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EAN : 9782845451230
277 pages
Editions des Syrtes (16/03/2006)
5/5   1 notes
Résumé :
Irkoutsk, Sibérie, en ce début de siècle : une jeune fille russe est violée par un Caucasien. Et parce que la justice des hommes ne pourra pas lui rendre son honneur, sa mère, Tamara Ivanovna, va se venger elle-même. Geste désespéré, le châtiment infligé par Tamara puise ses racines dans les mésententes et les préjugés des êtres broyés par la tourmente qui a bouleversé la Russie. Au fil des pages, le roman explore la douleur et la blessure profonde d'une femme et d'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Valentin Raspoutine, grande figure de la littérature russe contemporaine, né en 1937 en Sibérie, vécut l’ére soviétique et son après. “L'honneur de Tamara Ivanovna” (2003) est son premier livre écrit après la chute du communisme. C'est l'histoire de la révolte d'une mère courageuse et d'un tempérament ombrageux face à l'offense subit par sa fille, violée par un foutriquet caucasien. Une révolte qui aura des conséquences tragiques pour toute une famille. L'histoire en elle-même n'a rien de particulier, sinon que Raspoutine nous brosse un formidable portrait de femme, en la personne de Tamara Ivanovna, dans le décor d'une Russie qui n'arrive pas à s'adapter aux délabrements des institutions soviétiques, au pillage générale, sans pourtant avoir la nostalgie de l'ère communiste. A ce point on revient au même croisement que les jeunes auteurs russes contemporains, qui eux, même n'ayant pas connu l'ère communiste, se posent la question ,”Qu'est-ce-qu'on veut ?”, essayant en désespoir de cause, de retenir ce qui leur convient d'un passé qu'ils n'ont pas connu.
Tamara est une fille issue de la campagne sibérienne, d'un village au bord de l'Angara, qui tôt bercée par le rêve du métier de télégraphiste, personnage rencontré dans un roman, va céder à l'appât de la ville. Ici, en l'occurrence, Irkoutsk. Elevée et éduquée égal à ses frères, par un père intelligent, habile et débrouillard, elle s'en sortira plutôt bien, là où beaucoup de jeunes femmes de son milieu (rural) se brûleront les ailes.
À part l'histoire disséquée qui nous occupe, l’intérêt du livre réside dans les passionnantes descriptions concises et minutieuses des multiples personnages, de leurs états d'âme, des circonstances où ils se trouvent, à tel point qu'on peut les sentir en chair et en os. C’est avec une grande tendresse et même un brin d'humour que Raspoutine traite un sujet pourtant douloureux, dans un milieu démuni, donc pas très gai. A travers ses personnages, c’est son propre désarroi qu’il exprime, ainsi que celui de toute une ou même deux générations face à l'état désastreux moral et matériel d'une société post-soviétique, où “aucune catharsis toute faite ne lui semble en vue “. Un roman fluide, riche, où rien n'est superflu. Un texte très fort, aux vérités cinglantes, dans une excellente traduction. C'était mon premier roman de Raspoutine, considéré comme son plus grand livre, inutile de vous dire que je vais dévorer le reste de son oeuvre.

“L'histoire de la Russie est un échec" Vladimir Weidlé ( La Russie absente et présente)
« Nous sommes restés nous-mêmes, mais nous avons perdu cette petite pièce. Où et quand nul ne le sait. Mais sans elle.....c'est soit la lâcheté, soit l'indifférence. Il y a ceux qui se sont cassés les reins et ceux qui s'en balancent. »
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les différents noms que se donnent maris et femmes suivant l’occasion sont comme les touches d’un instrument de musique. Anatole appelait parfois- bien que rarement- sa femme Tamara Ivanovna, en adjoignant au besoin à ce nom avec une légère ironie taquine un « Sa Majesté »; il l’appelait tout simplement Tamara, les jours sans ennuis et sans nuages qui leur évoquaient leur jeunesse, « maman »,..devant les enfants.., « ma colombe » pour dissiper un surcroît d’amertume au moyen d’un terme inoffensif mais sentimental et « la compagne de les jours heureux » quand il voulait davantage de bonheur et un bonheur plus intense....
p.84
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La mode ? Qu’est-ce donc cette souveraine devant laquelle tous plient les genoux et à laquelle personne n’ose résister ? C’est une marchande régissant la transformation de la marchandise et s’engraissant grâce à la servilité universelle.
p.30
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