mon avis : ce roman nous raconte le quotidien de ces paysans qui vivent au rythme des saisons et que rien ne semblent pouvoir déranger.. si ce n'est le départ de tous les jeunes gens du village pour répondre à l'ordre de mobilisation. C'est alors que les anciens et les filles essayent tant bien que mal d'effectuer leurs rudes travaux sur les vignes, que le sort va leur apporter leur lot de peine et de chaos.
La guerre, et notamment la bataille de Verdun, nous est ici contée avec une précision historique, et l'auteur nous épargne les détails sordides sans pour autant gommer la terrible réalité des soldats meurtris de froid et pétris de boue dans les tranchées.
Malgré quelques longueurs, on s'attache à ce livre et aux protagonistes qui ont réellement existé.
Le dénouement de l'histoire ramène un ton de légèreté, à l'égal de l'annonce de la fin de cette terrible guerre, sans pour autant nous surprendre car au fil des pages nous prévoyons ce qui va arriver à Mathilde.
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Les jeunes gens continuèrent à goûter cette belle nuit étoilée en sirotant, liqueur de cassis pour les filles et fine pour les garçons. On essayait de rire, mais on n'y parvenait pas vraiment, le cœur n'y était pas. On ne pouvait pas oublier les drames qui se jouaient en cet instant même pour des milliers d'hommes et tous ces voisins et amis qu'on ne reverrait plus. Malgré le contexte peu favorable, ils échangèrent des idées, firent même des projets d'avenir, mais ils profitaient surtout du fait d'être tous ensemble. Ils évoquèrent leur jeunesse sacrifiée pour une cause qui les dépassait, le bonheur à portée de main qui serait le leur sans cette guerre qui, décidément, s'acharnait à tout leur prendre. Qu'étaient ces huit jours de paix pour une année entière donnée à la patrie ? La patrie au nom de laquelle on pouvait commettre les crimes les plus odieux et tous les excès ! On les avait trompés, tous ces soldats qui étaient partis un an auparavant, avec la fougue de leur jeunesse, prêts à tout pour chasser l'ennemi de leur sol.
Que c'était terrible de vouloir séparer ceux qui s'aimaient, comme si la guerre n'y suffisait pas ! Mieux valait mourir.