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EAN : 9782919362011
144 pages
Dubuisson (07/02/2011)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Les lettres réunies dans ce recueil ont été adressées par le lieutenant de Reinach à sa famille pendant les six années qu’il a passées en Indochine.
Écrites au jour le jour, sans aucune recherche de style, elles n’étaient pas destinées à être rendues publiques.
On y trouvera, à côté de descriptions simples, mais sincères du pays, les difficultés de la vie coloniale où l’officier et l’administrateur doivent, de leur propre initiative, suppléer à l’insuf... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Il ressort de cette lecture beaucoup de calme, et de sérénité. Je lui ai trouvée un charme un peu désuet, la correspondance n'étant plus de nos jour un genre usuel, accentué par l'époque qui nous parait tellement lointaine, et le cadre qui semble sorti tout droit d'une carte postale aux couleurs passées par le temps.
Un jeune officier part prendre ses fonctions dans la lointaine Indochine de la fin du 19 ème siècle. Il n'y a point de conflit ; il s'agit juste d'assurer la présence administrative de la métropole dans cette terre du sud –est asiatique.
Cette correspondance est incomplète, et se divise den trois parties inégales. La première met le lecteur en appétit avec l'évocation du voyage qui mènera l'officier à bon port. Ce qui frappe dès le départ, c'est la relation particulière au temps. le voyage prend du temps, un temps fou, inconcevable pour le voyageur d'aujourd'hui qui veut aller de plus en plus vite. La marine est à vapeur, les escales sont longues avant d'arriver en Asie. Mais c'est sans compter sur l'hydrographie locale, les conditions géographiques, et les moyens mis à disposition.
Dans un second temps, note officier restera en poste assez peu de temps au Tonkin, où sa mission est assez mal définie. Il passera beaucoup de temps en déplacement, profitant ainsi pour nous donner une description du pays qui parait à jamais rentrée dans les livres d'histoire.
La majeure partie de son temps sera consacrée à son séjour au Laos, où il aura une mission d'ordre géographique, puis sera commissaire gouvernemental. C'est dans cette partie que la correspondance est la plus incomplète.

J'ai décelé au fil des pages, un jeune officier posé, loin des clichés habituels de l'armée coloniale. Les conditions de vie sont précaires, l'officier est un home polyvalent, pouvant être ingénieur, vaccinateur, géographe etc., etc.
J'y ai vu un être d'une grande humanité, intègre, prenant le temps de comprendre les populations indigènes (terme utilisé tel quel dans le texte, qui était celui de l'époque, et qui pour moi n'a aucun caractère péjoratif, en tout cas tel qu'il est utilisé dans ce livre là).

J'ai apprécié cette lecture, un brin décalé dans le temps et dans l'espace ; j'ai aimé me délester le temps d'une centaine de pages du conforme moderne pour un retour à un peu plus de rusticité et d'exotisme. J'aurais, en revanche, apprécié la présence d'une carte géographique de l'époque: les frontières ont parfois changé depuis, et certaines villes ont été rebaptisées. le lecteur non averti peut facilement s'y perdre.

Je remercie, pour cela les éditions Dubuisson, et Bob, qui me l'ont permise.


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Si ces lettres n'ont pas été écrites, à la base, pour être publiées, il n'en reste pas moins que le style de cette simple correspondance force l'admiration. Bien écrites, on sent toute la richesse du XIXe siècle sur le plan rhétorique. Ne connaissant que très peu de choses sur cette péninsule, je me suis littéralement délectée de ces textes. On entre dans l'intimité du personnage, de ce militaire, mais on en oublie assez vite la fonction au profit du dépaysement. On découvre ses difficultés dans ce pays au relief pouvant se montrer ingrat. Alors, certes, au final, on n'apprend pas grand chose sur le plan historique, mais ces lettres piquent justement notre curiosité à aller faire des recherches. Après tout, une correspondance n'est en aucun cas faite pour faire un cours d'histoire ou de géographie. Au lecteur de jouer le jeu.

J'ai passé un moment très agréable à la lecture de ce livre et je le recommande.

Merci à BoB et aux éditions Dubuisson pour ce partenariat.
Lien : http://livresetmanuscrits.e-..
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[Cette critique a été rédigée par Arribat, auteur du site Avatarpage]

C'est l'histoire sans fard, celle de l'anecdote, du récit, presque du carnet de note. Une chronique tout en modestie qui, se sachant destinée à l'intimité des proches, se livre sans précaution ni calcul. Ecrivant sans effort de style, presque comme pour un rapport, l'auteur laisse cependant déborder entre ses lignes besogneuses des témoignages involontaires comme autant de signes des temps. A Aden déjà :

« A huit heures, j'allais à terre, mené par quatre négros qui m'avaient embarqué de force dans leur pirogue. »

Rien de vraiment raciste, notre Colonel Tournier ne fait-il pas de l'auteur un véritable missionnaire laïque, et puis négro n'est jamais qu'un adjectif à géométrie variable. Au final, ne revient-il pas au blanc de dominer ?

D'ailleurs, à part cette maladresse, notre rédacteur ne démontre pas d'autres attaques sur ce terrain, tout au plus remarque-t-il de façon redondante la saleté de ces gens qui vivent avec leurs animaux. N'aurait-il pas fait de même à la rencontre de la France profonde ? de toute façon, Lucien de Reinach a le regard porté vers son nombril natal. Il passe son temps à décrire ses repas et l'organisation des réceptions destinées à accueillir une personnalité européenne dont il n'oublie jamais de donner le nom, alors qu'il se contente des titres ou fonction des locaux. La colonisation est un ascenseur social qui vous permet de fréquenter du beau monde et l'écrire à la famille prépare la notoriété de demain, lorsqu'on reviendra au pays tout auréolé par la fréquentation de quelques gloires reconnues et connues.

Lire la suite sur : http://www.les-agents-litteraires.fr/lettres-indochine-lucien-reinach
Lien : http://www.les-agents-litter..
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Attirée depuis toujours par le style épistolaire, j'ai eu le souhait de découvrir les lettres de ce soldat. Correspondance incomplète (il manque des courriers) mais aussi complète de par la description minutieuse et rigoureuse, quasi militaire de la vie de Lucien de Reinach.

Trois parties vont composer ce livre : le voyage, le séjour en Indochine et l'affectation au Laos.

Le voyage est long, très long, dépendant de la météo, loin des moyens qui nous sont proposés maintenant.

Les séjours sont faits d'incertitudes, de changements au dernier moment, de la vie de tous les jours au milieu des indigènes (sans connotation péjorative) et au service de la France.

Dans les courriers, on trouve des comparaisons avec ce qu'on peut voir en France pour que le lecteur visualise mieux ce que le soldat veut transmettre.

On découvre de quoi est fait le quotidien, les rencontres avec le gouverneur, les expéditions ; les services rendus etc …

Il transmet peu ses états d'âme, tout au plus, écrit-il « Je suis devenu tout ce qu'il y a de plus occupé. »

Il ne se plaint pas, si la nourriture abimée doit être jetée, il en fait le constat mais ne gémit pas.

Comme si sa condition de soldat l'obligeait à accepter chaque instant de cette vie comme il vient.

Une « tranche de vie » intéressante pour découvrir l'Indochine sous un autre regard à cette époque.

J'aurais beaucoup aimé lire le carnet de bord qu'il évoque.
Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Cet ouvrage m'a fait envie car c'est une époque que j'affectionne particulièrement. de plus, ne connaissant rien à l'Indochine ni à son histoire, je me suis dis que ce serait une belle occasion de m'instruire. Une fois la lecture commencée, je me suis tout de suite sentie dans l'ambiance de l'époque : Voyage interminables, car en bateau, vie calme et paisible ( sans stress !!! ) et moyen ou plutôt matériel rudimentaire... Je me suis donc sentie à l'aise. Cependant, j'ai attendu, trop attendu de découvrir des choses sur le pays en lui-même, ses habitants, leurs coutumes ou encore leur façon de vivre. J'ai donc été un peu déçue par ce récit, qui ne relate finalement, que des faits concernant un officier français en mission dans un pays étranger.
Mais ce fut tout de même une lecture agréable et divertissante.
Lien : http://lireenligne.blogspot...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ban-Muong, le 4 mars 1895

J'ai reçu des lettres de France me demandant des notes sur ce que je vois. Quelles notes prendre sur un pays où il n'y a rien ? Pour arriver jusqu'ici, où le paysage n'est pas joli, mais moins laid qu'ailleurs, il faut faire six cents kilomètres en remontant le fleuve depuis son embouchure. Dès qu'on quitte le Mékong, plus de villages ; rien que de la forêt et de la brousse. Cela est si vrai qu'il est très difficile de marcher vers un endroit qu'on s'est désigné d'avance. J'ai été absent six jours ; je n'ai jamais pu voir le point sur lequel je me suis dirigé, et j'ai trouvé quatre villages dont deux n'avaient que quatre maisons, et quelles maisons ?

Voilà le joli pays. A mille lieues de France, on se figure que tout ce qui se trouve à une distance aussi considérable que celle d'où j'écris est beau, splendide et merveilleux à voir. Eh bien ! En dehors de Ban-Muong même, avec son fleuve et ses montagnes bleues, rien de ce que j'ai aperçu jusqu'à présent ne mérite seulement qu'on lève la tête pour le regarder. Espérons que cela va changer et qu'en allant plus haut dans ce pays, je trouverai peut-être des choses intéressantes.


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Nos lao construisent des abris et des lits avec des branches. Cette dernière précaution m’étonne mais quand je vois un tas de sangsues ramper auprès de moi, je comprends…
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