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sur 143 notes
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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
127 h ! C'est à peu près le temps qu'il m'a fallu pour lire ce témoignage.
127 h pendant lesquelles Aron Ralston n'a d'autres choix que de se remettre en cause, d'effectuer une véritable introspection personnelle.
A travers ce témoignage, on découvre qui est Aron. Ces exploits sportifs et personnels, ces objectifs, ses envies, sa volonté à toute épreuve.
On découvre son passé (seul point un peu négatif de ce témoignage. En tant que lectrice française, ne connaissant pas vraiment la géographie américaine et les termes de l'escalade, certains passages m'ont paru long et trop détaillé. Je n'arrivais pas à visualiser !)
On découvre cette épreuve terrible à laquelle il est confronté dans le canyon.
Et en conclusion, on découvre ce qu'il devient après cette épreuve.
Si je devais qualifier cet homme après avoir lu ce témoignage : un mot et un adjectif me vienne en tête... C'est véritablement un énergumène frapadingue !!
Mais qui est cet homme : un extraterrestre ? Où trouve-t-il l'énergie, l'envie, le courage de toutes ces aventures ? Il est passé plusieurs fois à côté de la mort, entre les avalanches, les chutes évitées de peu, et cette amputation. Où trouve-t-il la ressource pour toujours rebondir ?
Bravo M. Ralston pour ce témoignage où l'abandon n'est pas admissible. Bravo pour cette survie...
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Whaouh! Une grande claque d'humanisme et de courage!
*
Un témoignage si émouvant et si intense d'un jeune américain de 27 ans se trouvant au mauvais endroit, au mauvais moment le 26 avril 2003.

Une randonnée pourtant perçue facile par l'auteur, se transforme en réel cauchemar.
L'accident se situe dans un paysage sublime et grandiose. Les canyons dans l'Utah.
Aron, alpiniste expérimenté, cette fois-ci, n'a prévenu personne de son itinéraire. C'est peut-être la première erreur qu'il a faite.
La suivante, c'est de partir en solitaire, sur des tronçons instables (éboulis), sans assistance, sans portable.
L'impensable survient. Sa main droite est prisonnière du rocher qu'il avait fait rouler malgré lui. Un piège féroce. Une immobilité forcée. Et une réserve d'eau quasi nulle.
L'auteur nous raconte ses 6 jours et 5 nuits atroces qu'il a passé là-bas.
A réfléchir (beaucoup), à trouver tous les moyens de se sauver (limer le rocher, soulever le rocher, amputation de l'avant-bras....).
A se filmer et parler de son testament. Et puis ces hallucinations (signes précurseurs de la déshydratation). Et même une vision prémonitoire qui arrive la dernière nuit. Cette vision qui lui donne de l'espoir, un sursaut d'énergie qui lui permet de mener à bien son auto-amputation.
Ca y est, il est libéré. Il renaît (littéralement!).
IL lui faut encore une grosse dose de courage pour traverser le canyon, descendre 20 mètres en rappel puis marcher 12 km sous le soleil. Puis enfin retrouver les secours et se rendre à l'hopital.
*
L'écriture d'Aron est très technique (dur parfois de comprendre les termes d'escalade et alpins), sous forme documentaire. Les chapitres sur le canyon et sa survie sont entrecoupés de ses moments antérieurs relatifs à ses performances en alpinisme. (ce qui permet de mieux cerner son comportement actuel, sa vision de la vie....).
Au début de cette aventure, j'ai eu l'impression de voir un jeune chiot tout foufou se lançant aveuglément dans les sports extrêmes pour chercher la performance et l'approbation de ses pairs. Il prend des risques inconsidérés (presque-noyade dans une rivière, avalanche....) et peut-être n'a pas beaucoup de chance. Puis au fil du roman, l'auteur mûrit à vitesse accélérée. Vers le quatrième jour de son accident, il se remet en question dans le film fait pour sa famille et ses amis. Il change. Et sera obligé de prendre la décision la plus difficile de sa courte existence.
Quel courage!


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Avant d'avoir lu 127 heures, j'avais vu l'excellent film du même nom réalisé par Danny Boyle.
Vous avez sans doute entendu parler de cette histoire hors du commun : celle d'un jeune américain parti en randonnée dans les gorges de l'Utah, qui s'est retrouvé la main coincée sous un rocher qui lui est tombé dessus, et a dû s'amputer pour survivre.
J'étais très sceptique quand j'ai regardé le film. Je l'avais enregistré, et j'ai commencé, perfide, la zapette à la main, prête à accélérer : voir pendant plus d'une heure un homme avec un rayon d'action limité (on ne va pas bien loin avec une main coincée...), voilà qui promettait d'être bien ennuyeux. Eh bien, grâce aux talents conjugués du réalisateur et de James Franco, il n'en n'a rien été, bien au contraire. le film est magistral, la zapette inutile est restée bien gentiment posée à côté de moi.
Dans son livre, Aron Ralston nous raconte son histoire. Il nous raconte d'abord qui il est, ce qu'il aime faire dans la vie. Et l'on se rend vite compte qu'il n'est en aucun cas un jeune écervelé parti seul à l'aventure. Lorsqu'il va dans les gorges de l'Utah, il a déjà derrière lui une longue expérience. Il a gravi nombre de sommets de plus de quatre mille mètres en solitaire. Il prépare sérieusement toutes ses expéditions, il part toujours bien équipé, et surtout, il prévient toujours des proches, leur donnant son itinéraire précis et sa date de retour : il ne prend pas de risques inconsidérés. Pourquoi cette fois-ci n'a-t-il informé personne de sa randonnée ? Parce qu'elle ne présentait pas de difficulté particulière, parce qu'il s'agissait pour lui d'une petite promenade tranquille. Et c'est ce que cela aurait été si un malheureux hasard ne s'en n'était mêlé.
Quelle est la probabilité qu'un rocher roule précisément au moment où vous passez, et qu'il vienne pile vous coincer la main, que vous aviez levée par réflexe pour vous protéger ? Quasi nulle... et c'est pourtant ce qui s'est produit.
Dès qu'il s'est retrouvé piégé, Aron Ralston a utilisé toute son énergie physique et mentale pour trouver une solution. Et tout ce qu'il a tenté, tout ce à quoi il a pensé est incroyable. Aron Ralston a une formation d'ingénieur, et par ses expériences passées, il a acquis une maîtrise de soi assez fascinante. Je ne veux pas tout raconter pour laisser la découverte à ceux qui auraient envie de lire son livre, mais l'histoire n'est pas si simple que ce que l'on pourrait penser : "oh, ma main est coincée, personne ne viendra à mon secours, je la coupe et je rentre à la maison".
Le récit est passionnant : Aron a tout essayé, a balayé toutes les options, et tout cela avec un détachement étonnant. Il fait bien comprendre au lecteur les différentes phases par lesquelles il est passé. J'ai admiré la lucidité qu'il a gardée jusqu'au bout, cette lucidité qui lui a permis de s'en sortir malgré les divagations de son cerveau privé plusieurs jours de nourriture, boisson et sommeil.
Cette histoire paraîtrait invraisemblable si elle n'était pas vraie ; elle fait partie de celles qui nous montrent à quel point l'instinct de survie peut être terriblement fort.
Un livre que je conseille à tous les amoureux de grandes aventures.
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127 heures, c'est l'histoire réelle - et incroyable- d'un jeune homme d'une rare force de caractère. Lorsqu'un rocher d'une demi-tonne se détache brusquement de l'ébouli qu'il est en train de descendre, son premier réflexe est de le pousser pour éviter qu'il ne lui écrase la tête. Ce geste le sauve et le condamne à la fois : sa main droite se retrouve complètement écrasée entre la paroi et le roc. Très vite, il se rend compte que son membre est mort et envisage posément les solutions qui se présentent à lui : attendre les secours, creuser la roche de la paroi pour libérer son bras, construire un système de poulie pour faire bouger la pierre... ou s'amputer. Après 127 heures de cauchemar où il aura tout essayé, c'est la dernière option qui lui sauvera la vie...

Je ne suis pas une grande amatrice des témoignages, que je trouve vite larmoyants et voyeurs, mais il est des fois ou l'aspect documentaire est aussi développé que l'aspect émotionnel. 127 heures est un récit hybride, à la fois autobiographie, mémoires, guide et expérience scientifique. Aron Ralston nous narre son parcours, de son tout premier contact avec les grands espaces américains à ses exploits hivernaux sur des sommets de plus de 4000 mètres. Sportif accompli, il pratiquait (et pratique encore !) VTT, randonnée, alpinisme, canyoning et ski. Son roman est construit sur une alternance de chapitres parfois quasi anecdotiques, où il nous parle de sa carrière, ses amis, ses performances, et même des moments où il a frôlé la mort. Au milieu de ces souvenirs, Aron intercale six principaux chapitres qui racontent ses six jours d'enfer coincé au fond du canyon. Écrits au présent, ils nous donnent l'impression d'avoir été rédigés sur le moment et paraissent d'autant plus palpables. L'ouvrage est complété par un cahier central de photos en couleur que l'auteur a réellement prises lors de son calvaire.

J'ai longtemps hésité à mettre l'appréciation "Waouh !" car plusieurs choses m'ont dérangées. La principale est la trop grande technicité du texte : Aron Ralston emploie un vocabulaire très pointu (notamment en ce qui concerne son équipement) qui permet certes une grande précision dans ses descriptions mais qui perdra vite le lecteur néophyte en escalade. J'ai été plusieurs fois obligée de rechercher tel ou tel objet sur Internet afin de savoir à quoi il ressemblait et/ou servait. J'ai également eu du mal à visualiser correctement certains positionnements ou déplacements dans l'espace. Outre ces points pratiques, j'ai parfois été profondément agacée par Aron lui-même, que j'ai trouvé à la fois attachant et extrêmement égocentrique. Même si j'aurais aimé plus d'humilité dans ses paroles, je ne peux au final que lui reconnaître son caractère exceptionnel ; j'ai refermé le livre en me disant : "ok, un mec qui se coup le bras tout seul en se cassant les os par torsion et en finissant avec un canif, un mec comme ça a bien le droit de se la péter un peu."

Je rebondis sur ma dernière phrase pour vous mettre en garde : je pense sérieusement que ce livre n'est pas une lecture pour tout le monde. Aron Ralston décrit des évènements excessivement durs, tant au niveau psychologique que physique. le récit des ses hallucinations liées à la déshydratation est assez perturbant, mais l'acte "chirurgical" est pire que tout ce que j'ai lu jusqu'à présent. Ce n'est pas tant la barbarie du procédé qui est insoutenable, mais bien la conscience que ce que nous sommes en train de lire n'est pas de la fiction. Moi qui ai l'habitude de lire ou de voir des choses très gores, je me suis presque trouvée mal lors des trois petites pages ou Aron décrit posément son auto-amputation. Paradoxalement, cette brutalité justifie mon appréciation très positive car peu de récits ont réussi à m'ébranler autant et me plonger aussi profondément dans l'angoisse.

En refermant 127 heures, encore sous le choc, je me suis dit que je ne regarderai pas l'adaptation cinématographique réalisée par Danny Boyle. Cependant, après quelques jours de réflexion, j'ai finalement très envie de voir l'interprétation de James Franco (oui, bon, James Franco tout court, ça va hein...) et de revivre cette histoire de façon beaucoup plus visuelle. Je viendrai donc vous en dire deux mots ici dès que ce sera fait !
Lien : http://livr0ns-n0us.blogspot..
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« Le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable» et ce n’est pas l’histoire de Aron Ralston qui contredira ce vers de l’Art poétique de Nicolas Boileau.
En mai 2003, la mésaventure de ce jeune mais non pas moins expérimenté alpiniste avait fait le tour du monde. En trip solitaire dans les gorges de l’Utah, Aron avait délogé un rocher de son emplacement en s’engouffrant dans le couloir du Blue John Canyon: ledit rocher avait alors, dans sa chute, coincé le bras d’Aron. L’alpiniste s’est retrouvé immobilisé par ce rocher pendant plus de 127 heures, la main et l’avant-bras comme incrustés dans la roche.

Survivant à la fin, la soif et l’isolement, il en vient à prendre une décision qu’il avait pourtant écarté à l’origine : celle de s’amputer le bras pour se libérer.
C’est peut-être la géniale adaptation cinématographique par Danny Boyle qui vous poussera à lire le livre autobiographique, mais quel que soit l’ordre de découverte, les deux œuvres sont saisissantes. Boileau a en effet raison lorsqu’il affirme que « le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable ». Quel scénariste aurait pu imaginer tel récit s’il n’était pas celui d’une histoire vraie ? « C’est absurde », tempère d’ailleurs Aron Ralston durant son emprisonnement forcé. Absurde, invraisemblable, surréaliste… Les adjectifs pour qualifier cette histoire appartiennent plus à la littérature fantastique que réaliste ou autobiographique. Et pourtant.

Si Aron Ralston n’avait pas vocation à être un jour écrivain, le livre suit tout de même une certaine structure. Loin de vouloir raconter simplement l’expérience du Blue John Canyon, l’alpiniste compose en réalité son autobiographie. L’on apprend alors que l’aventurier a déjà failli se noyer dans le Colorado, s’est déjà « battu » avec un ours… Outre ces moments dramatiques, l’auteur nous parle aussi de sa famille, de ses amis, de ses rencontres… Les chapitres alternent entre le récit de son emprisonnement et le récit de sa vie avant l’événement.

Lire 127 heures permet alors d’avoir une image d’Aron Ralston plus complexe mais également plus vraie que celle montrée dans les nombreux reportages de 2003 ou même du film. L’alpiniste peut réellement être considéré comme un héros, tant sa force mentale, son ingéniosité et son endurance semblent surhumaines. Outre les performances physiques hors-normes dont il fait preuve, Aron vit aussi d’extraordinaires expériences spirituelles lors de cette aventure. Le manque d’eau, de nourriture, l’isolement expliquent sûrement en partie l’origine de ces transes qui lui sauveront la vie mais le fait est que le livre possède une part fantastique, pourtant vrai. « Le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable » dira-t-on encore.

Le seul point faible, contrairement au film, vient alors peut-être du rythme du récit, qui alterne majoritairement entre récit des 127 heures et récit autobiographique plus général. Il est parfois frustrant de devoir lire entre deux chapitres sur l’extraordinaire aventure du Blue John Canyon, un chapitre entier sur une randonnée fait il y a plusieurs années avec des amis. Malgré cela, le livre s’avère presque thérapeutique pour le lecteur : l’auteur miraculé parvient en effet à susciter diverses réflexions sur le sens de la vie, à donner motivation aux plus démotivés et à instaurer un sentiment d’empathie qui rend la lecture parfois émouvante, sinon captivante.

(Lu en anglais)
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Un livre arrive toujours avec son histoire. Un ami me l'a offert, il venait de Lyon et la neige était blanche et épaisse dans mon petit monde. le livre est resté dans la bibliothèque jusqu'à ce que j'ai envie de le lire au début de ce mois de décembre 2020.
Quand j'ai regardé le film, j'ai probablement mis de coté la fait que c'est un récit, celui d'une histoire vraie!!! Aron Ralston est ingénieur mais il démissionne après 5 ans de travail en ville pour faire ce qu'il aime vraiment : escalader, skier... C'est un sportif expérimenté jusqu'à l'extrême. Il a du boulot dans une boutique de matériel de sport et le week-end, il escalade les "plus de 4000 mètres" des états unis. Il s'est lancé ce défit à lui même et il escalade en solitaire.

Quand il prend quelques jours de vacances, il décide de changer pour une randonnée au chaud dans les gorges de l'Utah. Après quelques kilomètres en VTT, il continue avec son sac à dos. Au fond du canyon, un rocher se détache et lui emprisonne le bras dans un mur de pierres.
Lien : https://bujo-addict.org/127-..
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Lors d'une randonnée extrême, Aron, jeune aventurier en quête d'aventure et de sensations fortes se retrouve la main bloquée par une grosse pierre au fond d'un canyon.

La célèbre histoire d'Aron Ralston, rendu célèbre par le film de Danny Boyle, est avant tout son roman autobiographique. Conformément à mes règles de critiques, on ne peut critiquer un témoignage donc, comme d'habitude, avis objectif. Sans être un grand thriller, ce livre prend aux tripes car c'est avant tout une histoire vraie semi tragique, vu qu'il s'en est sorti! le roman se lit assez vite car on a envie de savoir ce qu'il se passe et les multiples flash-back dynamise le récit en racontant comment le jeune garçon est devenu l'homme bloqué actuellement.

Leçon de vie de l'homme qui à pris une des décisions les plus compliqué de sa vie, 127 heures est un livre à lire pour l'évasion et pour finalement se demander qu'est ce qu'on est capable de faire quand une situation exige des mesures extrême.
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J'ai entendu parler de ce livre-témoignage grâce au film de Danny Boyle.
Beaucoup de suspens (malgré le fait que l'on connaît l'issue). Après avoir fini l'ouvrage, je n'ai plus eu envie de voir le film de peur d'être déçue et de peur de n'avoir plus que les images du film en tête, bref de perdre mes impressions et mes images de lecture.
Le plus : le début du livre (avant l'accident) est très réussi car l'auteur nous fait partager son amour du désert.
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Voilà une histoire vraie qui nous tient en haleine jusqu'au bout.
Aron Ralston raconte comment il a su résister durant 127 heures,coincé entre les deux rochers. C'est un témoignage dur où l'auteur réussit à nous faire passer par toutes les émotions réssenties : la peur, la détermination pour s'en sortir, la déception, l'espoir... J'avais vu le film qui est bien réalisé ,mais j'ai préféré le livre.
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127 heures, c'est l'histoire réelle - et incroyable- d'un jeune homme d'une rare force de caractère. Lorsqu'un rocher d'une demi-tonne se détache brusquement de l'ébouli qu'il est en train de descendre, son premier réflexe est de le pousser pour éviter qu'il ne lui écrase la tête. Ce geste le sauve et le condamne à la fois : sa main droite se retrouve complètement écrasée entre la paroi et le roc. Très vite, il se rend compte que son membre est mort et envisage posément les solutions qui se présentent à lui : attendre les secours, creuser la roche de la paroi pour libérer son bras, construire un système de poulie pour faire bouger la pierre... ou s'amputer. Après 127 heures de cauchemar où il aura tout essayé, c'est la dernière option qui lui sauvera la vie...

Je ne suis pas une grande amatrice des témoignages, que je trouve vite larmoyants et voyeurs, mais il est des fois ou l'aspect documentaire est aussi développé que l'aspect émotionnel. 127 heures est un récit hybride, à la fois autobiographie, mémoires, guide et expérience scientifique. Aron Ralston nous narre son parcours, de son tout premier contact avec les grands espaces américains à ses exploits hivernaux sur des sommets de plus de 4000 mètres. Sportif accompli, il pratiquait (et pratique encore !) VTT, randonnée, alpinisme, canyoning et ski. Son roman est construit sur une alternance de chapitres parfois quasi anecdotiques, où il nous parle de sa carrière, ses amis, ses performances, et même des moments où il a frôlé la mort. Au milieu de ces souvenirs, Aron intercale six principaux chapitres qui racontent ses six jours d'enfer coincé au fond du canyon. Écrits au présent, ils nous donnent l'impression d'avoir été rédigés sur le moment et paraissent d'autant plus palpables. L'ouvrage est complété par un cahier central de photos en couleur que l'auteur a réellement prises lors de son calvaire.

J'ai longtemps hésité à mettre l'appréciation "Waouh !" car plusieurs choses m'ont dérangées. La principale est la trop grande technicité du texte : Aron Ralston emploie un vocabulaire très pointu (notamment en ce qui concerne son équipement) qui permet certes une grande précision dans ses descriptions mais qui perdra vite le lecteur néophyte en escalade. J'ai été plusieurs fois obligée de rechercher tel ou tel objet sur Internet afin de savoir à quoi il ressemblait et/ou servait. J'ai également eu du mal à visualiser correctement certains positionnements ou déplacements dans l'espace. Outre ces points pratiques, j'ai parfois été profondément agacée par Aron lui-même, que j'ai trouvé à la fois attachant et extrêmement égocentrique. Même si j'aurais aimé plus d'humilité dans ses paroles, je ne peux au final que lui reconnaître son caractère exceptionnel ; j'ai refermé le livre en me disant : "ok, un mec qui se coup le bras tout seul en se cassant les os par torsion et en finissant avec un canif, un mec comme ça a bien le droit de se la péter un peu."

Je rebondis sur ma dernière phrase pour vous mettre en garde : je pense sérieusement que ce livre n'est pas une lecture pour tout le monde. Aron Ralston décrit des évènements excessivement durs, tant au niveau psychologique que physique. le récit des ses hallucinations liées à la déshydratation est assez perturbant, mais l'acte "chirurgical" est pire que tout ce que j'ai lu jusqu'à présent. Ce n'est pas tant la barbarie du procédé qui est insoutenable, mais bien la conscience que ce que nous sommes en train de lire n'est pas de la fiction. Moi qui ai l'habitude de lire ou de voir des choses très gores, je me suis presque trouvée mal lors des trois petites pages ou Aron décrit posément son auto-amputation. Paradoxalement, cette brutalité justifie mon appréciation très positive car peu de récits ont réussi à m'ébranler autant et me plonger aussi profondément dans l'angoisse.

En refermant 127 heures, encore sous le choc, je me suis dit que je ne regarderai pas l'adaptation cinématographique réalisée par Danny Boyle. Cependant, après quelques jours de réflexion, j'ai finalement très envie de voir l'interprétation de James Franco (oui, bon, James Franco tout court, ça va hein...) et de revivre cette histoire de façon beaucoup plus visuelle. Je viendrai donc vous en dire deux mots ici dès que ce sera fait !
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