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4.5/5   2 notes
Résumé :
La banlieue, les banlieues, ne sont pas ces zones inconnues, ces no man’s land inquiétants que relaient avec complaisance ces urbains et leurs médias des grandes villes. Il suffit d’y vivre vraiment, de la regarder vivre et de vivre avec, de la raconter ou de la chanter comme le fait Aline Recoura dans ses poèmes narratifs pour y découvrir des Utopies nouvelles.

Y habiter, y grandir, y voyager, la banlieue permet de mille manières de s’y exprimer et d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'ai fait un beau voyage en « terre urbaine » avec ce livre d'Aline Recoura, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle a beaucoup de talent pour conter poétiquement ses histoires variées, toujours émouvantes « et l'avenir/qu'elle voudrait solaire » (p. 40) ou constater, entre autres signes de notre modernité, la « Mer près de Lampedusa larmes […] sa liberté éruptive/ sourde aux frontières » (p. 38).

J'ai retenu beaucoup de personnages bien croqués. Il y a par exemple « le danseur [qui] guide dans la nuit/ les naufragés de la Terre » (p. 36), la « Parisienne en trottinette » (p. 18) ou celui qui « n'a plus cessé de photographier » dans le poème « Le premier oeil » :

« Avec ses premières pièces accumulées
provenant de marchés où il vendait des fruits et légumes
il s'est offert un petit Leica d'occasion »
[…]
cohabitation de communautés
pulsions instinctives
combats de taureaux
rivalité et droiture
la vie Samurai
Ghost Dog et son élevage de pigeons
(p. 41- 43),

ou encore cette « jeune libraire » qui « lit des poèmes aux pigeons » (p. 216).

Dans la description lucide de la banlieue j'ai souri en lisant le vers suivant : « pas de télétravail pour les éponges les balais les détergents » (p. 17), ainsi que cette nouvelle définition du téléphone et de la télévision :

« Ici
on aime son téléphone
coeur du lien en dehors
du dedans ça bat tellement fort
pour des paysages ailleurs
on aime sa télévision
un présent actif qui lie au-delà des frontières
jusqu'aux souvenirs
jusqu'aux mémoires des ancêtres » (p. 16)

Le naturel avec lequel Aline Recoura passe des « Taches de chewing-gum » à la « Cacophonie des transports » ou à des poèmes d'amour (cf. « Rue de la Huchette ») est surprenant.

Elle exprime aussi, dans « Circulation » (p. 202) un beau credo artistique :

« jusqu'au bout des routes de nuit sans éclairage
tournant sombres et travaux
quand le poète écrit inutile
l'utile de chercher conquête monnaie
gratuit éphémère du poète
la nuit finit la route
destination moteur coupé »

Ce livre est également un bel objet, imprimé sur papier glacé avec une mise en page aérée, et des peintures de Marjan dont celle page 228, en début du « cycle » « S'envoler » m'a émue le plus. À noter également l'alléchante présentation, en quatrième de couverture, faite par Armel Louis.
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"J'ai lu votre Banlieue Ville en quelques jours. Vous avez écrit un beau texte, plein de couleurs, de réalisme et de profondeur. Tout en vous lisant, j'ai déambulé avec vous au milieu de ces scènes urbaines, ferroviaires, humaines avec un réel plaisir - même si la mélancolie est implicite dans une grande partie de l'ouvrage, elle est belle chez vous. J'ai eu le sentiment de traverser plusieurs tableaux - tous touchants - installés depuis longtemps dans une pinacothèque amoureuse. Quelques chose comme ça. J'ai été sensible au sentiment de solitude qui est comme un fil rouge tout au long du recueil. Je me suis senti à la fois spectateur - un peu voyeur - et personnage observé par moi-même. C'est une drôle de sensation. Même si les tableaux sont totalement réalistes, comme je vous l'ai dit, ils en deviennent, grâce à votre regard ( style ) de poète, pittoresques et cela est rare, croyez-moi. Je me suis senti à la fois chez moi et dans un autre univers, et c'est en cela que votre recueil est réussi. Les peintures de Marjan sont remarquables de sensibilité et sont très bien choies. Belle collaboration entre vos mots et les dessins de l'artiste. Bravo à vous deux et longue vie à votre livre. " Thierry Radière

"
Poésie ethnographique à fleur de mots je vous conseille vivement la balade qu'Aline nous propose. Banlieue Ville vous emportera déportera dans des contrées bien connues mais revêtues de nouvelles saveurs à l'odeur parfois entêtante. Les mots piquent s'entrechoquent soubresautent et font mouche. Ici point de garniture poétique ni de superflu. Aline va à l essentiel et dit notre essentiel. le coeur s'expose à nu, à vif en toute simplicité. Et avec les mots d'Aline nous vibrons en choeur, un peu plus d'humanité pour chacun.ne d'entre nous.
osez le risque achetez Banlieue Ville ! " Virginie Seba

" Votre recueil, chère Aline, est absolument magnifique... quel talent... j'adore vos textes, tellement touchants, pleins de vérité, de promenades malicieuses, d'humour, et je suis totalement extasiée devant les toiles de Marjan, ultra sensibles... tout prend aux tripes dans votre recueil... Je vais prendre le temps de tout lire avant d'écrire un petit article dans Les Villes en Voix. Votre fulgurance à tous les deux est incroyable..." Françoise Breton

" Tout d'abord merci infiniment pour ta poésie. J'ai relu et relu ton recueil Ce qu'il y a de merveilleux avec la poésie c'est sa capacité à nous faire tricoter plein d'images intérieures, différentes à chaque lecture! Au-delà de cela, je trouve que nous avons une sensibilité et des choix de vie proches, qui me rendent familière ton écriture. Les illustrations accompagnent particulièrement bien les textes, sont très poétiques elles aussi ( à la fois très ancrées dans le réel et décalées; j'aime beaucoup !)." BS

" C'est vraiment bien écrit et une belle coopération avec Marjan. Nous avons tant besoin de poésie, d'écriture, de peinture, de musique, de cinéma... Encore plus en ce moment. " MH

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
CURIOSITÉ
À Maram al-Masri


Hier soir en attendant le bus
je lisais un livre
bilingue arabe-français

Une femme s’approche de moi
vous lisez l’arabe
je ne lis que la traduction
je ne connais pas l’arabe
vous êtes française
oui

Air étonné tout en étant ravie
de voir des bouts de son pays

Elle lit et me fait répéter
elle me montre une voyelle
répète
moi il nous
là ça veut dire qui brille
répète
elle m’offre un bouquet de langue
veut que je la suive dans les sons

Je souris heureuse de cet échange
elle m’offre son cœur au bout de la langue



Aline Recoura, « Voyager », Banlieue Ville, éditions La Lucarne des Écrivains, 2020, page 99. Peintures de Marjan.
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elle exalte le pavé
écarte les bras en corolle
marche sur ses mains affûte ses équilibres
jongle avec ses vides et mystères
sans jamais se départir d'un immense sourire de tendresse
son corps brûlant transpire
expire la lave de son cœur
un volcan jaillit de son sein
de ses jambes de son dos
touche de ses étincelles et de ses pierres
le sol qui l'accueille
Enfin elle est arrivée
en transe elle sourit aux applaudissements

(p. 32, fin du poème « Danseuse »)
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je refoule
la foule en moi de curiosité
la Fifi Brindacier cachée
l'envie de sauter au-dessus des paysages urbains
ou de monter sur le dos d'une oie
comme Nils Holgerson
l'envie de sourire dans l'oxygène

(p. 126, fin du poème « Tuer le temps »)
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