. Max de Radiguès signe son retour mais n'annonce pas directement le ton : ouvrage pour enfants/ados ? Histoire de braqueurs un peu classique ? Un Ocean's Eleven pour les kids ? Lettres it be a lu Bâtard et vous en dit un peu plus.


# La bande-annonce


May et son fils Eugene tracent la route, le coffre de leur voiture rempli de sacs de billets de banque. Ils viennent juste de participer à un « coup » exceptionnel : 52 hold-up simultanés à la même heure, dans la même ville. La police n'a rien pu faire !


Commence alors la cavale musclée d'un surprenant duo de braqueurs.


# L'avis de Lettres it be


Chaque nouvelle parution de Max de Radiguès est une surprise. Editeur chez L'employé du Moi, plusieurs fois primé et récompensé pour ses livres et en premier lieu pour Frangins et 520km, passé par plusieurs résidences dont le célèbre Center for Cartoon Studies dans le Vermont aux USA et au côté de James Sturm et Jason Lutes, friand de fanzines et de publications en ligne, Radiguès est un touche-à-tout. Avec l'arrivée de Bâtard dans les rayonnages de nos librairies, il était une fois encore difficile de savoir à quoi s'attendre. Et nous n'avons pas été déçus du voyage …


Ce voyage commence donc avec May et son fils Eugene. Deux personnages qui sortent à peine d'un cambriolage de grande ampleur, du jamais vu dans l'histoire de la police du coin. Mais seulement voilà, beaucoup de personnes sont désormais à leurs trousses, affamées par le butin transporté par les deux comparses. Il va falloir jouer des coudes, et pas que, pour s'en sortir. Mais ce qui semblait être un ouvrage plutôt tourné à destination des plus jeunes d'entre nous prend très vite le visage d'un road-trip sanglant sur fond de rock'n'roll d'antan et d'aventure mère-fils.


La suite de la chronique sur le blog de Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..

Chère May,

Lorsque j'ai commencé à lire ton histoire, j'ai pris sur moi parce que je me suis vraiment demandé comment une mère pouvait infliger ça à son jeune fils. Devoir quitter précipitamment un motel dans lequel on se cache, dans une voiture contenant pour seuls bagages des sacs remplis de billets, puis déjouer un barrage de police grâce au mensonge (bon là, j'avoue j'ai adoré, ça m'a trop fait penser à Omar Si dans le film "intouchables"! Mais revenons en à nos moutons ! ), et encore bien d'autres événements sous font de bagarres et de violence... Comment dire? Grrrr j'ai pesté, et puis je me suis rappeler mon mantra '' ne juge pas, ne fais pas de suppositions, il y a sûrement une raison à cela ''. La suite de ton histoire, nous apprend le pourquoi du comment et tu es remontée en flèche dans mon estime. Ton fils Eugène est un petit mec courageux et malgré la vie que tu lui as offerte, il n'en reste pas moins touchant. Tu l'aimes et essaies de le protéger du mieux que tu peux malgré les événements.
Ta rencontre avec un routier dans ta cavale te permet de le protéger, de te défendre, mais parfois, cela ne suffit pas.
J'espère que de là où tu te trouves actuellement, tu arrives à garder le lien qui vous unis et qu'il en sortira un meilleur pour celui qu'on nomme ton ''batard'' (qui est loin d'être cela dans tes yeux et ton coeur) et toi. Vous méritez tellement mieux tous les deux.

Stéphanie

Cette BD est une première du genre pour moi.
Le scénario est bien construit et les illustrations sont épurées mais très réalistes.
Une belle découverte pour cette BD en version coloriée (la première édition était en noir et blanc), et j'ai apprécié la présence de quelques planches en noir et blanc en fin de BD.