Dans ma série « A la ferme » voilà encore une sortie de PAL assez ancienne, sûrement encore un roman découvert grâce aux blogs, acheté et enfoui dans les profondeurs de la PAL. Je ne devrai pas traîner à lire la suite pour ne pas oublier les frères Neshov, même si ce premier tome me laisse un petit goût de trop peu.
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Anne Ragde met patiemment en place ses personnages : elle prend le temps de consacrer un chapitre à chacun des frères, Margido le cadet qui dirige une entreprise de pompes funèbres, Erlend le benjamin,parti loin de la ferme norvégienne pour vivre librement son homosexualité, Tor l'aîné, resté à la ferme avec la mère autoritaire et le vieux père maintenu dans l'insignifiance. Tor qui élève maintenant des cochons et a avec ses animaux un lien très fort, presque charnel, tout comme sa fille Torünn aime les chiens dont elle s'occupe comme assistante vétérinaire. Torünn, le fruit d'une brève relation aussitôt rejetée par Anna, la mère, qui ne peut plus parler dans son agonie mais dont on sent qu'elle a âprement régenté toute sa famille au point que Margido et Erlend décident de s'éloigner ou de partir à l'étranger. Et Torünn est bien sûr elle aussi étrangère à la vie de cette famille.
Anne Ragde rend bien la solitude, le mal-être, les frustrations, les non-dits, les aspirations secrètes, comment chacun s'est construit contre ou malgré les « antécédents » familiaux.
Autour du lit d'hôpital d'Anna Neshov puis à la ferme où tous se retrouvent après la mort de la vieille femme, les langues se délient (ou se retiennent toujours, c'est selon) et un secret de famille va éclater à la surface, dont on devine qu'il remonte au temps où les nazis occupaient la Norvège. Cette dernière partie du roman est peut-être un peu rapide, mais je ne doute pas que les choses se déploieront dans la suite.
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