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EAN : 9782812928765
Editions De Borée (08/04/2021)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Montlieu, 1880. Le jeune Ixile, qui se rêve musicien, tombe amoureux d'Eugénie. Le père de cette dernière, désapprouvant cette union, la prive de sa dot. Les difficultés s'amoncellent et malgré les épreuves, le couple fait face, soudé. Le père d'Eugénie, comprenant enfin son erreur, décide de lui apporter l'argent de sa dot après des années de silence. Mais il se fait attaquer avant d'arriver chez elle. Eugénie aura-t-elle l'occasion de pardonner son père ? 1914, la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Judith Rapet est une femme « plurielle » : passionnée d'histoire, de généalogie et de musique, elle nous invite à voyager au coeur d'une famille dont elle a savamment reconstituer le puzzle. Lettres, archives d'un temps révolu… de sa plume fluide, elle tisse le lien entre passé et présent.
Je tourne la première page de ce livre comme j'ouvre la porte d'une vieille demeure. Tout d'abord, le silence m'enveloppe puis les mots se mettent à chuchoter. Progressivement, j'ai l'impression de voir et d'entendre les hommes, les femmes et les enfants qui ont laissé leurs empreintes en ce lieu.
Je ne cherche pas à expliquer pourquoi mais à chaque fois que je refermais le livre, je pensais à Maupassant et à ce roman inoubliable : Une vie.
ici, il s'agit du destin d'Eugénie dont le premier choix est de suivre l'homme qu'elle aime malgré le refus de son père. Les coups du sort frappent durement cette femme sensible. Vacillante mais toujours debout, elle puise son énergie dans l'amour qu'elle porte à sa famille. Cet élan est une source d'eau vive pour lutter contre les carcans d'une société en mutation. le XIXe s'achève. Les évènements politiques se succèdent : la séparation de l'église et de l'état, la première guerre mondiale, et ses conséquences….
Les émotions exacerbées par ses propres fêlures, Eugénie ressent au plus profond de sa chair la force mais aussi les faiblesses et les blessures de ses enfants, cette nouvelle génération que l'on suit en mettant nos pas dans ceux de la jeune Florestine.
Les familles que l'on croise sont un peu les nôtres ; Leurs noms sont inscrits au grand livre de la Vie. Un joli roman, plein de délicatesse avec une note d'humour portée par Camille, un curé que j'ai beaucoup aimé, moi qui suis athée ! En lisant ce livre, vous comprendrez pourquoi !
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Bonjour,
Je viens d'achever « Les choix d'Eugénie », (chez De Borée) l'excellent roman de Judith rapet et je vous confie mon ressenti.
En cette fin de XIX-ème siècle traversé par une série de mutations idéologiques, politiques et sociales L'instruction rendue gratuite, laïque et obligatoire et les avancées dans la médecine permettent une amélioration des conditions de vie de la population.
Ixille, jeune musicien à l'avenir prometteur rencontre l'amour en la personne d'Eugénie. Amour imprudent les forçant à avancer leur projet de mariage. Néanmoins, voir sa fille épouser celui qu'il nomme « L'artiste », ne satisfait pas Edouard. Face à l'obstination d'Eugénie, il finit par consentir à cette union sans assister aux noces, et les prive de sa dot. Désargenté, le jeune couple quittera le Périgord pour la Saintonge où Ixille devra remiser sa musique pour rejoindre son père dans cette boucherie familiale qui ne lui apporte aucune satisfaction. Bien des épreuves se dresseront sur leur chemin de vie. Eugénie fera face, puisant en sa famille les ressources nécessaires. Quitte à renier des valeurs qu'elle juge d'un autre temps.
Les années passeront et le destin ne les épargnera guère. Pourtant Eugénie ne renoncera pas.… Je ne vous en dirai pas plus. Lisez plutôt !

L'écriture fluide et précise, bien documentée de Judith Rapet nous emporte dans les pages de l'Histoire de France aux remous précurseurs d'un conflit mondial. Les références musicales témoignent d'une parfaite connaissance de cet art. Les personnages, bien campés, habitent l'esprit et font battre le coeur.
« Les choix d'Eugénie », un ouvrage comme je les aime, une saga qui tient en haleine, vous garde l'histoire en tête et le roman entre les mains, un livre subtil et attachant qui, une fois ouvert sera bien difficile à refermer.
c
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Lorsque Ixile et Eugénie se rencontrent, en 1888, ils savent immédiatement qu'ils sont faits l'un pour l'autre. Hélas, celui qui rêve d'être musicien ne convient pas au père de la jeune fille. « Je ne donnerai pas ma fille à un saltimbanque, si talentueux soit-il » (p. 53). Finalement, Édouard ne s'oppose pas au mariage, mais prive sa fille de dot. Ixile est forcé de quitter l'armée dans laquelle il se destinait à une carrière de musicien pour entrer dans la vie active. Il aide alors son père dans la boucherie familiale. C'est un métier qui ne lui correspond pas, aussi lorsque l'opportunité se présente, il accepte des missions de remplacement, dans des casinos, loin du domicile conjugal. Respectueuse des rêves de son époux, Eugénie ne s'y oppose pas. Cependant, elle souffre de l'éloignement d'avec sa famille et elle regrette l'entêtement de son père.


Le quotidien des amoureux est rempli de joies et de chagrins. Ce couple est très uni et ils élèvent leurs enfants avec amour. Aussi, lorsque leur fille, Florestine, tombe amoureuse d'un homme plus âgé qu'elle, ses parents accueillent cette union avec bienveillance. Seul l'amour compte.


Dans la première partie, Ixile et Eugénie sont au centre du récit. Judith Rapet décrit les rêves du jeune homme rattrapé par la réalité. Il est obligé de faire un métier qu'il n'aime pas pour faire vivre sa famille. Cependant, il n'oublie pas sa passion et il parvient à s'épanouir avec la musique. Heureux auprès de la femme qu'il aime, il n'a aucun regret. Eugénie, quant à elle, est blessée par l'attitude d'Edouard, qui jusqu'au mariage de sa fille, a toujours été un père aimant. Parviendront-ils à se retrouver avant qu'il ne soit trop tard ? La vie n'a pas été tendre avec elle, elle a été meurtrie par les malheurs qui, hélas, touchaient de nombreuses familles, à la fin du XIXe siècle, mais c'est une épouse comblée.


En 1906, Ixile est triste de voir l'institution qui l'a instruit disparaître. le 9 décembre 1905, la loi de la séparation est promulguée : le petit séminaire et le couvent de Montlieu doivent fermer. En 1914, le couvent est transformé en hôpital. Florestine, l'ainée d'Ixile et d'Eugénie âgée de vingt ans, se propose comme infirmière bénévole. C'est son destin qui est relaté dans la deuxième partie.[…]


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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
L’esprit obsédé par une seule question : pourquoi ? Une question à laquelle elle n’obtint pas de réponse. Était-elle responsable parce qu’elle avait aimé plus que de raison cet autre homme avec lequel elle s’était livrée au péché de chair alors qu’elle n’avait pas respecté son deuil ? Était-ce là sa punition, lui reprendre les deux enfants de Charles Cordelier comme si elle n’en était pas la digne mère ? Elle était bien durement éprouvée pour que Dieu ait choisi de la lui enlever précisément ce jour où l’on célébrait la nativité du Christ, son fils. Marie ressentait ce deuil en ce jour de fête de la famille comme un double châtiment. Édouard tenta de lui faire entendre raison. C’était la fatalité, si dure soit-elle, qui n’avait rien à voir avec les croyances et la religion. Lui l’athée, le mécréant, l’impie, l’antireligieux, peu importait le vocable qui qualifiait sa façon de penser, il n’en était pas moins un homme droit et juste, honnête et travailleur et auquel nul n’avait rien à reprocher.
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La géologie et l’hydrologie comme la cosmographie étaient également des spécialités enseignées par des professeurs du petit séminaire. Ces maîtres s’avéraient aussi éclairés que passionnés par leurs sciences et avaient créé des cours d’une originalité singulière qui ne se rencontraient nulle part ailleurs. Mais, et de loin, la discipline préférée d’Ixile était la musique, figurant aussi au programme d’étude et qu’il pratiquait depuis son entrée au petit séminaire. Il avait eu pour maître Frumence d’Harcourt auquel venait de succéder Raymond Bontemps, tous deux prêtres. Ixile attendait son cours avec toujours la même impatience et charmait tous les autres élèves qui s’avéraient, malgré leurs efforts, loin d’être aussi doués que lui. Ixile, un musicien né, avait choisi la flûte après avoir fait ses premières armes sur l’ophicléide, un instrument à vent en cuivre de la famille des bugles.
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Ixile était donc tombé amoureux fou d’Eugénie et le coup de foudre avait été, heureusement, réciproque ! Ce jour d’avril, où la végétation regorgeait de sève et la nature se réveillait d’un long endormissement, resterait longtemps gravé dans sa mémoire, dût-il vivre cent ans. Ixile se remémorerait cette première seconde où il l’avait vue, vêtue d’une robe en étamine bleue épousant sa fine taille, avec ses manchettes de mousseline découvrant de fines mains blanches, elle lui était apparue avec ses longs cheveux de jais descendant en cascades de boucles sur ses épaules et encadrant un visage aux traits purs et réguliers, à la peau claire, éclairé de deux prunelles d’azur qu’une bouche rose et charnue illuminait de son sourire.
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Eugénie avait réussi à repousser les éventuels prétendants que son père avait tenté de lui présenter et à déjouer les pièges qui lui étaient tendus. Aucun des jeunes gens invités par ses parents ne parvint à lui faire oublier l’ami charentais de son frère. C’était pourtant l’intention, bien qu’inavouée, de son diable de père. La jeune fille venait d’avoir vingt ans et son caractère volontaire lui avait permis d’écarter tous ceux qui s’étaient aventurés à lui conter fleuret te. Son cœur, elle l’avait donné à Ixile et personne d’autre ne pourrait y prétendre. Elle s’en était ouverte à sa mère qui lui avait promis de la soutenir face à l’hostilité dont faisait preuve son mari à l’égard d’Ixile.
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Jamais elle n’avait éprouvé semblable plénitude, pris conscience de l’importance de se sentir femme entre les bras d’un homme. Elle ne savait comment tout cela avait pu se produire. Elle n’avait rien fait pour qu’ils franchissent cet interdit et pourtant ils avaient fauté alors qu’ils n’en avaient pas le droit. Eugénie n’avait pas oublié ces principes. Cependant, elle en avait été très heureuse. Eugénie se rappela l’histoire de Louis Doucinet qui avait détourné la fille d’un commerçant de Périgueux, encore mineure, qu’il voulait épouser contre la volonté de ses parents et qui avait été condamné à cinq ans d’emprisonnement.
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